Abkhazie et Ossétie, opportunité pour réunifier la Moldavie et la Transdniestrie ?

En Bref publié le 8/09/08 4:03 dans Europe par Mikael Bodlore-Penlaez pour Mikael Bodlore-Penlaez

L'ex-république soviétique donne la possibilité au Kremlin de démontrer qu'il peut résoudre des conflits pacifiquement.

Cela peut sembler un paradoxe, mais le monde des relations internationales en est rempli. L'intervention militaire russe dans le Caucase et la reconnaissance de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du sud pourraient donner une bonne opportunité pour réintégrer la république autoproclamée de Transdniestrie à la Moldavie, sans devoir tirer un seul coup de feu. Et ceci, avec l'intervention de la diplomatie du Kremlin.

Peu de jours après la reconnaissance russe des deux républiques caucasiennes, le président de Transdniestrie, Igor Smirnov, a exigé que la Russie reconnaisse l'indépendance de son état autoproclamé. Mais les signes qui sont arrivés depuis le Kremlin ont fait modérer la force des propos de Smirnov : Moscou donne du crédit à l'intégrité territoriale de la Moldavie, et le président russe, Dmitri Medvédev, l'a rappelé à Smirnov lors d'une récente réunion.

La réaction a été immédiate : de réclamer la reconnaissance de la souveraineté de Transdnistrie Sminov est passé à lever le moratoire,que lui même avait imposé, sur n'importe quel type de négociation avec la Moldavie, explique l'agence russe RIA Novosti. Ceci signifie qu'on lève un obstacle pour que Chisinau et Tiraspol discutent à nouveau du futur statut de la Transdniestrie. La Moldavie permet à ce territoire de conserver un gouvernement à majorité slave et un parlement propre en échange de renoncer à la souveraineté. La proposition inclut le droit de sécession pour la Transdniestrie au cas où la Moldavie arrêterait d'exister en tant qu'entité internationale (concrètement, si elle rejoignait la Roumanie).

L'opportunité est bonne pour Moscou, qui, après son action armée dans le Caucase, a l'occasion de démontrer au monde qu'elle sait aussi résoudre des conflits sous forme pacifique et négociée. En plus, Moscou pourrait chercher un échange de faveurs avec Chisinau : la Russie admet que la Moldavie récupère la Transdnistrie, tandis que la Moldavie renonce à tenter d'entrer dans l'OTAN.

Quoi qu'il en soit, Moscou ne s'est pas seulement empressé d'exiger la bonne volonté de Smirnov, mais a aussi averti le Gouvernement moldave de ne pas répéter l'erreur du président géorgien, Mikheil Saakaichvili. «La Moldavie doit tirer ses propres conclusions après le conflit en Ossétie du sud», a déclaré il y a quelques jours l'ambassadeur russe à Chisinau, Valeri Kuzmin, selon Associated Press.


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