2017 : la Bretagne à l’assaut de l’Elysée ?

Chronique publié le 3/02/16 12:53 dans Politique par Rémi De Kersauson pour Rémi De Kersauson
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Christian Troadec - candidat à la présidentielle de 2017

Janvier 2016 se termine et déjà on parle, à gauche comme à droite, de primaires et des candidatures potentielles pour la Présidentielle de l’année prochaine. Dès le premier tour des Régionales de décembre, le candidat breton Christian Troadec avait confirmé son intention de mettre en place une candidature régionaliste pour l’accession à l’Elysée. Troadec Président, « combien de divisions ? »

L’état des forces « régionalistes » en Bretagne

Cent dix mille huit cent neuf personnes ont voté pour des partis affichés comme régionaliste, autonomiste ou indépendantiste lors du premier tour des dernières élections régionales en Bretagne (B5). Cela représente 6,6% des votes sur le territoire concerné. Cela n’illustre pas l’ensemble des électeurs partageant ces convictions. Le programme du candidat des Républicains était fortement teinté de régionalisme. Il a reçu le soutien d’un pôle composé de partis fédéralistes dont Breizh Europa. Mais ce résultat reste l’affichage électoral des listes « régionalistes autonomes » ou « autonomistes régionales » bretonnes.

Malgré plus de 4 points de participation supplémentaires, c’est au niveau du score des listes de Christian Troadec et de l’UDB en Bretagne (B5) lors des Européennes de 2014. Si on y intègre les résultats de la liste d’extrême-gauche, soutenue par le parti de Gaël Roblin à l’époque, c’est même un peu moins. Sa liste indépendantiste fait quasiment aussi bien sur la Bretagne administrative (B4) en 2015 que sa liste commune avec le NPA sur la Bretagne (B5) en 2014. Le contexte sécuritaire et la « nationalisation » des élections régionales, notamment sous l’influence de la montée en puissance du Front National, ont été des facteurs défavorables pour l’expression régionale.

En termes de représentation au Conseil Régional, le nombre de conseillers membres d’un parti « autonomiste » (en l’occurrence l’UDB) est passé de 4 à 1. Les Régionales se sont traduites par une scission au sein de ce parti. Les jeunes « UDBistes » se sont ralliés à Christian Troadec. Les « historiques » sont plutôt restés avec le Drian et le PS. Quelques figures ont adopté un positionnement neutre, par la démission (Henri Gourmelen) ou la mise en retrait (Christian Guyonvarc’h). On note par ailleurs que les groupes de gauche et de droite au Conseil affichent chacun leur « régionalisme ». Il est difficile de déterminer l’influence réelle qu’avaient les conseillers régionaux « autonomistes ». Mais le bilan est clairement négatif sur le plan de la représentativité.

Les petits partis de droite et du centre, qui avaient gagné en visibilité par leur présence sur la liste Troadec aux Européennes sont repartis dans l’ombre. Le Parti Breton a soutenu une liste indépendantiste après avoir accordé, a priori prématurément, son soutien à la liste menée par Troadec. Celui-ci a clairement fait le choix de l’UDB, donc de la gauche, alors qu’il avait pris avec lui les petits partis de droite un an et demi avant. La liste soutenue par le Parti Breton a fait moins que celle de Gaël Roblin à l’extrême gauche. De son côté, Breizh Europa s’est associé à Marc Le Fur et son score s’est fondu dans celui des « Républicains ».

Les « forces régionalistes » de Bretagne, déjà plutôt maigres, ne sont pas sorties revigorées des élections de décembre 2015. Mais celles-ci ont quand même consacrées deux choses. D’une part, depuis 2010, Christian Troadec est la personnalité qui représente le plus la revendication politique bretonne. Loin devant l’UDB, c’est sur son image personnelle qu’il fait à chaque fois, et de loin, le plus gros score en termes de votes régionalistes/autonomistes. D’autre part, le choix de l’UDB et de la gauche lui a ouvert l’accès à la fédération « Régions et Peuples solidaires » (RPS). La question régionale a été occultée lors des élections de décembre par le psychodrame du score du Front National. Il est assez logique de tenter de « régionaliser » la course à l’Elysée pour faire entendre la voix des régions. Il n’y a pas en Bretagne les forces électorales suffisantes pour qu’elle s’y lance seule. Le réseau « Régions et Peuples Solidaires » est un tremplin naturel pour fédérer les mouvements régionaux dans ce but. La première des 500 signatures nécessaire à la candidature du maire de Carhaix est celle du président du parti alsacien Unser land, membre de RPS.

Quel objectif pour une fédération régionaliste ?

Sur les eurorégions, les résultats de RPS n’ont pas dépassé les 2% lors des dernières Européennes, dont seulement 0,02% en Ile de France, région la plus peuplée. En rajoutant le score de Christian Troadec, le score passerait de 1 à 4% en circonscription Ouest. Lors des Régionales en Alsace, la vexation du redécoupage des régions n’a été suivie que par une hausse du vote régionaliste de 5 à 11%. La comparaison reste malaisée car on passe d’une liste identifiée « extrême droite » à une liste de centre et de gauche. Même en rajoutant les 83000 votes indépendantistes martiniquais, le poids électoral total s’annonce peu prononcé.

Il reste également la possibilité de chercher à rallier les fédéralistes. Mais les scores du parti fédéraliste européen aux élections de mai 2014 ont, au mieux, atteint les 0,2% sur les différentes circonscriptions. Il n’y a pas forcément coïncidence, hors la cohérence de Breizh Europa, entre fédéralisme et autonomisme régional. On peut très bien, à l'instar d’un Christophe Barbier, se dire fédéraliste et écrire des éditos odieux sur la Corse. Si un jour la France consentait à poursuivre le transfert de souveraineté vers une structure fédérale se serait aux prix de garanties qui ne seraient pas forcément favorables aux régions. La peur de la langue anglaise a eu pour conséquence l’inscription du français comme langue de la république dans la constitution. Cela ne sert à présent qu’à poursuivre la destruction des langues régionales, mêmes reconnues comme patrimoine de la France.

La fédération n’a jamais présenté de candidat à la présidentielle. Après celui d’être le candidat de RPS, le problème sera la définition d’un projet pour le pays. Prétendre vouloir présider la France au nom de partis qui voudraient s’en émanciper n’aurait pas de sens. Dans cet esprit, Le succès électoral et l’affichage indépendantiste en Corse pourrait finalement s’avérer comme un facteur défavorable. La somme de programmes d’autonomies régionales ne fait pas un programme pour la gestion de leur fédération. La charte de RPS est succincte. La création d’un programme cohérent pour la présidentielle sera un passage nécessaire. Il serait contre-productif qu’en voulant porter la parole des régions le candidat atteigne un résultat si faible que cette parole reste durablement inaudible. Il s’agira, par exemple, d’expliquer en quoi une nouvelle organisation du fonctionnement de la France constituera le véritable « antidote » au FN et répondra aux problèmes des citoyens. Sur ce dernier aspect, on peut noter le silence de Christian Troadec au sujet des actions menées en ce moment par les agriculteurs alors qu’il avait surfé, un temps, sur le mouvement des Bonnets Rouges avant de faire un bon score aux Européennes.

Parmi les nombreuses inconnues, les moyens financiers pour faire campagne seront très probablement un point faible par rapport aux partis «installés». Au vu des divers résultats électoraux dans le passé, une estimation entre 1 et 2% au premier tour serait sans doute déjà un beau résultat. Dans cette hypothèse, le remboursement aux taux actuels des frais serait plafonné à 800 422 euros. Pour un candidat régionaliste réunir un tel budget risque d’être un défi en soi. Le plafond est de 8 millions pour ceux qui dépassent 5% au premier tour, ce dont sont quasiment assurés les représentants des grands partis. Les investissements que pourrait risquer Christian Troadec dans une campagne électorale seront donc assez faibles. Cela rendra encore plus difficile de compenser un déficit d’image au plan national.

La candidature de Christian Troadec ne peut visiblement viser que le meilleur score possible pour faire entendre la voix des régions et permettre sa prise en compte au travers d’accords éventuels pour le second tour. Cette tentative nécessaire et vertueuse se ferait au prix d’une dépense héroïque.


Vos commentaires :
Luigi Barsagli
Vendredi 15 novembre 2024
A mon avis Christian Troadec gagnerait en crédibilité si il ne se présentait pas à tout et n'importe quoi.

Si il veut faire 1 % au nom d'un fédéralisme français (Grand-Est, Grand-Sud, Grand-Nord, Grand-Ouest ?) qui ne donne vraiment pas envie...je doute quand même qu'il réunisse les signatures nécessaires.

Où en est-on d'une grand intercommunalité du Centre-Ouest Bretagne remettant enfin en cause les absurdes limites départementales ??


Lucien Le Mahre
Vendredi 15 novembre 2024
Il me semble que là comme ailleurs, les choses doivent se construire dans l'ordre logique, en mettant toutes les chances du côté de la cause commune et sans négliger les occasions qui risquent de ne pas se représenter de si tôt..

C'était aux Régionales qu'il fallait se mettre en état de cartonner.

Ceci n'ayant pas été le cas, on peut toujours sauter à l'étage supérieur et tenter sur les mêmes bases de rejouer «La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf», avec le score à un seul chiffre obtenu dans sa Région d'origine comme étendard pour convaincre l'Hexagonie entière !

Sans rire ...


Ewen
Vendredi 15 novembre 2024
Une clownerie de plus.

PIERRE CAMARET
Vendredi 15 novembre 2024
LETROADEC = Georges CADOUDAL un chef de Parti , que je respecte ..Il ne ferait rien , si , il se presentait aux Presidentielles.
Helas , c' est la France qu' il faille changer et je me demande , helas , une nouvelles fois , si , il ne faille pas attendre 30 a 40 ans comme indique par LeMareschal , je crois, pour que l' Europe , impose a la Fraaaaance une structure federale .Pas rejouissant cette entrée 2016.

Jack USE
Vendredi 15 novembre 2024
Je retiens dans les commentaires le rappel de fable de LA FONTAINE et en particulier celle de la grenouille et du boeuf !
Quel plaisir de lire un tel rappel de Littérature quand on évoque TROADEC.
Quel personnage comique que ce Maire, qui refuse l'intégration des communautés de communes dans Côtes d'Armor dans une grande intercommunalités de Centre-Bretagne. A-t-il peur de perdre son pouvoir ?

alain dupuis
Vendredi 15 novembre 2024
Si M. Troadec se présente aux présidentielles cela pourrait être une bonne occasion pour faire la promotion de nouvelles idées politiques régionalistes en France. La politique francaise est usée, il faut aller vers de profonds changements dans ce domaine. La Bretagne pourrait montrer ce nouveau chemin.

Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
Et ça critique encore....!

L'immense avantage de lancer, l'idée «régionaliste» au niveau hexagonale, c'est de changer le logiciel des Bretons...

Peut-être que ces derniers commenceront à intégrer à nouveau et sans complexe l'idée d'une Bretagne souveraine par mimétisme avec des régions françaises qui souhaiterons disposer d'une démocratie locale.

Le chemin est long avant que les Bretons s'autorisent de penser par eux-mêmes...

D'ici là, j'imagine déjà les Bretons se gargarisant de pensée unique et discutant avec les Français en tenant le discours suivant : «ne voter pas pour ce Breton, on le connaît vous savez, il est probablement plus indépendantiste que régionaliste....!»

Néanmoins et hors cet aspect «pédagogique» vers les Bretons, la difficulté est que le Fédéralisme Français est surtout un débat Français qui ne correspond nullement au besoin premier des bretons de retrouver leur souveraineté...!


Luigi Barsagli
Vendredi 15 novembre 2024
«L'immense avantage de lancer, l'idée «régionaliste» au niveau hexagonale, c'est de changer le logiciel des Bretons...»

Ah bon parce que vous trouver pas que le logiciel des bretons est assez hexagonal comme cela ? Vous pensez sérieusement que le régionalisme qui fait la preuve de sa totale stérilité électorale depuis Mathusalem est une idée nouvelle ?

Connaissez-vous la France monsieur ?
Pensez-vous qu'il y a le moindre désir de régionalisme/fédéralisme en France hormis en Bretagne, Alsace, Corse ??
Pensez-vous qu'il y a le moindre désir des alsaciens d'un «Land Grand-Est» où ils sont électoralement noyés, et qui n'aura pas un 10 ème du budget du plus petit Land allemand ??

Tout cela part d'emblée d'une surface (capacité) électorale liliputhienne (Basse-Bretagne, pays basque, alsace, languedoc) à l'échelle française, avec in fine comme grand projet d'envergure pour les Présidentielles franco-françaises, convaincre que les «Régions» tracées depuis Paris- pour notre plus grand bien évidemment- devraient avoir plus de pouvoir ?

C'est mort d'avance !! Quelle perte de temps, temps qui pourrait nous être si précieux surtout en ce moment où il se passe quand même des choses importantes en Bretagne et en Europe !

C'est comme si Talamoni et ses alliés voulaient se faire devenir locataires de Matignon ! Ridicule ! Rappelons que eux ont des résultats...

«Peut-être que ces derniers commenceront à intégrer à nouveau et sans complexe l'idée d'une Bretagne souveraine par mimétisme avec des régions françaises qui souhaiterons disposer d'une démocratie locale. »

Je ne comprends juste pas votre point de vue. Mimétisme avec qui, quoi ?? Une Présidentielle, c'est le summum de la jacobinerie. C'est le dernier endroit où les bretons pourront prendre conscience de quoi que ce soit (ou alors uniquement par rejet de cette Election justement).


Gwenc'hlan
Vendredi 15 novembre 2024
Seul l' indépendance de la Bretagne aura un effet positif sur la vie des habitants de la Bretagne (y compris les non bretons qui y vivent). Vouloir gouverner la Bretagne depuis Paris est non seulement un non sens mais un affront fait à la nation Bretonne.

An Floc'h
Vendredi 15 novembre 2024
Non mais c'est pas possible ! C'est avec cette attitude qu'on espère changer le monde ?
Mais quelle misère de commentaires ! Quelle tristesse ! Quelle démon de la négativité !
On leur propose une candidature à la Prez' et ça trouve le moyen de se plaindre ?
Ce qu'oublient les critiques, c'est que la Présidentielle est la seule élection qui compte. Pour cela que les atermoiements et autres psychodrames internes au microcosme politique breton des Régionales ne valent rien. Ceux qui sont tombés dedans sont bien plus soumis mentalement qu'ils ne le pensent au jacobinisme (ou des dépressifs). Les élections locales en France, en dehors des municipales, sont un leurre. Quel changement pour l'instant en Corse ? Pas grand chose que les Corses n'obtiennent sans que les «natios» aient besoin d'être élus.
Depuis le quinquennat et le couplage des législatives à la Présidentielle, les élections pour l'AN ne sont qu'une formalité.
IL N'Y A QU'UNE ELECTION: LA PRESIDENTIELLE.
Le reste, c'est du théâtre. C'est malheureux, ça ne devrait pas l'être, mais c'est comme ça. C'est la France. Et bien naïf qui pense qu'on peut proposer une alternative dans son coin, en dehors des règles imposées par un pays qui a colonisé un quart de la planète, a l'arme nucléaire et pèse encore lourd économiquement dans le monde.
Il est donc logique que pour vouloir exister politiquement, le «régionalisme» se doit d'y participer.
Il ne l'a jamais fait d'ailleurs, et il ne pèse rien. Hasard ?
Pour en revenir à l'édito, Troadec ne doit pas avoir peur de s'approprier le fédéralisme. Les «fédéralistes» à la Barbier sont des poussières, ils n'ont aucun intérêt. Mais le terme fait beaucoup plus «moderne» et ambitieux que «régionalisme», et moins peur qu'«autonomisme». D'abord récupérer le mot, puis bâtir un programme dessus. Il permet l'option «girondine» également. De quoi montrer patte blanche vers les franco-français de tous bords. Electeurs tradis de gauche, centre, droite, extrême-droite seraient rassurés dans ce qu'ils verraient au premire coup d'oeil comme un candidat de la «balkanisation». Et idéologiquement, c'est se débarrasser des oripeaux d'extrême-gauche. La première signature alsacienne est beaucoup plus centriste que gauchiste, comme il est souvent pourtant reproché à Troadec.
Quand ce potentiel sémantique est possible, se présenter comme seulement «régio» serait une grossière erreur.

Enfin, et c'est là que ça devient vraiment intéressant, nous sommes en 2016. Il y a 5, 10, 15 ans, un «régio» ne pouvait pas espérer mieux qu'un CPNT, mais aujourd'hui ? Tirer son épingle du jeu.
Jamais une élection présidentielle n'aura été aussi indécise, sauf sur MLP. Pas de gauche/droite au 2nd tour ? JAMAIS. Un sortant même pas assuré d'être au 2nd tour ? JAMAIS. Un ancien président même pas assuré de pouvoir se représenter ? JAMAIS (Giscard en a eu l'occasion). Ajoutez à cela pas de candidat centriste, plus d'illusions sur le candidat EELV à qui était toujours promis, à tort, de bons scores (voir pas de candidat, modulo l'attitude d'Hulot), une extrême-gauche qui ne prend pas malgré un terrain le plus favorable depuis 20 ans pour elle.
Il y a donc un coup à faire.

Enfin, il ne suffit pas d'additionner des scores ici et là. Ce ne sera pas une candidature comme les autres. Il faudra compter sur la synergie. A partir du moment où tous les régios se rangeront derrière un candidat. Imaginons Simeoni (avec la bonne santé politique corse) et Muchenbach (avec la frustration alsacienne) faire acclamer Troadec chez eux. Une union des Provinces face à Paris ? A une époque où les Parisiens fuient ou se font sortir de Paris ?
Et la différence d'aura médiatique !
«Bonjour, je suis Christian Troadec, je veux siéger à Rennes».
«Bonjour, je suis Christian Troadec, je veux siéger à l'Elysée».
Pas comme l'impression que l'ambition favorise l'adhésion ? Non ? Que la dimension médiatique serait énorme comparée aux couvertures par OF et le Télégramme ?
En plus de la synergie de l'union des régio, il faut compter sur la synergie de l'élection même, de celle Présidentielle qui mène le pays à l'hystérie. Cette hystérie est, pour une fois, une chance. Comment ne pas penser que nombres de Bretons, en plus des fidèles, voteront plus facilement pour le Troadec qui passe un peu sur TF1, que pour le Troadec qui passe sur F3 ? D'autant que les Bretons aiment le clinquant (coucou le Drian) et comme la «gauche» résiste mais qu'Hollande est détesté, Juppé fera moins en Bretagne qu'ailleurs. Surtout avec Troadec.
Que ceux qui rechignent et pensent inopérant de viser Paris et veulent se limiter à la Bretagne sous prétexte d'efficacité (malgré 40 ans d'échec... ah bah non, c'est vrai les 40 ans d'échecs c'est l'UDB... comme si exactement la même stratégie, mais porté par un parti centre-droit avait plus de chances... quelle naïveté) méditent sur ce qu'est l'ambition et ses effets.

Accessoirement, jamais un candidat «régio» n'a eu une aussi forte aura et potentiel national que Troadec. Ok, ce n'est pas énorme non plus mais c'est tout simplement le meilleur (je préfère Simeoni, l'avocat élégant au verbe facile, mais il est corse, donc... repoussoir).
Rural. Hors parti. Image réac/conservateur (fausse mais réelle), car breton revendiquée. Image moderne/progressiste, car de «gauche» (bon pour les media et le Monde ne pourra pas si facilement dégainer du Rozenn... et Troadec est d'abord un opportuniste sur la ligne g/d). Ancien entrepreneur privé (coucou MEDEF) et culturel à succès (coucou média bobos). Son potentiel de sympathie est énorme, malgré un charisme limité (allez Christian, en 2016, un régime et un relooking léger, c'est praticable).

Quand bien même, malgré tout ça, l'édito ne fait pas preuve d'enthousiasme et les commentaires sont acerbes.
Mais il y en a des masos ! Des tristes ! Des mesquins ! Des perdants ! Qu'est-ce qu'il leur faut ? Qu'est-ce qu'ils espèrent ? Un miracle ? Le retour du roi Arthur ? Ca n'arrivera pas, hein. Le seul «miracle», c'est la guerre civile et que les Bretons s'en tirent mieux que les autres (et c'est pas gagné).
Ya un gars, certes pas parfait mais loin d'être le pire, accessoirement breton, qui a l'ambition de porter la vision «régio» pour le première fois à la seule élection qui vaille et il se fait taper dessus plutôt qu'entendre des encouragements ? Pourquoi ? Sous prétexte de gauchisme et de ne pas avoir fait l'union (il n'était pas seul dans l'histoire, UDB-BE-PB sont du même acabit niveau attitude, on tape sur l'UDB parce qu'elle avait quelque chose à proposer concrètement aux autres qui n'avaient que leurs romantismes) à des élections qui ne valent RIEN ?
Et ben... Si c'est l'image de l'élite de la pensée politique et politicienne bretonne, c'est celle d'une soumise.
Pauvre Bretagne. Tu meurs, pas tant sous les coups que par l'absence d'imagination et de réaction.
Et si Troadec est amené à renoncer, les mêmes diront que c'est louche, «tout ça pour ça» etc. sans se remettre une seconde en question, sans penser que ça serait par manque de leurs soutiens. Et dégaineront les mêmes excuses «la France, Paris, les Jacobins, c'est rien que des méchants» blabla jusqu'au mouroir de la maison de retraite.


Luigi Barsagli
Vendredi 15 novembre 2024
@ An Floc'h, vous rêvez...les nationalistes bretons rêvent (mais n'osent même pas s'affirmer nationalistes !! Le comble et tout un symbole). Les nationalistes corses ne voteront même pas pour Troadec et son discours demi-molle régionaliste, écologiste, européen mords-moi-le noeud et j'en passe... par ailleurs, les nationalistes corses obtiennent des résultats électoraux, et d'importantes avancées (collectivité unique, mode de scrutin (très important) de l'Assemblée de Corse)). Nous c'est le néant sur toute la ligne, même avec un nombre incalculable de bretons à Paris au gouvernement

La Présidentielle française est la seule élection d'après vous...oui, mais pour les français. Faire 1 % grand maximum sur un programme indéfini (entre les régionalistes CPNT ruralistes et les écolos-euorpéens il y a un monde d'écart et la Présidentielle française avive ce type de clivage), ça ne sert à rien d'autant plus que Troadec n'est pas roi en son royaume (si les 1 % se faisaient sur un programme breton cela aurait beaucoup plus de sens).

Enfin pour ma part, je ne m'époumonnerais pas plus sur ce dossier, d'autant qu'à mon avis il ne réunira pas les 500 signatures. J'ai juste l'impression que Troadec ne pense qu'à se faire un nom et que rien avance concrètement. Est-il favorable par exemple à la disparition des départements dont il est un élu ??


Kristof
Vendredi 15 novembre 2024
Certains commentaires sont extrêmement suspects : visiblement certains veulent casser la dynamique bretonne . Messieurs, êtes-vous payés pour cela ? Il y a de l'action barbouzarde dans l'air ! ... Tant mieux, cela prouve que l'action bretonne fait peur ! ...
Résultats de la liste «Oui la Bretagne» : plus de 110 000 voix. Dans le Finistère : 44% à Carhaix, 40 % à Locmelar , plus de 20 % à Commana, 15 % et plus dans de nombreuses communes.
Cette liste est en tête dans 33 communes ; elle fait plus de 10 % dans 11 cantons.
Ce n'est qu'un début, continuons ! Une dynamique est lancée , elle ne pourra que s'accentuer.
C'est à Monsieur Troadec et à lui seul de décider s'il doit se présenter à la Présidentielle : ça sera un tremplin extraordinaire pour se faire connaître en Haute-Bretagne, et faire avancer la démocratie dans l'hexagone . Au fait, vous qui vous proclamez «républicains», ça ne vous fait pas peur la démocratie, oui la DEMOCRATIE ?...

Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
@ Luigi Barsagli

Avant de vous emballer, vous feriez mieux de lire mon texte jusqu'au bout!

«Mimétisme», je pense que c'est assez clair non?
Le Breton d'aujourd'hui ne réfléchi qu'en fonction du «qu'en dira t-on français....»!

66% de la production porcine hexagonale et 80% des exploitations sont bretonnes, le paysan demande quoi : «Sauver la filière FRANCAISE.... et rencontrer le GVT FRANCAIS...!»

Vous avez vu un paysan demander un Ministère Breton de l'Agriculture et la création d'un GVT breton en Bretagne pour discuter directement avec Bruxelles?
(Pourtant, on en voit des Gwenn ha Du sur les Tracteurs...! On se demande même pourquoi?)

Je dirai que ce phénomène est encore plus prononcé dans le mouvement breton que dans la population... (Exemple connu de tous : l'UDB, qui après 70 ans commence à peine à prendre la mesure de son erreur. Beaucoup de militants mais pas d'électeurs.... Des 7% de TROADEC, seuls 2% seraient a attribuer à l'UDB).

TROADEC a largement contribué à libérer les jeunes de l'UDB de l'influence néfaste des dinosaures de ce parti qui depuis 70 ans interdisent de penser à la souveraineté au nom d'une pseudo lutte contre le fascismes et d'un grand soir socialiste...!

Si par sa participation «régionaliste» à la Présidence de la République, TROADEC parvient également à libérer une parti des Bretons (nos paysans par exemple...), ce sera déjà une grande victoire!

Mais imaginer retrouver la souveraineté de la Bretagne sans «convertir» les Français a respecter cette idée (l'approuver c'est autre chose), c'est donner carte blanche à la République pour faire usage de la force.

C'est donc sur les 2 tableaux qu'il faut travailler!

Je vous rappelle qu'en Bretagne, 18% de la population est ouvertement indépendantiste, mais seulement 7% vote pour des partis politiques Bretons... Une spécificité bretonne unique au monde qu'il convient de comprendre! Ce genre de spécificité dont on se passerait bien...!

C'est donc ce «logiciel» qu'il faut changer, celui qu'on a mis dans la terre de nos grands-parents et que l'ont transmets depuis 2 générations...!

Je n'ai pas voté TROADEC aux dernières élections, mais indépendantiste!

Néanmoins, TROADEC fait du bon travail et comme personne ne la fait depuis le CELIB.

Et je vous rappelle que TROADEC ne porte pas une Echarpe de la République, mais une Echappe de l'Etat Breton! Un message clair dont il est le seul à avoir le courage et la dignité...!


Pour terminer, les nationalistes Ecossais ont envahie le parlement britannique à Londres... Pourtant Londres, c'est pas en Ecosse....!


Eric Simon
Vendredi 15 novembre 2024
En accord avec An Floc'h et Jacques (qui aurait dû voter Troadec aux régionales ;-))
Gagner en notoriété par cette élection présidentielle pour être plus fort en Bretagne lors des prochaines élections. C'est une stratégie qui me va.

«Ra vezo digabestr ma Bro»


Luigi Barsagli
Vendredi 15 novembre 2024
@ Kristof : pas besoin de barbouzards, les 0,5 % ou tout simplement l'impossibilité de réunir 500 signatures suffira amplement aux jacobins...d'autant que les 0,5 % par exemple ne se monnaieront pas tant ce type d'électorat est volatile.

«C'est à Monsieur Troadec et à lui seul de décider s'il doit se présenter à la Présidentielle : ça sera un tremplin extraordinaire pour se faire connaître en Haute-Bretagne, et faire avancer la démocratie dans l'hexagone .»

Vous pensez que Troadec est inconnu en Ille-et-Vilaine ?

@ Jacques

«66% de la production porcine hexagonale et 80% des exploitations sont bretonnes, le paysan demande quoi : «Sauver la filière FRANCAISE.... et rencontrer le GVT FRANCAIS...!»

Vous avez vu un paysan demander un Ministère Breton de l'Agriculture et la création d'un GVT breton en Bretagne pour discuter directement avec Bruxelles? »

Vous avez résumé le problème breton...et votre réponse c'est donc d'être un peu plus franchouillard !!

Vous verrez ce que je dis depuis longtemps...la France va disparaitre, enfin pas complétement, il restera juste un petit morceau en sursis à l'Ouest, champion des combats d'arrière-garde et perdus d'avance. On est bon pour devenir les champions de la Francophonie.

«Pour terminer, les nationalistes Ecossais ont envahie le parlement britannique à Londres... Pourtant Londres, c'est pas en Ecosse....!»

Justement, les nationalistes écossais ont des résultats exclusivement écossais avec un programme exclusivement écossais. Les députés sont élus en Ecosse...aucune voix galloise ou nord-irlandaise, il n'y a aucun projet de régionalisation britannique. Rien à voir avec la démarche de Troadec, typiquement franchouillarde...il nous fera une Bayrou mais avec 0,5 % des voix.

Je voterai surement pour lui si il peut se présenter (ce qui m'étonnerait), mais je ne crois pas une seule seconde que cette candidature/élection puisse avoir un effet positif pour la Bretagne.


An Floc'h
Vendredi 15 novembre 2024
@Luigi Barsagli
«vous rêvez...»
Je rêve à combien ? J'ai dit que Troadec allait être élu Président de la RF ?

«les nationalistes bretons rêvent (mais n'osent même pas s'affirmer nationalistes !! Le comble et tout un symbole).»
Mais qui parlent de nationalistes à part vous ? Troadec n'est pas nationaliste. Ni Muchenbach. Ni... Simeoni (présent à l'hommage pour Erignac) !
Moi, je ne le suis pas et l'assume complètement. Tout autant que je respecte ceux qui le sont (plus que les légitimistes en tout cas, et je ne parle pas des jacobins).

«Les nationalistes corses ne voteront même pas pour Troadec et son discours demi-molle régionaliste, écologiste, européen mords-moi-le noeud et j'en passe...»
Vous parlez bien des électeurs autonomo-régionalistes des dernières Régionales ? Dont une partie non négligeable vote Le Pen aux Prez ?
C'en est presque touchant une telle naïveté. Mais c'est pas faux, qu'ils préféreraient une Le Pen ou l'abstention, d'où l'intérêt de mobiliser Simeoni et Talamoni. Qui ont démontré qu'ils sont forts en alliances dans les coulisses.
J'ai énormément de respect pour les Corses (j'ai même vécu -pas en touriste- quelques mois sur l'île), suis enthousiaste du résultat aux Régios mais pas au point d'en voir un modèle unique et indépassable. Ils ont des leçons à donner aux Bretons, clairement, mais les deux pays sont tellement différents ! Reste qu'ils ont un intérêt commun. Faire trembler Paris.

«par ailleurs, les nationalistes corses obtiennent des résultats électoraux, et d'importantes avancées (collectivité unique, mode de scrutin (très important) de l'Assemblée de Corse)).»
Euh... Attendons de voir. Histoire d'analyser un peu plus avant et comprendre dans quelle mesure la lutte armée ou les urnes ont permis certaines avancées. J'ai mon opinion. Les succès électoraux corses datent d'hier, ne l'oublions pas.
Et Simeoni-fils a fait beaucoup de bien. Je me répète, il ferait un excellent candidat s'il n'était pas corse, faignant terroriste mafieu.
L'avantage d'un breton vient aussi des défauts de la soumission bretonne à la «Gronde Nation». Il paraitra plus sympathique à un Tourangeau. Un Alsacien ? Ce ne sont que des sales riches demi-boches qui ont déjà un statut particulier. Un Basque ? C'est minuscule, demi-espagnol et terroriste. Un Occitan ? Euh... C'est quoi l'Occitanie ? Un Savoisien ? Quoi ? Un Savoyard. Ha, le ski là !
On en est là, hein. Faut arrêter de voir trop loin parfois.

«Nous c'est le néant sur toute la ligne, même avec un nombre incalculable de bretons à Paris au gouvernement»
Le rapport ? Faut vous rappeler l'attitude très légitimiste de la diaspora politique corse ? Charles Pasqua, ça vous dit quelque chose ?

«La Présidentielle française est la seule élection d'après vous...oui, mais pour les français.»
Ah ! Cette posture d'adolescent ! La définition identitaire rebelle «contre». On est français à différents degrés mais même Talamoni l'est un minimum. Il y a quelque chose comme le droit international, qui prime bien souvent plus que les coeurs. Alors on peut rêver ne pas l'être, français, mais ce n'est pas par la posture et l'idéal qu'on remet en cause la réalité. Mais même les Corses, natios compris, votent souvent à la Prez. Souvent Le Pen, comme je l'écrivais (où il va falloir m'expliquer où sont passées les voix pour MLP 2012).
Vous rêvez à votre façon. Je considère mes rêves plus séduisants et surtout moins paralysants.

«Faire 1 % grand maximum sur un programme indéfini (entre les régionalistes CPNT ruralistes et les écolos-euorpéens il y a un monde d'écart et la Présidentielle française avive ce type de clivage), ça ne sert à rien d'autant plus que Troadec n'est pas roi en son royaume (si les 1 % se faisaient sur un programme breton cela aurait beaucoup plus de sens).»
Les Régionales ont été un échec pour Troadec (et la Bretagne, surtout, bien que finalement, jamais des «régio» n'ont obtenu autant de suffrages dans l'HISTOIRE !), c'est certain.
Mais dans le cadre d'une union des «régios» (et un Simeoni qui promeut le père Troadec chez les siens) et, surtout, dans le bordel actuel, il faut être un perdant, ou motivé par une sacré négativité mue par d'étranges frustrations, pour considérer que c'est perdu d'avance.
1%, tranquille. 5% n'est pas utopique. Même si très difficile, certes. Faire jeu égal avec les Besancenot, Laguillier, Duflot, NDA ? Mais alors complètement ! Finir 5e (selon les candidats: Hollande, Juppé, MLP, Mélenchon), mais alors complètement probable. Si Bayrou et Hulot se présentent, là, ça sera plus dur ! Wait and see. Là, on en reparlera. Mais dans la perspective à cet instant T, ne pas y voir un coup à jouer c'est tout simplement abandonner la partie.

Et le grand écart que vous décriez, je le vois comme une chance. Troadec peut justement séduire le chasseur xénophobe et l'écolo tiers-mondiste. C'est sa force. Toute relative. Mais l'idée de cette candidature n'est pas tant de négocier quelques % (quoi que s'il arrive proche des 5...) mais de profiter du grand barnum pour exister et gagner auprès des Bretons une légitimité. Je suis le premier à dire que c'est malheureux de devoir passer par là mais les autres options se sont révélées être des échecs. Autant tenter cette stratégie, non ? Quand bien même Troadec ferait 1%, ça ne ferait pas vraiment de mal au microscopique mouvement politique breton.
Et le profil de Troadec (festivalier, journaliste, brasseur, maire rural) aura au moins l'avantage d'être unique dans le paysage politique hexagonal. A l'heure où les politiques sont discrédités, il peut en jouer.

«Enfin pour ma part, je ne m'époumonnerais pas plus sur ce dossier,»
Semblerait que vous ayez du souffle avec vos multiples réponses...

«d'autant qu'à mon avis il ne réunira pas les 500 signatures.»
Ca, je suis d'accord que ça sera sûrement difficile.
Quoi qu'il en soit, vu le nombre d'élus en France et la notoriété de Troadec (maire sans étiquette d'une petite ville ne l'oublions pas, ça aide pour l'immense majorité de maires sans étiquettes de bleds), et son projet qui n'est pas non plus de mettre l'Hexagone à feu et à sang (d'où l'intérêt étiquette «progressiste», c'est con, mais c'est comme ça, ça coupe l'herbe sous le pied des «grands» media, raison pour laquelle je pense que son alliance aux Régios étaient d'abord motivée par la Prez, l'UDB a fait chier mais elle gardait un intérêt plus ambitieux que NTFB, et, en passant, on aura vu d'autres alliances plus dégoûtantes), s'il ne les obtient pas, c'est qu'il y aura des ordres. Et s'il y a des ordres, c'est bien qu'il dérange. Mais même sans partir dans le complot, il est conscient que ça sera dur, il est parti à la pêche en premier (et médiatiquement c'est malin). On ne peut pas lui reprocher d'être naïf.

«J'ai juste l'impression que Troadec ne pense qu'à se faire un nom»
Vous êtes bien catégorique sur des points flous et circonspect sur une évidence.
Troadec cherche à se faire un nom ? Mais bien sûr ! Autant profiter de l'égo d'un leader... parce que qui, à part Troadec ? Personne.
Il y a 30 ans, quand la Bretagne votait à droite, il aurait choisit l'étiquette DVD, hein, faut pas se leurrer.

«et que rien avance concrètement.»
Electoralement, ça allait plutôt bien jusqu'à un certain vendredi 13.

«Est-il favorable par exemple à la disparition des départements dont il est un élu ??»
Troadec s'en fout. Sa stratégie n'a rien à voir avec la législation, l'administratif, l'économique, le juridique.
Sa stratégie est politicienne. Et Dieu sait qu'il est temps d'être mesquin, manipulateur, plutôt que les postures à base de puretés fantasmées «moi, voyez-vous, je ne suis pas français ! Quoi mon passeport ? Et bien j'en ai besoin de ce passeport français pour quitter ce pays régulièrement ! Quoi je pourrais vivre en dehors de l'Hexagone mais je ne le fais pas ? Mmm... Disons qu'à part le français et le breton, je ne parle pas très bien anglais». Les trucs comme ça, c'est trop léger malgré le respect que j'ai pour les vrais activistes ayant ce discours. Disons que c'est loin d'être le plus intéressant chez eux. C'est bien pour eux, tant mieux pour eux, mais ce n'est pas très constructif au niveau collectif.

Quant au programme, les modèles d'organisation alternatifs existent depuis des décennies. Suffit de faire un best-of des chartes et autres programmes R&PS, et c'est bon. Ca sera pas bien compliqué. Les mouvements régio-autonomo-natio fourmillent d'idées.
Le seul avantage que je vois en Troadec comparé aux Drian ou Urvoas, c'est que le bonhomme n'a pas l'air intéressé par des maroquins. Ce que je pense qu'il veut, c'est graver sa personne dans le marbre dans le Poher et, en bonus, se faire un nom en Bretagne (et le Poher est peut-être sa motivation première sur son envie de conquête bretonne).
Je me trompe peut-être, et les hommes changent, mais il m'a tout l'air de préférer être roi de son village que second à Rome.
Quoi qu'il en soit, malgré l'esprit merdique de la Prez «homme providentiel», il faut soutenir cette ambition, au moins jusqu'à ce que tous les partis R&PS et les autres micro-partis régios donnent leurs retours. Là, on pourra commencer à débattre. A l'heure actuelle, rejeter cette éventualité est d'une tristesse sans nom.
Et 2017 n'est évidemment pas une fin en soi. Mais l'opportunité de lancer la machine plus vite et plus loin que durant les Régios dans un système décentralisé relevant plus de l'escroquerie que de la démocratie.
La démocratie française est minable (et en Occident en général même si c'est moins pire ailleurs, c'est en général une insulte à la démocratie, même la Suisse est perfectible, mais bon, je prends !) mais, dans le domaine politique (heureusement, la vie et la culture ne se résument pas à la politique), les Corses ou les Bretons ou les Kanaks n'ont pas le choix. A ce niveau-là, abstentionnistes ou pas inscrits sur les listes, peu importe, ils sont tous français comme le plus parigo des Parisiens.

Pour finir mon long discours rêvé... Ce qui me séduit aussi dans cette perspective, c'est de voir, enfin, les «régios» s'unir. Ca aurait du se faire avant. Et en plus de mon délire «girondin» (là, j'admets que ça a peu de chance d'arriver même si je trouve ça très intéressant), j'aimerais l'annonce officielle de la candidature de Troadec à Strasbourg (et pas à Carhaix, par pitié). Parce qu'à nouvelle stratégie, nouveau symbole. Un Breton chez les Alsaciens ? Un «régio» qu'on taxerait bien vite de «réac se refermant sur lui-même» s'ancrant dans l'Europe (bien que l'UE..; mmm.. bref...) ? Ca va remettre en cause les idées reçues.
Il est temps de rêver, parce que c'est aussi innover, et c'est se faire remarquer. Dans le bordel actuel, ça ne pourra pas être négatif.


Jacques
Vendredi 15 novembre 2024
@ Luigi Barsagli

A la vérité, ce que vous dites n'est pas dénué de sens, mais vous proposez quoi?

Il n'y a pas de vrai système démocratique dans l'Hexagone,... les élus ne sont que les exécutants du système et les citoyens votent pour eux car leur vote de toute façon ne change rien....!

(La Bretagne n'a pas besoin de Président de Région et les Bretons ne sont visiblement pas très inquiet de la chose...! 1,4 milliards de budget... La preuve est faite que ça ou rien....., ça ne change pas la vie des Bretons!)

Où dans le monde, voit-on les citoyens sans inquiétude de l'absence de leur Pdt élu????

Je viens aujourd'hui de lire un nouveau communiqué de l'UDB qui évoque SARKOSY et appelle aux élus de «peuples de gauche» de ne pas attendre son niveau....! (le sujet étant les langues régionales...)

En gros pour l'UDB, les Elus «humanistes et progressistes» du PS votent à la chaîne contre des principes premier des Droits de l'homme, mais le problème c'est SARKOSY!!!!

Comme nos «Ecologistes bretons», virez comme des mal-propres par le DRIAN, mais bien que vexé et humilié, on votez pour lui...! C'est vrai quoi, c'est pas parce qu'il les jette, qu'il faut arrêter de lui brosser les chaussures... On ne sait jamais, la prochaine fois peut-être...!

Les jeux du cirque à la Bretonne...!

Faut pas chercher plus loin pour comprendre pourquoi l'UDB, qui dispose d'un grand nombre de militants et de son propre média, n'obtient pratiquement pas d'électeurs... (2% après 60 ans d'existence)

C'est pas en Ecosse que l'on verrait cela!
Mais en Ecosse les Anglais ont autorisé une vraie démocratie au sein du territoire, une véritable erreur (du point de vu français)....!

Du fait en Ecosse, si on veut fait carrière, il faut choisir le SNP.... pas le LABOUR!

Mais je vous rassure... la majorité du mouvement breton déteste TROADEC.... Car son succès, c'est l'inquiétude de voir le PS abandonner son soutien à nombre de nos «EMSAVIENS raisonnés» qui ont fait carrière...!

Donc, vous critiquez TROADEC et son projet, mais vous proposer quoi comme alternative?


spered dieub
Vendredi 15 novembre 2024
Depuis un moment ,Troadec devient énigmatiquement discret ,comme tout un chacun il peut avoir à faire face à des problèmes qu'il n'est pas obligé d'étaler sur la place publique ??? Cependant je suis quand même étonné qu'il ne réagit pas aux évènements concernant l'agriculture et en particulier l'élevage qui est une des principales activités du centre ouest Bretagne ,alors que habituellement il est prompt à réagir au point d'ailleurs d'être parfois trop précipité
Le système présidentiel français s'inscrit dans la tradition de la monarchie absolue .Dans l'imaginaire des Français et hélas des Bretons une seule personne pourrait miraculeusement résoudre des équations de plus en plus compliquées voir impossibles .Ce culte de la personnalité a pris une dimension d'autant plus importante depuis l'élection présidentielle au suffrage universel ,il est à son apogée ,mais c'est justement une situation en trompe oeil ,car vu les difficultés ce système peut s'écrouler d'un moment à l'autre emportant la cinquième république et the day after ,la sixième de Mélenchon allié à une partie u Fn entrainant une réplique de la terreur ? avènement d'un national socialisme à la française
On peut défendre toutes les opinions que l'on veut ,parfois courageusement, à contre courant comme les indépendantistes Bretons ,mais ce sont plus que jamais les évènements qui décident ,et parfois précipitent au pouvoir des forces ,que l'on aurait pas imaginés auparavant .C'est dur mais il est nécessaire d'essayé d'appréhender objectivement ,sans passion la situation à venir
L'erreur en effet r est de prendre ses convictions aussi fondées soient t-elles pour la réalité ,et ses désirs pour la généralité. Et quand on lit les commentaires ,la différence se fait entre les Bretons qui sont au contact de la population et les autres qui s'enfoncent dans une marginalité ,d'ailleurs voulue par le pouvoir parisien

Luigi Barsagli
Vendredi 15 novembre 2024
@ Spered dieub

En parlant de réalité, c'est celle de la loi NOTRE et de l'intercommunalité (absolument pas relayée ici). Les régionalistes (autonomistes, indépendantistes) bretons (qui ne font déjà que 6 % aux régionales B4) aux Présidentielles françaises, j'appelle cela avoir la tête dans les nuages (et en plus totalement contre-productif), quels que soient les opinions de chacun. Surtout en ce moment !

Je regarde un peu ce qui se passe en ce moment, et je suis particulièrement surpris de la situation en Centre-Bretagne...en effet depuis 3-4 ans, le Centre-Ouest Bretagne semblait en pointe dans des projets de refonte des intercommunalités autour de Carhaix et plus largement de la Haute-Cornouaille, à cheval sur 3 départements...bref, un petit espoir de voir dans cette région sinistrée depuis 1 siècle un certain renouveau au-delà de frontières départementales artificielles (peut-être un début de fusion des départements de l'ouest-Bretagne au moins ?).

La loi NOTRE impose une certaine taille pour les intercommunalités. Cela va totalement dans le sens des projets en Centre-Bretagne et devrait clairement les faciliter.

Or à ma grande surprise, il ne s'y passe finalement...rien !! Plusieurs intercommunalités voisines du Poher dans le 22 semblaient partantes pour fusionner, mais C. Troadec «souhaite prendre son temps» quand ça bouge de partout !! Incroyable...

Un débit d'explication ?? Est-ce que cela a un lien avec des contingences départementales, C. Troadec étant conseiller départemental du Finistère ? Une peur de perdre du pouvoir localement ?


An Floc'h
Vendredi 15 novembre 2024
@Luigi Barsagli
«Les régionalistes (autonomistes, indépendantistes) bretons (qui ne font déjà que 6 % aux régionales B4) aux Présidentielles françaises»
Vous n'appréhendez pas le réel objectif, pourtant exprimé à plusieurs reprises par Troadec.
Son idée, c'est «les régionalistes (autonomistes, indépendantistes) HEXAGONAUX (qui ne font déjà pas grand chose, sauf en Corse et ses 300 000 habitants) aux Présidentielles françaises».
Une candidature des seuls Bretons «régio-autonomo-natios» (comme le laisse entendre le titre de l'article), ça serait évidemment de l'énergie (et de l'argent) gaspillée pour une candidature de témoignage (à la troskyste ou CPNT). Dans ce cadre, Troadec ne s'essoufflera même pas à chercher des signatures, effectivement, il ne les aura pas ! Ce n'est même pas la peine d'insister là-dessus comme vous ne cessez de le faire. Vos évidentes objections sont entendues.
Et si je me trompe et que Troadec y allait comme un Cheminade, ça serait pathétique.
Cette candidature ne peut avoir un réel impact que s'il y a, a minima, l'union des R&PS. Ce n'est certes pas gagné. Mais les Alsaciens semblent motivés. Simeoni et Talamoni ont gagné énormément en visibilité «nationale», leurs paroles auront un poids certain (jamais atteint en tout cas). Si Talamoni ne soutiendra logiquement personne (mais à demi-mot...), quid de Simeoni ? Aucun candidat classique, au 1er tour, ne peut le satisfaire. Comment voit-il l'échec de Troadec au CRB ? Troadec a raté l'occasion d'être sans conteste légitime. Dommage. Mais ce n'est pas mort. Je veux Simeoni en chef de campagne de Troadec (sur les plateaux TV face à Philippot, tiens) !
Mais comment espérer nos alliés naturels à soutenir Troadec si les Bretons «régio-autonomo-natios» ne sont même pas motivés ?
Quelle image cela donne aux 300 000 corses de ces 4,5M de Bretons qui prétendent être comme eux mais secouent bien mois la RF ? Excusez, mais vos commentaires participent à un certain degré à cette image.

@spered dieub
«Depuis un moment ,Troadec devient énigmatiquement discret ,comme tout un chacun il peut avoir à faire face à des problèmes qu'il n'est pas obligé d'étaler sur la place publique ??? Cependant je suis quand même étonné qu'il ne réagit pas aux évènements concernant l'agriculture et en particulier l'élevage qui est une des principales activités du centre ouest Bretagne ,alors que habituellement il est prompt à réagir au point d'ailleurs d'être parfois trop précipité»
Changement de stratégie ? Et s'économiser pour une course de fond ?
Il a donné en agitateur, il ne faudrait pas qu'il devienne une caricature. Mais c'est vrai que ça ne l'empêcherait pas de commenter posément.
Sans doute est-il trop prudent à cause de la FNSEA, qui phagocyte la détresse paysanne ? Celle-ci réclame tout de Paris sans proposer d'alternatives, ça ne lui serait pas bon d'apparaître là-dedans. D'autant que les paysans de ce syndicat n'en espèrent plus grand chose.
Plus la tambouille idéologique politicienne, les formations R&PS restent gauchisées, Troadec s'est beaucoup fait taper dessus il y 2 ans. Dans une perspective de monter un front politique inédit, mieux vaut savoir tenir sa langue quelques temps. Ce n'est pas dit que tous aient la sagesse d'Unserland de ne pas lui avoir tenu compte de sa lutte anti-écotaxe...

«Le système présidentiel français s'inscrit dans la tradition de la monarchie absolue .Dans l'imaginaire des Français et hélas des Bretons une seule personne pourrait miraculeusement résoudre des équations de plus en plus compliquées voir impossibles .Ce culte de la personnalité a pris une dimension d'autant plus importante depuis l'élection présidentielle au suffrage universel ,il est à son apogée ,mais c'est justement une situation en trompe oeil ,car vu les difficultés ce système peut s'écrouler d'un moment à l'autre emportant la cinquième république et the day after ,la sixième de Mélenchon allié à une partie u Fn entrainant une réplique de la terreur ? avènement d'un national socialisme à la française
On peut défendre toutes les opinions que l'on veut ,parfois courageusement, à contre courant comme les indépendantistes Bretons ,mais ce sont plus que jamais les évènements qui décident ,et parfois précipitent au pouvoir des forces ,que l'on aurait pas imaginés auparavant .C'est dur mais il est nécessaire d'essayé d'appréhender objectivement ,sans passion la situation à venir
L'erreur en effet r est de prendre ses convictions aussi fondées soient t-elles pour la réalité ,et ses désirs pour la généralité. Et quand on lit les commentaires ,la différence se fait entre les Bretons qui sont au contact de la population et les autres qui s'enfoncent dans une marginalité ,d'ailleurs voulue par le pouvoir parisien»

+1
L'époque est tellement indécise que s'il fallait que ce soit le pire des cas (le Front de Gauche National), autant être présent pour un baroud d'honneur !


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