Breizatao

Editorial publié le 21/02/11 18:36 dans Media et Internet par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch

Apparu l'été dernier, le site breizatao.com se veut une résurrection et une suite du journal nationaliste breton paru entre 1928 et 1939 et brièvement en 1944, sous le nom de [[Breiz Atao]].

Lancé par Boris Le Lay, un jeune Breton de Rosporden travaillant encore récemment au Japon mais qui serait de retour en Bretagne, le site était hébergé à Madère, qui est une île portugaise, donc de la sphère juridique européenne. Des plaintes ayant été déposées par des personnes attaquées, le site avait été fermé par l'hébergeur la semaine dernière. Il est réapparu hier, hébergé aux États-Unis cette fois-ci.

Le site breizatao s'est fait remarquer dernièrement par les propos xénophobes et racistes, dont a été victime le sonneur noir Yannick Martin.

Les articles prétendument d'actualités, sont souvent de violentes attaques, non pas contre la France et sa politique en Bretagne, mais contre des élus et leaders du mouvement breton qualifiés de «provincialistes» ou de simples «agents de grands partis français» chargés de faire de la récupération. Le modus operandi de Boris Le Lay envers ses compatriotes militants semble être l'agressivité verbale.

Le fait que les attaques, signées sous des pseudonymes inconnus, soient ciblées en général contre des personnes et non contre des idées – souvent de gauche mais pas uniquement – a amené certains à se questionner sur les véritables intentions de Boris Le Lay, d'autant plus que le créateur de Breizh-Israël tient sur son nouveau site des propos clairement anti-sémites. La question qui trouble : Comment peut-on passer en quelques années de la création d'une association pro-Israël au lancement du site breizatao.com tenant des propos anti-sémites?

Comme le journal Breiz Atao, dans ses dernières années, le site est clairement de nature fasciste avec des références directes aux idéologues du fascisme comme Evola et Alexis Carrel.

Alors que dans les années trente, tous les partis nationalistes étaient plus ou moins teintés du fascisme mussolinien et même de national-socialisme, le site breizatao de 2011 est à contre-courant de tous les mouvements nationalistes ou indépendantistes tels qu'ils existent en Europe aujourd'hui de l'Écosse à la Catalogne.

Certains pensent carrément que ce site a été créé dans la seule intention de nuire au mouvement breton et de raviver des querelles anciennes. Les choix stratégiques, voire idéologiques, malheureux, de certains dirigeants du Parti national Breton (PNB) pendant la seconde guerre mondiale se retrouvent régulièrement utilisés par les adversaires des revendications bretonnes afin de discréditer l'ensemble du mouvement.

Quoiqu'il en soit, s'il est compréhensible et nécessaire d'accepter tous les anciens du mouvement breton en tant que patriotes de la cause bretonne, rien n'obligeait le site breizatao de reprendre les idées erronées qui furent le credo de cette époque. Tout au contraire, c'est le devoir du mouvement breton contemporain de dénoncer ces idéologies, tout en respectant l'engagement de ces militants, souvent très jeunes et naïfs, et dont certains ont donné leur vie, pensant la donner pour la Bretagne, alors qu'ils étaient cyniquement utilisés par l'Allemagne nazie.

Les dérives du site breizatao ne font que confirmer la sage décision de l'Agence Bretagne Presse de refuser fermement, et ceci dès sa création, toutes communications non signées, tous les pseudonymes et autres avatars si propices à l'irresponsabilité, à la diffamation, à la provocation et même les manipulations de certains services du ministère de l'intérieur.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Xavier Guézou
Jeudi 26 décembre 2024
Excellente décision, il est sage de ne pas donner voix a ce qui est probablement une manipulation grossière qui aurait probablement débouché sur des communications enflammées et indignées du réseau voltaire via Télérama assimilant mouvement et culture bretonne à des types louches pro-nazis... On connaît le schéma par coeur ce qui n'empêche pas quelques gogos de se faire a chaque fois avoir.

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