Débretonnisation : ne plus subir !

Chronique publié le 15/05/24 13:00 dans Langues de Bretagne par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier
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Affiche basée sur la carte de la toponymie bretonne de Gwenael Henry
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L'affiche

Le 1er juin prochain, à Vannes, 14 h, se tiendra une conférence organisée par le mouvement culturel breton sur la toponymie bretonne en danger.

S’il est toujours difficile de réagir sans trop de recul, nous savons déjà que le rouleau compresseur de la débretonnisation-francisation avance dans notre pays, comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel.

Nous tenterons d’évaluer les dégâts avec les éléments dont nous disposons. Nous compterons sur l’OPAP qui dispose de moyens importants et qui accomplit un gros travail, pour croiser nos données et obtenir la photographie la plus fiable possible.

Nous avions la possibilité de ne pas réagir et de laisser faire.

Après tout, nos responsables politiques à la Région ont bien rappelé aux communes la nécessité de préserver la toponymie bretonne et émis récemment un vœu en ce sens.

Le souci est que les belles déclarations n’ont pas de prise sur la réalité lorsque les communes se retrouvent livrées à elles-mêmes et contractualisent avec la Poste pour prendre en charge l’adressage selon les normes nouvelles.

D’où la multiplicité des situations et un grand nombre de communes où on a fait n’importe quoi.

Encore doit on évoquer ici les injonctions contradictoires. Jusqu’au mois d’avril dernier, le syndicat mixte Megalis chargé de la fibre et présidé par Loïg Chesnais-Girard, affichait parmi les mauvaises pratiques la préservation de nos lieux-dits avec une numérotation !!! Certainement un couac administratif imputable à quelque fonctionnaire zélé.

Ce sont les raisons pour lesquelles nous avons décidé de ne plus subir. Lorsque la Bretagne ne résiste pas, elle crève !

Suite à la demande formulée par Koun Breizh à destination de l’UNESCO aux fins de classement à l’inventaire du patrimoine immatériel en danger de notre toponymie, les associations bretonnes signataires ont choisi d’organiser cette conférence du 1er juin pour interpeller encore les pouvoirs publics, dresser le bilan actuel et surtout, réfléchir à la manière de remettre les choses en l’état !!!!

Pour cela, il est indispensable que la région Bretagne prenne à bras le corps le sujet, pour dresser le bilan des atteintes à notre toponymie et proposer la régularisation adaptée à chaque commune, en lien avec les associations bretonnes.

Une débretonnisation est une débretonnisation de trop et nous devons lutter pied à pied

Le Président de la Région Bretagne est convié et nul doute que sa présence serait un signal politique majeur.

L’Unesco est également conviée ainsi que M. le Directeur général de la Poste, M. Philippe Wahl. Il nous semble que la mission de la Poste consiste davantage à relier les hommes qu’à détruire leur culture et identité.

Il est temps d’affronter les véritables problèmes.

Pourquoi nous complaisons-nous toujours dans des représentations idylliques de la Bretagne pour mieux fuir la réalité dérangeante ? C’est aussi vrai pour l’enseignement de la langue bretonne qui reste à un niveau trop faible -4% de nos enfants- et qui ne progresse plus vraiment.

Pourquoi la tendance est-elle ici toujours d’accepter de disparaître pour ne pas désobliger les nouveaux arrivants ? Dans certaines communes des débretonnisations de rue ont eu lieu au motif explicite que les nouveaux arrivants ne comprenaient pas le breton !

Il est temps d’afficher clairement qu’il revient aux nouveaux arrivants de s’adapter à ce que nous sommes, à notre identité. Et s’ils ne sont pas de cet avis, c’est peut-être qu’ils n’ont pas grand-chose à faire chez nous.

Si nous ne trouvons pas la force de réagir, on ne sauvera pas la langue bretonne. Nous avons déjà subi dans l’Histoire une violence psychologique terrifiante à l’école pour interrompre la transmission du breton. A cet égard, la République a bien des comptes à nous rendre. Une fois ce triste objectif accompli, c’est au territoire que le rouleau compresseur s’attaque désormais, comme si c’était une évolution naturelle.

Il est grand temps d’inverser ce processus mortifère et de remettre les choses en état.

Le 1er juin à Vannes, nous comptons sur votre présence.

Yvon Ollivier

auteur


Vos commentaires :
Léon-Paul Creton
Jeudi 21 novembre 2024
Oui!
Il serait sans doute souhaitable de conserver, rechercher, garder toute carte numérique, papier, tout logiciel de randonnée, toute carte ancienne historique, tout plan de cadastre des différentes strates de divisions et subdivisions politiques de la BRETAGNE dans son Histoire, qui permettront de réinstaller l'identité bretonne sinon de tous les lieux, au moins de la majeure partie , le moment voulu!

jakez Lhéritier de Sant Nazer
Jeudi 21 novembre 2024
et en plus s'organiser ce jour là pour être élu municipal en 2026.
Intervenir à Bruxelles, à l'ONU...

Anne Merrien
Jeudi 21 novembre 2024
Tout à fait édifiantes, les injonctions du syndicat mixte de la fibre présidé par LCG. «Ils» ont peu de compétences au CR B4 et quand on voit ce qu' «ils» en font, cela ne donne pas vraiment envie de militer pour plus d'autonomie régionale.

Jean-Luc Laquittant
Jeudi 21 novembre 2024
Bravo Yvon Olivier pour votre voix dans le silence des chaussons.
Chez moi, dans le pays gallo le mal est déjà fait. Il est vrai que dans l'esprit de tous, le gallo n'est que du français mal parlé, du charabia de français, comme me le disaient les maîtres ignares dans mon enfance.
La « ru d'a haw» (la «ru» c'est, la cour et l'aire de battage) a été remplacée depuis bien longtemps par la «rue d'en haut» (ce qui ne veut plus rien dire) voilà l'évolution naturelle (comme vous dites) de la France en Bretagne.

Léon-Paul Creton
Jeudi 21 novembre 2024
L’on ne peut nier l’utilité telle réunion sur cette question bretonne, qui a une nécessité impérieuse au vu de notre situation, si elle est un bilan, un état des lieux établi solidement à partir de travaux sérieux effectués durant des année dans les 5 départements Bretons, voire un peu plus loin dans ceux limitrophes qui sont un peu au-delà des frontières actuelles de la BRETAGNE !


Mais à la condition que cette réunion, ou plutôt ceux qui l’ont programmée, ceux qui vont la nourrir de constats scientifiques et historiques, d’analyses étayées, considéreront qu’adresser et multiplier au fil des ans, des « suppliques » stériles aux multiples et diverses institutions infertiles et dormantes, sourdes, des Amérique et Europe, et affirmeront que principalemen le changement ne viendra que et seulement de l’action intérieure du Pays, par le Pays et de ses filles et fils ! Enfants de BRETAGNE à réveiller, à éveiller.

BREIZH A VEVO ! Comme Label au Bois Dormant à embrasser !


Je propose donc, la preuve étant faite depuis des décennies, que les attitudes des différents partis n’ont donné aucun résultats; et en l’ayant établi et s’étant enfin convaincus, les Bretons que ce faisant il en sera toujours ainsi ! Décider qu’un refus de participer désormais à toutes les élections françaises sera l’attitude bretonne face aux sorts et torts incessants faits à la BRETAGNE et aux BRETONS!


L’action prépondérante, principale et essentielle étant d’éveiller et de faire adhérer tous les Bretons à cette première action. La campagne peut s’ouvrir dès aujourd’hui !
Les plus Bretons des élus en BRETAGNE, peuvent même démissionner dès maintenant ! Qu’il n’y en ait plus à se présenter ; mettre fin à cette comédie sans fin, celle des fallacieuses promesses !!!

Neuze, HU KADARN a vo laouenn !


Jean Charles Thebaud
Jeudi 21 novembre 2024
merci d illustrer notre combat pour la langue bretonne par cette carte qui montre bien que ce probleme concerne une grande partie de la haute bretagne. la situation est encore plus critique ici a l est car peu d elus connaissent la toponymie dans leurs communes. le changement est souvent mal fait dans urgence. des noms disparaissent. si les elus font mal par ignorance le breton doit aussi faire avec les coups bas des defenseurs du gallo. ceux la ont creer un nouveau «roman national» et veulent gommer l heritage bretonnant de beaucoup de nos pays pour creer un pays gallo «pur» et s. ans breton.

Léon-Paul Creton
Jeudi 21 novembre 2024
D’ailleurs il nous faut réfléchir sérieusement de poser des limites à l’exercice de la « représentation » du Peuple par les élus ; quels que soient les niveaux où ils « officient » !
Au regard des décisions qu’ils prennent, il y a nécessité urgente de définir des domaines qui doivent ne pas /plus être soumis à cette liberté anarchique, coloniale et sans limites, laissée à des individus à des structures d’administrations diverses ou sociétés et partis politiques ! Nous, Bretons et plus largement, ne pouvons plus accepter que dans chaque moindre petite ou grande commune, quelles que soient leurs importances, que quelques individus étrangers ou renégats aux desseins de basse politique, soumettent l’Histoire et la culture locale les déforment, les ridiculisent et les font disparaître, que se soit en Nouvelle Calédonie en BRETAGNE et partout ailleurs !!!
La « représentation » assassine laissée en l’état , c’est-à-dire despotique, entre des mains qui peuvent être criminelles, doit être réévaluée dans des domaines et modifiée, revisitée concernant des domaines qui restent à déterminer. Nous restera à déterminer ! Le plus vite possible.
Les élus, souvent incompétents pour l’être, ne doivent plus disposer de ce pouvoir exorbitant exprimé seulement en levant le petit doigt, ou en appuyant sur un petit bouton en total irresponsable. Ça suffit l’Âge de pierre !

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