Une enquête pratiquée par Paris-Breton sur les Bretons de Paris il y a de cela déjà quelques mois évaluait leur (notre) nombre à environ un million.
Si nous résidons les uns et les autres en région parisienne ce n'est pas toujours par choix ; les études, le métier, un mariage nous y ont attirés ou retenus quand nous n'y sommes pas nés.
Parfois, certains ne peuvent pour ces mêmes raisons rentrer au pays pour les fêtes ; en outre les finances ne sont pas toujours au rendez-vous. Enfin, chez les Bretons comme chez les autres se trouvent dans cette grande ville qu'est Paris nombre de personnes seules.
Pour elles, en son temps, le père Fañch Er Hemener ouvrait gracieusement les portes de la Mission Bretonne le soir du réveillon de la Saint-Sylvestre.
Après une interruption d'un couple d'années environ, l'ancien vice-président de l'association, Martin Gaschignard a repris à son compte l'organisation de cette soirée aidé de deux à trois bénévoles.
Il en a gardé l'esprit d'auberge espagnole où chacun apporte le boire et le manger mais aussi, jour de fête oblige, le chanter et le jouer pour faire danser tout ce joyeux petit monde au son du violon ou autre harpe.
Car, une fois encore et pour le plaisir de tous, jeunes et vieux se sont retrouvés en nombre pour fêter ensemble le passage à la nouvelle année.
Le point nouveau introduit cette année était un tarif d'entrée au départ de dix euros ramené à cinq après intervention de quelques-uns dont Martin Gaschignard, auprès des instances dirigeantes de l'association.
Néanmoins, la salle était comble comme à l'accoutumée ; y a-t-il eu moins de gens pauvres pour lesquels c'était la journée offerte par la Mission Bretonne à l'époque du regretté père Er Hemener parti ré-évangéliser la mère-patrie, je ne saurais le dire.
Cependant cette journée de fête gratuite où d'aucuns apportaient alors de forts modestes victuailles, à l'aune de leurs faibles moyens pécuniaires, correspondait à l'esprit de cette association qui accueillait riches et pauvres sans discrimination une fois l'an sous un même toit, le toit du monde breton à Paris.
Gageons que même payante désormais, cette soirée de réveillon de fin d'année perdurera au 22 de la rue Delambre où tant de Bretons et amis de la Bretagne, selon la formule consacrée, sont passés depuis les décennies de l'après-guerre et continueront à le faire.
À tous et toutes je souhaite une très bonne et heureuse année 2008 comme nous l'avons fait la nuit passée où nous nous quittâmes au matin naissant.
■