ARISTOTE : L'Europe s’intéresse au projet Breton mené en prison

Dépêche publié le 15/02/16 19:17 dans Europe par La Rédaction pour La Rédaction
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Sylvie LE MOËL, Chef de Projet ARISTOTE et les peintures (sur le thème de la Grèce) réalisées par des détenus de la prison de Saint Brieuc, ayant participé à l'animation ERASMUS+

Suite à l'animation très réussie qui s'est tenue à la Maison d'Arrêt de Saint Brieuc le mois dernier, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Aristote avec l'appui du Programme Européen ERASMUS+, Sylvie Le Moël, Chef de Projet Aristote, a été sollicitée par la Commission Européenne et par l'Agence Erasmus+ pour partager son expérience sur la Plateforme européenne électronique EPALE. Le Parlement Européen regarde aussi avec intérêt ce qui se passe en Bretagne. En effet, Alain Cadec Député européen Breton soutient le projet tandis qu'Alain Lamassoure, lui même auteur d'un livre sur la Grèce, se montre très attentif aux développements d'Aristote.

La plateforme EPALE, dont le lancement le 5 novembre 2015 en présence de plusieurs bretons a été relaté dans ABP, est entièrement dédiée à l'éducation des adultes, sous toutes ses formes (formelle ou informelle) et en tous lieux. Développeur Erasmus+, Sylvie Le Moël s'est donc joint au débat sur EPALE, rappelant que la Résistante Germaine Tillon, panthéonisée en Mai 2015 (et qui avait une maison dans le Morbihan à Plouhinec où elle résidait souvent, entre 1974 et 2004) fut à l'origine de la création en 1963 du premier poste d’enseignant en milieu pénitentiaire.

Sylvie a ensuite relaté l’initiative une thématique grecque qu'elle a proposée et dirigée en compagnie de Mireille Blondel, artiste amateur et bénévole : « Avant l'atelier artistique de l'après midi, nous avions programmé le matin une initiation linguistique qui a particulièrement intéressé les détenus. En effet la langue grecque constitue un vecteur de la diversité culturelle. Même si certains participants ne savaient pas bien écrire en français, lorsqu'ils découvrent l'alphabet grec, ils sont tous sur le même pied d'égalité face à cette nouvelle graphie. Chacun peut alors se découvrir une nouvelle chance de bien faire et améliorer son estime de soi à travers cette langue moins usitée», précise-t-elle

Tout au long de cette semaine consacrée à l’Éducation en Prison, la Plateforme EPALE a comptabilisé plus de 135 commentaires et contributions provenant d'une vingtaine de pays différents.

Sylvie était la seule Bretonne à participer aux débats, mais elle n'était pas seule Celte puisque l’Écosse a fait valoir ses connaissances en matière d'enseignement artistique en milieu carcéral et qu'un professeur de maths à la prison de Dublin a émis le souhait de disposer d'un forum européen permanent pour les éducateurs en prison.

Anne Costelloe, originaire d'Irlande a souligné l'importance, lorsque l'on intervient en prison, de suivre les principes de l'éducation des adultes, à l'instar de ceux érigés pour le reste de la communauté en général.

Alan Smith, ancien responsable du Programme Européen d’Éducation des Adultes au sein de la Commission Européenne a pour sa part indiqué que l'éducation en milieu pénitentiaire devrait jouer un rôle plus important dans les initiatives stratégiques de l'Union Européenne.

Du côté de l'Agence Erasmus+, Hélène Paumier, Responsable du Développement d'EPALE et Johanna Despouys Chargée de la Communication ont souligné l'originalité de l’initiative briochine menée grâce au projet Aristote : « Elle constitue l'occasion de mettre le Programme Erasmus+ en valeur, mais aussi de combiner Langue et Art de manière ludique et créative. Indubitablement, cela crée du lien vers l'extérieur, ouvrant vers une dimension humaine et pourquoi pas à travers cette démarche, œuvrer à réinitialiser les potentialités à être ».

Enfin, laissons la parole à l'écrivain et philosophe Russe Dostoïevski qui affirmait : « On peut juger le degré de civilisation d'une société en entrant dans ses prisons ».

Site de la plateforme européenne (voir le site)

Site de l'Agence Erasmus+ (voir le site)


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