Les réserves de pétrole s'épuisent, le changement climatique s'emballe et l'agriculture ne parvient plus à satisfaire des besoins sans cesse croissants. Pendant ce temps-là, la région des Pays de la Loire s'occupe de choses sérieuses.
Son président a fait couvrir Nantes d'affiches où s'étalent d'improbables chimères accompagnées de slogans à faire pâlir d'horreur un bataillon de dyslexiques. On doit le féliciter. On ne peut imaginer meilleure représentation du fatras administratif auquel il préside que ces amalgames de carpes et de lapins assemblés à la va-vite sur un coin d'ordinateur.
La réalité, c'est que la région des Pays de la Loire n'a aucune cohésion interne et que les éléments qui font semblant de la composer n'ont aucune solidarité les uns envers les autres. On l'a bien vu lorsque Rachida Dati a ouvert le secteur justice du vaste chantier de démolition des services publics initié par Nicolas Sarkozy. Angers – qui n'est, après tout, qu'une ville moyenne parmi d'autres - n'a rien eu de plus pressé que de réclamer une place qui aurait dû revenir à Nantes.
Ce genre de rivalités sourdes peut se gérer quand tout va bien, mais lorsque les choses commencent à se gâter, elles ne peuvent mener qu'au désastre. Or les choses vont se gâter. Face à la crise énergétique et à la crise écologique notre seul espoir c'est la solidarité et cette solidarité ne peut se construire que sur des territoires cohérents.
Il est plus que temps de réinsérer Nantes dans l'ensemble breton où elle pourra trouver les soutiens indispensables à sa prospérité dans l'avenir difficile qui s'annonce. Il est plus que temps de donner à Saint-Nazaire le rôle politique auquel sa population et son poids économique lui permettent de prétendre.
Nous avons pendant deux siècles largement profité de la nature mais aujourd'hui la fête se termine et on va nous présenter la note. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons l'assumer et, n'en déplaise à monsieur Auxiette, cet ensemble ne se décrète pas.
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