Organisé par les Chambres d'agriculture de Bretagne et des Pays-de-la-Loire, le 4ème Forum Energie - Climat a eu lieu les 21 et 22 janvier près de Rennes à Acigné. Le thème était : «Energie et atténuation du changement climatique du territoire à la ferme». Un des sujets abordés parmi beaucoup d'autres fut la [[méthanisation]] agricole.
L’agriculture est engagée aujourd'hui dans de multiples crises dont celle des coûts de production, inférieurs aux prix de vente, et celle de la production de polluants causant le changement climatique. Émettrice de gaz à effet de serre, elle est souvent montrée du doigt mais elle est également source de nombreuses solutions et innovations.
La COP 21 a fixé un cap pour les prochaines décennies afin de limiter le dérèglement climatique et ses conséquences qui devra se traduire par des actions concrètes et de terrain. Le secteur agricole devra fournir des réponses tant de l’ordre de la réduction de l’empreinte carbone que de l’adaptation des conditions de production.
L'intérêt de la méthanisation pour produire de l'énergie renouvelable n'est plus à démontrer. Avec un potentiel estimé à 56 TWh mobilisable en 2030, la méthanisation est susceptible de satisfaire l'équivalent de la consommation de 3 millions de foyers en France. I reste qu'en Allemagne il ne faut que six mois pour recevoir une autorisation d'une installation et qu'en France ca prend jusqu'à 5 ans. Plus de 8000 méthaniseurs ont été construits en Allemagne et le prix de rachat du kilowatt a été fixé par le gouvernement à des taux attractifs au dessus du prix du marché un peu comme le prix du rachat du kilowatt produit par le photovoltaique.
Aujourd'hui, on dénombre en France près de 200 centres de méthanisation agricole dont une quarantaine en région Bretagne. Si la grande majorité est organisée en coopératives, le secteur reste marqué par une grande diversité dans les types des projets, que ce soit en termes de taille (de 30kW à plus de 1MW), de nature des intrants (effluents agricole , déchets agro-alimentaires), de type d'énergie produite (chaleur, électricité, bio-méthane) ou de valorisation énergétique.
Cela témoigne de la richesse d'une technologie, non seulement capable de produire de l'énergie mais aussi de limiter certains impacts environnementaux (émissions de gaz à effet de serre, baisse de fertilisation, minéraux...), de conforter la productivité des élevages, de traiter certains déchets organiques et de développer des synergies entre secteurs d'activité sur un même territoire.
Pourtant, les modèles économiques associés à ces projet sont encore loin de donner une vision claire de leur rentabilité. La filière de la méthanisation demeure en phase d'apprentissage avec des modèles restant à stabiliser. Si l'objectif, à terme, reste le déploiement d'une filière biogaz mature nécessitant peu de soutien public, en l'état actuel des choses la consolidation de la filière passe par une révision du mécanisme de soutien et notamment des tarifs de rachat électrique.
Des nouveaux tarifs devraient faciliter l'émergence de nouveaux projets notamment de plus petites unités de méthanisation dont la rentabilité serait consolidée. Toutefois, beaucoup de questions restent encore en suspens notamment concernant les aides à l'investissement.
Le méthane entérique (CH4e), produit par la digestion de l'herbe et des fourrages par les ruminants représente 40% de tous les gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole au monde et la moitié des émissions de GES d'une ferme laitière. Il n'y aurait que deux voies efficaces pour réduire ces émissions de CH4e dans les pays d'Europe et l'Amérique du Nord : l'apport de lipides dans l'alimentation des vaches et l'amélioration de l'efficacité énergétique des rations. A ce sujet, l'association Bleu-Blanc-Cœur a inventé l'Eco-Méthane (breveté en 2008). (voir le site)
En 2012 cette méthode est devenue « la » seule méthode au monde de réduction des émissions de GES dans le domaine de l'élevage.Elle a été validée par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
La lutte contre le changement climatique passe par une multitude de solutions innovantes.
■Sur le fond, tarif d'achat plus élevé que celui du marché, ce qui veut dire subvention. J'ai cru comprendre que nos paysans ne demandent qu'à vivre de leur travail sans subventions. Subventions qui plus tard serviront de chantage pour produire plus pour moins cher, refrain bien connu. Conséquences ? Mono culture offrant la meilleur rentabilité pour la production de gaz. On reprend le cycle infernal pour des décennies.