ALTO demande un moratoire du projet LGV au président de la République en visite en Sarthe

Communiqué de presse publié le 27/06/11 0:57 dans Politique par Lionel Penaud pour Lionel Penaud

Extraits :

«Si Monsieur Hervé Mariton a présenté en mai dernier un rapport insistant sur la fragilité financière du Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT), d'autres avant lui ont rappelé que le développement et l'aménagement du territoire passaient avant tout, dans le domaine ferroviaire, par une restructuration de l'existant.

Le projet LGV Bretagne-Pays de la Loire, tenu à bout de bras par de fervents acteurs politiques régionaux, figure parmi les projets les moins structurants, les moins rentables, les plus risqués financièrement pour la collectivité.

Projet estimé à 3 milliards d'€uros, il fait déjà l'objet de nombreux réajustements financiers annexes dont il faudra trouver le financement sur le dos des collectivités locales, donc de leurs administrés.

Dans son rapport Hervé Mariton souligne que si la LGV Sud Europe Atlantique, qui pourtant « a le plus fort taux de couverture des investissements par les recettes de péages », traverse tant de difficultés, « la réalisation des autres lignes risque de n'être finançable ni par des fonds privés, du fait d'une trop faible rentabilité attendue, ni par des fonds publics sous contraintes ».

Il constate que l'ambitieux programme de vouloir réaliser une quinzaine de nouveaux tronçons de ligne à grande vitesse dans les 30 ans pour 103 milliards d'euros n'est pas tenable car il représente plus de 70 % des sommes engagées pour le ferroviaire.

Comme dans ce rapport, la Fédération ALTO estime qu'aujourd'hui ce choix de privilégier de nouvelles lignes plutôt que de rénover le réseau existant n'est plus à l'ordre du jour face à la vétusté de ce dernier.

Réseau Ferré de France fortement endetté, ne pourra donc faire face à la fois aux nombreux projets LGV en cours de lancement, et à la restructuration engagée sur l'ensemble de son réseau. Entretien et maintenance, sans cesse repoussés, sont devenus une priorité. Déjà des engagements ont été pris et des travaux sont en cours, d'autres programmés. C'est une première étape qui doit maintenant s'accompagner d'un effort supplémentaire lisible dans le cadre du SNIT, en particulier pour l'axe Le Mans – Rennes dont de nombreuses zones « accidentogènes » répertoriées (passages à niveau) devront êtres traitées, au risque d'une catastrophe ferroviaire annoncée.

Nous souhaitons, Madame la ministre, que conformément à la loi du Grenelle de l'environnement, une étude alternative soit enfin menée sur le projet LGV Bretagne-Pays de la Loire, étude que Monsieur le Préfet de la Sarthe n'a toujours pas souhaité aborder malgré les demandes du comité de suivi dont nous sommes membres.

Envisager un moratoire de ce projet semble la meilleure solution pour l'avenir ferroviaire du grand ouest, lorsque l'on sait par ailleurs que les études alternatives diligentées par François Fillon, alors Président du Conseil général de la Sarthe, ont montré que la régénération du réseau existant produisait un gain de temps similaire vers la Bretagne.

Ce moratoire est l'action urgente qu'il convient sereinement de mettre en place vis-à-vis d'un territoire et d'une population psychologiquement, matériellement et professionnellement atteinte.»


Vos commentaires :
Loeiz LAURENT
Dimanche 22 décembre 2024
Utiliser une emprise ferroviaire délaissée joignant par le sud de la Mayenne Le Mans à Châteaubriand et mettre Rennes à moins de 30 minutes de Nantes par un barreau ferroviaire rénové passant par ND des landes, cela semblait voici 10 ans la meilleure solution. Elle fut écartée car on était parti sur une autre hypothèse et son abandon aurait introduit des années de retard. Si je comprends bien, nous pourrions avoir à la fois le retard et la mauvaise solution.

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