Agro-business : La Bretagne au secours des 1,6 milliard de musulmans

Dépêche publié le 30/08/09 9:48 dans Economie par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
hallal.mp4

Une douzaine de représentants de l'agro-business malaisien étaient à l'institut de Locarn, vendredi dernier, lors de l'Université d'été du fameux think tank. Il se trouve que les pays musulmans, ou à forte population musulmane, ne produisent pas assez pour nourrir leur population. Les États du Golfe persique importent presque tout ce qu'ils mangent. D'autre États comme l'Égype, l'Indonésie et la Malaisie doivent aussi importer.

En effet, les Musulmans mangent uniquement des produits «Halal», c'est a dire préparés selon la procédure dite [[halal]],« حلال » en arabic. La traçabilité est essentielle. La Bretagne, première région agricole d'Europe, est pionnière dans ce domaine. Hénaff ne va t-il pas jusqu'à mettre le nom du producteur de porcs sur ses fameuses boîtes de pâté ?

Le halal, mine d'or pour la Bretagne

Certes, «halal» interdit le porc mais la Bretagne est exportatrice de bien d'autres produits alimentaires. De nombreux sites bretons suivent la procédure «halal» pour l' exportation. ABP a interviewé Professor Nik Mustapha Abdullah, le président de l'université Putra en Malaisie, sur les perspectives d'exportations pour la Bretagne : «We have the expertise, Brittany has the food supply», a déclaré le président, très intéressé par les perspectives bretonnes. Sa délégation qui comprenait de nombreux représentant de la Halal Industry Development Corporation, vient de visiter huit sites halal en Bretagne.

Comme l'a fait remarquer en introduction le président de Locarn, Alain Glon, vu que les porte-conteneurs qui apportent d'Asie les produits manufacturés repassent le plus souvent les cales vides au large d'Ouesant, exporter nos produits agricoles en Asie coûte moins cher que de les envoyer à Paris ou au coeur de l'Europe.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Patrig Kéméner
Jeudi 26 décembre 2024
Proportionnellement, l'agroalimentaire tout en étant un marché important au CA de 155 milliards d'euros et dit « excédentaire » à hauteur de 8 milliards d'euros (chiffre 2007 pour 33.4 mds d'exports) pour la balance commerciale, n'engendre en réalité qu'un effectif modeste de 415 000 emplois , soit une part du PIB trois fois ( à calculer) plus importante qui y est rattachée, toute proportions gardées, que le secteur du bâtiment à nombre d'emploi équivalent.

En effet, le secteur du bâtiment suivant des chiffres communiqués par la FFB (une organisation syndicale et patronale) pour l' exercice 2008: le CA de 129 milliards d'euros de travaux qui génèrent près de 1 317 700 emplois et actifs dont 312 700 artisans et près de 333 000 entreprises. Qui plus est, 91 (58.7%) milliards d'euros du CA annuel global sont réalisés par des entreprises de moins de cinquante personnes !

Pour ce qui concerne le secteur agroalimentaire, ces quelques chiffres devraient en plus être complétés pour une véritable étude comparative (liste non exhaustive) et tout au moins au résultat « excédentaire » de 8 mds d'euros, il faudrait en déduire toutes les aides directes et indirectes perçues par les industriels et fournisseurs de l'industrie agroalimentaire. Auquel chiffres il faudrait encore y adossé le cout des dépollutions estivales, de l'argent public englouti par milliards d'euros depuis des décennies, dépensé à tord et à travers des divers plans « Eau pure en Bretagne ».

S'il est bien normal que les politiques puissent agir afin de maintenir un taux de chômage à une valeur soutenable, d'être sensible au potentiel d'emplois que génère le secteur agro-alimentaire en Bretagne, il est évident et suivant les précédents éléments, que l'attribution ou l'affectation d'argent de la collectivité aura par conséquence un impact à minima deux fois plus important dans le secteur du bâtiment en nombre d'emplois produits en comparaison de l'industrie agroalimentaire.

Il se trouve que justement, la crise énergétique devrait en principe guider nos politiques à impulser un grand chantier de rénovation en isolation et maitrise énergétique dans notre région, et à revoir également les ambitions Bretonnes de nourrir la Terre entière ! La formation d'une partie des effectifs de l'agroalimentaire vers de tels métiers, n'est pas si irréaliste que cela, sous réserve d'y mettre les moyens.

L'hyper spécialisation agricole de la région ne doit plus être l'unique objectif et le garde manger national, et encore moins planétaire ; quand on reconnait au moins une partie de tous les dégâts …. Ceci n'est plus concevable.

Donc des pistes existent, il faut remodeler ....impérativement.

Une lecture comparative CA /emplois est bien utile parfois, ceci pour rappeler que certaine valeur sont totalement déconnectée de nos réalités...


Anti-spam : Combien font 7 multiplié par 1 ?