51%, majorité absolue des voix et des sièges pour les indépendantistes

Communiqué de presse publié le 16/02/21 1:24 dans par pour
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51%, majorité absolue des voix et des sièges pour les indépendantistes

Le peuple catalan plus déterminé que jamais

En accordant 51% des suffrages aux partis indépendantistes catalans, pour la première fois depuis que les élections à la Generalitat existent, malgré l’emprisonnement et la répression judiciaire sans précédent en Europe à l’encontre de dirigeants politiques démocratiques, malgré un isolement européen et international obtenu par « l’union sacrée » des forces politiques espagnoles, gouvernementales et d’opposition, malgré une crise économique et sanitaire particulièrement sévère, malgré les conflits internes entre forces indépendantistes, les électeurs catalans ont augmenté leur soutien au projet indépendantiste de 3,5% depuis 2017, et leur vote a franchi la barre hautement politique de 50% des suffrages.

Les indépendantistes retrouvent de la sorte une majorité absolue encore plus forte au Parlement catalan, et ils sont assurés de pouvoir gouverner à nouveau les institutions de la Generalitat.

Le gouvernement sortant associait Junts, le parti de Carles Puigdemont exilé en Belgique, et ERC, le parti d’Oriol Junqueras emprisonné en Espagne. Contrairement à 2017, ERC a cette fois devancé Junts et compte un siège de plus (33 sièges contre 32). Père Aragones devrait donc conduire la coalition. Avec 65 voix sur une majorité absolue de 68 voix, cette coalition pourra compter sur le soutien sans participation de la troisième force indépendantiste représentée à la Generalitat, la CUP, comme cela était le cas lors de la précédente mandature.

Mais Oriol Junqueras a souhaité une majorité plus large associant toutes les forces favorables à l’autodétermination, y compris CUP, et qui pourrait éventuellement inclure la formation catalane En Comu proche de Podemos, qui s’est toujours prononcée pour le droit à l’autodétermination sans être indépendantiste. Un cycle de négociation va donc s’ouvrir, et un nouveau gouvernement indépendantiste s’installer d’ici quelques semaines à la tête des institutions de la Catalogne.

La première question à l’ordre du jour sera celle de l’amnistie pour les prisonniers politiques, ou, à tout le moins, leur rapide libération. Actuellement en régime pénitentiaire de niveau 3, qui correspond à une sorte de semi-liberté, Oriol Junqueras a pu participer à la campagne de ERC. Mais la décision favorable de l’administration pénitentiaire a été déférée devant la Cour Suprême pour être rapidement annulée. Ce premier dossier permettra d’évaluer la situation politique nouvelle à travers l’attitude du gouvernement Sanchez.

Autre dossier politiquement sensible dont le déroulement sera influencé par ce score : la procédure de levée de l’immunité parlementaire des trois députés européens de Junts, Carles Puigdemont, Toni Comìn et Clara Ponsatì devant le Parlement Européen. Ce débat aussi prend désormais une tournure nouvelle.

A court terme, ce score historique va aussi précipiter l’ouverture de la « table de négociation » que ERC a déjà mis dans la balance en permettant au Premier Ministre espagnol, Pedro Sanchez, d’avoir une majorité aux Cortes, le Parlement espagnol à Madrid.

Contre les espoirs ouvertement affichés par l’Etat espagnol et ses soutiens internationaux, à commencer par la France et sa presse de plus en plus anti-catalane, le dossier de l’indépendance de la Catalogne vient d’être relancé par la détermination qu’a montré le peuple catalan en ce 14 février 2021.

Ce communiqué est paru sur Le blog de François Alfonsi


Vos commentaires :
Michel bernard
Vendredi 22 novembre 2024
C’est incontestable la légalité du vote est nette mais avec beaucoup d’abstention, ce qui justifie la prudence et d’attendre la fin du covid pour envisager un referendum légitime.

Rafig
Vendredi 22 novembre 2024
Si c'est le choix d'une majorité des catalans Pro-indépence au détriment des pro-espagnols (tenir compte de l'abstention) ce doit être la même légitimité et souveraineté que pour les anglais qui par leurs votes majoritaires sont sortis de l'Union européenne (Brexit) au détriment des Écossais et Gallois.
Mais cela ne va pas se passer comme cela car les États nations d'Europe comme la république françaises vont si opposer en toute illégalité !

Hervé Thomas
Vendredi 22 novembre 2024
Bravo à tous les «experts» médiatico-politiques français (donc jacobins) qui avaient tout compris à la crise catalane: la plupart nous prédisaient une lassitude du peuple catalan qui avec l'aide du covid devait le pousser à tourner la page de l'indépendantisme...

AFB-EKB
Vendredi 22 novembre 2024
On aura noté que les médias français (TV, quotidiens,hebdomadaires) prédisaient avec un bel ensemble la victoire du PS espaggnol !
Dorénavant 2 questions se posent;
-quid de l'avenir des prisonniers politiques?
-que va faire l'Union européenne?

Tiern e peb Amzer


Per Yan
Vendredi 22 novembre 2024
Il n'est pas si sûr que la coalition indépendantiste soit renouvelée pour la 3e fois. Je lis Elmon.cat, et les commentaires ne sont pas très optimistes, ils pensent que les Républicains (ERC) vont trahir, car ils ont laissé la porte ouverte à une alliance avec le PSC, et réciproquement. Une alliance de gauche, donc, pour rompre la coalition indépendantiste. Signe qui ne trompe pas, ERC a planifié des pourparlers avec la CUP, Junts, mais aussi... Podemos !
Cela se tient, car c'est dans l'intérêt des socialistes : le gouvernement Sanchez (PSOE et Podemos) n'a pas la majorité au Parlement espagnol. Avec un pacte avec ERC tant au niveau catalan qu'espagnol, ils font une pierre trois coups : ils liquident la question indépendantiste, en échange de quoi ils assoient leur pouvoir en Espagne et reviennent au pouvoir en Catalogne après 10 ans dans l'opposition.

Selon moi, les «nationalismes périphériques» de la péninsule ibérique sont en réalité en déclin.
En effet, on observe une reconfiguration du jeu politique espagnol, vers un schéma plus proche des autres pays européens, où les métropoles profitant de la mondialisation dominent un monde post-chrétien, post-national et post-moderne. Le nouvel alignement est alors le suivant :
- D'un côté, les anciens bastions socialistes mais pauvres, comme l'Andalousie, sont pris par la droite populaire. Comme en France, le Nord désindustrialisé, ou le Nord-Ouest de l'Angleterre.
- D'un autre côté, les métropoles autrefois polarisées, s'affirment presque toutes progressistes-libérales-écolos, et finissent par entraîner leur région. Ainsi Paris, Berlin, Londres, et même les villes moyennes.
Ainsi dans la Catalogne dominée par Barcelone, il y a 51% de votes indépendantistes, mais... 58% de votes à gauche ! Et la domination du progressisme est encore plus frappante en voyant le reste : Junts (20%) s'est débarrassée de son aile droite, et se définit comme progressiste ; le PDeCAt a fait 2% (0 sièges) ; et parmi les castillanistes, on trouve, Ciudadanos, des libéraux agnostiques ; Vox, extrême-droite pour rire conduite par un métis ; reste le vieux PP, réduit à moins de 4% (3 sièges).
Donc l'idéologie dominante c'est le progressisme, pas le catalanisme. Signe des temps, la presse et la classe politique jette même en pature le vieux Pujol, qui a dirigé la Catalogne pendant 23 ans (1980-2003) avec la droite catalane (CiU), sous prétexte qu'il avait un compte offshore.

Que va devenir l'autonomisme dans ces conditions ? Dans l'ancien schéma, c'était simple, il s'agissait de défendre un 'demos' minoritaire, le demos catalan, écossais, etc. face à la prédation centraliste. Mais à l'ère de la gouvernance globale, ça se réduit à ceci : défendre le 'demos' minoritaire en tant qu'il est un meilleur relais des dogmes postmodernes : voyez à quel point notre peuple est plus écolo, progressiste, etc. On convoite les faveurs de la finance globale, dans la lutte contre la capitale. Quitte à y perdre son âme.


Killian Le Tréguer
Vendredi 22 novembre 2024
@ Per Yan, très bonne analyse que je rejoins complétement.

Un bémol sur un point dans l'immédiat tout de même : «Avec un pacte avec ERC tant au niveau catalan qu'espagnol, ils font une pierre trois coups : ils liquident la question indépendantiste, en échange de quoi ils assoient leur pouvoir en Espagne et reviennent au pouvoir en Catalogne après 10 ans dans l'opposition.»

Quel est l'intérêt pour ERC du coup ? Je suppose qu'une alliance ne pourrait se faire sans avancées concrètes pour la Catalogne (renforcement de l'autonomie, référendum etc).


penn kaled
Vendredi 22 novembre 2024
Ne ket droug Per Yann pes peus skrivet .L'autre jour je suis comme par hasard, tomber en discussion avec universitaire catalane ,travaillant en Bretagne sur les langues catalanes et bretonnes .J'ai été très surpris quand elle m'a dit que le catalan e étaitt en régression ,alors que son enseignement est généralisé et obligatoire avec l'équivalent de diwan .Seulement malgré une situation bien plus favorable que d'autres langue minoritaires ,la langue dominante à savoir l'espagnol prend le dessus .

Kerbarh
Vendredi 22 novembre 2024
Per Yan votre analyse n’est pas correcte.je connais la Catalogne depuis plus de 35 ans. Le souverainisme catalan n’est pas près de s’éteindre. Peu à peu de jeunes andalous et castillans défendent la Catalogne dans laquelle ils vivent. Soit en votant ERC ou CUP. Madrid ,si elle ne veut pas lâcher de leste ,risque d’avoir à gérer ce très gros problème pendant des dizaines d’années. Les catalans en ont vu d’autres et son patients. D’autre part , les médias français font de la propagande PRO PSOE

Per Yan
Vendredi 22 novembre 2024
@Kerbarh @penn kaled : j'espère me tromper, et vous avez sûrement raison, il restera quelque chose de tous les efforts des Catalans. Mais, politique à part, cette ère de mondialisation n'est pas rose pour les langues, quelqu'elles soient, en particulier à cause d'Internet qui transforme le monde en village global, exerçant une immense force centripète sur tous les groupes humains en les individualisant. M. Argouarch en sait sûrement quelque chose. Trop peu de Bretons vont sur des sites bretons, trop peu de grands sites prennent en compte l'identité locale. J'ai cru comprendre que c'était pareil pour les Catalans. Selon moi la maîtrise des flux et des influences est un combat fondamental, sans quoi tous les peuples du monde courrent à leur dissolution.

@Killian : l'ERC s'était déjà alliée au PSC et aux 'écosocialistes' de 2003 à 2010, quand ils avaient à eux trois la majorité. La situation se représente de nouveau. Il faut croire que c'est leur logiciel. Pujol n'avait jamais gouverné avec l'ERC.


penn kaled
Vendredi 22 novembre 2024
Je précise la remarque de l'universitaire concernait uniquement la langue ,mais nous n'avons pas discuté des mouvements politiques catalans .Malgré que le catalan n'arrive pas à rivaliser avec l'espagnol ,il n'empêche qu'il est fort possible que l'idée d'indépendance progresse au sein de la population C'est une nouvelle réalité qui est surement dommage , mais en ce qui concerne la Bretagne et c'est triste de le constater ,mais avec environ deux cent mille locuteurs ,dont une partie en plus le parle inconsciemment , sur une population de près de cinq millions ,la revendication politique bretonne ne plus s'en tenir à la devise hep brezhoneg Breizh ebet C'est désormais au militantisme linguistique de se spécialiser dans la promotion et la défense de la langue bretonne .

Killian Le Tréguer
Vendredi 22 novembre 2024
@ Per Yan : «l'ERC s'était déjà alliée au PSC et aux 'écosocialistes' de 2003 à 2010, quand ils avaient à eux trois la majorité. La situation se représente de nouveau. Il faut croire que c'est leur logiciel. Pujol n'avait jamais gouverné avec l'ERC»

Je le sais bien mais, justement, cette alliance avait conduit à un nouveau statut accordé à la Catalogne, avec une autonomie financière complète notamment qui a été ensuite été contestée par les juges (proches des conservateurs bien souvent). Comme vous le savez, c'est cela qui a mis le feu aux poudres et fait grimper en flèche l'idée de référendum sur l'indépendance.


Kerbarh
Vendredi 22 novembre 2024
Il faut souhaiter que Junts et ERC se mettent d’accord pour gouverner. Si ERC fait un gouvernement avec les socialistes et podemos Catalogne, aux prochaines élections, ERC sera broyée par Junts qui gagnera seul. Madrid prend ses rêves pour des réalités en Catalogne. Pedro Sanchez a tort d’insulter et de dénigrer Junts. Il préfère Vox ( parti xénophobe et franquiste). Cela va mal se terminer en Espagne..,.

Kerbarh
Vendredi 22 novembre 2024
Il faut souhaiter que Junts et ERC se mettent d’accord pour gouverner. Si ERC fait un gouvernement avec les socialistes et podemos Catalogne, aux prochaines élections, ERC sera broyée par Junts qui gagnera seul. Madrid prend ses rêves pour des réalités en Catalogne. Pedro Sanchez a tort d’insulter et de dénigrer Junts. Il préfère Vox ( parti xénophobe et franquiste). Cela va mal se terminer en Espagne..,.

Kerbarh
Vendredi 22 novembre 2024
Per Yan votre analyse n’est pas correcte.je connais la Catalogne depuis plus de 35 ans. Le souverainisme catalan n’est pas près de s’éteindre. Peu à peu de jeunes andalous et castillans défendent la Catalogne dans laquelle ils vivent. Soit en votant ERC ou CUP. Madrid ,si elle ne veut pas lâcher de leste ,risque d’avoir à gérer ce très gros problème pendant des dizaines d’années. Les catalans en ont vu d’autres et son patients. D’autre part , les médias français font de la propagande PRO PSOE

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