Le député Jean-Jacques Urvoas (PS) participait aujourd'hui à Quimper à un débat sur le thème “langues régionales ou territoriales : quelle loi après la révision constitutionnelle ?”.
Il s'agissait d'un rendez-vous s'inscrivant dans le cadre des « Rencontres inter-régionales des langues et cultures » qui se déroulent cette année en Bretagne depuis le début de la semaine à l'initiative du Conseil Culturel de Bretagne. (Voir nos autres videos sur ABP-TV).
Rappelant que la France dépensait 62 millions d'euros pour la francophonie et 700.000 euros seulement pour les langues de France, Jean-Jacques Urvoas a déclaré s'être attelé au projet de loi sur les langues régionales et a formulé 10 questions afin de mieux cerner le projet.
Pour Jean-Pierre Thomin, vice-président PS du Conseil Régional et chargé de la langue bretonne, le projet est passé à la trappe. Abordant le problème des contenus audiovisuels en Bretagne, il a demandé le rapatriement d'une partie de la redevance. Devant l'inquiétude générale qui a suivi le silence sur les langues régionales après le départ de la ministre de la Culture Christine Albanel, Françoise Louarn (UMP), conseillère régionale mais qui représentait le député Christian Ménard, qui ne pouvait pas être présent, a dévoilé que Catherine Pégard, conseillère culturelle de Sarkozy, ainsi que Marc Le Fur lui avaient affirmé que le projet de loi était presque finalisé.
Les deux camps, le Gouvernement et le Parlement, semblent avoir préparé leur loi chacun de leur coté. (*)
Vidéo, photos, et texte : Philippe Argouarch
(*) Note : La Ve République a cette particularité que seule une partie des lois est élaborée par le Parlement. Une grande partie est élaborée par le Gouvernement (projets de lois) et proposée au Parlement pour vote. La réforme constitutionnelle de 2008 fait que 50 % des lois sont dorénavant proposées par le Parlement (au lieu de 10 % précédemment). Puisque le Gouvernement n'est pas élu, certains pensent que la France n'est qu'un demi-régime parlementaire, ou pour d'autres, une demi-dictature dont le dictateur serait élu. Beaucoup de politologues pensent que cette interférence de l'exécutif dans le législatif est une transgression fondamentale, voire grotesque, du principe premier de la démocratie tel que formulé par Montesquieu, à savoir, la séparation des pouvoirs. Il est bon de rappeler aussi ici que, les lois étant promulguées par le président de la République après leur vote au Parlement et au Sénat, bon nombre de lois, pourtant votées (mais amendées) par les représentants du peuple, ne sont jamais promulguées.
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