Blois est le chef-lieu du Loir-et-Cher, à mi-chemin d'Orléans et de Tours. Mais qui sait que cette ville est peut-être la plus bretonne du pays de France ? Qu'elle abrite des monuments construits par la dernière reine de Bretagne ? Ces monuments conservés sont communs aux peuples breton et français et magnifient l'art breton, à l'époque où la Bretagne entrait dans l'orbite du royaume de France.
Blois tient son nom de la Bretagne. Ou plutôt de Bretons conquérants, qui s'enfonçaient au Ve siècle toujours plus loin à l'est dans ce qui n'était pas encore la France. Depuis Nantes, ils remontaient la Loire et au-delà de Tours, ils ne trouvèrent que forêts sauvages et impénétrables là où deux siècles auparavant il y avait des colonies gallo-romaines prospères. Les barbares germaniques étaient passés par là. Blois tire son nom de bleiz, le loup en breton.
A en croire Léon Fleuriot qui reprend un manuscrit de Pontlevoy du XIIe, lui-même fondé sur des sources antérieures en 410, le chef breton Luomadus expulse de Blois le chef germain Odo, qui avait repris la titulature romaine de consul, et crée une principauté bretonne autour de Blois et des colonies bretonnes le long de la Loire qui se maintient jusqu'à la conquête par Clovis, en 491 ou 497 (Annie Cospérec, « Blois, la forme d'une ville »). D'après SOYER, les Bretons se seraient installés dans la vallée de Loire après avoir été refoulés par les Wisigoths dans les environs de Châteauroux.
La première forme attestée remonte au VIe siècle et est indirecte. Elle fait référence aux « habitants de Blois » sous le terme « blesenses ». Au VIIe siècle, Blois est désigné par « blesis » ou « blezis ». Cette désignation évolue vers « bleis », « blais » puis « Blois » tandis que les siècles s'écoulent sous les ponts de la Loire.
Avec Louis XII, natif de Blois, et son successeur François Ier, Blois devient la plus importante des résidences royales et connaît un grand développement à la fin du XVe et dans la première moitié du XVIe siècle. La ville grandit, les hôtels des grands du Royaume et les églises sont reconstruits dans l'éclosion de la Renaissance en France, qui gagne les campagnes du Val de Loire. La splendeur de cette floraison architecturale n'est en rien étrangère à la présence de la duchesse Anne, car c'est elle qui ramène la beauté de la Bretagne sur les murs et dans les églises de Blois.
Le prédécesseur de Louis XII au trône de France est Charles VIII, fils unique de Louis XI. Ce dernier voyait en Louis XII un successeur non désiré, notamment parce que son accession au trône signifiait le retour de la branche d'Orléans au trône. Alors Louis XI lui a donné en mariage sa fille contrefaite et probablement stérile, Jeanne de France, qui est la première femme de Louis XII. Quand celui-ci devient roi en 1499, il s'empresse de faire annuler ce mariage par le pape Alexandre VI, pour non-consommation, tout en érigeant le Valentinois en duché et en l'octroyant à César Borgia, fils naturel du pape, pour mettre de l'huile dans les rouages. Jeanne se retire au couvent à Bourges et fonde par la suite l'ordre des religieuses de l'Annonciade. Elle est canonisée en 1950.
Louis XII libéré épouse la veuve de Charles VIII, Anne de Bretagne (voir le site) en 1499. Elle vient s'installer à Blois où elle se consacre aux œuvres pieuses, notamment à la reconstruction des églises . Elle se prend d'affection pour l'église des mariniers de Loire, en Vienne, de l'autre côté du fleuve face à la ville; le quartier abritait aussi des pêcheurs, des maraîchers, des jardiniers. En ce temps, les « voituriers d'eau », comme on appelait les mariniers, n'étaient pas les plus riches des Blésois, loin de là, quoiqu'ils bénéficient de l'accroissement de l'activité de la ville et de leur faubourg. Plus loin, les campagnes se couvrent de chantiers d'églises en reconstruction, et leurs produits permettent de nourrir les élites nobiliaires et la ville de Blois : la crème de Saint-Gervais, aujourd'hui disparue, devient ainsi connue dans le royaume entier.
A l'initiative d'Anne de Bretagne, l'église Saint-Saturnin de Vienne (voir le site) fut l'objet d'un projet architectural somptueux, mais seuls les trois portails de la façade occidentale, ainsi qu'une partie du bas-côté sud furent exécutés, le chantier étant sans doute interrompu à la mort de la reine en 1514. Le portail sud de l'église porte la marque de la reine de Bretagne : son doux profil a été sculpté au XVIIe sur le vantail, et sur l'arche brisée, deux petits dragons, symboles de la Bretagne, semblent protéger l'église de l'ennemi . Quant au portail central surmonté d'une baie qui a perdu son remplage, même s'il n'a plus ou n'a jamais reçu les statues qui devaient le décorer, il ne cesse de rappeler irrésistiblement , par ses dais finement ouvrés, les portails de la cathédrale de Nantes, capitale de la Bretagne.
Au Château de Blois, Anne de Bretagne fait reconstruire la chapelle Saint Calais, ainsi nommée car elle abrita durant les invasions normandes les reliques de ce saint percheron. Louis XII inaugure la chapelle reconstruite en 1508, qui a depuis perdu sa nef abattue au XVIIe.Cette chapelle était, nous dit Bernier dans son Histoire de Blois, pleine «d'ornements très riches et très précieux, que les Comtes de Blois et la reine Anne y avaient donné, avec quelques ouvrages des très habiles peintres de ce temps-là».
Le carrelage où voisinent écus fleurdelisé et petits carreaux blancs décorés d'hermines a été rétabli au XIXe par Jules de La Morandière, d'après des modèles de Baudot qui lui-même s'était inspiré des enluminures de l'époque d'Anne de Bretagne. La restauration menée par Duban et de Baudot au XIXe siècle orne aussi sa façade d'un tympan décoré des monogrammes de Louis XII (un L) et d'Anne de Bretagne (A) tous deux couronnés et qui mêle les symboles de Louis XII (l'écu aux fleurs de lys, les coquilles) et de la reine Anne (les hermines et la cordelière), groupés sous une couronne commune que surmonte un ange : l'union des royaumes de France et de Bretagne, bénie du Seigneur.
Les bombardements de 1940 et 1944 soufflent les vitraux du XIXe de la chapelle. Qu'à cela ne tienne, Max Ingrand pourvoit en 1957 ce monument historique commun aux pays de France et de Bretagne de nouveaux vitraux qui retracent les vies de plusieurs grandes figures de l'histoire du château de Blois. Sur la vitre consacrée à Louis XII apparaissent les hermines de Bretagne, au centre du vitrail.
La fille d'Anne de Bretagne, Claude de France, contribue entre 1515 et 1524 à la reconstruction de l'abside de l'église Saint-Solenne que Louis XIV fera par la suite restaurer et devenir cathédrale. Au sud du choeur, l'un des chapiteaux est orné de l'hermine, de la cordelière et des mouchetures d'hermines.
Anne de Bretagne s'approprie aussi les jardins du château récemment agrandis, et tout au bout, des artisans bretons construisent pour elle un curieux édifice, connu sous le nom de Pavillon d'Anne de Bretagne ou d'« étuves de la Reine », et qui, appuyé à l'Orangerie du château, a traversé les âges et les guerres. Nous consacrerons bientôt un article à cet étrange monument de l'art breton, sorte de fabrique et chapelle tout à la fois, si breton et si français ensemble. La chapelle, rectangulaire, est dédiée à saint Yves, un des seuls saints bretons que l'ensemble de la chrétienté vénère aussi. Là aussi, des dragons, assez proches des gargouilles françaises et dédiés au même usage, semblent protéger l'œuvre de la Duchesse contre le temps et les hommes de France.
Au même moment, Blois, quasi-capitale de France, attire les Grands et les nobles, mais aussi les riches qui prêtent de l'argent au roi de France, notamment pour les très coûteuses guerres en Italie, qui continuent jusqu'en 1513 sous Louis XII et sont poursuivies avec un succès changeant par son fils. Des familles nobles bretonnes viennent ainsi et restent fixées sur la Loire, comme les Pontbriand (voir le site)
Mais ce début du XVIe, s'il est le siècle de la guerre, est aussi celui de l'architecture. La courbe et la ligne droite redécouvertes par la Renaissance révolutionnent l'architecture et lui donnent de nouveaux horizons. Les grands de France s'établissent à Blois, soit dans la ville, soit devant le château, et reconstruisent leurs hôtels plus amplement, malgré le manque de place sur les coteaux. La ville craque, enclose dans le carcan de ses murs. Et sur les façades magnifiques des nouvelles constructions, les bénéficiaires rendent hommage au Roi et à la Reine, en faisant sculpter leurs armoiries, monogrammes et symboles.
Ainsi Florimond (Ier) Robertet, conseiller diplomatique et trésorier de Charles VIII puis de Louis XII, entreprend la construction de l'Hôtel d'Alluye entre 1500 et 1508. Sur la façade de cet hôtel, manifeste de l'architecture moderne – italienne – d'alors, on peut voir une frise bien particulière au-dessus du grand porche de la rue Saint Honoré qui dévale le coteau depuis l'église Saint Solenne (depuis devenue Cathédrale Saint Louis). La restauration confiée à partir de 1865 par la Société des assurances mutuelles du Loir-et-Cher qui avait acheté l'hôtel, à l'architecte Jules Lafargue, s'est attachée à bien restituer cette frise buchée par les furieux de la Révolution. De gauche à droite, l'initiale de Louis (L), son écu fleurdelisé, le porc-épic qu'il a choisi pour emblème, l'écu aux hermines de la reine Anne entouré d'une cordelière et enfin son initiale (A), le tout très finement sculpté, s'offrent aux regards du passant. Et sur la lucarne centrale, au faîte de l'édifice, l'écu commun des royaumes de France et de Bretagne, mi fleur de lys, mi hermine, est entouré des initiales du couple royal.
On trouve aussi un L et un A sculptés de chaque côté de la porte donnant sur la cour de l'Hôtel sis au n°5 rue du Puits Châtel, et deux dragons sur une tête grotesque sculptés, entre autres figures, dans l'escalier. L'Hôtel Hurault de Vibraye sis rue Haute a été détruit en 1864 pour le percement de la rue Denis Papin, mais une de ses lucarnes dont les moulures gothiques étaient décorées d'une série de L et de A couronnés, enlacés dans une délicate cordelière a été récupérée et placée dans le musée lapidaire du château.
Le même semis de fleur de lys et d'hermines se trouve aussi sur les colonnes qui décorent la cour intérieure du château de Blois, et la restauration du XIXe en a rajouté sur les vitres du bâtiment qui fait face à la ville. Quant aux gouttières, elles surprennent avec leurs bouches qui rappellent celles des dragons.
Enfin, face au château, en haut de la rampe des Fossés du Château, le seul noble hôtel qui a survécu aux délires des urbanistes, aux architectes du XIXe siècle et aux injures du temps est l'Hôtel de Bretagne , propriété privée et malheureusement dénué ne serait-ce que d'une seule hermine. Peut-être parce que son appellation « Hôtel de Bretagne » proviendrait d'une confusion avec une maison du même nom située un peu plus à l'ouest, entre le cimetière de l'ancienne église Saint-Nicolas et l'actuelle gare, maison qui fut habitée entre 1511 et 1517 par Jean-François de Cardonne, général des finances de Bretagne. D'ailleurs, restaurée depuis la date de l'Inventaire par les Monuments Historiques (voir le site) elle a été rebaptisée « la capitainerie », comme si le passé breton de Blois lui faisait honte. A ses pieds s'étend l'une des plus belles vues de Blois (avec celles que l'on découvre du haut des clochers de la Cathédrale et de la basilique de la Trinité).
D'autres hôtels de Blois ont disparu durant les bombardements de 1940 qui ont aussi annihilé le beau logis de l'abbaye de Bourgmoyen. Quelques-unes de leurs dépouilles opimes, blocs de façade ornés de semis d'hermines, de monogrammes dentelés, reposent dans l'aître saint Saturnin, cloître-cimetière situé face à l'église reconstruite par Anne de Bretagne.
Une ville bretonne au milieu de la France, voilà ce qui ne pouvait plaire aux jacobins habituels. Et si les principaux monuments (château, Oratoire Anne de Bretagne, Hôtel d'Alluye) sont entretenus, les tentatives ne manquent pas pour essayer d'effacer l'importance de la Bretagne dans le patrimoine de Blois.
Car ici aussi, la communication est axée pour une « ville du Val de Loire ». A meilleur escient, certes, que pour le muscadet (voir notre article) ou le château des Ducs de Bretagne à Nantes, mais aucun effort n'est fait par la ville ou les services en charge du tourisme pour faire connaître le patrimoine breton exceptionnel de leur ville, du temps où elle a été capitale de France. Cette communication « ligérienne » enferme Blois entre les villes qui l'encadrent, Orléans et Tours, et l'empêche à tout prix de s'élever au-dessus d'elles et de recouvrir son identité propre et la source de sa beauté. Blois est la fille qu'on aime, sans que le temps parvienne à faire passer l'amour.
L'offensive a aussi été menée par certains historiens et étymologistes. Louis de La Saussaye et à sa suite Jacques Soyer donnent ainsi de fort peu convaincantes origines du nom de Blois, en le faisant notamment dériver de Belsa, la Beauce. Cette explication depuis a été contredite par d'autres, si bien que l'origine du nom de la ville est restée obscure. Troubler l'Histoire pour empêcher qu'elle ne soit connue de tous, voilà bien une œuvre digne d'un Français historien.
Et enfin, certains monuments bretons ou légués par des familles bretonnes ont été altérés ou sont laissés à l'abandon. Le porche de l'Hôtel Viart construit vers 1520 dans la rue Pardessus, près de l'escalier Denis Papin, avait jadis une hermine, qui a été remplacée au XVIIIe par un œil de bœuf convenu au-dessus de la porte rouge.
De plus, l'intérieur du pavillon d'Anne de Bretagne a été quelque peu chamboulé par l'installation éphémère de l'office de Tourisme dans la bâtisse. Au nombre des choix discutables, la mise en place d'un radiateur dans la chapelle Saint Yves qui se passe de commentaires. Un laisser-aller qui n'est pas digne de Blois, qui fait aisément figure de ville-modèle en matière de conservation du patrimoine, surtout par rapport à sa voisine Orléans (voir notre article).
Un laisser-aller qui, surtout, n'est pas digne de l'importance de ce patrimoine, au confluent de deux pays, deux cultures, deux langues qui se rencontraient, chacune au faîte de son art et qui ont mêlé les symboles de leur règne dans l'union de leurs souverains. Nulle part ailleurs en France il n'y a de monuments où avec tant de grâce, de beauté et de foi se sont unies l'art « moderne » d'Italie et la rigueur de la tradition bretonne, la piété d'une reine et les hommages de ses sujets, l'agrandissement d'un royaume et l'ouverture de nouveaux horizons aux arts et à la pensée. Blois sous Anne de Bretagne, c'est l'espoir d'un amour, entre union pragmatique et mutuelle fascination, un amour dont la ville est restée symbole et dépositaire .
Union entre égaux unique dans l'histoire de France, sans lendemain d'ailleurs et qui aujourd'hui fait figure d'une regrettable transgression. Transgression : voilà ce que les historiens bourgeois ont en horreur, eux qui ont forgé une histoire lisse faite d'un monceau de falsifications et d'images d’Épinal pour inscrire à tout prix la France dans une évolution historique conquérante et favorable.
Certains essaient de cantonner la Bretagne aux cinq départements ou aux neuf pays de l'ancien Duché. Souvenez-vous que la Bretagne ne s'arrête pas au Fresne-sur-Loire et au Mont saint Michel ! Il n'y a pas si longtemps, le Cotentin et l'Avranchin étaient bretons. Vendôme et Dreux étaient bretons. Montfort l'Amaury, à une journée de cheval de Paris, était breton. Orléans était pleine de Bretons, qui lui ont laissé leurs saints et leurs églises, comme à Pithiviers. « Ils » auront beau défaire l'histoire bretonne de Blois, la vouer à l'oubli, la passer sous silence, Blois, accrochée comme bernique à son rocher, tenace et charmante tout à la fois, offrant au visiteur son doux profil de pignons et de clochers, Blois l'inaltérable fille de Loire enclose dans ses murs et ses levées, dans son doux et pieux désordre est bretonne à jamais.
Entre 1499 et 1415, Anne de Bretagne résidait à Blois. Plus qu'une ville de Loire, elle était alors la capitale de la France et de la Bretagne, à l'époque où on pensait pouvoir respecter les engagements de l'union entre deux peuples forts, deux ardents peuples qui étaient animés du feu sacré. Que les Blésois et les Blésoises, surtout les Blésoises, n'oublient pas cet héritage unique. Que les Bretons d'aujourd'hui et de demain n'oublient pas de se réapproprier ces villes du cœur de France qui portent la marque de leur splendeur d'antan et de leur esprit de toujours.
Louis Bouveron
Pourquoi pas du gaulois tardif? , qui devait etre Bleis.....
(bledios en gaulois antique)
J'ai l'impression que dans votre fougue vous surpassez les celtomanes su 19eme siecle.
??
je reitere quant à moi que la Bretagne ce sont les 5 départements . seul territoire stable pendant 1000 ans !
ce genre de rêverie peut même étre contre productif .
On m'a déjà «contré» sur la toponymie bretonne de Loire-Atlantique en me parlant de Blois provenant du breton.
Manque de pot il n'y a pas un seul réel toponyme breton à l'est du pays nantais et rennais .
il ne faut pas negliger l'apport gaulois, langue tres proche du breton , on peut meme penser que le breton c'est du gaulois receltisé par la langue bretonne.
A l'est de Rennes, il y a par exemple Landivy en Mayenne qui vient du breton (plus breton que cela, tu meurs)...je vois pas trés bien pourquoi le breton serait cantonné à une sorte de ligne interdite de la pureté...
Je trouve étonnant vos arguments dignes des pires acteurs de la débretonnisation du pays nantais !
Sinon je n'ai pas compris le «contre-argument à B5» concernant Blois. Un toponyme d'origine bretonne prouverait justement qu'il y a eu une forte implantation britto-insulaire dans la partie occidentale de la vallée de la Loire (signalée par plusieurs écrits latins), via la mer et l'estuaire...c'est logique que plus on va à l'Est, moins il y a de toponymes bretons, et surtout des toponymes bretons de + en + francisés ou romanisés par la suite.
Franchement, vous croyez que si Ancenis était dans le Finistère, on chercherait une origines «gauloise» ou pré-indoeuropéenne à ce toponyme ??
Ancenis était comme par hasard une île (enez, eniz) dans le passé...
Dictionnaire de gaulois
Le Delamare qui est bien plus qu'un dico, (éd. augm. de 2003) donne
– luco- : loup ou lynx ? Dans l'addenda il penche pour lynx
et
– bledinos : de loup, lupin (l'adjectif, absent du Robert, pas la fleur)
Dans le texte, p. 78 : ...Dérivé en -ino- d'un des mots celtiques [bledios] désignant le loup ; v. bret. bleid 'loup', bret. bleiz...
Les Bretons sont allés le long de la Loire jusqu'à Orléans et plus loin. La toponymie en région centre est truffée de références à leurs présences (Bretagne, village du 36 et lieu-dit du 45....).
La dispora y est encore fort présente, depuis toujours (saisons dans les sucreries, administrations, secteur Privé...).
La Bretagne est partout... dans la tête de ceux qui le veulent. On peut être plus Breton à Pithiviers ou Pekin qu'à Brest. C'est «La découverte ou l'ignorance».
La Bretagne est universelle.
Fleuriot nous explique que de nombreuses troupes bretonnes (romaines) étaient situées le long du limes, ce qui donne aujourd'hui «Bretzenheim» en Allemagne, et d'autres noms du même style.
Les Bretons feront même de Trèves (Allemagne) la capitale de l'Empire romain du nord durant quelques années (rien que ça!).
L'Armée de Bretagne (Bretonne romaine) et l'Armée de Gaule du Nord (contenant nombre d'unités bretonnes) basée dans le nord de Gaulle, avec de nombreux civils, nous donnent aujourd'hui Breteville (Normandie), Bretiny (Région Parisienne), etc....
Cette armée de Bretagne combattera les francs le long de la Loire, avant de devenir indélogeable dans la presqu'ile armoricaine, favorisant d'autant les venues des civils de l'Ile de Bretagne.
Les bretons et leur armée étaient tellement présent en Gaule Romaine, que la langue bretonne restera parlée en Picardie, jusqu'à IXème siècle.
L'histoire continentale des Bretons ne commencent pas au Xème siècle!
(Pour plus, d'info : Fleuriot, Les origines de la Bretagne)
Il est évident que l'intérêt royal pour cette zone a cette époque de la Renaissance a un lien direct avec la Bretagne et son incorporation à la France.
Il y a une négation de cet élément essentiel dans la plupart des ouvrages consacrés au patrimoine et à l'Histoire de ces régions.
...Blois et les Blaiseaux!...Et Rabelais( Ar Belais, ar Blais, ar bleiz qu'en ait-il exactement ? Bellay, Belley ...Jean et Joachim Beleg(clerc, prêtre en breton), Beller (guerrier en breton) !... j'ai toujours été curieux de ces proximités. Quelqu'un peut-il apporter une réponse?... Voire une réflexion?
Bruno Guignard
Responsable du fonds local et du fonds patrimonial
Bibliothèques de Blois-Agglopolys
- toponymiste amateur, je suis atterré par ce genre d'articles qui reprend des poncifs completement farfelus, Blois /Bleiz ça n'est pas sérieux .
Pourquoi ? parceque ce n'est pas une presence d'une dizaine voire de 100 ans de Bretons qui enterine une toponymie . pour cela il faut la durée.je persiste à dire que le gaulois -peut- expliquer ce nom de lieu.
- en tant qu'amateur d'Histoire de Bretagne, je suis également atterré car avec ce genre d'articles c'est la porte ouverte à la mise à plat de 1000 ans d'histoire du duché de Bretagne, ben oui quoi 10 ans de presence en un lieu qu'il soit à Blois ou ailleurs ça vaut bien le pays nantais ?
Par ce genre d'articles celtomanes vous jouez contre votre camp :
On pourra encore m'opposer dans des debats où je prends exemple de la presence de la langue bretonne dans le quart nord ouest de la loire-atlantique des arguments boiteux comme «et Blois hein c'est Bleiz » donc Blois est breton hein hein ?
ou alors «la bretonnerie » ça veut dire que le nord de la france est breton ?(meconnaissance totale de la toponymie au passage un toponyme breton est un lieu en langue bretonne)
ou bien mes arguments historiques «pff le chateau des ducs » est à nantes et alors , à Blois il y a bien la maison d'anne de Bretagne , qu'est ce que ça prouve ?
en utilisant des racourcis bancals, style «tout le monde est breton» du moment qu'ils le revendiquent , vous jouez contre le camp de la Bretagne qui ,
quoi qu'il vous en deplaise, correspond bien peu ou prou à la Bretagne 5 départements car dans cette unité geographique il y a parler de la langue bretonne de façon plus ou moins longue selon les régions ou permanence d'une unité politique de 851 à ....1941 /1972/1981 prenez la date que vous voulez.
en tout cas Blois bretonne ça ne tient ni linguistiquement , ni historiquement.
j'ajouterai que le gaulois est une base importante de la toponymie française et que souvent, on utilise le mot «bas latin» pour des mots gaulois par meconnaissance.
d'autres lecteurs vous en parleront mieux que moi.
voici ce qu'un ami specialiste de la toponymie bretonne me dit
« Blois mot breton ! C'est évidemment une bêtise.
Les toponymes bretons hors de Bretagne, c'est un vieux serpent de mer : à part l'abbaye de Pentale en Normandie et peut-être Carpiquet à Caen (= Kerbiged ?), circulez, y'a rien à voir. »
Cf. cet article de Guy Souillet : Voir le site
Landivy en Mayenne n'est pas assurément breton : Léon Maître donne Landavi 1147, Landeviaco 1207, Landa vico 1240, Landevico 1241, Landevi 1241.
"
J'espere que cet ami prendra la peine de remettre un peu de bon sens dans ce texte britomane, que j'excuse par la jeunesse et l'enthousiasme de l'auteur, mais non décidemment je n'ai pas envie de lire de telles elucubrations sur ABP .
pour moi cela discredite ce média.
qu'un média breton donne des armes (fausses en plus) à des opposants à la réunification par exemple , cela me laisse dubitatif .
On pourrait rajouter à cet article, que l'expansion du royaume breton au Haut-Moyen-âge s'était arrêté du côté de Vendôme, tout prés de Blois.
L'article souligne plus ou moins directement également (à juste titre), le lien qu'il y a entre l'essor «royal» en Orléannais et Touraine à la Renaissance, et l'incorporation de la Bretagne à la couronne française, chose qui est incontestatblement fortement occulté dans les livres d'Histoire et dans la promotion touristique et culturelle de ces régions et de ce patrimoine...
Ces villes de la Renaissance sont un peu le syncrétisme entre la Bretagne (centrée sur Nantes à l'époque avec des Ducs qui avaient déjà construits des châteaux dans un nouveau style) et la France centrée sur Paris...Ce syncrétisme est lié aux mariages royaux d'Anne de Bretagne...unions symbolisées à Blois par le porc-épic (crée pour faire le pendant à l'hermine ??) et la fleur de Lys de Louis XII d'un côté, l'hermine animale ou stylisée d'Anne Bretagne de l'autre.
Il existe quand même des arguments plus déterminant que la toponymie pour militer pour la réunification !
Il serait d'ailleurs interessant de lister ces arguments et de voir lesquels sont les plus efficaces, comment les gens réagissent à tel ou tel argument.
La réunification est d 'une telle évidence pour nous qu'on n'imagine pas forcément que ce n'est pas le cas pour tous.
Est-ce que l'identité «ligérienne» promue par la Région Pais de Loire a un impact sur les gens ou pas. Les gens qui disent que la Loire-Atlantique n'est pas en Bretagne, sont-ils pro-Pays de Loire et sont-ils nombreux ? Est-il facile de leur faire changer d'idée sur le sujet ?
C'est vrai que l'article de Louis Bouveron me laisse un peu perplexe.
Que Bruno Guignard se rassure, tous les Bretons ne se lève pas le matin en se disant qu'il vont aller récupérer Blois et la ramener au bercail ! On n'arrive déjà pas à reprendre le Mont Saint-Michel aux Normands.
Et Marseille, ce n'est pas une ville bretonne ? A l'évidence, si.
Bizarrement dès que l'on sort de B5 (et je suis trés gentil, je devrais dire de B4), on va couper le cheveu en quatre...à ce rythme là on pourrait dire que tous les PLOU du Finistère n'ont aucune origine celtique (même pas gauloise), que ça vient du latin PLEBS...
Si l'on regarde l'évolution du nom de Blois, il me semble que l'origine bretonne parait extrêmement plausible, le nom des habitants et le nom du territoire (longtemps distinct de l'Orléannais et de la Touraine, un peu comme le Saumurois entre Touraine et Anjou) a d'ailleurs gardé l'archaisme toponymique (un peu comme Anjou par rapport à Angers) : Le Blésois (prononcez blézois), c'est étonnant, non ?
Bien évidemment (faisons un petit tour des territoires voisins de notre chère Bretagne historique) l'ile d'Yeu qui a plein de Ker- n'a strictement aucun lien avec les bretons ( les Ker sont typiquement poitevins...), bien que le principal bourg s'appelait Port-Breton (devenu Port-Joinville au XIX ème siècle)...
Idem pour le Guérande de Noirmoutiers, l'autre pays du sel, qui étrangement n'aurait aucun lien avec la langue bretonne !!
A Guérande, on hésite entre une origine bretonne ou gauloise depuis 1956, à Noirmoutiers, c'est sûr, le Guérande vient du poitevin..
ou bien encore Ars en Ré, pays de l'exploitation du sel également (face au Pertuis breton), une des grandes spécificités historiques et économiues de la Bretagne, qui n'a strictement aucun rapport avec le breton (l'idée n'est même pas soulevée semble t-il. Il existe pourtant un ile d'Arz dans le Vannetais.
Et bien évidemment Landivy, la cerise sur le gâteau.... à deux pas de, de Roz sur Couesnon, de St Hilaire-du Harscouet (50) , (et du Coglès) ne vient pas du tout du tout du breton...c'est scientifiquement prouvé. Cela vient tout droit du parler mayennais, cela ne fait aucun doute.
Je ne rentrerais pas non plus dans la petite polémique toponymique sur Trélazé (49), ville de l'ardoise, qui a (mais c'est une coincidence totalement impromptue) connue depuis des siècles une trés forte implantation de bretons brittophones, qui ont exploités l'ardoise.
M. ex site Bretagne Réunie qui passe son temps à nous expliquer qu'il ne faut pas confondre langue bretonne et Bretagne est soudainement intransigeant sur la corrélation, que dis-je, la fusion absolue entre territoire B5 et implantations brittophones.
La culture bretonne, c'est effectivement, avant tout, la continuité de la culture celtique (gauloise et tout ce que vous voulez) sur le continent...les bretons n'ont pas inventées la poudre, mais on peut au moins leur reconnaitre ce fait historique.
Mais en l’occurrence, étant question de sa fille, Claude...de France, qui est aussi celle de Louis XII de France, et comptes tenus des conditions historiques de cette union forcée entre Bretagne et France, qui ne concerne pas seulement des territoires ; je préfère donc, personnellement, faire référence au lignage de Claude hérité de son grand-père François II DE BRETAGNE par sa mère Anne DE BRETAGNE. Anna VREIZH certainement moins connue comme Anne de France ! Tout comme Anne d’Autriche d’ailleurs !
Et puisque Claude était aussi duchesse de Bretagne comme vous le faites remarquer vous-même plus haut…Pourquoi le Breton devrait-il s’en priver de la désigner… DE BRETAGNE? Au moins ce n'est pas Claude pour des prunes...
Comme Breton et descendant de Bretons je ne me sens absolument pas tenu vis à vis de la France, à la seule obligation qui serait de constater et d’accepter les aléas, ni des codes imposés par une Histoire ...qui n'a pas de fin, donc rien de définitif.
En revanche, votre non-argumentation sur l'origine toponymique de Blois laisse sur sa faim. C'est même assez limite de renvoyer le sujet comme s'il était insignifiant. Et il ne l'est pas, assurément. Pour des raisons pro-françaises, vous pouvez soutenir la Beauce / Belsa contre le loup breton. Mais ne mettez pas en cause alors la crédibilité de l'auteur et de ses références historiques.
Vous dites que la ville existait au moins cinq siècles auparavant. Oui, mais pas en continu. Elle fut ravagée par les «barbares» et disparut, assez en tout cas pour que la toponymie antérieure se perde, donc au moins sur une génération. Les bretons ont imposé la leur, qui vient assurément du fait qu'il n'y ont trouvé que des bêtes sauvages (ou que faisait ce loup en pleine ville gallo-romaine fleurissante ?), toponymie que les générations suivantes ont jugé assez véridique pour qu'elle soit conservée.
Mais évidemment cela n'a pas plus aux français du XIXe, aux grandes heures de l'affirmation de la puissance du français et de sa langue. C'est aussi une explication qui se tient.
@ ex-site : Vous reprochez à l'auteur d'écrire contre la Bretagne. Peut-être est-il effectivement amoureux de Blois ou d'une jolie blésoise, qui sait?
Cependant, je constate dans vos propos que vous prenez un malin plaisir à réfuter la présence des bretons jusqu'en Loire-Atlantique, comme si la limite toponymique était pour vous entre Dol et Vannes. Mais non ! Il y a eu des bretons, non seulement en Armorique, mais quand ils s'y sont trouvés serrés, ils ont continué toujours plus loin vers l'est, en s'établissant soit dans des lieux dont le nom breton est resté, parfois sous forme corrompues (ce fameux Landivy ou encore Blois), parfois la topnymie bretonne a été remplacée par des appellations françaises génériques qui conservaient le souvenir de l'établissement de bretons par le passé (les lieux-dits «Bretagne» dans le Val de Loire ou dans la même ville de Blois, le «fief de Bretonnerie» encore connu au XIIe). Il reste d'ailleurs à Blois, pour y revenir, une rue de Bretonnerie dans le quartier de Chambourdin, et qu'on n'aille pas me dire que «Breton» désigne ici l'anglois et que le toponyme date de la Guerre de Cent Ans !
@ Alwenn : peut-être l'auteur a dans l'idée que les bretons se lèvent le matin pleins de fierté pour leur culture, qui s'est toujours voulue universelle, qui n'a jamais voulu se fixer de «pré carré» qui appellerait à lui seul l'étroitesse d'esprit, une culture de la «frontière» repoussée toujours plus loin, frontière intérieure, extérieure, économique, conceptuelle, culture que l'on retrouve aussi dans le Nouveau Monde... impulsée peut-être par ceux des premiers colons qui venaient de la Bretagne?
Donc suivant notre discussion, ces deux dames auraient dû être annoncées sur le programme et dans le téléfilm, l’une comme Anne de Beaujeu et l'autre comme Jeanne d'Orléans. Je trouve donc que les Bretons avec ces questions, « peuvent s’autoriser » de prendre quelques libertés…au moins celles-là…
Anne de France et Jeanne de France ???? connais pas vraiment. Mais Anne de Beaujeu ( :0(, sûrement ! Moins Jeanne d’Orléans sinon qu’elle était mariée à Louis d’Orléans qui pu faire annuler son mariage au bout de 22 ans de mariage, la répudia en quelque sorte, afin de pouvoir épouser d’Anne de Bretagne, devenant Louis XII à la mort de CharlesVIII,. Il n’était pas question de laisser échapper la riche et relative puissante… Bretagne.
Très cordialement également
Voilà le genre d'anachronisme qui est insupportable à lire et fait régulièrement par d'«éminents» historiens incapables qu'ils sont de sortir de leurs lorgnettes franco-françaises de 2011.
Catherine de Médicis a porté le titre symbolique de Duchesse de Bretagne avant d'être reine de France. Ce n'est pas anecdotique, c'est justement un signe de l'importance de la Bretagne pour les rois de France de l'époque (surtout depuis Louis XI), de la volonté (mêlé de crainte ?) de la Bretagne dans leur giron.
De plus, je ne vois pas trop bien le point de comparaison entre Anne de Bretagne et Catherine de Médicis d'un point de vue architectural et développement de Blois on va dire. Blois a été marqué par la période du règne de Louis XII.
La Renaissance en Orléanais et Touraine est intimement liée à la politique d'incorporation de la Bretagne (dans un contexte plus large des principautés de l'ouest qui étaient proches des anglais) a la couronne de France et aux mariages royaux...avant Blois, c'était Bourges, et Reims qui avaient les primeurs en dehors de Paris.
Au dela de cette extension maximale , on trouve quelques lieux dont l'origine peut être bretonne, mais en dehors de la Bretagne historique ils se comptent sur les doigts d'une main.
Pour Landivy, Malheureusement vous n'avez pas lu le lien que j'ai cirt auparavant Voir le site
Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu de Bretons au delà de la Bretagne historique mais si les Bretons ont crée une entité politique sur ce territoire (+ou- B5)c'est qu'ils y étaient «forts» et qu'ailleurs beaucoup moins ou pas du tout présents.
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Au délà c'etait des implantations eparses.
C'est comme si avec les sauzon de Bretagne, vous nous disiez «La Bretagne est anglaise !»
de plus des implantations sur la Loire aussi en amont que Blois datant du haut moyen age n'a pas du entrainer une migration de peuplement .
Je suis Breton et je m'intéresse à mon petit niveau à la toponymie et des specialistes m'ont assez dit
«houla attention sans source serieuse il ne faut pas dire nimporte quoi»
deux noms de lieux identiques au 16eme siecle peuvent provenir de deux origines totalement differentes.
par exemple , les noms de lieux en -O du Morbihan, typiqument bretons(marque du pluriel) peuvent avoir des homonymies avec des noms de lieux espagnols , c'est le hasard total , ils ne signifient pas la meme chose!!!
se lancer dans des explications aussi hasardeuses que Blois = Bleiz , en se basant sur des hypotheses celtomanes datant du 19eme siecle qui plus est me fait bondir !
c'est l'erreur typique du toponymiste «celtomane», qui voit du breton sans avoir de sources , de plus en dehors de toute zone ayant parlé breton de façon certaine, c'est encore plus farfelu.
c'est digne des écrits des celtomanes de la fin du 19eme siecle.a l'epoque tout venait du breton meme l'hebreu (voir la fable Adam et Eve(boire))
une vraie regression , je n'ai pas envie que les rumeurs «urbaines» soient propagées par ABP.
on entend assez de betises comme ça...
Peut être que je me trompe, mais je voulais voir ABP comme un référent culturel ...
J'aurai préféré voir de vrais études toponymiques, ben oui quoi on milite tous ici pour la Bretagne et pas pour la «Gross» Bretagne n'ayant jamais existé.
Certains nationalistes d'avant guerre voulaient annexer le département de la Manche mais là si j'ai bien compris ceratins d'entre vous en gros «tout le monde est plus ou moins Breton selon ses envies».
Arretons le délire ...
Pour en revenir à Blois, voici une étude qui me parait démontrer que Blois ne peut pas venir de la langue bretonne par des arguments sérieux et pas par des anachronismes:
«La conclusion de ceci est que, comparer entre eux un mot gaulois et un mot breton, sans tenir compte des lois de permutation des lettres, c'est s'exposer à confondre des mots de valeur très-différente.
Je citerai encore deux exemples:
Il est aujourd'hui reçu unanimement que bleiz, nom du loup en breton de Léon, et Blesœ, ancien nom de la ville de Blois, sont identiques.
Il y a cependant à cela deux difficultés insurmontables.
La première est que l'e de Blesœ est long. Ce qui le prouve, c'est que cet e est devenu oi en français:
E bref accentué est devenu en français ie ou i.
Exemple : 4° Fier (ferum), nies (nepos), pied (pedem), sied [sedet), assiégé (assedio); 2° lis (lego), prie (preco pour precor), ni (nec), nie (nego).
E long accentué est devenu oi dans avoine (avena), trois (très), roi (regem), loi (legem), soir(sero), crois (credo), voile (ve/wm), dois (debeo), avoir (haberé), palefroi (parafredum).
Inutile de citer les mots où il s'est changé en », en ie, ceux où il a été conservé.
Il est évident que l'e de Blesœ est long, puisqu'il a donné en français la diphthongue oi.
Or, en armoricain, la voyelle primitive qui suivait les deux consonnes W de bleiz était brève. La forme ancienne de ce mot est bled: on la trouve dans les noms propres composés, qui sont les plus anciens monuments de la langue armoricaine, et, comme nom commun, dans l'ancien irlandais (2). Si l'e de bled était long, il serait devenu en armoricain oue, oa, nous venons de le démontrer: mais il a fléchi en et, parce qu'il est bref, comme sacrileig de sacrilegium, et ampeig û'impeditio, exemples cités par Zeuss d'après la Vie de sainte Nonne (3).
Voilà donc un premier obstacle à l'assimilation de Blesœ et de bleiz: la voyelle du premier est longue, la diphthongue du second est issue d'une brève primitive.
Il y a un second obstacle:
Dans Blesœ, la consonne qui suit la voyelle est un s. La consonne
(1) Grammaiica celtica, 2* éd., p. 98. — (î) Ibid., p. 85. — (3) Ibid., p. 87.
correspondante dans'ft/eiz paraît ressembler beaucoup à cotte *; c'est un z. Mais quelle est l'origine de celle s? Le z, dans les mots du dialecte de Léon, représente un s primitif ou une dentale. Quand il tient lieu d'un s primitif, on le trouve aussi dans les autres dialectes sous forme de s ou z. Quand il disparaît dans les autres dialectes, on peut affirmer qu'il est issu d'une dentale.
Or le z final du léonnais bleiz (loup) disparaît dans les autres dialectes. C'est donc avec raison que Zeuss a affirmé l'identité de ce mot avec le vieil armoricain bled, avec le vieil irlandais bled. D'ailleurs Bled par un e bref ne peut être le même mot que Blês-œ par un é long.»
Revue Archéologique 1870
J.Pomorski, Télépoche???.... amusant! . Mais non Télépoche, lui, nous propose les programmes TV qui, à l’occasion, nous présente des pans d’Histoire différents, dont beaucoup s’écroulent lamentablement.
Beaucoup de téléfilms, émissions et documentaires historiques sur nos chaînes nous apportent, non seulement plus d'informations, mais des vérités et la réalité sur des hommes, femmes et faits historiques. Avec en plus, éventuellement, une confrontation de points de vue.
Heureusement d’ailleurs, que la « vulgarisation » de l’Histoire par des revues, des jeux et par des médias de plus en plus nombreux et de masse, a permis aux enfants qui n’avaient connu que l’école primaire réductrice, de sortir de la longue litanie des rois et anecdotes _qui a son intérêt_ mais qui n’avait que comme objectif l’annexion et la « nationalisation » des esprits de ces enfants de France, et faire de telle manière qu’ils oublient celle de leurs régions historiques.
J'ai cru un bon instant, en citant Télépoche que vous parliez des manuels d'histoire de France du 19 et 20ème siècles. Ces livres d’état de l’Histoire de France, ces programmes de machine à laver les cervelles. Le camp du Drap d’Or, Bayard, Arcole, Pavie, Austerlitz Le Grand Ferré ! ou du »Père garde-toi à droite ! Père garde toi à gauche ! D’une Jehanne d’Arc de bande dessinée sauvant la France...Le graphisme de ces « petits livres bleu-blanc-rouge » relevait d’ailleurs de la BD
Les «historiens politiques» au service de l’état français nous ont délivré pendant deux siècles, une Histoire souvent tronquée délibérément pour la propagande, par omission et simplification …pour l’enfance bien entendu ! État dans lequel une part du peuple restait toute sa vie!
Ils qui ont collaboré au formatage des esprits de trop de générations, à la colonisation des corps. Ils ont supprimé les Histoires réelles des Peuples de l’hexagone, et les interactions et relations de ces Histoire particulières, avec celle de l’état colonisateur !
À Ex site… J’ai lu très intéressé « Problèmes toponymiques ». Je manque certainement des sciences nécessaires qui me permettraient de débattre de ce sujet. Mais les arguments, parfois le ton, ne m’ont pas vraiment convaincu. Surtout face à la « concentration des coïncidences, sur une surface relativement restreinte » que représente ce faisceau d’analogies entre Bretagne et Nord – Pas de Calais, plus quelques autres éléments. Je pencherai facilement en faveur de quelque chose de breton, de celtique qui se serait passé dans cette région.
Comme l’Histoire, la géographie et sa branche la toponymie peut-être et est utilisée avec les mêmes objectifs de formatage, de « nationalismation » ou de restauration d’identité, par des états et des groupes d’individus. Dans ce cas-ci je pencherai sans problème pour une démarche de ce genre, non de la part des Bretons, mais de Français, et pourquoi pas de Flamands…À charge pour eux de faire la démonstration « indiscutable » de ce que « Problèmes Toponymiques » avance. Une telle démarche de leur part (aux Flamands), à moi « le Breton » ne paraît pas illégitime.
Curieusement plus on s’éloigne de Montreuil, donc du monastère (de Landevennec), plus la densité des Plouy s’estompe ? Connaissant l’activité des vieux monastères et de leurs moines dans leurs environs en Bretagne, celle de ces moines Bretons au Xème siècle n’auraient-ils pas amené la création des Plou-y qui ensuite auraient évolué en Plessis…
Tout cela est intéressant… « Mirage toponymique » ? Un peu vite dit peut-être…
Vous commencez votre dernier message par : «L'extension maximale de la langue bretonne correspond à une ligne Dol/Chateubriant/Nort sur erdre/partie occidentale du Pays de retz
voir l'auteur référent en la matiere Jean-Yves Le Moing : noms de lieux bretons en Haute-Bretagne. »
Vous reprenez donc une limite maximale qui va au-delà de celle de Joseph Loth.
Ensuite vous écrivez «Pour Landivy, Malheureusement vous n'avez pas lu le lien que j'ai cirt auparavant [ Voir le site ]»....
Or ce même Joseph Loth, qui fixait donc une limite du breton à minima par rapport à la votre, voyait dans Landivy un toponyme typiquement breton (et franchement il faut se lever de bonne heure pour y voir autre chose !) :
Voir le site
Partant de là, Blois était un endroit où l'on a parlé breton, donc rien ne s'oppose à ce que le nom du lieu soit d'origine bretonne .