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publié le 1/01/70 1:00 dans par pour
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Né en 1933 au Maroc où son père était militaire, il est décédé en février 2000 d'une longue et douloureuse maladie. La plaque portant le nom de cet archéologue breton de renom - ses nombreuses publications en témoignent - fut dévoilée au cours d'une émouvante cérémonie le samedi 9 juin 2007.
Ce lieu choisi pour l'honorer ne fut pas décidé au hasard. En effet, Jean L'Helgouac'h co-dirigea dès 1986 d'importantes fouilles au cairn de la «Table des Marchand(s)» tout proche.

S'étaient excusés : Madame Bréat, vice présidente du Patrimoine au Conseil régional de la région Bretagne, Jean Yves Le Drian, président du Conseil régional, Yann Ber Thomin, maire de Landerneau, président de la Commission culture au Conseil régional et Guirec Quéré, directeur de l'Unité mixte de recherche (UMR n° 6566) du CNRS et de la Faculté de Rennes.

La cérémonie, chaleureuse, riche de souvenirs - proches, ou lointains et soudain ravivés dans les esprits de ses amis et de ses anciens collègues - se déroula en présence de ses trois filles. Son épouse, malgré son souhait très fort d'y assister, n'a pas pu être présente.
Devant plus de cent participants à la «Journée des Mégalithes» et après les riches conférences de la matinée, voir aussi (voir notre article), «Yvonig Gicquel, président de l'Institut Cultuel de Bretagne», évoque d'abord le musicien qu'était aussi Jean L'Helgouac'h, se rappelant avec amusement leurs premiers contacts d'étudiants lorsque ce dernier voulut, mais sans succès, lui faire jouer du violon au sein du groupe «Evit koroll», l'orchestre universitaire de Rennes, qu'il fonda et dirigea. Cet ensemble avait la particularité de jouer des «Danses populaires bretonnes» sans aucun des instruments traditionnels habituels pour ce répertoire.

Joueur de bombarde et de cornemuse, passionné de musique bretonne, Jean L'Helgouac'h devint «penn soner de la Kevrenn de Rennes». Il l'amena vite à haut niveau puisqu'elle remporta le premier prix aux «Championnats de Bretagne des bagadoù» dès 1955, puis en 1956 et 1963.
«En 1963, la Chambre de Commerce de Lorient», où travaillait Yvonig Gicquel, «commandita une symphonie à Jef Le Penven. La symphonie «Mor Bihan», œuvre pour orchestre symphonique, ET - ce fut une première en Bretagne - BINIOU ET BOMBARDE, vit le jour.»
Ils se retrouvèrent donc, car Jean L'Helgouac'h participa aux concerts et à l'enregistrement au pupitre bombarde, avec l'orchestre de Bretagne dirigé par le compositeur.
Il fit aussi longtemps partie du «jury des Championnats de bagadoù au Festival Interceltique de Lorient.»

Yvonig Gicquel poursuit : «En 1956, il publie la première Méthode de bombarde» de l'histoire de la musique bretonne, destinée aux jeunes sonneurs des bagadoù et kevrenn, alors en plein développement, dans le vent général de renouveau du «folklore breton», comme l'on disait alors. (Voir le document pdf).
«Il fit des études d'archéologie. Sa passion de musicien l'entraîna à une contribution sur la musique aux temps préhistoriques. Directeur de recherche au CNRS, professeur de préhistoire à l'université de Nantes, il y fonde le Laboratoire de préhistoire armoricaine, il publie de nombreux articles alimentés par ses recherches de terrain au cours des multiples chantiers de fouilles qu'il dirige.
Il participe à des colloques internationaux d'archéologie, de préhistoire et protohistoire, publie des ouvrages, fonde la Revue archéologique de l'Ouest». L'exhaustivité de ses œuvres, ses fonctions, ses titres est impossible à rappeler ici.

Yvonig Gicquel mentionne encore «la décoration de l'Ordre de l'Hermine que ce savant, cet homme de sagesse, au grand cœur reçoit en 1997 pour honorer les nombreux apports que nous lui devons à la connaissance de la Bretagne.
Et je veux vous montrer, pour terminer, que cet homme, passionné de musique et d'archéologie, était aussi homme d'écriture, de belle écriture», insiste-t-il. Il lit alors la description du site mégalithique de Gavrinis, une île voisine du Golfe du Morbihan, dans son livre : «Préhistoire de la Bretagne», paru en 1979, écrit avec Pierre-Roland Giot et Jean-Laurent Monnier.

«Monsieur Michel Jeannot, maire de Lokmaria-Kaer», salue l'assistance, les filles de Jean L'Helgouac'h ainsi que «Loïc Langouet» - archéologue dans les Côtes d'Armor, auteur, président de la section archéologie de l'Institut - qui organisa cette journée, et déclare «Quand l'Institut Culturel de Bretagne nous a fait part de son souhait de donner le nom de Jean L'Helgouac'h à un lieu de Lokmaria-Kaer, nous n'avons pas hésité pour choisir cette place, à proximité de la Table des Marchand(s)». Puis il souligne qu'il «a largement contribué à ouvrir l'archéologie à des points de vue nouveaux, par l'originalité de ses études des motifs sculptés sur les mégalithes, en leur découvrant des similitudes avec ceux de divers pays étrangers».

«Anne L'Helgouac'h», sa fille aînée, poursuit «...mon père a commencé ses études par les sciences naturelles en 1951-1953, il obtient sa licence à Rennes puis se tourne vers l'anthropologie avec Yves Coppens...»

Nous écoutons alors deux sonneurs de bombarde jouer la marche lente «Adieu à la baie de La Baule» : «Michel Le Goffic, directeur des Antiquités préhistoriques du Finistère», et «Philippe Gouezin, archéologue», venu spécialement de Vannes pour sonner, à la demande du 'cercle des relations de l'archéologie'.
Archéologues ET sonneurs, on ne pouvait trouver plus proches pour un hommage à Jean L'Helgouac'h...

Alors «Soazig L'Helgouac'h», sa deuxième fille, dévoile la plaque au nom de son père. Silence, recueillement de quelques instants puis applaudissements, sourires, regards attendris, photos...

L'assistance se retrouve dans le jardin de La Ruche, la salle communale de Lokmaria-Kaer, à quelques pas du site, pour un verre de l'amitié convivial. Plusieurs hommes, ses anciens collègues ou ses 'compères' de la belle époque de la Kevrenn de Rennes, reconnaissent alors, en confidence, être encore très émus...

«Serge Régnault», de Rennes, paléontologue, «conservateur-adjoint au Museum d'histoire naturelle de Nantes» le connaissait bien : «Nous avions un projet d'exposition à Machecoul sur les monuments mégalithiques de Loire Atlantique, qu'il connaissait parfaitement aussi, mais nous n'avons pas pu finir d'en rassembler tous les éléments, il était déjà très fatigué, il est parti trop tôt...»

Une dame raconte le souvenir d'enfance qu'elle a de Louis, son père, et de Jean. «Fortement engagé dans le renouveau du 'folklore' après la guerre, Louis L'Helgouac'h créa, dans les années 50, un 'cercle celtique d'enfants' dans le sud Finistère.
Pour en augmenter l'effectif local, il eut l'idée de proposer aux jeunes 'Bretons de Paris' en vacances d'en faire partie» ; c'est ainsi qu'avec les enfants du pays ses frères et elle apprirent à chanter en breton – avec Monsieur Squiban, recteur de Fouesnant et son 'Teppaz' - et à danser avec Louis L'Helgouac'h. «Nous portions les costumes de famille ou prêtés par les fermes des environs, pour le Pardon de Saint Gwenole chaque année au début d'août à Beg Meil. Le cercle n'avait pas de nom, plus tard il devint les 'Pintiged Fouen'.
Jean venait sonner pour nous car nous n'avions pas de sonneurs attitrés. Parfois il sonnait avec mon frère, qui, à 8 ans, jouait déjà de la bombarde, et auquel il prodigua des conseils judicieux, lui montrant comment gratter ses anches pour les assouplir..., lui faisant même cadeau de son 'École de bombarde'. C'était un grand jeune homme blond, sérieux, réfléchi et généreux.
Nous avons de très bons souvenirs de ces grands moments de notre enfance, c'est pour les revivre que je suis venue».
Les photos de l'«École de bombarde» qu'elle fit parvenir rapidement à la rédactrice sont publiées avec son autorisation (voir ci-dessous le document pdf), comme la photo d'août 1955 de sa famille avec Jean L'Helgouac'h.

Après le repas, la visite guidée des monuments mégalithiques de Lokmaria-Kaer était proposée.

Publications à consulter

«Musique :»
- Jean Pierre Pichard «Jean L'Helgouac'h, un musicien visionnaire» dans «Musique bretonne», n°160.
- Articles dans «Ar soner» n° 354 et 355, notamment un entretien avec lui.

«Archéologie, préhistoire :»
- Laboratoire de Préhistoire armoricaine : (voir le site)
- UMR n° 6566 : (voir le site)

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Maryvonne Cadiou (texte et photos 1 à 14)


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Vendredi 3 mai 2024

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