Bientôt 1999 cochons près de chez vous sans autorisation

Communiqué de presse publié le 31/07/13 10:06 dans Agriculture par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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Algues vertes, cyanobactéries, faillite des abattoirs, agriculteurs en détresse : les seules solutions visibles ne semblent pas être les meilleures

Nous retransmettons le coup de gueule d'Yves Marie le Lay, Président de Sauvegarde du Trégor

«Cela arrivera près de chez vous : 1999 cochons presquʼà domicile. Heureux seront les Bretons surtout, mais tous les citoyens français aussi, de découvrir bientôt peut-être à leur porte une porcherie de 1999 cochons sans quʼils nʼen aient rien su.

Finies les longues enquêtes publiques ! Finie lʼinformation sur les risques environnementaux que posent de tels élevages ! Et afin que les nuisances soient encore plus proches des gens, rien nʼempêchera lʼadministration préfectorale dʼaccorder une dérogation aux 100 mètres règlementaires des habitations proches, comme elle le fait déjà si souvent. On imagine les motifs dʼune colère bien légitime de ces citoyens bien ordinaires confrontés à cette situation fréquente après la décision du Ministre de lʼAgriculture de faire passer le seuil dʼautorisation dʼouverture dʼune porcherie de 450 à2000 cochons. Que faire alors pour une personne victime immédiate de telles nuisances ?

La première solution est dans la fuite. En ces temps de chaleur, quitter son logis loin des odeurs du noir lisier, se réfugier sur les plages en bord de de mer. Mal lui en prendra ! Elle tombera de Charybde en Scylla. Le noir jus de la putréfaction des marées vertes ne manquera pas dʼattirer son odorat. Du moins on lʼespère, parce que, si elle ne sent plus cette odeur dʼoeufs pourris, cʼest quʼelle est en cours dʼintoxication aiguë à lʼhydrogène sulfuré.

On ne peut même pas conseiller à ce citoyen dépité une échappée belle à la campagne, près dʼun lac ou dʼune retenue dʼeau. Certes, il pourra y dormir sans être dérangé par quelques mauvaises effluves. Mais quʼil ne songe pas à plonger dans lʼonde pure. Sans même boire la tasse, il lui suffira de quelques gouttes avalées en nageant pour prendre une dose dʼalgues bleues toxiques.

Où peut-il aller alors pour goûter pleinement des beautés de la Bretagne ? Il lui reste pour cela quelques caps abrupts battus des flots et des vents à escalader. Ou quelques îlots rocheux à découvrir à grande marée basse. Et encore ne faut-il pas que leur accès soit interdit parce quʼils sont privés ou réservés aux oiseaux. Plus sagement, il pourra arpenter les landes dénudées des Monts dʼArrée. Bref, il se remémorera lʼancienne devise du Comité Régional du Tourisme : Bretagne tonique !

Mais, quʼil soit du cru ou dʼailleurs, sʼil veut découvrir en famille, plus paisiblement les charmes de cette si belle région, quʼil reste chez lui ! Cʼest là quʼil est le plus en sécurité, moyennant bien sûr quelques menus arrangements. Dʼabord, bien se calfeutrer. Il ne faut pas hésiter à bien isoler toutes les ouvertures, et même à construire un sas dʼentrée. Les arrivées dʼair doivent être filtrées grâce à une climatisation adaptée. Ainsi, finie la puanteur du lisier ! En outre, tous ces travaux lʼéloigneront presque magiquement des bruits des 1999 cochons de voisins.

Quʼil sʼassure aussi dʼavoir fait le plein de bouteilles dʼeau des Alpes, cette autre belle région où les porcheries sont plus rares. Réserver lʼeau du robinet pour la toilette du linge et du corps, et encore peut-être pas la toilette intime.

Là, dans son fauteuil, entouré de femmes et enfants, quʼil ouvre la télévision ou ses journaux. Il découvrira des plages magnifiques où il fait si bon se baigner, des ruisseaux charmants qui alimentent des fontaines discrètes, mille et un monuments inoubliables, et même des vaches dans les prés et des cochons sur la paille, visiblement dʼune autreespèce que celle de ses 1999 voisins.

Ah que la Bretagne est belle à travers tant dʼécrans ! Et tout ça pour lui tout seul et sa famille. En plus il apprendra à cuisiner lʼartichaut de la SICA avec le porc de la COOPERL, et même les algues avant quʼelles ne pourrissent. Enfin, il verra bien que la Bretagne se cultive et sʼamuse. Que de festivals, de festou noz, dʼexpositions, de manifestations sportives auxquels il assiste aux premières loges !

Ainsi rassuré, calmé dʼune colère outrancière, il sera reconnaissant au gouvernement dʼune telle clairvoyance dans ces décisions. Autoriser une porcherie de 1999 têtes près de chez lui, sans même lʼen informer nʼest finalement pas un drame. Après tout, un peu de pollution, cela nʼa jamais fait de mal. Et même, là où la pollution se développe, cʼest là où lʼemploi prospère. Il suffit de regarder la Chine ! Et lʼemploi, nʼest-ce pas lʼavenir de ses enfants ?

Devant les belles images de la Bretagne qui défilent devant les yeux, il se dit quʼil a de la chance dʼêtre dans un pays si bien gouverné, avec un si bon usage des deniers publics; quʼil ne regrette pas son choix de mai 2012; enfin quʼil faut en finir avec le pessimisme ambiant ! Il vit ou passe ses vacances dans la plus belle région de France. Nʼest-ce pas cela lʼessentiel ?»

Yves-Marie Le Lay, président de Sauvegarde du Trégor


Vos commentaires :
Hervé
Vendredi 22 novembre 2024
les dérogations préfectorales pour des constructions à moins de 100 m des habitations ne sont en effet pas tolérables ceci dit, à une période où on constate la fermeture de nombreux élevages et également celles d’abattoirs on peut difficilement vilipender la construction d'ateliers plus importants qui ne compensent pas les pertes globales de production...30% des emplois bretons sont liés à l'agriculture...on peut le regretter mais c'est un fait ! je suis moi aussi pour une agriculture à taille humaine et respectueuse des hommes, des animaux et de l'environnement mais je préfère encore l'odeur du cochon à la désertification et à l'expatriation de nos enfants ! de gros progrès ont été fait par les agriculteurs pour réduire les nitrates et les pesticides d'autres progrès sont également souhaitables y compris de la part des consommateurs...acheter Breton ce n'est pas uniquement défendre nos agricultures mais c'est aussi défendre notre sécurité alimentaire et notre travail...les algues vertes vont finir par disparaitre quand à leur tour certaines villes du littorale auront pris les mesures de réduction des rejets de phosphore et d'azote (sans parler des métaux lourds et autres perturbateurs endocriniens) dans les eaux rejetées à la mer ! par l'incompétence de l'état français, notre agriculture est en grande souffrance et risque à court terme de disparaitre...après avoir bradé notre pêche bretonne aux espagnols, la france est en train de brader notre agriculture aux allemands, aux polonais et aux roumains...ne nous trompons pas de cible, nos paysans ont besoin de se sentir soutenu et encouragé ...c'est la gestion calamiteuse de notre économie et de notre environnement par la france qui est notre problème...c'est aux Bretons tous ensemble de retrouver leur souveraineté pour se créer un futur !

Lionel guillory
Vendredi 22 novembre 2024
Bravo Hervé, comme à chaque fois sur la question de l'agriculture je suis d'accord avec toi. Vivement le 06 août afin d'en discuter ensemble.

Paul Chérel
Vendredi 22 novembre 2024
Merci à Hervé et Lionel ! Il faut du courage et du bon sens pour oser résister à ces vagues de peur, d'inquiétude à base de méconnaissances des questions abordées aussi bien sur les plans techniques, que scientifiques et économiques.On en a assez de lire des journaux incompétents ressasser TOUS la même chose au même moment. Souhaitons que ABP ne tombe pas dans le même panneau. La Bretagne est agricole et maritime. Que ceux que cela incommode changent de quartier. Paul Chérel

marc iliou
Vendredi 22 novembre 2024
Il faut arrêter de se plaindre une fois pour toutes et comprendre que la seule manière de commencer à s'en sortir c'est de voter breton et pas hexagonal !
Alors à vos votes dès mars 2014 pour virer tout ce qui n'a pas la tripe bretonne !

Yves-Marie Le Lay
Vendredi 22 novembre 2024
Chers amis,
merci d'avoir publié ce billet d'humeur. Hélas ! à lire les commentaires qu'ils provoquent, je me dis que c'est à désespérer d'être Breton ! Recevoir de la part de M. Chérel, grand amateur de Notre Dame des Landes et autres pollutions du même genre, des jugements aussi condescendants, est significatif de ces Bretons, plus Bretons que moi tu meurs, qui construisent leur modèle de la Bretagne sur celui de Paris ! Impossible pour eux d'imaginer la Bretagne autrement qu'avec des TGV partout, des aéroports à qui mieux mieux et des porcheries intensives high tech. Je leur conseille la lecture d'un grand classique de Memi, portait du colonisé, portait du colonisateur. Le colonisé n'envisage sa décolonisation que sur le modèle du colonisateur.
Et comme je ne me sens pas colonisé par la France, mais plutôt exploité par les lobbies internationaux de toutes sortes, je sais que cette «liberté» d'ouvrir des porcheries à tout va sert d'abord les intérêts des banques comme le Crédit Agricole, des grandes firmes pharmaceutiques et chimiques, des coopératives et seulement de quelques bretons qui en sont les commis fidèles. Commes'il suffisait de sauter comme des cabris et crier Bretagne ! Bretagne ! pour que tous les Bretons aient un emploi ! Et quel emploi pour ses enfants que celui de travailler dans des abattoirs ou des porcheries. Ou pour que les marées vertes disparaissent, en accusant au passage les stations d'épuration d'en être responsables, alors que toutes les études scientifiques prouvent le contraire !
Je laisse ces Bretons de pacotille à leur joujou indépendantiste et leur dis tout simplement que la Bretagne mérite mille fois mieux qu'eux.
A bon entendeur...

SPERED DIEUB
Vendredi 22 novembre 2024
Ces différents commentaires reflètent la situation de l'opinion en Bretagne d'aujourd'hui deux mondes qui s'ignorent ,cette opposition n'est pas s'en rappeler celle des blancs et des rouges au début du vingtième siècle Le mouvement breton est au moins aussi atteint que la société civile par cet antagonisme qui est un facteur de plus contribuant à sa paralysie, à qui profite le crime ???,nos maitres peuvent dormir tranquille..
Pour Le Lay il faut que vous sachiez ce qui se passait en Bretagne avant l'arrivée de l'élevage industriel ,une véritable hémorragie de la population active c'était le sauve qui peut ,j'ai retrouvé dans mes archives des courriers de membres de ma famille et leurs amis alors c'était ou tu vas un c'était le Canada l'autre la Tunisie le Brésil l'Afrique de bonjour l'ambiance ,dans ce monde précurseur des trente glorieuses l'agriculture traditionnelle malgré les appels de l'époque (chomet war ar maeziou )ne pouvait retenir ses enfants
C'est grâce à cette révolution agricole et à l'élevage hors sol que l'hémorragie a été partiellement stoppée par la suite il y a eu un développement anarchique qui il est vrai a eu des conséquences fâcheuses et pas seulement environnementales ,perso l'élevage industriel ce n'est pas mon truc mais dans les années soixante je me dois de reconnaitre que la Bretagne se serait désertifiée comme la Lozère
L'agriculture autarcique était aussi une des conséquences de la ruine de la Bretagne depuis Colbert de part la faillite de son industrie textile qui à l'époque concernait une partie non négligeable de son agriculture ajoutez à cela l'explosion démographique favorisée par le clergé du dix neuvième et vous avez tout le cocktail produisant la surpopulation dans les fermes et la misère mendicité (voir les archives )
Alors les donneurs de leçons souvent fonctionnaires ayant fait leur carrière à Paris revenus à la retraite au pays je vous demande simplement d'essayer de faire la part des choses au-delà de votre petit égo pensez aux actifs bretons entrepreneurs ou salariés
Maintenant moi aussi je suis dubitatif quand à l'évolution de nos sociétés modernes qui ne mènent qu'à l'impasse ,c'est une roue infernale que personne ne peut arrêter vu que toutes les civilisations sont mortelles c'est peut être aussi le destin ..Mais c'est un sujet qui dépasse nos thématiques bretonnes et notre péninsule n'a pas loin s'en faut le monopole de l'élevage industriel qui en fait ne fait que répondre aux besoins de la société de consommation ,et l'amplification des mégapoles et concentrations urbaines ne fera qu'aggraver cette situation

Erwan Le BRAS
Vendredi 22 novembre 2024
Stop aux stupidités et aux mensonges ! Les usines intensives ne relèvent plus de l'élevage = elles produisent de la matière animale ! Le gouvernement actuel est pire que le précédent : EAU SECOURS ...

Clément G
Vendredi 22 novembre 2024
A tout ces gens bon penseurs qui osent attaquer et montrer du doigt les éleveurs de porc Breton comme SEULS et UNIQUES responsables des algues vertes et autres pollutions en Bretagne! Avant de leurs jeter la pierre remettez vous en question!! Nos chère et belle stations d'épuration qui traitent nos eaux usées et donc vos eaux usées n'y sont pas pour rien non plus! Les algues vertes sont un problème qui dépasse bien le monde agricole, cela nous concerne tous autant que nous sommes. Refuser se fait ne sert qu'à se voiler la face et a donner une image négative de l'élevage breton (car il faut bien l'admettre, c'est bien plus facile de tout mettre sur le dot des paysans que de nous remettre en question...). Car ces systèmes intensifs qui, soit disant, détruisent notre environnement n'ont pas cesser de s'améliorer et croyez moi, car je suis de la partie, les éleveurs de porc font le maximum pour trouver des solutions convenables et acceptable pour préserver l'environnement et la qualité de l'eau.
L'enjeux dépasse le monde agricole, les solutions doivent être trouver ensemble.
Dans une région agricole comme la Bretagne je trouve ça triste de voir des gens qui croient encore que l'élevage des années 50 peut suffire pour vivre! ouvrez les yeux, nous somme au 20ème siècle. Même si cela peut être des fois regrettable, nous ne ferons pas machine arrière alors au lieux de vouloir vivre dans le passé tachons de vivre dans le présent en faisant notre maximum, tous ensemble, pour trouver des solutions pour répondre au enjeux et problématique de demain!
Merci. CG.

Bruno IRLANDE
Vendredi 22 novembre 2024
C'est une première pour moi de réagir sur une question de choix de sociéte:
1) je suis apiculteur et agent sanitaire apicole de l'état, je peux témoigner, même si tous les apiculteurs n'ont pas des pratiques d'élevage des dégats que font les traitements agricoles sur les insectes butineurs et chaque fois c'est le même refrain des sociétés et de (leurs) syndicats: il n'y a pas d'autre alternative pour nourrir l'humanité et préserver les emplois, mais quels emplois ceux des abattoirs,ceux des emploiyés des pseudocoopératives. ces méthodes font fi de la santé humaine et ne vises qu' à remplir les poches des actionnaires si nos gouvernements avaient un tant soit pêu le soucis de la santé de leur concitoyens il leur reviendrait de promouvoir la qualité nutritionnelle et environnementale aider à une reconvertion digne du 21 siècle pour l'avenir de nos enfants ce n'est pas de possèder plus qui fait sens mais de vivre mieux et solidairement. Je vois d'ici les commentaires encore un
hurluberlu de plus au mieux un doux rèveur ; non j' ai décidé de mettre en accord mon discours et ma pratique je ne mange plus de viande issue des élevages intensifs ,plus de légumes ni de fruits industriels. je mange beaucoup moins mieus et pour le même prix. consommateurs vous vous notre avenirs entre vos mains une prière utilisez ce pouvoir

Michel Kerninon
Vendredi 22 novembre 2024
MARéE VERTE : PAS DE QUOI PAVOISER EN BRETAGNE
29 août 2013 | Par michel kerninon - Mediapart.fr

Laissons à certains leur négationnisme quant à la réalité des pollutions environnementales en Bretagne. Celles des cours d'eaux, celles des points de captage d'eau de consommation et celles des plages, dont l'aspect verdoyant et l'odeur sulfureuse n'abusent plus personne.
Laissons aux esprits sourds la mélopée des cocoricos poussés par quelques zélés bipèdes abusés par les sirènes du lobby agricole. Ils doivent pour réussir leurs étés réussis apprécier de baigner leurs petons délicats dans les couches souples et parfumés, devenant vite putrides, prospérant sur les plages des magnifiques baies bretonnes. Que ce soient celles de Saint-Brieuc, de Lannion, de Fouesnant, de Douarnenez, de Plouescat, de Guissény, de Morlaix, etc. La liste est longue des plages à la salubrité douteuse.

Malgré la noria des pelleteuses engagées et payées par les communes touchées, du Nord au Sud de la Bretagne. Et qui espèrent vainement cacher leur misère, ou au moins être remboursées un jour par l'Etat et faire cesser les méfaits des pollueurs, et continuer à attirer autant de visiteurs.

Demandez-donc ce qu'en pensent les amateurs de baignade qui désertent les eaux troubles de Mousterlin, à Fouesnant, du Ris, à Douarnenez, de la lieue de Grèves entre Plestin et Saint-Michel-en Grèves et tous les nombreux autres petits coins charmants traditionnellement appréciés des familles avant la vague verte nourrie de nitrates et pesticides ?

Mais les chiffres valent mieux que les exaspérations. Donnons donc les chiffres-clés du Ministère de l'Ecologie et du développement sur la pollution par nitrates et le coût du ramassage des algues vertes pour la collectivité. Les chiffres parlent avec vigueur de la situation réelle de notre environnement.
«- Entre 40 000 et 70 000 m3 d’algues vertes s’échouent chaque année sur le littoral breton, essentiellement des Côtes-d’Armor et du Finistère.
- Coût du ramassage : 300 à 500 000 euros par an, pris en charge par les communes et les conseils généraux des Côtes-d’Armor et du Finistère
- Concentration moyenne des rivières bretonnes en nitrates : 36, 5 mg /l aujourd’hui (niveau autorisé pour l’eau potable : 50 mg/l)»

Aujourd’hui, environ 55 % de la surface agricole de la France est classée en zone vulnérable, cela correspond aux régions où l’activité agricole est la plus importante. Cette révision s’est traduite par le classement de 1 440 communes supplémentaires aux quelque 18 400 communes déjà concernées, essentiellement localisées dans les bassins Adour-Garonne, Loire-Bretagne, Rhône-Méditerranée et Seine-Normandie. 617 communes ont été déclassées au vu de l’amélioration ponctuelle de la qualité des eaux superficielles et souterraines traduisant les efforts réalisés par les agriculteurs dans la maîtrise des pollutions azotées. Ces communes déclassées sont essentiellement localisées dans les bassins Adour-Garonne et Artois-Picardie.

Selon le SDAGE Loire-Bretagne no 12 du 12 février 2013 : « La liste des zones vulnérables à la pollution par les nitrates d’origine agricole du bassin Loire-Bretagne a été mise à jour par un arrêté du préfet coordonnateur de bassin le 21 décembre 2012. Cet arrêté fait suite à l’avis favorable du comité de bassin du 13 décembre 2012. 434 nouvelles communes sont concernées par le classement et 17 communes sont déclassées.»

On voit donc que 17 communes de la grande région Bretagne-Loire sont revenues à meilleure fortune environnementale, tandis que 434 communes supplémentaires entrent dans la catégorie des communes vulnérables. Un sacré satisfecit !

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MICHEL KERNINON
Vendredi 22 novembre 2024
ALGUES VERTES : INTOX ET RéALITéS

25 août 2013 | Par michel kerninon

Le Télégramme du samedi 24 août a cru pouvoir titrer à sa «Une» : Marées vertes : un important reflux. Le titre triomphant du quotidien de la pointe de Bretagne a fait bondir plus d'un lecteur. Au demeurant, le dossier des pages intérieures du quotidien fait état d'une réalité beaucoup plus contrastée sur le terrain. Et l'article évoque une évolution légèrement favorable due plus à la bonne conjoncture climatique qu'aux efforts réels de quelques éleveurs. Le contenu de l'article faisant ainsi mentir grossièrement le titre de présentation en première page.

PAS DE QUOI PAVOISER

On croyait avoir progressé dans la prise de conscience de la pollution de l'eau. Malgré des cocoricos hâtifs, l'examen précis de la situation par les scientifiques laisse toujours craindre le pire pour la qualité de l'eau publique et la salubrité des estrans.
Sous prétexte que la situation se serait légèrement améliorée dans certains secteurs, en raison de la bonne volonté des éleveurs les plus consciencieux dans quelques bassins versants et du travail tenace des collectivités, il serait déraisonnable de dédouaner le monde agricole intensif de pratiques qui ont abouti à la situation actuelle. Certains captages importants, comme celui de l'Horn, par exemple, insalubres, ont dû être fermés et remplacés par de nouveaux captages, à très grands frais pour la collectivité.
La France est toujours sous la menace de très lourdes pénalités de la part de l'Europe pour ses taux de pollutions importants.
Beaucoup de secteurs des côtes finistériennes et costarmoricaines sont affectés par des taux excessifs en nitrates, phosphates et herbicides, relevés en 2012-2013 dans les cours d'eau. Ils demeurent très alarmants et nettement au-dessus des normes tolérées. Il suffit pour le savoir de regarder les cartes établies par les départements et de consulter les statistiques publiées par les syndicats des bassins versants, dans toute la Bretagne.
On ne peut donc se satisfaire de quelques améliorations, parfois conjoncturelles et climatiques, parfois consécutives à une prise de conscience réelle des dangers. Sans même évoquer, en outre, dans le processus de retour à la salubrité des eaux courantes, la disparition «sauvage» de zones humides entières qui jouaient un rôle primordial dans le filtrage des eaux de surface. Et qu'il sera désormais très difficile de rétablir ou de compenser, comme l'exige la Loi sur l'eau.
On ne peut pas se féliciter de la situation ni de répits relatifs observés ici ou là. Et d'ailleurs la lecture attentive de l'article paru dans Le Télégramme le samedi 24 août corrobore tout à fait le fait que rien n'est réglé pour la quasi totalité du territoire breton, du nord au sud, sur les côtes de La Manche comme sur le littoral atlantique.Certains esprits peu scrupuleux ou intéressés à ce que rien ne change voudraient minimiser les causes et les effets de l'importante présence d'algues vertes sur la côte bretonne, en particulier dans les baies de Lannion, Saint-Brieuc, Douarnenez, Fouesnant, et celles du Haut-Léon, zone en grand danger. Mais leur responsabilité propre, façon de parler, et celle de leurs soutiens doit être dénoncée. Les impôts de tous les contribuables sont effectivement mis à contribution pour pallier la négligence de quelques irresponsables. Et la santé de tous est menacée.

DES CHIFFRES IMPITOYABLES

Eaux et Rivières a récemment mis en relief, sous forme d'infographies, les statistiques officielles relevant la part respective des catégories de contributeurs à l'impôt sur le traitement de l'eau. On y voit clairement que les pollueurs, qu'ils soient agricoles ou industriels, ne sont majoritairement pas les meilleurs contributeurs à l'effort de remise en état des zones touchées par les pollutions, pour l'essentiel à la charge des particuliers. Victime dans sa santé, le citoyen supporte aussi une injustice sociale et fiscale inacceptable et c'est la double punition.

Nota. Sur ce sujet extrêment sensible et biaisé par le lobby porcin breton et ses soutiens, les défenseurs locaux de l'environnement, et en particulier Yves-Marie Le Lay, président de l'association Sauvegarde du Trégor, n'ont pas tardé à protester contre le parti-pris du quotidien finistérien, dont ils disent, et le lecteur peut s'en rendre compte, qu'il fait peu de cas de leurs réunions d'information tant dans l'annonce que dans le compte rendu de celles-ci comme de leurs interventions sur le terrain. C'est d'ailleurs pourquoi, les défenseurs bretons de l'environnement, pour une fois agréablement surpris, avaient applaudi chaleureusement la lecture faite au haut-parleur de l'excellent billet de l'écrivain Hervé Hamon paru dans Le Télégramme au moment des manifestations sur la vasière meurtrière de Saint-Michel-en-Grèves (22) à l'été 2009. Le Télégramme n'ayant généralement pas bonne presse auprès des défenseurs de l'environnement s'estimant peu écoutés de la part de la direction éditoriale du quotidien majoritaire dans le Finistère.


Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
L'arme chimique militaire est interdite (voir la Syrie, par exemple).

L'arme chimique économique est tolérée, voire encouragée (voir le grand Kapital et la Bretagne, par exemple).

Que faudra-t-il donc pour que les mentalités changent? Pourtant, tout le monde -enfin, j'espère! - est peu ou prou conscient que l'avenir ne s'écrira pas avec du lisier ou de la mélasse verte.

Il y a une composante technique, à la résolution de ce problème, mais pas seulement.

Oui,les abeilles sont sévèrement atteintes, et elles ont un rôle environnemental et économique de première grandeur. Un agriculteur qui oublie d'être paysan, à mon avis, ferme les portes de notre avenir à tous.


Oui, la Bretagne a connu la misère au XIX et jusqu'après la seconde guerre mondiale. Mais plus avant dans l'histoire elle avait été prospère. La politique française a délibérément conduit à son asphyxie, en lui faisant - par choix politique - rater le premier train du développement économique (XIX. I reste à la Bretagne à prendre le nouveau train du développement économique. En matière d'agriculture, cela passe nécessairement par l'objectif de la qualité, dans le résultat (les produits offerts) et dans la manière d'y parvenir (état des terres, des cours d'eau, qualité des élevages).

Je parle ici en simple consommateur (bien que je n'aime pas du tout ce mot), mais aussi en homme sensible aux questions d'aujourd'hui, et enfin en personne encore suffisamment proche de l'agriculture bretonne. Et certainement pas en privilégié!

«Re gozh an douar evit ober goap outañ!». Trop vieille la terre pour que l'on se moque d'elle! Remarque: en breton, les deux mots-clé «an douar» (la terre) et «an dour» (l'eau) sont du genre masculin. Ceci n'est sans doute pas anodin.


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