Le Puy du Fou, situé en Vendée, continue d'attirer des millions de visiteurs chaque année avec ses spectacles grandioses. En 2025, le parc dévoilera un nouveau spectacle intitulé L’épée du roi Arthur, remplaçant celui consacré aux Chevaliers de la Table Ronde. Ce spectacle, mêlant effets spéciaux et légendes arthuriennes, mettra en scène des personnages emblématiques comme Merlin, la fée Morgane, ou Tristan. Une prouesse artistique qui illustre l’audace vendéenne, mais qui met en lumière un échec regrettable pour la Bretagne : son incapacité à capitaliser sur son propre patrimoine légendaire. La toponymie arthurienne surfaite et collée de la forêt de Brocéliande fait pâle figure à côté du Puy du Fou.
L’histoire et les légendes arthuriennes, pourtant enracinées dans la culture bretonne, sont désormais mises en scène loin de leur terre d’origine. Le nouveau spectacle du Puy du Fou promet une aventure palpitante où Tristan devra libérer Excalibur pour sauver les chevaliers de la Table Ronde. Le parc, fidèle à sa stratégie, s’approprie ainsi un mythe breton pour l’intégrer à son univers. À la clé : une chasse au trésor géante et un engouement populaire sans précédent.
La Bretagne : une terre d’histoire sans vision stratégique ?
Avec ses sites emblématiques tels que la forêt de Brocéliande, la Bretagne possède un potentiel inégalé pour développer un parc d’attraction ou des initiatives culturelles ambitieuses autour de ses légendes et de son histoire. Pourtant, contrairement à la Vendée, la région semble incapable de transformer ses richesses culturelles en leviers touristiques majeurs.
Comme le souligne l’article de «https://www.argedour.bzh/le-puy-du-fou-et-lame-de-la-bretagne/» target=«_blank» rel=«noopener»>Tudwal Ar Gov sur le site Ar Gedour, la Bretagne préfère s’en remettre à des festivals annuels, certes importants, mais qui ne peuvent rivaliser avec des structures pérennes comme le Puy du Fou. À l’exception de projets comme la Vallée des Saints ou Breizh Odyssée, il n’existe pas d’initiative bretonne d’envergure capable de mettre en valeur l’histoire ou la matière légendaire de la région. Où sont les batailles de Ballon, de Saint-Aubin-du-Cormier, ou encore les aventures de la Cordelière et de Surcouf ? Saint-Aubin-du-Cormier a toutefois entamé un «les-3-4-5-et-6-juillet-2025-le-destin-de-la-bretagne-se-jouera-a-m-71008» target=«_blank» rel=«noopener»>spectacle son et lumère annuel qu'il faut saluer.
Une question de vision et de leadership
L’absence d’un projet ambitieux reflète aussi un manque de vision politique et culturelle. Là où un Philippe de Villiers a su bâtir un empire à partir des ruines du château du Puy du Fou, la Bretagne peine à trouver des leaders capables de porter de tels projets. Selon certains, la région vit trop dans le passé ou dans une vision strictement festive de sa culture, oubliant l’essentiel de son histoire.
Le contraste est frappant : alors que la Vendée, en pleine résilience, a su pardonner les horreurs de la Révolution tout en valorisant son patrimoine, la Bretagne semble, elle, rester enfermée dans une mémoire divisée et peu exploitée.
Une opportunité manquée… mais encore possible ?
Avec L’épée du roi Arthur, le Puy du Fou montre qu’il est possible de transformer une légende en un spectacle immersif, attirant un large public tout en contribuant à l’économie locale. La Bretagne, qui possède pourtant toutes les clés pour réussir dans ce domaine, pourrait-elle encore rattraper ce retard ? Une mobilisation des acteurs culturels et politiques pourrait permettre de poser les bases d’un projet ambitieux, pour enfin faire de l’histoire bretonne un levier d’attractivité et de fierté.
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