Ille et Vilaine
Communiqué de presse
Rennes, jeudi 5 juillet 2007
Prix du lait au troisième trimestre :
Les producteurs veulent bénéficier de l'embellie des marchés.
La Confédération Paysanne se réjouit de ce que les producteurs de la Laiterie Blanche Hermine aient enfin trouvé une solution durable à l'écoulement de leur production. Elle note que finalement, seule l'amélioration de l'équilibre des marchés a suscité cette reprise par Lactalis, qui, il y a un an encore ignorait la détresse des producteurs, confrontés à des prix dramatiquement bas. La remontée des cours aurait-elle rendu l'entreprise Lavalloise soudain plus philanthrope ? N'est-ce pas plutôt la preuve que les laiteries font aujourd'hui des profits confortables avec le lait qu'elles collectent ? On peut quand même se demander si l'argent public, bancaire, ou professionnel, n'aurait pas été mieux utilisé à aider l'entreprise Nazart à surmonter ses difficultés en 2005.
Par ailleurs, face à la flambée des cours des produits industriels (beurre et poudre), la Confédération Paysanne d'Ille et Vilaine demande la suppression immédiate de la flexibilité additionnelle, mise en place par les accords interprofessionnels de 2005. Cette flexibilité, permettant à certaines entreprises de payer moins cher le lait de leurs producteurs, est liée à la proportion de produits industriels dans les débouchés d'une laiterie. Elle avait été créée dans un contexte de surabondance laitière et de marasme du marché. Rien ne justifie aujourd'hui que certains éleveurs soient payés jusqu'à 9,36 euros/tonne en dessous de l'accord interprofessionnel.
Tous les éleveurs doivent enfin pouvoir bénéficier au prochain trimestre d'une hausse conséquente du prix de base, traduisant la bonne tenue des marchés, et leur permettant de faire face à une augmentation importante de leurs coûts de production (énergie, aliments, appros).
Alors que les laiteries commencent à craindre une diminution structurelle de l'approvisionnement en lait, la Confédération Paysanne affirme que la meilleure façon d'encourager les éleveurs à continuer cette production est de la rémunérer à son juste prix. Elle met aussi les producteurs en garde face à l'embellie conjoncturelle qui ne doit pas servir de prétexte à l'abandon de tous les outils de gestion des marchés. Au contraire, dans un contexte où les éleveurs peuvent légitimement espérer une augmentation de prix du litre de lait, le maintien des outils de régulation de la production, permettant un équilibre entre l'offre et la demande, est le meilleur garant de l'amélioration durable de leur rémunération.
L'expérience de la Blanche Hermine doit au moins servir à se souvenir que la maîtrise de l'offre est la seule arme des producteurs face à une filière soucieuse uniquement du profit réalisé sur les volumes produits.
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