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publié le 1/01/70 1:00 dans par pour
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Selon l'article 2 de la Constitution... libyenne, "La religion de l'État est l'islam et l'arabe sa langue officielle." Est-ce-à dire que seul l'arabe serait parlé en Libye ? Il n'existerait pas de minorités en Libye ? Les minorités libyennes peuvent-elles s'exprimer librement au pays de Mouammar Kadhafi ?

Selon un rapport sur la situtation linguistique de la Libye, à lire sur le site de l'Université de Laval (Canada) (1) l'État libyen pratique une politique linguistique axée sur l'arabisation forcée en ignorant les langues des minorités nationales, notamment les langues berbères et nilo-sahariennes. L'affirmation par la Libye qu'il n'existerait pas de minorités ethniques sur son territoire semble faire abstraction des Berbères, des Touaregs, des Africains noirs, des peuples nilotiques, qui, selon certaines informations, seraient victimes d'actes de discrimination en raison de leur origine ethnique. La Libye impose ainsi unilatéralement la langue arabe aux non-arabophones. On sait depuis longtemps que la répression, la torture et les exécutions sommaires sont des pratiques courantes dans ce pays. Toute opposition ou toute voix tentant d'exprimer des points de vue différents de ceux dictés par le régime de Kadhafi sont sévèrement réprimées. Or, les berbérophones semblent l'une des cibles de ce régime qui n'admet pas que l'arabité de la Libye soit remise en cause.

En Libye, les lois sont rédigées et promulguées en arabe. Les débats parlementaires ont en arabe. L'Administration n'utilise que l'arabe classique dans les écrits, mais l'arabe libyen est courant dans la langue parlée. En fait, c'est la diglossie qui fonctionne : tout le monde n'utilise oralement que l'arabe libyen, mais seul l'arabe classique prévaut à l'écrit. Même dans les régions berbères, seul l'arabe est admis. Il est interdit d'utiliser la langue berbère dans l'Administration et dans tout service public, car elle est non arabe. De toute façon, les fonctionnaires berbérophones ont tous été affectés dans des régions arabophones. L'État libyen a aussi procédé à la mutation de fonctionnaires arabophones dans les régions berbérophones afin de n'utiliser que la seule langue arabe. Dans ces conditions, il n'existe pas de service dans la langue des minorités, ni dans les bureaux gouvernementaux ni dans les cours de justice.

Et le même rapport de conclure : Il faudrait que la politique linguistique de la Libye soit plus conciliante à l'égard des non-arabophones indigènes, particulièrement les berbérophones. On pourrait penser que l'État intégrerait l'enseignement de la langue berbère dans les programmes des écoles publiques, là où les Berbères sont plus massivement représentés. On pourrait permettre aux berbérophones d'utiliser leur langue dans les différents services gouvernementaux, que ce soit les tribunaux ou l'Administration. Enfin, l'État pourrait consacrer une partie de la programmation de ses médias, surtout à la radio et à la télévision, à des émissions en la langue berbère. Mais ce n'est pas demain la veille au pays du «Guide de la Révolution». Il est tout de même malheureux que la politique d'arabisation ait entraîné une politique d'assimilation."

Kadhafi prédateur de la presse

Reporters sans Frontières a placé le colonel Kadhafi parmi les 33 prédateurs de la presse dans le monde :

Depuis l'avènement de la révolution verte, il y a 37 ans, le « frère leader » Mouammar Kadhafi a fait de nombreux écarts à son idéologie socialiste originelle. Mais les journalistes n'ont pas encore bénéficié de cette lente décrispation du régime. Ils n'ont toujours aucune marge de manœuvre et servent avant tout la machine de propagande du chef de l'État. Le culte de la personnalité bat son plein dans les artères de la ville comme dans les médias officiels, les seuls autorisés. La presse privée n'existe pas. Pour Mouammar Kadhafi, « la presse est un moyen d'expression de la société, et non le moyen d'expression d'une personne physique ou morale. Logiquement et démocratiquement, elle ne peut donc être ni la propriété de l'une, ni de l'autre ». Les médias étrangers sont également placés sous surveillance et leurs reporters obtiennent difficilement des visas. De nombreux journaux sont toujours confisqués à la frontière. Plus d'un an après l'assassinat du journaliste Daïf Al Ghazal, dont le corps portait de multiples traces de torture, les auteurs du crime n'ont toujours pas été identifiés. Par ailleurs, Reporters sans frontières est toujours sans nouvelles du journaliste Abdullah Ali al-Sanussi al Darrat, disparu dans les geôles libyennes depuis son incarcération en 1973. (2)

Kadhafi reçu à l'Assemblée nationale

Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, a déclaré hier que "la réception du colonel Kadhafi à l'Assemblée nationale est inacceptable". C'est pourquoi les députés socialistes "refusent d'accueillir le chef d'État libyen" et "demandent solennellement au président de l'Assemblée nationale d'annuler cette réception".

Qu'en pensent les députés des autres groupes politiques de Bretagne ?
Seront-ils présents à cette réception ? On aimerait les entendre sur cette question.

Vous pouvez réagir publiquement à cet article sur le site ouiaubreton (voir le site)

- (1) Université de Laval (Canada) (voir le site)

- (2) Mouammar Kadhafi sur site de RSF (voir le site)

Photo (DR) : RSF - Reporters Sans Frontières


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Mardi 7 mai 2024

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