Avancée vers la réunification : les Bretons aujourd'hui à l'Élysée

Derniere minute publié le 21/01/09 8:12 dans La réunification par Ronan Le Flécher pour Ronan Le Flécher
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Le Palais de l'Élysée où est reçue la délégation bretonne.
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Franck Louvrier aux côtés de Nicolas Sarkozy.
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Le conseiller pour la communication du Président de la République est breton.

Le débat sur le retour de la Loire-Atlantique prend de la hauteur… L'association Bretagne Réunie emmenée par son Président Jean-Yves Bourriau est reçue ce mercredi 21 janvier à 16h00 à la Présidence de la République. Une première fois reporté, ce rendez-vous s'inscrit dans la nouvelle donne après les propos de Nicolas Sarkozy, fin 2008, sur le retour de Nantes dans le giron breton. C'est un moment particulier que commentent les représentants de Bretagne Réunie à leur arrivée à Montparnasse, quelques heures avant l'entrevue à l'Élysée.

Des Nantais à l'Élysée

«Nicolas Sarkozy a donné un coup de pied dans la fourmilière et a donné des clés», explique Jean-Yves Bourriau à peine débarqué du TGV et attablé au café de L'Océan à Montparnasse. «Jusque là, nous n'arrivions pas à ouvrir cette porte», poursuit le président de Bretagne Réunie qui a décidé de passer à la vitesse supérieure après les déclarations du Président de la République lors du congrès des maires. Renforcés dans leurs convictions, les partisans du retour du cinquième département dans son territoire d'origine entrevoient une lueur d’espoir.

Plus personne ou presque n’ignore que la Loire-Atlantique est bretonne, à commencer par Franck Louvrier, conseiller pour la communication du Président de la République, qui recevra les représentants de Bretagne réunie. Le monsieur com' de Nicolas Sarkozy a grandi en presqu'île guérandais avant de faire son droit à Nantes. «Ma mère vit à Nantes, mon frère à Saint-Brévin et mes beaux-parents à Arradon», confiait-il au magazine Bretons en octobre 2005. «Breton, au plus profond de moi-même», avait alors ajouté le jeune quadra, compagnon de route et ami de Nicolas Sarkozy depuis une dizaine d'années. Tous deux se sont rencontrés pour la première fois à la Baule, en 1998 lors de l'université d'été du RPR.

À l'Ouest, du nouveau

Lors de ce rendez-vous riche en symbole avec Franck Louvrier, Jean-Yves Bourriau et Paul Loret, secrétaire de la section nantaise de Bretagne Réunie, comptent faire valoir en plus haut lieu les atouts d'une Bretagne revivifiée par la réunification. Ils ont préparé à cet effet un dossier de près de 20 pages intitulé «Simplifier la carte régionale du Nord Ouest français en réunifiant la Bretagne» qui sera remis au Président de la République. Il va falloir jouer serré pour ne pas de voir imposer un grand Ouest. L'association qui milite sans relâche pour l'unité bretonne plaide ainsi pour quatre grandes régions : Bretagne, Poitou-Charentes, Val de Loire et Normandie.

Le dossier expose également les enjeux économiques d'une Bretagne à cinq départements. Pour mémoire, sont joints les vœux et motions des collectivités territoriales (Conseil régional de Bretagne et Conseil général de Loire-Atlantique) qui n’ont pas produit d’effets.

Une demande populaire

Le document qu'Agence Bretagne Presse s'est procuré se fait fort de rappeler les quatre enquêtes d'opinion réalisées depuis 1998 par des instituts de sondage indépendants (Sofrès, TMO, IFOP, CSA) qui donnent toutes une forte majorité de personnes interrogées favorables au rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. «67% de la population» dont nous sommes les représentants, martèle Paul Loret à l'origine de la prise de contact avec Franck Louvrier. Le militant nantais voit dans cette rencontre «l'occasion de donner la parole à la société civile qui attend des événements».

Bretagne Réunie privilégie «la voie du décret ou la voie législative» à toute consultation populaire, en raison du chantier d'intérêt national ouvert par Nicolas Sarkozy. «C'est le chef de l'État qui prendra la décision», pense Jean-Yves Bouriau. Cinquante ans après la naissance de la Ve république, alors que les pouvoirs ont rarement paru aussi concentrés dans les mains du Président, l'avenir lui donnera peut-être raison.

Ronan LE FLÉCHER pour Agence Bretagne Presse-ABP


Vos commentaires :
yves le mestric
Vendredi 15 novembre 2024
Tous les Bretons doivent être heureux de cette avancée.

Nonobstant il est quand même inquiétant de voir que pour que la volonté populaire s'applique (ou pour l'instant soit seulement abordée), il est indispensable d'avoir ses entrée à la cour de Versailles (pardon Elysée, ça reste un chateau de la monarchie).

Que fera son ami breton si on se retrouve avec un grand ouest après nous être fait baladé par Sarkozy? Rien, il continuera sa cour, les institutions seront toujours les mêmes, la démocratie ne sera toujours pas appliquée et les vagues jacobines continueront à grignoter notre pays.

Pour mémoire, l'article 29 de la constitution allemande:

Le territoire () peut être restructuré () Ce faisant, on devra tenir compte des particularismes régionaux, des liens historiques et culturels, de l'opportunité économique, ainsi que des impératifs de l'aménagement du territoire et du développement régional.

Les mesures de restructuration () sont prises par une loi fédérale, qui doit être ratifiée par votation populaire.

les Länder peuvent régler par traité une restructuration () de leurs territoires () ou des portions(). Les communes () concernés doivent être entendus. Le traité doit être ratifié par votation populaire dans chaque Land intéressé. Si le traité concerne des portions de territoire des Länder, la ratification par votation populaire peut être limitée à ces portions de territoire ;

En allemagne ,le referendum est interdit, sauf pour ceux qui concerne des aspects locaux. En France tout repose sur la volonté du président.


visant ar rouz
Vendredi 15 novembre 2024
bon et alors qu'est ce qu'il a dit ? on attend nous!

Claude Nadeau
Vendredi 15 novembre 2024
Bravo Ronal pour ce très bel article, très bien écrit, c'est du très haut niveau.

Stéphane Péan
Vendredi 15 novembre 2024
Bonjour

Je suis surpris que BRETAGNE REUNIE porte l'idée d'un décret pour aller vers la réunification.

Le Télégramme début décembre expliquait: «Que les choses soient claires : la réunification de la Bretagne ne pourra pas se faire comme le suggère Christian Troadec, maire de Carhaix, par un simple « décret républicain » (Le Télégramme d'hier). « Sur ce point, les spécialistes sont formels. Ce n'est plus possible parce qu'aujourd'hui, les départements ont une existence constitutionnelle », explique Guy Carcassonne, professeur des universités en droit public. C'est aussi l'avis de Christian Guyonvarc'h, vice-président du conseil régional : « Politiquement, ça ne serait pas tenable, un territoire n'est pas un titre de propriété. On ne peut pas faire comme si ceux qui vivent aujourd'hui en Loire-Atlantique sont les mêmes que ceux qui y vivaient en 1941 ».»

En 2009, croire que les choses surtout peuvent se passer sans la consultation des citoyens me semble une belle erreur. Nous allons tout simplement droit dans le mur ... Cela montre que les réponses à apporter à cet important défi manquent cruellement de maturité.

Nous ne sommes plus au stade de la communication ou des belles cartes de géographes mais plutôt dans les domaine politique (citoyens, partis, collectivités) et juridique.


MAHE Arnaud
Vendredi 15 novembre 2024
En tant qu'habitant de la Loire Atlantique, je suis heureux de voir ce sujet abordé à si haut niveau et j'espère que la réunification est pour bientôt. Je suis cependant déçu de voir que la réunification pourrait passer par « la voie du décret ou la voie législative ».

Il me semble largement préférable de passer par une voie «plus démocratique» tel qu'un vote populaire. Le sujet de la réunification étant peu abordé et l'opinion publique peu informée sur les avantages d'un retour administratif de la Loire Atlantique à la Bretagne, une décision aussi brutale, pourrait être mal comprise. D'un côté il pourrait avoir les Bretons du B4 qui se diraient «Nantes s'impose à nous» et les habitants de la Loire Atlantique qui se demanderaient «Pourquoi on va en Bretagne ?» Dans ce cas, on passerait d'une situation ou la séparation arbitraire à une réunification imposée. Pour moi, les deux situations sont bancales.

A l'inverse, un vote, permettrait de soulever un véritable débat, de faire connaître à la majorité les éléments qui poussent à aller vers la réunification. Les raisons historiques, culturelles, les buts économiques, sociaux qui prouvent l'utilité d'un «retour» en Bretagne seraient alors dévoilées à un public volontairement sous informé en la matière. En bref, une réunification comprise est une réunification acceptée.

Finalement, troquer le vote contre une mesure législative serait une leçon de démocratie et la preuve concrète d'une volonté populaire qui éviterait bien des tensions et des divisions entre Bretons qui ne feraient que prolonger la situation détestable où nous nous trouvons.


Patrice Bidan
Vendredi 15 novembre 2024
Sincerement, vous en attendez quoi de cette réunion ? Une avancée ? un debut d'avancée ?... C'est pas demain la veille que quoique ce soit changera concernant l'amputation de notre bien aimée Nation ; pourtant comme j'aimerai me tromper ! A galon

Hervé Leray
Vendredi 15 novembre 2024
En quoi être reçu par le conseiller en communication de l'Elysée est une «bonne nouvelle» ?

J'aimerai avoir la liste des associations que cet homme reçoit et on en reparlera.

Des actes, des faits.et l'on pourrait se réjouir.

Nononbstant, il est bon d'être écouté par l'Elysée, entendu c'est une autre histoire. Je rappelle que le 1er ministre s'appelle F.Fillon ex president de la region des Pays de la Loire. capable d'accepter au mieux une fusion B4/PDL mais certainement pas une réunification B5.


Hervé Le Guen
Vendredi 15 novembre 2024
Effectivement c'est une avanc'e significative. Il faut 'tre pragmatique et utiliser tous les moyens dont nous pouvons disposer. Je suis particuli'rement int'ress' par le fait que Nicolas Sarkozy aura entre les mains le dossier initi' par le g'ographe Olivro sur un red'coupage intelligent du grand ouest.

PRIGENT Michel
Vendredi 15 novembre 2024
Il faut saluer la perspicacité des dirigeants de Bretagne Réunie qui ont réussi l'exploit de se faire écouter à l'Elysée. Mais aussi l'esprit d'ouverture de la Présidence qui après avoir déconseillé la présence d'élus à la commission Balladur car «juges et parties», consulte la société civile, en l'occurence BR dont les revendications se heurtent trop souvent à l'indifférence, voire au mépris de la part de la classe politique et des médias. Porté par son désir de réformer une France bloquée par les corporatismes de toute nature, N.Sarkozy n'a pas craint de proposer par référendum local plus d'autonomie à la Corse et aux Antilles. Les habitants consultés ont répondu «Non». C'est pour celà que Bretagne Réunie est revenue sur sa position initiale de référendum. En effet, plusieurs arguments plaident en faveur d'un décret ou d'une voie législative (et encore !). - Il n'est pas «immoral» que le décret de Pétain soit abrogé par un autre décret. - Les citoyens accordent généralement une «prime au statu-quo»: rappelons-nous la consultation populaire sur le TCE de Lisbonne. _ Pire encore, les élus freineront des quatre fers des réformes qui touchent directement leurs «emplois», d'ailleurs ils n'ont pas manqué de le faire savoir récemment par l'entremise de leurs Associations de Communes, Départementales et Régionales. De Gaulle leur doit l'échec de son référendum de 1969. Alors, quelle refondation des régions Ouest sera entreprise ? - L'option de «4 régions fortes au lieu de 6 régions faibles» apparait la plus cohérente. - Cependant il n'est pas exclu que la fusion BZH-PdL soit retenue par les décideurs. Cette «méga-région» (6,5 M d'hab) à l'échelle européenne fait 500 kms sur 300 kms dans sa plus grande largeur. Certains se réjouiront que la «(Grande) Bretagne de Nominoë» soir reconstituée sous la domination démographique des bretons (2/3 de la population). Cependant, il est à craindre que la péninsule armoricaine, à l'Ouest du «Mur» Rennes-Nantes soit (encore plus) défavorisée du fait de l'aménagement centripète de notre pays. Quelle que soit la solution choisie, Nantes conservera sa position de métropole européenne. Mais je le répète: - Adopter la voix référendaire, c'est risquer l'échec. - Laisser la libre initiative aux élus concernés, c'est assurer le statu-quo et la persistance des revendications citoyennes insatisfaites. - La solution du décret, faisanr fi des «larmes de crocodile» et des résistances des conservateurs de tous bords me parait la plus appropriée.

Alain Létévé Padioleau
Vendredi 15 novembre 2024
Si la réunification se fait dans le cadre de la Commission Balladur, je crois qu'il n'est pas prévu de consultation populaire nulle part en France. Il y a beaucoup de situations différentes selon les lieux : réunion de régions (Normandie), fusion de départements pour motifs historiques (Haut et bas Rhin, Savoie et Haute Savoie...)ou démographiques (Hautes Alpes et Alpes de Hautes Provence ou Isère)... Il se dit beaucoup de choses partout en France à propos de cette commission et même que «la montagne n'accouchera que d'une souris» une fois de plus... Quoi qu'il en soit, les conclusions de cette Commission seront proposées partout aux élus locaux et en ce qui concerne la Bretagne, le CR B4 et le CG 44 sont déjà d'accord sur le sujet de la réunification. Si par bonheur, le choix de la commission Balladur n'était pas B4/PDL, la réunification pourrait se faire sans référendum, ce qui finalement ne serait que justice en considérant l'origine arbitraire de sa séparation.

Pierre DANIEL
Vendredi 15 novembre 2024
La démarche du décret ne me parait pas stupide. La victoire d'un référendum n'est pas acquise . Pour vous oui parce que vous réagissez en militant ,mais je peux vous assurer que le oui n'est pas garanti,pour les raisons suivantes. J' habite hors de bretagne B 5 et je puis vous dire que la propagande des pays de loire est tres efficace et apres 60 ans de separation beaucoup considerent la loire atlantique comme ligerienne et voteront si ont leur demande pour le statut quo,y compris dans ma famille bien qu'ils connaissent mon attachement a la bretagne historique. La propagande menee par les pays de loire a portée ne le négligé pas ou vous allez a une déception . De plus les plus grands ennemis de la reunification sont ceux que vous consirérez comme vos alliés,AYRAULT,de nantes,AUXIETTE des pdl,n'oubliez pas que auxiette a ete secretaire de l'ENA et BATTEUX qui est un integriste jacobin ces personnes se battront contre vous pour defendre leurs interets et s'allieront avec fillon mais parce qu'ils ont la meme pensée jacobine,et vous roulerons dans la farine comme d'ab Ne soyez pas naifs jamais les jacobins ne tolereront une bretagne forte avec une specificite qui echapperait a paris. Tout le monde doit rentrer dans le moule republicain que je vous rapelle: une et indivisible je connais beaucoup de personnes pretes a se battre pour ce dogme Compter vos alliés,la france ne supporte pas le jugement des pays extérieurs,surtout l'europe elle peut ceder par une pression externe,mais pour l'opinion interne elle fera comme d'habitude signant des traités et ne les respectant seulement si la france phare de l'humanité y a un interèt Le monde est en pleine mutation et une chance est donnée a la bretagne de retrouver son intégrité et son indépendance ,ne croyez pas les jacobins naifs,ils savent cela et s'uniront pour vous contrer. Sachant que vous libres la verité historique ressurgira et que naturellement vous leurs demanderez des comptes ,des explications pour les massacres qu'ils ont effectués pour assimiles la bretagne. FILLON AYRAULT meme combat

Michel FRANÇOIS
Vendredi 15 novembre 2024
Je crois qu'il faut, dans le principe, demander la consultation populaire. Le fait que le découpage actuel ne soit pas issu d'une consultation populaire n'empêche pas que celle-ci limitera les possibilités de dérive pour l'avenir.

Voilà pour les principes. La réalité est là aussi : depuis les années soixante, la propagande est unilatérale et massive, notamment en direction des jeunes, en faveur des «Pays de la Loire». Deux de mes enfants sont revenus un jour de l'école en me disant : «Papa, tu te trompes, la Loire-Atlantique n'est pas en Bretagne, mais dans les Pays de la Loire!». Eux ont compris depuis, mais combien n'ont que leur journal ou la télé, dont ils pensent qu'ils reflètent la réalité.

Alors on peut demander une consultation populaire, mais en précisant qu'elle doit être précédée du rétablissement d'une information objective, et que les tenants du découpage actuel ne soioent pas massivement les seuls à recevoir le droit de parler.

Pas évident...

Je crois que, compte tenu du déséquilibre de l'information depuis cinquante ans, il faut demander non pas un référendum (décisionnel) mais une consultation dont la formulation permettra la réflexion.

Il faut aussi demander le respect des déclarations et conventions internationales qui définissent le droit des minorités.

Et plus encore, il faut se battre dans les partis, organisations, associations qui militent en faveur de la réunification. Premières victimes de la propagande, les jeunes peuvent aussi être les «premiers couteaux» d'un meilleur rapport de force.


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