Bretagne Réunie félicite les maires de Nantes et Rennes de vouloir enfin développer la coopération entre leurs deux villes et rappelle qu'en 1984 elle organisait à Derval une «Fête de l'Alliance entre Nantes et Rennes» pour souligner combien il importait de mettre un terme à la rivalité et méfiance que la limite régionale provoque entre les deux villes. Cela se traduisait alors par le retard apporté à la construction de la voie rapide, d'où sur la vieille route trop encombrée des accidents dramatiques dénoncés par une association de riverains.
Tant que cette coopération restera dépendante de bonnes volontés personnelles, elle sera fragile car susceptible d'être freinée notamment par des divergences politiques. L'appartenance à deux régions administratives et politiques différentes constituera toujours une cause de complications, de retards, voire de conflits : seul le ciment de la réunification peut permettre le plein épanouissement de l'alliance et garantir sa pérennité sur le long terme.
J.-M. Ayrault affiche une singulière perception d'une Bretagne réunifiée qu'il juge étriquée (4,3 millions d'habitants tout de même, ouverte sur la mer et sur l'Europe dont elle a approuvé le projet de constitution). Refuser la réunification, c'est condamner Nantes à demeurer dans des Pays de la Loire de 3,4 millions d'habitants, soit 21% plus petite et surtout sans unité réelle ni image porteuse, où Nantes se trouve sans partenaires à vocation maritime à part le modeste port des Sables d'Olonne. Monsieur le député-maire, n'est-il pas de l'intérêt de Nantes de construire une grande région maritime avec Saint-Malo, Roscoff, Brest et Lorient ?
Le sentiment d'appartenance n'est pas ici source de repli sur soi mais une force que nous envient bien d'autres régions. En témoigne le succès de «Produit en Bretagne» (210 entreprises, 100 000 salariés) qui progresse en Loire-Atlantique : une telle initiative favorise le maintien et la création d'emplois peu ou pas délocalisables puisque liés à des productions locales. Très judicieuse à l'heure de la crise mondiale, cette démarche permet de saisir pourquoi la réunification se justifie particulièrement sur le plan économique. Bretagne Réunie constate avec regret que la position adoptée par le député-maire de Nantes va à l'encontre des intérêts de la Loire-Atlantique.
En conclusion, oui à la coopération Nantes-Rennes surtout si elle s'inscrit dans un réseau incluant la guirlande côtière des villes moyennes de Vannes à Saint-Malo, et oui à la réunification qui permettra aux entreprises nantaises de profiter à plein de la notoriété internationale de la Bretagne, une plus-value marketing incontestable.
Note : Sur notre site www.bretagne-reunie.org on trouvera un texte sur les enjeux économiques dans le dossier remis au Comité Balladur et une analyse du dernier sondage IFOP 2009 qui, selon les adversaires de la réunification, démontrerait que la majorité de 67 % du sondage 2006 s'est transformée en minorité de 27 %, soit une perte de 60 % des opinions favorables en trois ans. Bretagne Réunie estime une telle évolution impensable et le prouve par une analyse rigoureuse du sondage.
Le président de Bretagne Réunie, Jean-Yves Bourriau
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