100 000 euros, combien de morts ?

Communiqué de presse publié le 24/05/10 22:53 dans Politique par Jean Yves Quiguer pour Jean Yves Quiguer

Prébendes, privilèges, rentes, subsides, subventions : si la raison en appelle l'extinction définitive, la pratique malheureuse continue de prospérer.

On légitime les pires injustices en tentant de se dédouaner : on n'aurait pas le choix.

Dans quel régime peut-on sortir d'un rendez-vous avec le Prince la poche pleine d'argent promis ?

En aucun cas dans une démocratie. En France, oui, selon le président du Festival interceltique de Lorient.

On pense soudainement à Frédéric Bastiat : 'L'État, c'est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde. Car, aujourd'hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d'autrui. Ce sentiment, on n'ose l'afficher, on se le dissimule à soi-même; et alors que fait-on? On imagine un intermédiaire, on s'adresse à l'État, et chaque classe tour à tour vient lui dire: « Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons.'

D'où proviennent ces euros publics ?

Des particuliers et des entreprises ont subi des prélèvements. Sous le poids des charges, certaines entreprises ont été contraintes de cesser leurs activités. Des membres du personnel mis au chômage ont mal supporté la déchéance sociale ; certains se sont suicidés.

Il y a cette petite économie visible : l'agitation temporaire, le surplus des ventes de bière et quelques nuits d'hôtel. Il y a ce qu'on ne voit pas : les destructions d'emplois et la dépendance servile.

Le puissant doit offrir s'il veut qu'un nombre important de personnes lui soit subordonné.

Aux Etats-Unis on a coutume de dire : control follows the dollar (c'est celui qui paie qui commande). Celui qui reçoit s'aliène. En faisant transiter l'essentiel des ressources et des arbitrages par les élus, nationaux ou locaux, et leur entourage, se tissent de nombreux liens de dépendance personnelle qui limite les marges de production de discours critiques. Très vite car c'est inévitable, le réseau se confond avec la corruption ; il en devient une forme. La subvention devient une récompense concrète qui gratifie un attachement, une fidélité, une amitié.

Le principe de réciprocité est convoqué, l'échange de services recommandé : quel prix faudra-t-il alors payer ?

En 1969, Woodstock, le plus grand festival de tous les temps, n'a pas coûté d'argent public. C'était une opération commerciale menée par Woodstock Ventures Inc, une société de capitalisme risque créée par deux jeunes entrepreneurs new-yorkais, John Roberts et Joel Rosenman. Roberts précisera plus tard qu'il aura fallu onze ans pour parvenir au seuil de rentabilité.

A l'évidence Lorient et Carhaix ne sont pas Woodstock. Elles ressemblent davantage à Pyöngyang.

Le bénéfice économique net doit être établi après la prise en compte quantifiée des dommages antérieurs.

L'enthousiasme de nos grands dépensiers en serait fortement tempéré, notamment en période de grave déficit.

Et notre liberté mieux assurée.

Le 24 mai 2010

Jean-Yves QUIGUER

Président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne


Vos commentaires :

Anti-spam : Combien font 8 multiplié par 5 ?