Intense émotion hier soir à l'Olympia pour le grand retour d'Alan Stivell sur la scène parisienne qui marquait le quarantième anniversaire de son concert historique. L'artiste avait réuni autour de lui des amis de l'époque et des talents de la nouvelle génération qui lui ont rendu un vibrant hommage.
Le triskèle d'Alan Stivell scintille de nouveau sur sa poitrine. La Bretagne et les Bretons de Paris s'étaient donné rendez-vous jeudi dernier pour assister au concert unique d'Alan Stivell en hommage à son passage mythique à l'Olympia en février 1972. Dans la salle, des fans de la première heure bon pied, bon œil quand il s'agit de chanter les grands succès du précurseur du renouveau celtique, Son ar chistr, Pop-Plinn, Suite Sud-Armoricaine, Tri Martolod et qui pouvaient surtout se dire « il y a quarante ans, j'y étais ». Mais aussi des spectateurs beaucoup plus jeunes tombés tout petits dans le chaudron celtique du barde planétaire. Comme annoncé les compagnons du départ étaient bien au rendez-vous. Dan Ar Braz, le guitariste à l'humilité légendaire, arrivé sur scène sur la pointe des pieds en baskets jaunes mais aussi René Werneer qui n'avait pas joué avec Stivell depuis 35 ans. Fidèle à la spontanéité du fest-noz, l'apôtre de la pop-celtique n'a pas hésité à descendre dans l'arène pour initier un an-dro dans la foule, mettant temporairement en panique le service d'ordre peu amène de l'Olympia. Puis ce fut au tour de la charmante Nolwenn Leroy d'interpréter une version magistrale de Brian Boru, l'un des grands standards du harpiste. Plus tard, le public a une nouvelle fois retenu son souffle lorsque la belle s'est mise à entonner en breton le Bro Gozh Ma Zadou « Tant que le statut particulier de la Bretagne ne sera pas reconnu, il est important de chanter l'hymne national breton. Plus tard, si les choses évoluent, cela deviendra moins nécessaire… » a tenu à préciser l'infatigable ambassadeur de la cause bretonne.
Bagad Quic-en-Grogne
Les accents de la celtitude ont continué de raisonner longtemps dans la salle pleine à craquer de l'Olympia avec le puissant soutien du bagad Quic-en-Grogne de Saint-Malo et les riffs vengeurs de Pat O'May dont la crinière de feu battait en rythme la mesure. « Sachez que Nolwenn a aujourd'hui exactement l'âge que j'avais, lorsque que j'ai joué ici, il y a quarante ans, parmi certains d'entre vous» a ajouté Alan Stivell visiblement heureux et ému de constater que sa démarche artistique pour la Bretagne avait fait quatre décennies plus tard, de nombreux émules au sein de la nouvelle scène musicale bretonne.« Tout ce que je vois ce soir me donne du courage pour la suite, pour continuer » devait-il enfin ajouter. La relève est assurée. Sous les chardons, la breizh…
Prochains concerts :
09 mars Cachan(94) Théâtre Municipal
23 mars Le Chesnay (78) La Grande Scène
■Tri Askell = Trois ailes/ Triskell
L'origine grecque est plus vraisemblable. N'oublions pas que le terme «celte» keltoï vient du grec,donc d'un regard extérieur. Autrement dit, nous ne savons pas comment les Celtes se désignaient eux-mêmes.
Evit echuiñ, «teir askell», evel just! An divaskell, sont les ailes des oiseaux... N'am eus ket a gelenn da reiñ da zen pe zen, koulskoude dav e vefe d'an nen nompas ankounac'haat e c'hell ur gêr bezañ paotr pe blac'h :-) e brezhoneg.
« Le nom de Keltoi (Celtes), désignant les peuplades résidant au nord des Alpes, est employé par l’historien Hécatée de Milet (vers -500) et Hérodote (vers -450). Au IIème siècle après J.-C., Pausanias rapporte que """«ces populations se donnaient elles-mêmes ce nom»"". Il viendrait de l'indo-européen keletos (rapide) ou kel-kol (habitant, colon). Les Celtes sont ensuite identifiés aux Hyperboréens mythiques. Les Grecs et les Romains les qualifient de « Barbares du Nord ». »
L’Histoire des Hommes ne commence ni avec les Grecs ni avec les Romains il me semble. On peut donc imaginer qu’ils aient pu « s’abaisser » à utiliser les termes utilisés par les peuples et les « adapter ». Pythagore il me semble, a passer quelques années chez ces « Keltoï » ou « Barbares du Nord…
Ce qu’ont bien fait fréquemment en Gaule, les Romains.
Oui, tu as bien vvu, Léon Paul Creton. Quand j'étais petit (autour des années 1938 - 1942) on coupait lrs foins au mois de juin et ensuite celui-ci était mis à sécher, souvent avec des femmes qui le travaillaient chacune avec sa fourche : et les enfants éraient avec ellles dans la prairie en train de jouer. Souvent il venait deux ou trois autres enfants dans notre prairie jouer avec moi et ils apportaient une roue de noisetier qui contenait trois ailes attachées dans son intérieur. On jetait la roue en l'air et celle-ci tournait en descendant un peu plus loin. Pour moi le mot «triskell» c'est la «roue à trois ailes» : les mots bretons suivent aussi les langues (physiques) surtout quand ils sont à moitié avalés ou prononcés n'importe comment. Je ne vois pas pourquoi on ferait dériver triskell du mot «trisquélès» grec ancien (je connais aussi cette langue) : ce grec est utile pour comprendre des mots en certaines langues européennes ( le français ou d'autres langues : mais il ne faut pas l'utiliser sans savoir (l'écriture non plus n'est pas du tout la même). Comment utiliserait-on trois jambes pour fabriquer un «tri-aszkell» ? (Je ne suis pas en mesure d'utiliser le tilde pour le breton sur ce site-ci).
Trois jambes ou trois ailes –il ne s’agit que d’une figure géométrique - le point commun est le déplacement, la mobilité. Dans tous les cas, le triskell reste impressionnant (visuellement) et un peu mystérieux quant au sens !
@Léon-Paul Creton
Merci pour la référence du blog, sur lequel on trouve le matériau d’un livre qui mérite d’être signalé. Il est rare qu’une étude sérieuse s’attache à synthétiser ce que l’on connait ou pas du druidisme.
Bien sûr, pour moi pas plus que pour vous, le monde ne commence avec les Grecs ou les Romains. Les Celtes n’ont toujours pas trouvé leur place dans le discours que la France actuelle produit sur elle-même. A cela une raison : il est facile de comprendre que les enjeux sont d’abord politiques et contemporains avant même d’être historiques.
Un autre angle d’approche est plus général et plus profond. C’est le rapport de l’oral à l’écrit qui est en cause. Les gens de l’écrit (Grecs, Romains, et ceux qui se situent dans leur sillage pour cette raison précisément) toisent de haut les gens de l’oral (les Celtes et d’autres). Or il n’y a pas de supériorité de l’oral sur l’écrit ou l’inverse. Ceux qui ont une expérience de l’acte d’écrire le savent bien. L’écrit préserve – c’est son avantage - , mais fige aussi – c’est son inconvénient -. L’hébreu a bien vu cela en évitant pendant longtemps de transcrire les voyelles (et pas seulement pour des raisons de gain de place). Or la culture hébraïque est très importante par rapport à la culture hellénistique ou grecque.
Pour un breton, il est important, je crois de se dégager des idéologies ambiantes, et – en tout cas, c’est mon expérience très lentement acquise – de se situer par rapport à ces grandes cultures qui ont influencé l’Europe (et continuent de le faire) : celte, hébraïque, grecque. Je ne place pas d’ordre de priorité ou de chronologie dans ces termes.
Din-me, evit ur Vreizhad (pe vrezhoneger pe get) ez eo pouezus kompren ne c’heller ket chom heb teurel ur sell ouzh ar sevenadurioù bras m’eo bet savet Europa warne : dreist-holl, hini geltiek, hini gresianek, hini hebraek.
Dans cette problématique les Bretons ont un avantage natif, s’ils veulent bien en tirer profit, sur ceux dont le repérage culturel est plus étroit, limité et borné à la seule culture gréco-latine.
A galon,
Je respire! Peu de choses en réalité qui devrait en réalité régler séance tenante, bien des affaires du monde...
«Pour en revenir aux voyelles, le chinois, le japonais (forme kanji) n'y font pas référence non plus.»
En fait, si. Un caractère chinois correspond à une syllabe (genre «ma», «xi». Le caractère chinois ne représente en lui même ni une consonne, ni une voyelle, masi quand on le transcrit en pinyin on va trouver consonnes et voyelles.
Voir le site
Même chose pour les kanji, qui eux peuvent avoir plusieurs prononciations différentes, en général une prononciation d'origine chinoise, et une autre, japonaise.
Entendons-nous bien, le débat ne porte pas ici sur une affaire de syntaxe et de vocabulaire, mais sur l‘importance de telle ou telle culture humaine comme véhicule pour tenter d’exprimer une expérience spirituelle. Le changement de culture, dans cette affaire, ne modifie pas le contenu de l’expérience sous-jacente, mais il en rend plus ou moins aisé le compte-rendu. Car la pensée grecque n’est pas la pensée hébraïque.
En résumé, si la parole biblique s’adresse à quiconque, un rappel du contexte, de la mentalité, de la société d’origine est toujours bénéfique et parfois indispensable. Pour cette raison technique, et pour d’autres encore, le « Christianisme » a vitalement besoin de rester au contact du «Judaïsme ».
Ceci montre aussi qu’un peuple (la Septante était destinée aux juifs d’Alexandrie, en Egypte), ou une partie de ce peuple, peut perdre sa culture. De quoi réfléchir.
Sommes-nous si loin de l’Olympia, de la préoccupation d’Alan Stivell, que j’ai croisé avant qu’il ne soit connu du grand public, même si je n’étais pas à l’Olympia il y a 40 ans ?
Breizh zo e-tal dezhi un avañtur dispar, gant ma chomo bev and yac’h e yezh. La Bretagne a devant elle une belle aventure, pourvu que sa langue perdure et se développe. Brittany is destinated for a beautiful adventure in the future, under condition breton language will survive and be healthy.
«Maintenant, en effet, le pinyin pour le mandarin et les kanas, dans leurs formes katakana et hiragana, pour le japonais font ressortir les voyelles. Cela se comprend pour 2 raisons
1- l'intégration au vocabulaire de mots d'origine étrangère.
2 - L'utilisation des claviers de machines à écrire puis d'ordinateurs qui, sans cela, comporteraient des milliers de touches.»
Ca n'est pas tout à fait ça !!
Pour le pinyin, effectivement, ca permet d'utiliser l'ordinateur. Mais ca ne fait pas entrer les mots étrangers dans la langue chinoise puisque ces mots doivent aussi pouvoir être représenté par des caractères chinois. De sorte que la langue chinoise ne peut pas prendre des mots étrangers tels quels, même en étant «pinyinisé».
Pour le japonais, il ne peut pas être écrit uniquement en caractère chinois (kanji), e depuis le début de l'écriture japonaise, il existe donc les kana, qui pourrait d'ailleurs à eux seuls transcrire le japonais.
Les mots étrangers sont écrits en katakana, les mots japonais avec une combinaisons de kanji et d'hiragana, et cela plus de dix siècles avant l'invention de l'ordinateur !
Il y les peuples «des ailes» et les peuples «des jambes». Les seconds passent très aisément de la paire de spartiates ou de sandales à la paire de bottes bien montantes et cloutées qui font plus de...bruit!
Les Celtes, peuple du Triskell, peuple «...aux semelles de vent» dont les rêves et l'imagination s'élèvent sur les «ailes» de l'Esprit, n'endossent l'Armure seulement pour «la quête d'un Graal! Si nécessaire!!!
Le Celte n'est plus à compter dans »vos" peuples des Bottes, dont je vous laisse le soin d'en dresser la liste...européenne pour commencer!
Pour ma part, je préfère la culture comprise comme style de vie.
Quant à aller plus loin, ou même signaler qu'il est possible d'aller plus loin, certains comprendront ce que j'évoque, pour d'autres c'est inaudible...pour l'instant?
A galon