Appel aux enseignants et enseignantes des cinq départements bretons

Communiqué de presse publié le 29/08/24 15:36 dans Histoire de Bretagne par Alan Stivell pour Alan Stivell
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Illustration de Jeanne Malivel

L’éducation est un sujet que je ne domine pas, loin de là et certainement moins que le corps enseignant.

Toutefois, je m’interroge (depuis bien longtemps) sur la position des intéressés, intéressées, sur certains contenus.

Concernant l’Histoire, en cette rentrée, je les appelle à profiter du flou gouvernemental pour diffuser dans les écoles, collèges et lycées bretons (voire universités) quelques infos occultées sur l’Histoire bretonne et l’Histoire européenne.

Juste quelques éléments très réduits de connaissances (très faciles à ajouter) seraient les bienvenus pour simplement le Droit humain.

Dire à quel point Karl der Grosse (Carolus Magnus) et Chlodowig (faussement surnommé Clovis) sont des souverains non français mais européens (puisque n’existaient pas encore de Français proprement dit, et que ceux-ci étaient de toute façon d’authentiques Germains). On pourrait dire une chose comparable sur Vercingetorix.

J’encouragerais également à citer, par exemple, les trois rois bretons internationalement reconnus (Erispoe, Salamun, Alan Veur), comme évoquer Sebastian Ar Balp à la tête de la révolte des Bonnets Rouges, initiant le Code Paysan (avancée pré-démocratique).

Tout cela ne prendrait que quelques minutes.

J’ajouterais, en géographie, de présenter aux élèves la distinction entre Région Bretagne (actuelle) et Bretagne (que certains nomment Bretagne historique).

C’est une question de respect humain et même d’honneur.

Cela n’empêche strictement en rien de discuter de bonnes réformes par ailleurs.


Vos commentaires :
Yannig Coraud
Vendredi 22 novembre 2024
Merci Alan pour cette initiative démocratique, qui me va droit au coeur .
Ancien Conseiller Principal d'Education je portais souvent à la connaissance des élèves des informations sur la Géographie et l'Histoire de notre Pays . Une Carte de Bretagne plastifiée a été imprimée et mise à disposition des établissements scolaires un côté historique et l'autre économique ...
J'aimais dire aux apprenants que Charlemagne« comme »Clovis« étaient germanophones, que la Gaule Celtique est devenue france avec l'arrivée des »migants" de Franconie
Chañs Vat d'an holl

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Il y a aussi les musées. L'espace des sciences a ouvert ses portes à Morlaix. Il y est question de la Manufacture des tabacs, qui date de l'Ancien Régime. On peut y voir, m'a-t-on dit, une carte de Bretagne «de l'époque» qui correspond à quatre départements ! Si c'est ça, la science...

Penn Kaled
Vendredi 22 novembre 2024
Ur intrudu mad Alan, spi a meus verc'h klevet get ar skolaterion

Rafig 44 e Breizh
Vendredi 22 novembre 2024
La géographie est fondamentale pour poser un cadre culturel breton. Que de mauvaises cartes !
Comme horreurs, il y a une Compagnie Médiévale de Bretagne avec en présentation une B4 !
Ou des «amoureux» de la Bretagne qui ne savent pas que le 44 est breton !
L'ignorance de la population est préoccupante.
Quelques bretons (nes) passent une partie de leur été pour tenir des stands et informer les citoyens de la dissolution de la culture et identité bretonne.

TY JEAN
Vendredi 22 novembre 2024
Merci Alan ! c'est la vérité !
Lorsque j'étais en secondaire, il fallait se «farcir » latin et grec.Ulysse et le cyclope.
Tout cela n'avait rien de captivant.
Mais bien entendu aucun enseignement de base sur l'Histoire de la Bretagne,des autres pays celtiques et leurs langues si proches.Morvan Lebesque ( en 1970 ! ) écrivait admirablement :« A chacun l'heure venue, la découverte ou l'ignorance».
En 2024 ,rien n'a changé: la plupart des bretons ignorent ,faute d'enseignement ,
la culture bretonne .

Didier Lebars
Vendredi 22 novembre 2024
Aachen est meme devenu Aix La Chapelle.

Alan STIVELL
Vendredi 22 novembre 2024
merci.
J'ai vu ce matin chez LUMNI, «L'évolution des frontières de la France au Moyen Âge. Si des cartes ont l'avantage de montrer qu'une Bretagne reste séparée de la »France« et de l'empire carolingien pendant un certain temps, cette Bretagne correspond longtemps étrangement aux 4 départements. On sait effectivement que la Bretagne à conquis le pays nantais dans un deuxième temps, mais ce fut le cas du pays rennais, voire même un moment du pays vannetais. Donc pourquoi comme par hasard cette frontière. Et quand apparait la Bretagne intégrale, elle est présentée plus ou moins comme une province française récalcitrante qu'il ne reste plus qu'à faire rentrer dans le rang d'un Royaume de France inéluctable. Cet anachronisme est de la responsabilité de quel »historien"?

Alan STIVELL
Vendredi 22 novembre 2024
oui, effectivement. Je le dis quelque part sur ma page Facebook. Je suis particulièrement «pinailleur» sur la logique du choix de la forme des noms et de l'influence de ces choix sur la pensée, de l'écolier à l'adulte. J'attire souvent l'attention sur l'omniprésence de noms français, surnoms donnés malencontreusement à des souverains bretons dans des époques où ils se nommaient en vieux breton ou en latin. Ceci reste omniprésent y compris dans des oeuvres de militants bretons. Je suis sensible aussi aux choix des noms pour des choses comme les instruments de musique: choqué par l'emploi exclusif de Uilleann-pipe quand l'irlandais pib-uilleann (au nominatif) trouve son équivalent très facilement dans un breton pib-ilin. Etc. H.a.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Les frontières historiques de la Bretagne sont en fait celles en cours au moment de l'annexion par la France. La province a ensuite conservé ses limites territoriales. Ainsi, falsifier la géographie de la Bretagne, c'est aussi falsifier l'histoire de France : n'est-ce pas à Nantes où Louis 14 ordonna en 1661 à d'Artagnan d'arrêter le surintendant Fouquet, alors que la cour y séjournait précisément pour les états de Bretagne ? Quant à savoir jusqu'à quand faire remonter les limites historiques de la Bretagne... Le duché hérita des frontières de la principauté viking de Brettland (913-937) qui avait choisi Namsborg (Nantes) pour capitale. Alain Barbetorte agrandit ensuite le duché jusqu'au marais poitevin, mais ce fut sans lendemain. Les frontières du duché, me semble-t-il, ne changèrent plus à partir de 1027 quand le sud de l'Avranchin devint normand. Il y avait aussi des marches compliquées entre la Bretagne, l'Anjou et le Poitou. Si on remonte encore le temps, on trouve la Bretagne dite des sept saints fondateurs, donc sans les évêchés de Rennes et de Nantes (moins étendus vers l'ouest que les départements 35 et 44, Guérande dépendait de l'évêché de Vannes par exemple). Vannes fut un moment incorporé à l'empire carolingien, mais cela n'a pas duré, puisque le comte de Vannes était Nominoë.

Alan STIVELL
Vendredi 22 novembre 2024
Ici un commentaire qui répond de certaine manière à plusieurs intervenant, intervenantes.
Il y a des développements pas du tout inutiles, mais ne perd t on pas de vue le sujet de mon post: comment donner trois ou quatre infos qui interpellent par leur côté si surprenant pour 999 personnes sur 1000? Des infos qu'on ne devrait pas pouvoir refuser de donner, prenant si peu de temps. Deux idées forces, sans se perdre dans les méandres d'une histoire multi-millénaire (mais donner envie de s'intéresser davantage ensuite): nous avons eu des rois souverains. Pour l'auditeur, cela va toute de suite à l'encontre de ce qu'il croyait savoir. C'est un choc. Equilibrer tout de suite par une autre info plus proche: Sebastian Ar Balp et le Code paysan.
Une autre question que j'évoque par ailleurs: pourquoi (même dans une de vos réponses) refuse-t-on de se poser la question des noms français utilisés pour les souverains bretons avant l'arrivée de ducs francophones? Pourquoi ne perçoit-on pas que cela est une très mauvaise habitude jouant contre la Bretagne, participant involontairement aux manipulations du roman national français?

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
A Bains-sur-Oust, quelques monuments rappellent la bataille de Ballon en 845. Pour les gens qui connaissent l'histoire de la Bretagne, ces monuments signifient l'incorporation définitive de Rennes et Nantes à la Bretagne. Mais que s'imaginent les gens du coin qui ne se sont jamais arrêtés pour lire les panneaux explicatifs ? Je livre ici le témoignage véridique d'une personne qui y voyait la ligne de front entre la B4 et les PDL !
J'aurais pu écrire Nevenoe ou Alan Varvek, mais tout ne monde n'aurait pas forcément fait le rapprochement avec les noms en français. Alain Barbetorte appartenait à la maison de Nantes, peut-être parlait-il breton, je ne sais pas.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Les gens s'intéressent-ils tant que ça à l'Histoire ? Quand on les interroge sur la date de la mort de Louis XVI, ils répondent 1789. Peut-être faudrait-il plutôt se concentrer sur les réalités présentes, par exemple que la Bretagne judiciaire et notariale est restée à cinq départements. Le 25 août 2024, le Télégramme a publié les dernières tendances de l'immobilier. Evidemment, les notaires les communiquent sur les cinq départements, mais le journaliste a exclu les données de la Loire-Atlantique. Le lecteur moyen, pensait-il, n'y verra que du feu... Mal lui en a pris ! Il a confondu Saint-André-des-Eaux (22) avec Saint-André-des-Eaux (44). Une erreur qu'il n'aurait sans doute pas faite s'il avait tenu compte de la Loire-Atlantique. Il a fallu publier un erratum, car l'immobilier entre les deux communes est très différent.

Alan STIVELL
Vendredi 22 novembre 2024
votre dernière phrase est étrange si vous avez bien lu mon post. Je n'évoquais pas Nevenoe en breton actuel, mais Nomenoe, forme proche en vieux breton de son époque. Pour Alan ou Alain, les élèves de le connaissant sous aucun nom, ça change quoi d'ajouter un /i/ servant la politique mensongère française?

Alan STIVELL
Vendredi 22 novembre 2024
nous avons raison d'évoquer une réalité administrative actuelle des cinq départements.
Je parlais bien des enseignants. Je m'interroge sur votre réflexion pour un non- intérêt des élèves pour l'Histoire.

Franck Lartisan
Vendredi 22 novembre 2024
Mon message n'a pas été publié, pourquoi ? Ne parlons pas du fond ?
La réalité c'est que l'Histoire médiévale est très peu enseignée aujourd'hui de manière générale et cette période est enseignée de plus en plus à autre échelle que la France (Euroméditerranéenne pour résumer). Les souverains, sauf ceux, qui ont eu un règne particulièrement long ou régnant sur des empires, ne sont plus connus.


Charles Quint, empereur du St Empire Romain, Habsbourg et roi d'Espagne (et de ses colonies) est appelé Karl V. en Allemagne et Autriche, Carlos Quinto en Espagne, Charles Quint en France (dont il n'était pas roi).
Un commentaire là-dessus ? Une polémique sans queue ni tête et, surtout, sans intérêt ?


Alan Stivell
Vendredi 22 novembre 2024
Vous vous éloignez du sujet, désolé.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Albert Deshayes, à propos du prénom Alan, cite les ducs Alan le Grand, Alan Barbetorte, Alan III Roetbrit, Alan IV Fergant, mais le neveu d'Alan III est nommé Alain le Roux. Alan IV, de la maison de Cornouaille / tiegezh Kernev fut le dernier duc sachant parler breton. Faut-il en conclure que tous ceux qui l'ont précédé (des maisons de Nantes et de Rennes) savaient s'exprimer dans cette langue ? Je ne pense pas qu'il faille s'interdire d'utiliser la forme Nevenoe. Elle est plus familière que le vieux breton. On peut faire le rapprochement avec neñv (ciel) et de nombreux toponymes (Lesneven ou Plounéventer par exemple).

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Je serais ravie si l'Histoire de Bretagne était enseignée : il en resterait toujours quelque chose. Mais cela ne s'improvise pas. La région B4 -je crois- avait édité un livre d'histoire à destination des scolaires.

Alan Stivell
Vendredi 22 novembre 2024
Désolé, ce n est pas très exactement le sujet

Alan Stivell
Vendredi 22 novembre 2024
On sait pourquoi des Français préfèrent donner des prénoms français à nos souverains quand (par mégarde) ils osent les évoquer.
Plus difficile de comprendre que lorsqu’on hésite, un Breton convaincu pencherait pour le français.
Et à priori, la langue française s installe sur le trône avec Pierre Mauclerc, pas avant je crois.

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