2020 : augmentation massive des subventions à la presse et l’opacité continue

Les subventions à la presse sont multiples et diverses, elles comprennent le Fonds de soutien à l’émergence et à l’innovation dans la presse, le Fonds stratégique pour le développement de la presse (aides directes), le Fonds de soutien aux médias d'information sociale de proximité, les aides à la diffusion (aides directes), les aides concourant au maintien du pluralisme (aides directes), les aides indirectes sur le plan fiscal (taux de TVA réduit), les aides indirectes sur le plan postal et les aides indirectes sur le plan social. Sans oublier bien sûr les aides massives à l’Agence France Presse (AFP) qui comprennent les subventions déguisées sous forme d’abonnements de l'Etat aux services de l'AFP (21,6 millions d'euros par an), et les compensations MIG «mission d'intérêt général» qui atteignent 106,22 millions d'euros (voir sources

Sur décision d'Emmanuel Macron, l’année 2020 aura vu une augmentation massive des aides à la presse sous le prétexte du ralentissement des ventes et des problèmes de distribution et selon le Ministère de la culture pour « lutter contre la désinformation ».

Comme si la désinformation était réservée aux seuls réseaux sociaux. Les militants bretons, eux, savent que ce n’est certainement pas le cas. Ils constatent en particulier le martèlement quasi quotidien depuis des décennies pour faire entrer dans les caboches bretonnes une géographie de la Bretagne qui ne ferait que quatre départements. Ils constatent aussi l’absence de reportages qui remettraient en cause la sacro-sainte doctrine nationale dite « jacobine ». Il y a des thèmes politiques systématiquement évités ou tout simplement auto-censurés. Avez-vous déjà vu un reportage dans Ouest-France ou Le Télégramme titrant « Où en est l’autonomisme en Bretagne ? » ou « Comment sauver la langue bretonne ? » ou « Vers une France fédérale» ?.

Pour chaque média subventionné, l’omission d’en publier le montant dans ses colonnes et à quelle hauteur est aussi une désinformation. Un pêché par omission est aussi une fake news.

Le ministère de la Culture a fait toutefois preuve de transparence dans sa présentation des nouvelles subventions annoncées le 27 août dernier

Selon ce communiqué, en plus du renforcement des dispositifs et des autres mesures, ce sont 483 M€ qui sont mobilisés au soutien de la filière (106 M€ pour les aides d’urgence mobilisées en 2020 et 377 M€ pour les mesures de relance 2020-2022). Le but affiché serait d’aider la presse écrite « à faire émerger de nouveaux modèles indispensables à la qualité du débat démocratique à l’ère des réseaux sociaux et de la manipulation de l’information ». Ces soutiens s’ajouteront aux dispositifs d’aide existants qui représentent en 2020 plus de 840 M€, selon le communiqué du Ministère de la culture.

La Cour des Comptes avait fait remarquer en 2015 que les documents budgétaires continuent de donner « une image partielle et éclatée des transferts financiers opérés au profit du secteur presse. Alors qu’il semblerait logique que ceux-ci soient regroupés dans un seul programme ». Et d’ajouter que « certaines modalités du dispositif de soutien demeurent opaques, ce qui ne facilite pas l’évaluation globale de la pertinence de l’ensemble. Ainsi, certaines exonérations fiscales ne sont pas chiffrées »

On ne peut pas dire que les choses aient changé. La liste des subventions ci-dessous ne comporte que les subventions directes traditionnelles et s’étend de 2015 à 2017 uniquement. Elle est extraite du fichier cvs du ministère de la Culture. Dans les commentaires sur cette page, une responsable Roselyne A. déclare que la publication des subventions 2018, 2019 et 2020 est en retard à cause du confinement. Elle avoue aussi que le montant des subventions ne peut être révélé sans le consentement du bénéficiaire, ce qui est tout simplement scandaleux.

Il est tout à fait possible que le groupe SIPA Ouest-France reçoive plus de 10 millions d’Euros par an si l’on cumule les subventions pour la presse papier y compris Presse-Océan et les nombreux autres titres du groupe, avec la subvention pour le site ouest-france.fr.