Le Premier ministre du Pays de Galles, Carwyn Jones, est arrivé ce matin à Lorient et a tenu une conférence de presse ce midi avec Lisardo Lombardia, le directeur du festival interceltique. Très heureux de se trouver au festival «enjoying the common keltic heritage» après avoir rencontré le Président de la région administrative à Rennes, Carwyn Jones a déclaré que la Bretagne se trouve là où se trouvait le Pays de Galles il y a 50 ans en ce qui concerne la langue bretonne. Beaucoup pensent aussi qu'en Bretagne, nous avons 50 ans de retard en ce qui concerne la dévolution politique.
[CJ] C'est fantastique. Être la nation choisie cette année est super pour nous. Je vois tant de gens ici qui aiment notre héritage celtique commun, c'est merveilleux à voir...
[ABP] Vous avez dit dans la presse que vous étiez favorable à une euro-région Bretagne-Pays de Galles, mais comment est-ce-possible avec le BREXIT ?
[CJ] Bon en principe nous soutenons cette idée mais il y a pas mal de détails à examiner avant de pousser plus avant ce concept d'euro-région. Il y a des plans de financements transfrontaliers qui devront être étudiés... En principe, nous voulons y travailler mais il y a beaucoup à faire.
[ABP] Est-ce que vous dites que le BREXIT ne va pas affecter les relations entre la Bretagne et le Pays de Galles ?
[CJ] En ce qui concerne les relations entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni, il y aura des conséquences, mais en ce qui me concerne, je veux continuer à travailler avec le Conseil régional ici en Bretagne et renforcer ces liens que nous avons déjà construits.
[ABP] En ce qui concerne l'économie, avons-nous des liens forts entre la Bretagne et le Pays de Galles ou tout cela reste-t-il à construire ?
[CJ] Non pas particulièrement importants en ce moment, mais nous regardons vers le futur, en particulier en ce qui concerne la cyber-sécurité, les énergies renouvelables et naturellement l'enseignement supérieur et l'université. Ainsi, si la connexion culturelle a toujours été là, les liens économiques restent à construire.
[ABP] En ce qui concerne les langues, vous avez mentionné que la langue bretonne se trouve là où se trouvait le gallois il y a 50 ans, pouvez-vous en dire plus ?
[CJ] Pour les deux, il y a eu une génération de gens qui ne passèrent pas la langue à leurs enfants. Nous avions encore des locuteurs, plus que vous, et nous les perdions moins vite que vous avec le breton, mais ce que nous avons vu c'est une augmentation de gens qui ont envoyé leurs enfants dans des écoles où le gallois était la langue d'enseignement. Ainsi 30% des enfants de la ville capitale de Cardiff, une ville traditionnellement qui n'est pas galloisante, sont éduqués en gallois. 22% de nos étudiants passent leurs examens en gallois. Donc on a vu une croissance importante au sein du système éducatif en ce qui concerne la promotion de la langue galloise.
[ABP] Vous visez un million de locuteurs du gallois en 2050 ?
[CJ] Oui, nous avions un million de locuteurs en 1930 et nous n'en avons que 550 000 aujourd'hui. Le challenge est d'encourager les jeunes à aller dans des écoles où le gallois est enseigné d'une manière telle qu'ils puissent le parler couramment et deuxièmement qu'ils ne le perdent pas après avoir quitté l'école. Sauf si ils vivent dans une communauté où le gallois est parlé tout autour d'eux, et nous avons encore de telles communautés, la tendance est de perdre la langue si elle n'est pas utilisée. Donc aider les gens à conserver la langue est aussi important.
[ABP] Les Gallois peuvent-ils utiliser la langue galloise en cour de justice ou dans les administrations ?
[CJ] Oui, c'est tout bilingue.Toutes les lois sont élaborées en gallois et en anglais. Au Parlement, on peut parler gallois ou anglais, il y a des traductions en temps réel. Tout le secteur public est bilingue et c'est devenu naturel de parler une langue ou l'autre.
[ABP] Dernière question. Y a-t-il une forte demande au Pays de Galles pour obtenir le même statut que l'Ecosse ?
[CJ] Le seul secteur où l'Écosse a des droits que nous n'avons pas, c'est dans le domaine de la justice. Justice, police, prisons... des droits que nous pensons que nous devrions avoir. Tout le reste est essentiellement la même chose. En ce qui concerne l'éducation, on est complètement autonome. On gère notre système éducatif, notre système de qualification, donc il n'y a plus aucune différence entre l'Ecosse et le Pays-de-Galles sauf dans le domaine de la justice.
[ABP] C'est tout ?
[CJ] Oui, mais il y aussi des différences dans le système des impôts, mais en ce qui concerne le droit, c'est fondamentalement la même chose.
[ABP] Merci.
■La langue galloise progresse, puisque les taux d’enseignement évoqués sont de l’ordre de 30% (y compris à Cardiff qui est un peu leur Nantes sur ce plan). A mettre en face des 3% chez nous !
Et environ 22% des élèves passent leurs examens en gallois (sans commentaire, après le récent bac de nos bretonnants !). Le bilinguisme est de rigueur notamment au Parlement gallois et le problème actuel consiste à aider les galloisants à continuer de pratiquer leur langue une fois sortis du milieu scolaire.
Quant au projet sorti tout-à-trac de son chapeau par le Président du Conseil Régional, à l’intention du Premier Ministre Gallois, ce dernier s’en sort avec élégance et diplomatie en soulignant que la démarche est intéressante, mais qu'il reste bien du travail pour mettre en place cette - disons - Euro-Région (d'un type à notre connaissance encore non identifié ), même si les liens Bretagne/Pays de Galles doivent naturellement être renforcés dans plusieurs domaines.
Cardisons-le, il s’agit là d’une idée saugrenue, pour ne pas dire totalement farfelue, «en raison du contexte actuel de Brexit» !
Dans la même veine de fiction géopolitique, peut-être certains se souviendront-ils de la proposition tout aussi surréaliste de D. Strauss-Kahn appelant à une Union Européenne allant tout simplement «du cercle polaire au Sahara !»…
Du coup, on se demande quelle peut bien être est la source effective de cette initiative et par quel cheminement démocratique cette offre renversante a pu naître et prospérer au sein du Conseil Régional de Bretagne jusqu’à être faite sienne par son Président et au point d’être soumise au Président gallois en même temps que les Bretons l’apprenaient par la presse ?
Nous sommes donc d'un avis différent sur cette idée dont je demeure persuadé qu'il s'agit «d'un leurre» et qu'elle ne se réalisera donc pas, en particulier à cause du Brexit, mais pas seulement. Néanmoins, tout comme vous relativisez votre propre opinion, il est clair que je ne prétends pas avoir pas la science infuse moi non plus, le tout constituant une bonne base d'échange.
Je connais en partie le Pays de Galles pour y avoir séjourné plusieurs fois et pour avoir reçu des Gallois chez moi ou en avoir fréquenté chez des amis en Bretagne. Je n'ignore évidemment pas les liens qui nous unissent avec ce pays frère d'où sont partis nombre de nos ancêtres transmarins et en particulier le monachisme qui évangélisa notre Bretagne d'une façon bien différente du catholicisme romain.
Bien que parlant l'anglais (et assez de breton pour pouvoir échanger quelques mots communs avec un Gallois quand l'occasion se présente), je trouve que ces liens anciens (encore que Gallois et Bretons se comprenaient couramment jusqu'au 15ème siècle) fondamentaux historiquement ne sont pas tels qu'ils impliqueraient une Région politique commune à l'heure actuelle. Et que faire de la Cornouaille anglaise qui nous sépare et devrait nous unir ?
Autant je crois comme vous à l'amélioration souhaitable des relations Britto-galloises insuffisamment développées, autant je crois qu'une fois encore et alors que les Bretons ne demandent en tout et pour tout que «la réunification de leur territoire amputé», leurs élus leurs répondent : Grand Ouest, fusion Bretagne-Pays de Loire ou hypothétique Euro-Région au travers de laquelle passerait dès 2019 la frontière de l'Union Européenne dont nous savons qu'elle pose un problème non encore résolu entre les deux Irlande.
Sur le rôle du Conseil Régional, à part les questions déjà posées, je ne dirai pas que le Président actuel s'est brusquement révélé à travers cette affaire - qui pour moi reste louche - avant d'avoir rappelé que, d'une manière générale, on doit toujours beaucoup à qui vous a fait roi, même si bien sûr il peut y avoir des exceptions méritoires.
Bien cordialement à vous et nul doute que nous nous retrouverons à nouveau d'accord sur bien d'autres sujets.
Une fois les négociations du brexit faites, UK pourrait très bien prendre en main une alliance avec la Bretagne, précédé d'interventions discrètes ou non (vu ce que peut prétendre la Bretagne avec le droit internationale dont elle pourrait disposer, on peut imaginer les leviers puissants sur lesquelles pourraient agir UK...),et soutients divers; intérêts:
1- répondre à la guerre économique qu'à lancée la France au UK les jours suivant le vote
2- irait dans le sens du pays de galles sur le point d'alliances transfrontalières celtes
3- intérêts géopolitiques et financiers avec la mer de Bretagne que l'on partage,1ere route maritime du monde...
Afin de prendre de l'avance, et la tête, sur ce type d'alliance celte sans doute inéluctable. l'Angleterre a souvent été pragmatique dans son histoire (contrairement à la France qui a tendance à être idéologique). Et l'histoire est parfois un éternel recommencement (je parle de l'Angleterre qui fut un temps garante de l'indépendance de la Bretagne, dont sa position entre Fr. Et UK offre un intérêt géopolitique).
UK pourrait aller encore plus loin, à l'instar du commonwealth, mais cette fois en tant que défenderesse des nations européennes qui veulent être un état indépendant (Catalogne etc ). Pour le bien de son économie et de son influence, il ne faut pas être naïf; mais s'il y a un intérêt commun, pourquoi pas. D'autant que le UK a prouvé qu'il respectait les langues, et les votes, contrairement à la France. La Bretagne pour être un enjeu important en ce changement de paragdime en Europe.
La proximité cuturelle et historique est inconstestable, ces responsables aiment la Bretagne mais ensuite au niveau politique ils ne feront rien, ils iront par intérêt s'allier avec Paris.
L'histoire l'enseigne cela depuis toujours, comme avec les alliances militaires d'autrefois, les motifs d'adhésion à EU rejoignent la même logique.
- Irelande, Galles et Ecosse sont pro EU par rejet des anglais.
- A l'est c'est le repoussoir russe, qui a attiré Pologne, les pays baltes. On voit même la Finlande, isolée en zone €, contre tout logique. Le norvégien plus à l'ouest voit EU comme un repoussoir.
- Au sud Grèce et Chypres, isolés également en zone €, ont joué contre la Turquie.
- dans la version soft, Bretagne et Alsace votaient contre Paris.
La France avec Barnier en tête d'affiche, est le pays qui apparait comme l'adversaire direct des anglais, les autres membes se cachent et trahiront sur certains sujets. Depuis le Brexit les anglais ont lancé leur diplomatie internationale pour les accords commerciaux.
Pratiquement le Brexit est une chance pour ceux au sein EU qui voudront plus d'autonomie et iront traiter directement avec les anglais.
Didier Lebars a bien fait de rappeler également que les intérêts stratégiques des «petits» pays ou nations guident leurs alliances depuis toujours. Pourquoi la Bretagne devrait faire différemment ? C'est malheureusement souvent trop la croyance ou l'idéalisme qui prend le dessus chez nous.
Exemple : Nous ne sommes pas vraiment gêné par seulement 3% d'enfants qui apprennent le breton (sachant que seulement 1% sont en immersif), nous vivons bien le fait de ne pas enseigner l'histoire et nos traditions (y compris aux enfants apprenant le breton), il n'existe aucun programme de développement commun à l'ensemble de la Bretagne (voir la carte touristique de Bretagne(?) du CRB4 qui comprend une part du Cotentin et la moitié du 44). Et je n'évoque même pas les 6% de ''vote breton'' à partager entre des partis politiques qui au mieux s'ignorent au pire s'agressent au sein d'un mouvement breton votant majoritairement jacobin.
Alors, si cette situation ne nous interpelle pas (on sait combien on pense bien en Bretagne), visiblement le 1er Ministre du Pays de Galles semble avoir un autre regard sur ce partenaire historique pour lequel il convient d'être réaliste vis à vis de ses difficultés internes (sans même devoir aborder le sujet de la République).
Donc en Bretagne, c'est toujours pareil... faut d'avoir du CONCRET nous avons de ''grandes'' idées...
Et dans le cas de cette proposition d'un Pdt de région adhérant à un parti politique jacobin, on peut se poser légitimement la part d’enfumage...
Que dire d'autres???
@ bonet ruz
«Mme Guérot de faire de Macron une sorte de modèle... et de parler sans complexe de jacobinisme en tant que ''référence potentielle''.»
Votre information est très intéressante et va d'une certaine manière dans le sens que j'évoquais à l'époque où Philippe Argoarc'h nous présentait Ulrike Guérot comme ''la référence'' des références pratiquement comme un des ''messies'' que pieusement la Bretagne attendait... Non pour critiquer Ulrike qui a le droit d'avoir ses idées mais pour s'étonner de cette tendance bretonne d'être incapable de construire chez nous/entre nous mais de nous jeter à bras perdus dans des admirations sans retenues quand provenant de l'extérieur...
Que se soit pour le socialisme international (la quasi religion de la majorité du mouvement breton actuel) ou pour la pensée R/républicaine d'Ulrike (pour ceux qui aspirent à une Bretagne démocratique (?) ''sauvée'' par l'extérieur par crainte de l'intérieur).
...J'ai mis un (?) à ''Bretagne démocratique'' car la démocratie c'est ''le pouvoir du peuple par le peuple'' et non un ''manuel de bonne conduite certifié provenant de l'extérieur que l'on impose à l'intérieur'' donc au peuple...peuple qui est sensé être souverain...
On le voit bien, la Bretagne, la nation bretonne, la démocratie bretonne est malade à un stade très avancé... d'où là aussi, une compréhension de la prudence du 1er Ministre Gallois...
Tant que la Bretagne actuelle n'assumera pas le fait qu'elle doit se soigner de sa phobie de la démocratie, tout projet d'avenir est irréaliste...
Pour nous en Bretagne des objectifs simples à proposer aux jeunes Bretons,
Une union des organisations politiques 2019, surtout aux municipales de 2020.
Un syndicalisme breton du 21 ème siècle.
La création d'équipes sportives bretonnes et les démarches pour faire des rencontres régulières avec les autres pays Celtiques et pays d'Europe:Basque,Catalogne,Flamande,Alsacienne,Corse,Nouvelle Calédonie,..
Des Jeux sportifs interceltiques -Rugby,Foot ball,etc.sports traditionnels,.;en 2020 pour les 50 ans du festival des Cornemuses ,en Bretagne à la mi Aout après Lorient. en 2022 au pays de Galles ,en 2024,en Irlande,etc..
Qu'a proposé le congrès inter celtique qui s'est déroulé à Quimper?