Le tribunal correctionnel de Paris a donc condamné Total. C'était le moins qu'on puisse attendre d'une court indépendante et c'est certainement un progrès. Je ne doute pas que les associations sauront utiliser le précédent tout en espérant, sans trop y croire, qu'elles n'en auront pas besoin.
Il n'en reste pas moins que les peines infligées à ceux qui ont apposé leur paraphe au bas des contrats, sont dramatiquement insuffisante.
Ce n'est pas la faute du tribunal. Il n'a fait qu'appliquer, du mieux qu 'il pouvait, une loi qui continue, contre toute logique, à sanctionner plus durement les pauvres diables qui ont violé une frontière ou deux histoire de ne pas mourir de faim que les escrocs en cols blancs et cravates sombre qui mettent en danger la survie même de notre civilisation. On peut penser ce que l'on veut des Américains mais ils ont compris que le seul moyen d'empêcher ces criminels contre l'avenir de l'humanité de récidiver, c'est de les mettre sur la paille – si possible celle des cachots, et pour longtemps.
C'est la loi qu'il faut changer.
On pourrait, par exemple, créer un poste de procureur indépendant, responsable devant le seul congrès et disposant de pouvoirs et de moyens d'investigations importants. Il serait chargé de poursuivre, sans concession, les atteintes lourdes à l'environnement et pourrait se saisir lui-même, sans interférence d'un pouvoir politique dont on ne sait que trop bien ce qu'il est aujourd'hui.
On pourrait aussi établir une véritable échelle des peines, qui cesse de considérer plus grave pour gamin de cacher quelques grammes d'herbe dans le fond de sa poche, que pour un industriel de dévaster une région entière.
Pour cela cependant il faudrait que ce qui prétend nous servir de présidence prennent ses responsabilités et arrête de se faire le héraut de ce que le libéralisme a de plus sauvage et de plus inconséquent.
Autant dire que le combat ne fait que commencer.
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