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publié le 1/01/70 1:00 dans par pour
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Landudal octobre 2007

Collectif breton pour la Démocratie
et les droits de l' Homme Kervouziern Kreiz 29510 Landudal T/F : 02 98 57 41 98

Galv Karaez. Appel de Carhaix.
Objet: demande d'évaluation de la dépense
et des moyens mis en œuvre pour le breton.
Au président Jean-Yves Le Drian
Aux députés, sénateurs
Conseillers régionaux et généraux
de Bretagne historique

Monsieur le Président,

Il y aura ans 3 ans bientôt, nous assistions à ce qui fut pour nous un moment historique : la reconnaissance officielle et unanime par les élus de Bretagne administrative de ses langues et cultures.

Par contre, nous n'avons pu que regretter que langues bretonnes, cultures et livres soient absents de l'événement Breizh Touch à Paris.

Cependant, faut-il le souligner, ces journées furent un succès sans précédent malgré un certain mutisme des médias parisiens pour annoncer l'événement ! – hormis ceux qui nous ont sali, merci d'avoir répondu à Jean-Luc Mélenchon –. Cet événement inimaginable il y a encore dix ans fut un grand moment d'émotion que la jeunesse bretonne s'est gracieusement offert avec enthousiasme ; elle nous l'a donné et fait partager aux 300 000 spectateurs et 6 millions de téléspectateurs. Ce moment, dont la Région a financé la logistique comme celle des jours précédents, a atteint un espace consensuel auquel les organisateurs ne pensaient sans doute pas initialement. Il a révélé le point d'orgue d'une force nouvelle, d'un autre regard des Bretons sur eux-mêmes et qu'ils ont donné d'eux : la culture est notre dénominateur commun et plus que jamais, le peuple breton existe même si la République continue de le nier. Il serait intéressant de connaître le nombre de jeunes sortis de Diwan, de Div Yezh et de Dihun qui ont défilé ce dimanche et parlent breton même si l'on aurait rêvé les voir tous bretonnants ou parlant gallo, ou les autres langues celtiques.

Cet événement n'a été possible que parce que ces soixante dernières années, des générations de Bretons se sont engagées dans le monde associatif. Ce monde associatif, qui, seul envers et contre tout, a cru à sa culture, l'a redorée et relevée, et a rendu ses lettres de noblesse à un « folklorisme » toléré et encouragé en tant que tel ! Mais, comme dans toute culture, la musique et la danse sont les expressions vives et vivantes dont la base est la langue. C'est elle qui va permettre de pérenniser et thésauriser l'existant et sera le garant de son avenir.

Désormais, il ne faut plus oublier la langue.

Certes, ici et là, dans la vie publique, le breton se voit et s'entend, mais si peu ! À la TV, c'est la portion congrue ou coupée de la Loire-Atlantique. Pourtant la Région subventionne pour cette diffusion. Or, comme pour tout abonné normal, l'impôt « télé » est déjà payé par chaque abonné breton.

Nous payons donc deux fois... pour nous faire flouer !

Le breton s'entend quotidiennement à la radio mais grâce principalement aux radios associatives - du moins quand le CSA veut bien leur attribuer des droits d'émettre à la mesure de la géographie à couvrir. – Elles sont portées par la contribution volontaire de ceux qui veulent que cette langue demeure et les subventions départementales et régionale : encore l'argent des Bretons. Là aussi, double paiement par rapport au service public qui l'ignore ou presque. À quant une vraie radio publique en langue bretonne en Bretagne ? Aujourd'hui comme hier, le couperet du rectorat tombe pour la limitation drastique d'ouverture de classes bilingues ou en immersion et cette année, nouvelle venue dans le paysage des refus, la CAF s'oppose au subventionnement de crèches associatives en breton. Dans les deux cas, ces administrations d'Etat s'opposent à des demandes chiffrées qui s'expriment dans la population et dépassent leur cadre de compétence. Est-ce cela la démocratie ? Nous n'avons pas entendu, ou si peu, de protestations venant de la Région, devant les décisions de ces autocraties d'Etat, abusant d'une situation dominante.

Le CNED, - Centre National de l'enseignement à distance - n'offre plus depuis bientôt deux ans la possibilité à toute personne et surtout aux collégiens et lycéens de toute la France d'apprendre le breton par correspondance et ainsi de présenter cette matière aux examens : aucune voix d'élu n'a protesté. Dorénavant, pour compenser cette disparition, il ne reste plus qu'une seule association d'enseignement du breton par correspondance.

Quand et comment irons-nous vers plus de régionalisation si le doigt n'est pas mis là où cela fait mal ?

La plupart des associations œuvrant en langue bretonne n'ont pas vu leurs aides augmenter depuis plusieurs années. Ne pourrait-on alléger le travail de rédaction des dossiers de demandes de subventions en leur offrant la possibilité d'établir des conventions triennales avec la Région ? Cela permettrait une meilleure lisibilité de part et d'autre. Une commission d'évaluation devait se réunir – Conseil Culturel de Bretagne/Région – pour faire le point annuellement et dresser un bilan des actions menées ou non, principalement en matière de langue bretonne. Qu'en est-il ?

Même attente pour qu'une vraie politique du livre - dans l'opacité totale depuis des années - vienne se mettre en place. Sur quelles bases se fait l'octroi des aides à l'édition en général ? Aux livres en breton ? Quels sont les noms de ceux en capacité de les lire afin de juger de leur qualité ? Il n'y a plus de comité de lecture depuis des années ni pour les uns ni pour les autres... Quels sont le tirage et la vente de la revue « Bretagne » ? Ses comptes sont-ils en équilibre ? Car on parle sérieusement d'hémorragie financière !

Après sa reconnaissance officielle par le Conseil Régional, nous espérions plus d'énergie pour prendre les problèmes linguistiques à bras-le-corps. Car les meilleures déclarations du monde ne suffisent pas, même et surtout lorsque la barre est fixée très haut : 20 000 élèves apprenant le breton en 2010 !

Nous en sommes loin.

Il faudrait sans attendre, demander à l'Etat français le transfert de compétence pour gérer et enseigner langues et cultures régionales, et l'argent qui va avec. Mais déjà, nous aimerions comme cela s'est fait dans d'autres domaines, (eau, environnement) que vos services effectuent une évaluation du coût des mesures à prendre sur 10 ans afin d'enrayer le déclin du breton dans tous les domaines. L'élaboration de cet échéancier par exemple, pourrait prendre pour base, les études européennes sur l'état actuel des langues minoritaires (euro-mosaïque). Le monde associatif et les élus disposeraient ainsi d'une projection chiffrée, sur laquelle il serait possible peut-être, d'exprimer une nouvelle donne, de ieux partager la pénurie et de relancer un processus qui en a bien besoin.

A galon ganeoc'h evit al lalour hir a chomp c'hoazh da gas war-raock.

Pour le collectif, la présidente,

Angèle Jacq


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Samedi 4 mai 2024

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