Depuis 8 heures ce matin, [[Ai'ta]] piquetait devant l'entrée de l'administration départementale de la Poste rue Sadate à Quimper. Deux militants s'étaient même enchaînés pour bloquer l'ouverture de la grille. Aucun incident ne fut déploré. La police est passée tôt le matin et un agent des renseignements généraux est resté sur place toute la matinée, engageant des discussions amicales avec les militants ou la presse.
Après de nombreuses lettres restées sans réponse, le groupe de militants pour l'officialisation de la langue bretonne dans les services publics et dans la signalisation routière a fini par obliger l'administration à répondre.
La directrice étant en déplacement à Paris, ce n'est que vers 10 heures que la direction est venue inviter les porte-paroles d'Ai'ta dans ses bureaux. S'en est suivie une heure de dialogue.
Ai'ta a déclaré (voir les vidéos) avoir obtenu deux choses : un inventaire, par la poste, de ses employés parlant le breton et la diffusion interne de directives autorisant les employés de la poste à répondre en breton si on s'est adressé à eux en breton.
Deuxièmement, la direction de Quimper a promis de faire remonter à Paris la requête d'Ai'ta pour une signalisation bilingue dans les Postes en Bretagne.
Philippe Argouarch
■A paris ? Et pourquoi donc à paris ? Qu'est-ce qu'il y a à paris ?
.
«pour mettre une signalisation bilingue, tout se décide à Paris (en raison de la centralisation)»
Il faudrait surtout que les associations bretonnes et les médias soient clairs.
Que ce soit Paris qui décide de la mise en place de la langue bretonne en Bretagne, c'est une VIOLATION des Libertés Fondamentales, donc des droits de l'homme!
TOUS les Pays entrant dans l'UE doivent signer les textes pour éviter ce genre de dérive.
La France n'a jamais fait mystère de son refus de signer ces textes! (Les droits de l'homme, c'est pour les autres...!)
A chacun de prendre ses responsabilités, ou au moins de s'informer ou d'informer sur l'ensemble des textes que REFUSE de ratifier l'état français.
Allez au hazard :
1) Le Pacte international sur les droits civils et politiques, Article 27.
2) La Convention des droits de l'enfant, Article 30
3) La Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales, Protocole additionnel n°12
Etc...!
Mais attention quand même à ne pas considérer comme inutile tout combat pour la bretagne sous prétexte que tout est régit de Paris car il peut y avoir des failles. Je pense à l'exemple de la constitution de l'équipe nationale de foot bretonne où rien d'un point de vue légal français ne pouvait s'opposer à la création de cette équipe. Il y a sûrement d'autres domaines où cela est possible. charge à nous de les indetifier pour s'engouffrer dedans. (exemple; qu'est-ce qui s'oppose à ce qu'une ville de basse bretagne ayant un nom breton ne soit plus dénommée que sous sa graphie bretonne au dépend d'une mauvaise francisation: cf. Quimper et Kemper ???)
On est d'accord.
Ce que je voulais pointer c'est :
Je suis généralement assez choqué par le manque de rappel du milieu breton sur les textes internationnaux.
On se limite à la revendication sur la très médiatique «Charte sur les langues minoritaires» et une fois évoqué cette charte, c'est comme si on avait tout dit!
Et on oublie le reste, c'est à dire les Libertés Fondammentales, les droits de l'enfants, etc...etc...!
Or, tous ces textes ont un volet linguistique!
Nous bretons avons le droit international et européens pour nous! Et visiblement, 95% des militants semblent l'ignorer!
Comme s'il n'y avait aucun texte international, ni européen, ni commission sur les Droits de l'Homme, ni rien de rien en dehors des frontières de la Bretagne et de la France!
Si la France ne ratifie pas ces textes, c'est clairement pour VIOLER NOS droits... Et nous, nous ignorons ces textes... !!!
Hors si ces textes sont OBLIGATOIRES pour tous pays entrant dans l'UE, c'est qu'il doit y avoir une raison!
Notre ignorance est presque complice de l'Etat Français!
Comme le but est de faire en sorte que les bretons connaissent les droits que l'Etat français leur refuse officiellement :
=> ONU : La Convention des droits de l'enfant, Article 30
« Dans les États où il existe des minorités [...] linguistiques [...], un enfant [...] appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d'avoir sa propre vie culturelle, [...] d'employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe.).
La ratification de ce texte est OBLIGATOIRE pour tous les pays entrant dans l'UE.
L'Etat français refuse sa ratification malgrè les rappels réguliers de l'ONU et de l'UE!
On comprend l'origine de la «difficulté» régulièrement évoquée par l'Etat français pour ouvrir des écoles bilingues, former des professeurs, réaliser des livres scolaires et des émissions de télévision pour les enfants!
Les actions réalisés sont faites à minima pour éviter les foudres de la communauté internationnale (et ça marche), mais ne répondent pas au besoin.
L'Etat français a donc OFFICIELLEMENT une politique DISCRIMINATOIRE envers les enfants bretons (Et c'est ce modèle qu'évoque la Turquie pour justifier sa politique face aux Kurdes).
S'attaquer à des enfants, c'est beau, c'est officiellement «R»épublicain français!
Donc, je ne comprend pas les associations qui n'évoquent jamais ce texte!
Ignorance? Oui, car quand je pose la question, peu de professeurs ont connaissance de ce texte!
=> Cet exemple s'éloigne légèrement du terrain d'Aï'ta, mais il y a aussi des textes pour légitimer votre action!
Il faut noter que Urvoas et Jung, dans leur livre : «Langues et cultures régionales : en finir avec l’exception française», font la liste des textes non signés par la france (le livre est disponible gratuitement sur internet, et à faire connaître) :
"La France au banc des accusés
La France fait figure de citadelle assiégée pour son traitement si particulier, et de fait sans équivalent dans le monde occidental, de la question des langues régionales. L'incongruité d'une position consistant à s'ériger en défenseur implacable de la diversité culturelle chez les autres tout en en prohibant les manifestations les plus inoffensives sur son propre sol apparaît de plus en plus patente aux yeux d'une opinion publique internationale chez qui l'incompréhension le dispute à l'irritation. En l'espèce, la position française dans ce domaine laisse bel et bien transparaître une indéniable duplicité qui a l'inconvénient de ne plus tromper personne.
Une norme internationale contournée ou ignorée
Des ratifications qui n'engagent à rien
...
Ce sont deux socialistes qui l'écrivent !
«il est difficile quand même de se servir de l'innocence des enfants pour faire avancer notre cause »
Vous avez raison, ce texte sur les droits de l'homme est fait pour les hommes, et les bretons n'en font pas parti!
L'Etat français a donc raison de ne pas ratifier, l'EU et l'ONU on tord de demander cette ratification!
Allez, encore un petit effort, on supprimera les profs qui n'ont plus de raison d'être «Le breton est en phase post terminale : il n'y a plus de terreua sociétal» comme vous dites!
Bonne nouvelle, la France pourra bientôt ratifier ce texte et entrer dans la conformité des valeurs européennes!
On expliquera aux enfants des écoles bilingues qu'il ne faudra pas parler breton à leurs propres enfants à la maison (reconstituer la «terreua sociétal»), comme certains professeurs réussissent déjà très bien à leurs faire comprendre que dans la cour de récré comme dans la rue on parle français!
(même si c'est plus par manque de vision et de motivation que par idéologie jacobine)!
J'espère que votre évocation à la titularisation de 4 professeurs n'est pas un regret, ou alors je ne vous comprends pas!
Oui, les droits de l'homme, c'est pour les autres!
Il faut sans doute se servir de tout bois mais je voulais quand même souligner dans quelle vraie situation se trouve notre langue : dans presqu'aucun foyer breton il n'y a de mère qui parle uniquement breton à ses enfants .
Il reste un droit théorique, soit.
Aïta part d'un bon sentiment : porter la revendication sur la sphère publique. Mais le lobbying aussi bon soit-il ne remplacera pas l'abscence de breton à la maison qui délégitimise ces revendications.
Bref la question est : ne fait-il pas compter d'abord sur nous-mêmes plutot que sur un arsenal de lois et conventions internationales, utilisons-nous toute les possibilités offertes par les libertés individuelles, par ce qu'il y a de concret dans chacune nos vies la marge de liberté incompressible. Concrètement avez vous des carnets de chèque en breton au CMB et au CA ? écrivez vous vos adresses en breton, êtes vous client chez des gens parce qu'ils parlent breton ? lisez vous en breton ? Etes vous abonné à plusieurs revues en breton ? Scolarisez vous vos enfants en breton ? Enregistrez-vous les émission de TV ezn breton lorsque vous ne pouvez les voir ? Avez vous des cartes de visite en breton ? Ecrivez vous dans cette langue ? Quelle radio écoutez vous dans votre voiture ? La liste paut être très facilement allongée encore et encore. Au bout du bout, ou bien vous divorcez parce que vos proches trouvent que vous allez trop loin (et alors on voit pas comment l'UE recollera votre couple combien meême l'UE vous soutiendrait dans votre démarche linguistique !) , ou bien vous aurez fait exister la langue bretonne dans son tissu le plus vital : la famille.
Je n'ai pas la solution : sans doute que la langue bretonne ne vaut pas un divorce (à ma connaissance la plupart des présidents de Diwan ont divorcé...), mais si on est sérieux, si le combat breton est plus qu'un hobby, il faut au moins être cliar dans la tête : compter sur soi-même d'abord, tendre vers l'objectif avec prudence quand même et revendiquer à tous les niveaux sans rien en attendre comme cela on n'est pas déçu. Il n'est pas besoin d'espérer pour entreprendre !
J'ai personnellement toujours regretté qu'il n'y ait plus d'association de promotion concrète de la langue au niveau de la famille et de la sphère privée et publique. Il y a des choses qui sont possible. Dans tous les domaines de la vie. Mais il semble que la vraie vie pour la pluspart des militants patentés, en réalité elle se passe en français. Par exemple j'aimerai monter des projets financiers en breton genre groupes cigalle, sci, achats de bâtiments locatifs. Avec internet les distances sont raccourcies, il y a des possibilités mais en fait nous sommes tous rattrappés par notre vie professionnelle et familiale nos engagements militants et il ne reste pas grand temps pour créer le «Terreau sociétal».
Concrètement là je cherche un assureur bretonnant. Il y a un potentiel mais il ne se concrétise pas !
«Personnellement je trouve dangereux ces textes internationaux»
Que répondre, tellement c'est décalé???!!!
Heureusement que les 280 pays de l'ONU et leurs 4 milliards d'habitants ne pensent pas comme vous!
A si : «Arrêtez d'être français! Ouvrez les yeux pour voir le monde!»
Le monde n'est pas parfait, mais jetter le bébé parce que l'eau du bain n'est pas claire, ce n'est évidemment pas la bonne solution.
Vous parlez de chéque. Le CA 29 a des chéques en breton, le CA22 est favorable il faudrait les motiver un peu (source l'un de leur Directeur).
J'ai toujours eu un bon accueil en utilisant mon chéquier en breton (et rédigé en breton), tant en Bretagne qu'en France!
Pas besoin de divorcer pour se réaproprier la langue, je connais des personnes ayant une femme française ou européenne qui apprend ou parle breton à leurs enfants!
Moi-même, ma femme (non bretonne) apprend le breton avec la ferme intention de permettre à nos futurs enfants de la pratiquer, mais également sa propre langue.
L'idée que les enfants pourront parler breton à leurs propres enfants, bien mieux que nous ne pouvons nous-même!
Vous dites : «Je n'ai pas de solution».
Et ben, si vous commencez par apprendre à vos élèves a parler breton dans la cour de récré et dans la rue, vous aurez déjà fait beaucoup!
Naturellement, un gamin ne sait pas que c'est «plouc» de parler breton dans la rue!
C'est généralement son prof bilingue qui le sait et lui transmet ce genre de frustration! (Pratique incroyablement étendu!)
Sinon, le journal La Provence parle d'un bureau de Poste bilingue français-arabe. Tout une page, avec des photos.
Voir le site
La mauvaise foi de La Poste : «Non, le breton, vous comprenez, ça pose problème, il faut revoir toute notre charte graphique, on ne peux pas prendre cette décision ici, il faut que ça remonte à Paris...» Mais devant la langue arabe, bizarrement, il n'y a plus de problème.
Cette pauvre postière finalement me fait plus pitié qu'autre chose, elle est prise dans un système pourri qui ne laisse aucune place pour l'identité bretonne, à telle point quelle ment à temps et à contre temps pour justifier un système sur lequel elle n'a aucune prise, malgré ce quelle essaye de faire croire aux gentils petits breizhoù.
Allez Ai 'ta ! Ne les lâchez, [censuré] jusqu'à ce la breton ait enfin toute sa place en Bretagne !