Arnaud Montebourg, redressement productif, décentralisation, recentralisation...

Communiqué de presse publié le 15/06/12 11:44 dans Economie par Gérard Gautier pour Gérard Gautier

Arnaud Montebourg vient d'annoncer, lors du dernier Conseil des ministres, la « décision de nommer dans chacune des 22 régions de métropole, « sous l'autorité des Préfets de région » et en relation étroite avec les présidents des Conseils régionaux, un Commissaire au redressement productif. Ces commissaires seront nommés sur proposition des préfets. Ils les choisiront parmi leurs collaborateurs ayant »une solide connaissance du tissu économique «.

Sous l'ère précédente l'accent avait été mis et dénoncé sur la » reconcentration « mise en marche au lieu et place de la décentralisation annoncée sous couvert de réforme institutionnelle.

Il apparaît donc, au minimum, que la décision prise aille dans le même sens et surtout, a contrario des propos tenus par le président Hollande le 12 juin devant le Conseil économique, social et environnemental.

Ce dernier s'est engagé à écrire une nouvelle étape de la décentralisation, comme promis lors de la campagne. Se référant à François Mitterrand, qui en son temps avait déclaré que “l'État avait besoin de la décentralisation pour ne pas se défaire”, le président Hollande a insisté sur trois points : “faire la clarté dans les compétences”, “le financement”, et “donner plus de responsabilités”.

Fallait-il entendre « aux Régions ? »…

Outre que cette « nouvelle usine à gaz Montebourgesque » va aggraver (*) un peu plus le poids du déficit budgétaire du Pays… c'est mettre une nouvelle fois sous tutelle de hauts fonctionnaires aussi brillants qu'ils puissent être… les dites Régions.


(*) les fonctionnaires en cause auront-ils le temps matériel, en dehors du suivi de tous leurs dossiers en cours, de travailler utilement ?

Ce n'est pas une formule pour « redresser de manière productive »… les dépenses publiques alourdies au fil du temps par lui-même et ses compères de tous bords pour contrecarrer, entre autres, les méfaits de l'économie financiarisée que par ailleurs il dénonçait lors de sa campagne des primaires pré-présidentielle ?

L'existence dans les Régions de Chambres de Commerce, d'associations d'experts en management et en commerce international semble avoir échappé au ministre.

Les associer - en tant, souvent de »producteurs de richesses" ne permettrait-il pas d'avoir une approche plus concrète des problèmes ?

Entre-t-il dans ses intentions de solliciter, pour être l'un des dits commissaires, Jean-Charles Naouri qui, lorsqu'il était directeur de cabinet du ministre de l'Économie et des Finances de Pierre Bérégovoy, a été l'un des acteurs du processus de déréglementation sociale, économique qui s'est mis en marche en France en 1986 dans le cadre de la loi sur la « dérégulation financière » ?

Cette loi a ouvert la possibilité, entre autres, de laisser le libre accès aux fonds de pension américains dans le capital des entreprises françaises. Or ce sont ces « capitaux nomades » à la recherche du « seul profit immédiat » et la responsabilité qui est la leur dans les délocalisations, qui sont en grande partie responsables de la crise mondiale connue aujourd'hui ?

Cette information démontre en réalité que la « vraie décentralisation attendue… et annoncée » n'est pas pour demain.

Or elle est pourtant source d'initiatives, de créativité, de réactivité, de responsabilités et de démocratie de proximité.

Au fait pourquoi les mammouths ont-ils disparu ?


Vos commentaires :
Paul Chérel
Vendredi 27 décembre 2024
Ne rêvons pas ! Il n'y aura jamais en France de décentralisation telle que nous l'entendons (pouvoirs et moyens) aussi bien en Bretagne qu'à Trifouilly les herbes vertes. Les élus, tout en étant de plus en plus incompétents en toutes choses, veulent accaparer toujours plus de pouvoirs. la seule chose qu'ils craignent, c'est de prendre les responsabilités que cela entraîne, d'où la pléthore de conseillers, commissaires, observatoires, agences, etc. qui ne sont que des paravents tout aussi incompétents et peureux. Il n'y aura de décentralisation que lorsque les élus locaux s'empareront de ce qu'ils savent faire à leur niveau. Quant au redressement productif, nous sommes en plein dans l'économie dirigée si chère aux bolcheviques. Paul Chérel

eugène Le Tollec
Vendredi 27 décembre 2024
Ces décisions montrent l'étendue du mensonge socialiste
Bretons vous vous êtes fait,encore une fois,avoir par la parole socialiste,jacobine d'état.Le procédé est classique.

marilene tatenpion
Vendredi 27 décembre 2024
la gauche toujours aussi nulle, et la dette va encore grossir , va falloir nourir encore des bons à rien, zut alors, yen a mare!!!!

Pierre CAMARET
Vendredi 27 décembre 2024
Mais , ma longue experience .......... ,les bretons adorent se faire B...... ( censure ).... avoir. A tous les coups cela marche ???Pourquoi que les jacobins se generaient-ils .La Bretagne est une terre fertile pour ce genre de sport .
Je n'ai meme plus , plus d'ecoeurement , je suis fatigue

Yann LeBleiz
Vendredi 27 décembre 2024
«« sous l'autorité des Préfets de région » et en relation étroite avec les présidents des Conseils régionaux!»

Donc une «décentralisation» hors du mécanisme démocratique... Les élus ne sont là que pour faire potiches!

Comment appele-t-on un système politique où la démocratie devient un risque?

Comment appele-t-on un système politique où le pouvoir des élus glisse vers les fonctionnaires de l'état?


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