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publié le 1/01/70 1:00 dans par pour
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Sur le site de Respublica, journal de la Gauche Républicaine, "laïque, écologique et sociale," un article de M. Valentin Boudras-Chapon a retenu notre attention. Sous le titre "La nation, un concept républicain : égalité des droits, communautés et communautarisme, langue nationale et autres", M. Boudras-Chapon évoque assez longuement le statut et l'enseignement des langues régionales en France.

Rappelant que le français est "la langue de tous les citoyens de l'état-nation et donc la langue officielle de l'état-nation pour cimenter l'unité de la nation" et que notre langue commune doit donc "être enseignée obligatoirement à l'école élémentaire et employée seule dans les administrations pour les actes officiels et l'accueil des citoyens", M. Boudras-Chapon en déduit qu'il ne peut "ainsi y avoir de langues minoritaires selon les critères et les attributions que leur confèrent la Charte européenne des langues minoritaires, puisque cela veut dire par cette Charte que la puissance publique dans ces relations avec les citoyens par ses administrations est tenue d'employer telle ou telle langue dite minoritaire, ce qui détruit le lien national."

Comment en arrive-t-on à la destruction de ce "lien national" à cause de l'officialisation de plusieurs langues dans un même pays ? M. Boudras-Chapon ne l'explique en rien mais déclare le constater dans trois pays qu'il prend en exemple.

- La Belgique, où les belges auraient "le sentiment d'appartenir à des nations différentes segmentant l'état en plusieurs morceaux." M. Boudras-Chapon ne peut pourtant ignorer qu'en 1795, une partie du territoire de l'actuelle belgique avait été annexée par la France qui y créa neuf départements. Comme il sait que la "nation" belge est une création artificielle voulue par plusieurs états européens, dont la France (Conférence de Londres de 1830), au mépris des populations des territoires concernés.

- La Tchécoslovaquie, qu'il ne fait que citer. On supposera donc que la scission de cet ancien pays en une République Tchèque et une Slovaquie lui semble une atteinte au droit des peuples à diposer d'eux-même !

- La Suisse, enfin, "obligée d'avoir une organisation fédérale très poussée avec des différence de droits pour rester dans la même état confédéral." On appréciera ses difficultés qu'ont les Suisses a être la première puissance financière d'Europe... Rappelons, pour l'anecdote, que la Suisse autorise les référendums d'initiative populaire... Un gage de démocratie que ne reconnait pas la France, pourtant républicaine, à ses citoyens.

On le voit, ces arguties ne valent rien. Mais poursuivons, puisqu'en homme d'apparente ouverture, M. Boudras-Chapon nous anonce que les "langues communautaires ou régionales" peuvent "être enseignées à l'école républicaine comme source de culture et d'enrichissement sur le mode du volontariat dès l'école élémentaire, sans faire d'ailleurs référence à l'origine ou à une appartenance communautaire ou territoriale des familles volontaires."

Que veut dire ce charabia ? L'enseignement du breton, du basque ou du catalan serait possible... mais à condition qu'on ne fasse pas référence à l'histoire de ces langues ou aux populations qui les parlent ? Ce serait une sorte de "plus" culturel destiné à masquer l'histoire, bien réelle, des hommes et des femmes concernées ! Voilà bien la vision de M. Boudras-Chapon qui, dans la suite, vire carrément au grotesque.

Notre bonimenteur écrit en effet : "Que des petits maghrébins ou polonais puissent apprendre volontairement la langue arménienne dans une maison de la culture arménienne, par exemple, subventionnée par la commune comme maison de quartier ouverte à tous, est hautement positif dans le sentiment qui est donné à tous, de par ce fait, d'appartenir à un état laïque aux mêmes droits pour tous pour l'enseignement"

En d'autres termes, que les enfants français dont les parents sont d'origine maghrébine apprenent l'arabe, la langue de leurs parents, non ! Que les enfants français dont les parents sont d'origine polonaise apprenent le polonais, la langue de leurs parents, non ! Mais qu'ils apprennent l'arménien ! Là oui, M. Boudras-Chapon est d'accord ! On suppose qu'il sera aussi d'accord pour les enfants bretons apprennent le basque et les enfants occitans l'alsacien ! Et les petits arméniens ? Le turc ? En tous cas, pas leur propre langue !

Encore faut-il que tout cela se fasse aux frais des communes et "à condition bien sur, que l'enseignement de la langue française soit prioritaire à l'école de la république."

Terminant sa diatribe par "l'obstacle que constitue la pratique d'une vingtaines de langues officielles en Europe pour construire une entité politique ayant un corpus de pensée facilement communicable entre tous et capable de par ce fait de s'opposer à la pénétration dévastatrice du turbocapitalisme mondial.", M. Boudras-Chapon conclut son article en mettant le turbo (c'est l'occasion de le dire) sur l'esperanto, " langue construite à partir de 1887" et qui "a le mérite, outre sa facilité d'apprentissage et d'utilisation, de permettre la préservation des langues nationales comme ciment des nations face à l'hégémonie dévastatrice de l'anglais au service des grands groupes financiers."

Nous n'irons pas plus loin... et nous nous contenterons d'inviter nos lecteurs, s'ils ont du temps à perdre, à aller lire l'article original sur le site de la Gauche Républicaine. (voir le site)

Soulignons cependant combien ces deux derniers mots nous inquiètent : Gauche républicaine. Car les thèses avancées par M. Boudras-Chapon, qui ne reposent sur rien, demeurent partagées par bon nombre de dirigeants de gauche, notamment au Parti Socialiste et au Mouvement des Citoyens. Ce qui explique sans nul doute la frilosité de ces organisations dans la défense des langues régionales et minoritaires de France.

Pour conclure, signalons cette phrase de Jean-Jaurès, placée à la une du site de la Gauche Républicaine :

"Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire, ce n'est pas de subir la loi du mensonge triomphant qui passe."

Nous la faisons nôtre et vous invitons à rejoindre tous ceux qui ont déjà signé le Pacte des Langues. (voir le site)

Pierrick le Feuvre


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Jeudi 2 mai 2024

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