Le débat sur le retour de la Loire-Atlantique prend de la hauteur… L'association Bretagne Réunie emmenée par son Président Jean-Yves Bourriau est reçue ce mercredi 21 janvier à 16h00 à la Présidence de la République. Une première fois reporté, ce rendez-vous s'inscrit dans la nouvelle donne après les propos de Nicolas Sarkozy, fin 2008, sur le retour de Nantes dans le giron breton. C'est un moment particulier que commentent les représentants de Bretagne Réunie à leur arrivée à Montparnasse, quelques heures avant l'entrevue à l'Élysée.
Des Nantais à l'Élysée
«Nicolas Sarkozy a donné un coup de pied dans la fourmilière et a donné des clés», explique Jean-Yves Bourriau à peine débarqué du TGV et attablé au café de L'Océan à Montparnasse. «Jusque là, nous n'arrivions pas à ouvrir cette porte», poursuit le président de Bretagne Réunie qui a décidé de passer à la vitesse supérieure après les déclarations du Président de la République lors du congrès des maires. Renforcés dans leurs convictions, les partisans du retour du cinquième département dans son territoire d'origine entrevoient une lueur d’espoir.
Plus personne ou presque n’ignore que la Loire-Atlantique est bretonne, à commencer par Franck Louvrier, conseiller pour la communication du Président de la République, qui recevra les représentants de Bretagne réunie. Le monsieur com' de Nicolas Sarkozy a grandi en presqu'île guérandais avant de faire son droit à Nantes. «Ma mère vit à Nantes, mon frère à Saint-Brévin et mes beaux-parents à Arradon», confiait-il au magazine Bretons en octobre 2005. «Breton, au plus profond de moi-même», avait alors ajouté le jeune quadra, compagnon de route et ami de Nicolas Sarkozy depuis une dizaine d'années. Tous deux se sont rencontrés pour la première fois à la Baule, en 1998 lors de l'université d'été du RPR.
À l'Ouest, du nouveau
Lors de ce rendez-vous riche en symbole avec Franck Louvrier, Jean-Yves Bourriau et Paul Loret, secrétaire de la section nantaise de Bretagne Réunie, comptent faire valoir en plus haut lieu les atouts d'une Bretagne revivifiée par la réunification. Ils ont préparé à cet effet un dossier de près de 20 pages intitulé «Simplifier la carte régionale du Nord Ouest français en réunifiant la Bretagne» qui sera remis au Président de la République. Il va falloir jouer serré pour ne pas de voir imposer un grand Ouest. L'association qui milite sans relâche pour l'unité bretonne plaide ainsi pour quatre grandes régions : Bretagne, Poitou-Charentes, Val de Loire et Normandie.
Le dossier expose également les enjeux économiques d'une Bretagne à cinq départements. Pour mémoire, sont joints les vœux et motions des collectivités territoriales (Conseil régional de Bretagne et Conseil général de Loire-Atlantique) qui n’ont pas produit d’effets.
Une demande populaire
Le document qu'Agence Bretagne Presse s'est procuré se fait fort de rappeler les quatre enquêtes d'opinion réalisées depuis 1998 par des instituts de sondage indépendants (Sofrès, TMO, IFOP, CSA) qui donnent toutes une forte majorité de personnes interrogées favorables au rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. «67% de la population» dont nous sommes les représentants, martèle Paul Loret à l'origine de la prise de contact avec Franck Louvrier. Le militant nantais voit dans cette rencontre «l'occasion de donner la parole à la société civile qui attend des événements».
Bretagne Réunie privilégie «la voie du décret ou la voie législative» à toute consultation populaire, en raison du chantier d'intérêt national ouvert par Nicolas Sarkozy. «C'est le chef de l'État qui prendra la décision», pense Jean-Yves Bouriau. Cinquante ans après la naissance de la Ve république, alors que les pouvoirs ont rarement paru aussi concentrés dans les mains du Président, l'avenir lui donnera peut-être raison.
Ronan LE FLÉCHER pour Agence Bretagne Presse-ABP
■Nonobstant il est quand même inquiétant de voir que pour que la volonté populaire s'applique (ou pour l'instant soit seulement abordée), il est indispensable d'avoir ses entrée à la cour de Versailles (pardon Elysée, ça reste un chateau de la monarchie).
Que fera son ami breton si on se retrouve avec un grand ouest après nous être fait baladé par Sarkozy? Rien, il continuera sa cour, les institutions seront toujours les mêmes, la démocratie ne sera toujours pas appliquée et les vagues jacobines continueront à grignoter notre pays.
Pour mémoire, l'article 29 de la constitution allemande:
Le territoire () peut être restructuré () Ce faisant, on devra tenir compte des particularismes régionaux, des liens historiques et culturels, de l'opportunité économique, ainsi que des impératifs de l'aménagement du territoire et du développement régional.
Les mesures de restructuration () sont prises par une loi fédérale, qui doit être ratifiée par votation populaire.
les Länder peuvent régler par traité une restructuration () de leurs territoires () ou des portions(). Les communes () concernés doivent être entendus. Le traité doit être ratifié par votation populaire dans chaque Land intéressé. Si le traité concerne des portions de territoire des Länder, la ratification par votation populaire peut être limitée à ces portions de territoire ;
En allemagne ,le referendum est interdit, sauf pour ceux qui concerne des aspects locaux. En France tout repose sur la volonté du président.
Je suis surpris que BRETAGNE REUNIE porte l'idée d'un décret pour aller vers la réunification.
Le Télégramme début décembre expliquait: «Que les choses soient claires : la réunification de la Bretagne ne pourra pas se faire comme le suggère Christian Troadec, maire de Carhaix, par un simple « décret républicain » (Le Télégramme d'hier). « Sur ce point, les spécialistes sont formels. Ce n'est plus possible parce qu'aujourd'hui, les départements ont une existence constitutionnelle », explique Guy Carcassonne, professeur des universités en droit public. C'est aussi l'avis de Christian Guyonvarc'h, vice-président du conseil régional : « Politiquement, ça ne serait pas tenable, un territoire n'est pas un titre de propriété. On ne peut pas faire comme si ceux qui vivent aujourd'hui en Loire-Atlantique sont les mêmes que ceux qui y vivaient en 1941 ».»
En 2009, croire que les choses surtout peuvent se passer sans la consultation des citoyens me semble une belle erreur. Nous allons tout simplement droit dans le mur ... Cela montre que les réponses à apporter à cet important défi manquent cruellement de maturité.
Nous ne sommes plus au stade de la communication ou des belles cartes de géographes mais plutôt dans les domaine politique (citoyens, partis, collectivités) et juridique.
Il me semble largement préférable de passer par une voie «plus démocratique» tel qu'un vote populaire. Le sujet de la réunification étant peu abordé et l'opinion publique peu informée sur les avantages d'un retour administratif de la Loire Atlantique à la Bretagne, une décision aussi brutale, pourrait être mal comprise. D'un côté il pourrait avoir les Bretons du B4 qui se diraient «Nantes s'impose à nous» et les habitants de la Loire Atlantique qui se demanderaient «Pourquoi on va en Bretagne ?» Dans ce cas, on passerait d'une situation ou la séparation arbitraire à une réunification imposée. Pour moi, les deux situations sont bancales.
A l'inverse, un vote, permettrait de soulever un véritable débat, de faire connaître à la majorité les éléments qui poussent à aller vers la réunification. Les raisons historiques, culturelles, les buts économiques, sociaux qui prouvent l'utilité d'un «retour» en Bretagne seraient alors dévoilées à un public volontairement sous informé en la matière. En bref, une réunification comprise est une réunification acceptée.
Finalement, troquer le vote contre une mesure législative serait une leçon de démocratie et la preuve concrète d'une volonté populaire qui éviterait bien des tensions et des divisions entre Bretons qui ne feraient que prolonger la situation détestable où nous nous trouvons.
J'aimerai avoir la liste des associations que cet homme reçoit et on en reparlera.
Des actes, des faits.et l'on pourrait se réjouir.
Nononbstant, il est bon d'être écouté par l'Elysée, entendu c'est une autre histoire. Je rappelle que le 1er ministre s'appelle F.Fillon ex president de la region des Pays de la Loire. capable d'accepter au mieux une fusion B4/PDL mais certainement pas une réunification B5.
Voilà pour les principes. La réalité est là aussi : depuis les années soixante, la propagande est unilatérale et massive, notamment en direction des jeunes, en faveur des «Pays de la Loire». Deux de mes enfants sont revenus un jour de l'école en me disant : «Papa, tu te trompes, la Loire-Atlantique n'est pas en Bretagne, mais dans les Pays de la Loire!». Eux ont compris depuis, mais combien n'ont que leur journal ou la télé, dont ils pensent qu'ils reflètent la réalité.
Alors on peut demander une consultation populaire, mais en précisant qu'elle doit être précédée du rétablissement d'une information objective, et que les tenants du découpage actuel ne soioent pas massivement les seuls à recevoir le droit de parler.
Pas évident...
Je crois que, compte tenu du déséquilibre de l'information depuis cinquante ans, il faut demander non pas un référendum (décisionnel) mais une consultation dont la formulation permettra la réflexion.
Il faut aussi demander le respect des déclarations et conventions internationales qui définissent le droit des minorités.
Et plus encore, il faut se battre dans les partis, organisations, associations qui militent en faveur de la réunification. Premières victimes de la propagande, les jeunes peuvent aussi être les «premiers couteaux» d'un meilleur rapport de force.