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publié le 1/01/70 1:00 dans par pour
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La France vient, hélas ! de donner pour cinq ans — au moins — le pouvoir présidentiel à Sarkozy, le ministre de Chirac le plus enclin à durcir la politique engagée après mai 2002.

Derrière les bisbilles d'avant-scène et la « rupture de style », les orientations du nouveau président témoignent d'une pesante continuité au service de ceux qui ne manquent de rien. Bouygues, Bolloré, Pinault, Forgeard et consorts sont désormais les symboles du « travail » que veut récompenser l'élu du 6 mai 2007. Et le pays va cotiser pour qu'ils puissent - par exemple - transmettre intégralement à leurs descendants, plutôt que partiellement à l'État redistributeur, leur héritage, fruit du dur labeur... des autres.

L'UDB se félicite cependant, car une majorité de Bretons, dans les cinq départements qui constituent notre pays, a compris la réalité derrière le discours, et a choisi le vote à gauche, malgré les déceptions accumulées de ce côté-là. Pourquoi ?

Peut-être, pour des raisons historiques, sociales, culturelles, la Bretagne est-elle moins sensible que d'autres aux peurs françaises cultivées par les « républicains » autopro-clamés de droite et de gauche, dont l'Hexagone est le fonds de commerce :

• La peur de l'Europe, un espace que notre situation maritime et notre histoire nous ont conduits pourtant depuis toujours à considérer comme nôtre, et aujourd'hui comme un recours possible contre le nationalisme français, n'en dé-

plaise au Sarkozy hostile à la ratification de la charte européenne des langues minoritaires, et à ses amis souverainistes.

La peur de l'immigration, sans doute certes parce que cette immigration est moins présente en Bretagne qu'ailleurs, dans ses caractéristiques actuelles, mais aussi parce que les Bretons savent plus ou moins clairement qu'ils en ont été —et en demeurent parfois — les premières victimes : le Paris d'Haussmann, le métro parisien et les premières voies de chemin de fer n'ont pas été construits par les bourgeois bonapartistes !

La peur de ses propres minorités, que les Bretons ne sauraient, bien sûr, partager : leur histoire, leurs langues, leur culture, leurs aspirations, leur dynamisme, leur propre ouverture à la France et au monde leur paraissent naturels et pétris de solidarités, à l'exact opposé des motivations de l'article 2 de la Constitution française, caractéristique du communautarisme jacobin.

Alors que les urgences sont là, il reste cependant à la gauche française bien du chemin à faire avant de souscrire à cette analyse ! Ses dirigeants, pour beaucoup irrécupérables, et ses cadres intermédiaires, conservent au 21e siècle tellement de références nationalistes et même racistes (l'abbé Grégoire, Jules Ferry) ; leurs rangs comptent tellement de bonapartistes fiers de l'être qu'on ne peut miser sur une évolution rapide de leur état d'esprit. Le centralisme fait le reste, qui pollue la perception des problèmes, assure la discipline de parti... et l'invulnérabilité de l'État et de son administration.

Pourtant, les électeurs de cette gauche ne sont pas, par nature, des adversaires du peuple breton et de ses droits, ni ce dernier un adversaire irréductible de ceux qui partagent son sort sur bien des points ! C'est là que naît l'ancrage à gauche de l'UDB. Un ancrage qui n'est pas qu'idéologique mais aussi sociologique et, seulement après, politique.

C'est donc là que naît l'impératif du vote à gauche au deuxième tour : notre solidarité n'ira pas aux partis et à leurs dirigeants, mais aux femmes et aux hommes qui, ici ou ailleurs, croient devoir voter pour eux, pour des raisons qui sont en grande partie les nôtres.

Le premier tour des élections législatives est cependant une occasion unique de donner, sans risque, un poids politique à nos revendications propres. Langues et culture bretonnes, réunification, autonomie : en votant UDB ou UDB— Verts, selon les circonscriptions, le 10 juin, on fera comprendre que cela intéresse beaucoup de Bretons et que la proportion d'élus qui y sont favorables doit grandir dans les futures équipes municipales ou régionales.

La solidarité démocratique nous conduira à voter pour le candidat de gauche le mieux placé au second tour. Mais, au premier tour, le 10 juin, soyons nombreux à voter selon notre cœur.

Michel François, membre du Bureau politique de l'UDB


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Mardi 30 avril 2024

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