Bretagne majeure dénonce la venue à Rennes de la statue de Louis XIV

Communiqué de presse publié le 12/09/22 11:59 dans Histoire de Bretagne par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier

COMMUNIQUE DE PRESSE

Association BRETAGNE MAJEURE

Le 17 Septembre 2022, le Musée des Beaux-Arts de Rennes présentera au public une statue équestre de Louis XIV réalisée par Antoine Coysevox en 1689. Il s’agit d’une réplique réduite d’une statue imposante qui trônait sur la place du Parlement de Bretagne à Rennes, depuis 1726, et qui fut fondue en 1793 par les révolutionnaires pour fabriquer des canons. Cette réplique a été achetée 2,3 millions d’Euros par le Ministère de la Culture à un collectionneur britannique, à la faveur du mécénat du Groupe Caron qui a bénéficié d’une réduction d’impôt de 90% de la somme.

La statue initiale a été édifiée à Rennes pour symboliser la domination de Louis XIV sur la Bretagne après la terrible répression de 1675, qui étouffa dans le sang la révolte dite « du papier timbré et des bonnets rouges ». Cette répression, opérée essentiellement par les sinistres Dragons du Duc de Chaulnes, laissa la Bretagne exsangue et sonna la fin de son âge d’Or. La violence des exactions jeta la terreur sur les populations : pendaisons massives, condamnations aux galères, mise à bas des clochers en pays Bigouden, exactions des troupes stationnées en Haute-Bretagne. Les viols étaient si récurrents que Madame de Sévigné annonça avec amusement la hausse de la natalité à Vitré 9 mois après l’arrivée des soudards ! La ville de Rennes ne fut pas épargnée : nombre de rebelles furent décapités. Place des Lices, des hommes subirent le supplice de la roue et leurs corps furent exposés à la foule jusqu’à «parfaite consommation». Leurs femmes et leurs enfants furent jetés à la rue avec interdiction pour les Rennais de leur venir en aide.

Le Duc de Chaulnes, Intendant de Bretagne, écrit que, près de Quimperlé, les arbres penchent sous le poids des pendus.

La décision d’accueillir cette statue à Rennes nous apparaît donc choquante et malvenue. Elle est une offense à la mémoire des révoltés qui donnèrent leur vie afin de combattre un tyran de droit divin. En rédigeant les «codes paysans», ces insurgés sont les précurseurs des idéaux de 1789. Que dirait-on de l’édification d’une statue de Thiers sur les lieux de la commune de Paris ? L'arrivée de cette statue à Rennes doit s'accompagner -a minima- d'un rappel historique de cette page sanglante pour la Bretagne.

Le musée des Beaux-Arts de Rennes ne peut se contenter d'encenser l'image d'un puissant en omettant d'honorer la mémoire de ces Bretons rebelles épris de justice.

04/09/2022.

Contacts :

Bretagne majeure

22 rue de la fontaine 56870 BADEN

tél. 06 47 05 11 48//02 97 57 06 96.


Vos commentaires :
Andrée Blouin Le Hécho
Lundi 23 décembre 2024
C'est même une insulte au peuple breton, à la limite une provocation.

Yann L...
Lundi 23 décembre 2024
Une «manif» contre cette installation devrait intéresser la presse nationale.

Erig Pagan
Lundi 23 décembre 2024
Mais que se passe-t-il dans le monde de la culture de la ville de Rennes, quand on pense aussi à l'exposition «Celtique ?»

Jean-Luc Laquittant
Lundi 23 décembre 2024
De mieux en mieux, à Rennes, après la négation du celticisme breton par le musée (soit disant de Bretagne) l'exposition du tyran de la Bretagne. Halte au feu ! C'est pour quand la manif ???

Anne Merrien
Lundi 23 décembre 2024
En train, Rennes est plus proche de Paris que de Brest. Les palais du pouvoir rendus plus proches, un esprit de cour contaminerait-il la ville ?

Anne Merrien
Lundi 23 décembre 2024
Il est plus que temps que Nantes redevienne la capitale de la Bretagne.

Pcosquer
Lundi 23 décembre 2024
Merci pour la médiatisation de ce enième problème. Peut on connaître les médias sollicités?
On a l'impression que le pouvoir quel qu'il soit mais probablement fusionel ( une cetaine idée de l'entreprise + représentation de l'état) tente de connaître la capacité de patience des bretons ou pire sa capacité d'acceptation.

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