Nicolas Sarkozy a gagné. Ce n'est ni la marche sur Rome ni le 30 janvier 1933, juste un de ces désastres ordinaires qui frappent, de temps en temps, les démocraties les mieux établies. Il sera, on peut en être certain, le président de l'exclusion et du recul social, de la répression et de l'enfermement, de l'atlantisme et de la soumission aux puissances d'argent. Il sera surtout celui de l'aveuglement et de l'impuissance écologique. Face au réchauffement climatique et au pic pétrolier, tout ce qu'on peut attendre de lui c'est un empilement de fausses solutions et un libéralisme débridé qui ne servira, au fond, qu'à protéger ceux-là même dont l'incurie est à l'origine de nos problèmes.
La Bretagne a heureusement refusé de suivre la France dans cette voie. Elle doit devenir un pôle de résistance et surtout d'action. Cela ne pourra se faire, cependant, sans une profonde rénovation d'une gauche qui doit, pour réussir, définitivement tourner le dos au jacobinisme et au productivisme. Le socialisme n'a de sens qu'associé à une écologie enfin débarrassée de ses illusions libérales, l'écologie restera impuissante tant qu'elle ne prendra pas en compte les aspirations des classes populaires. L'un comme l'autre ne seront que des chimères s'ils ne visent pas à construire une société profondément décentralisée où chaque région pourra pleinement exprimer ses potentialité.
C'est le sens que je veux donner à ma candidature. Elle sera un jalon sur le chemin d'une gauche à la fois pleinement bretonne et réellement consciente des limites que la planète impose à notre mode de vie.
Ensemble nous pouvons, nous devons faire barrage à la réaction qu'incarne Nicolas Sarkozy. Ensemble nous devons et pouvons bâtir un projet de société à la fois durable, égalitaire et décentralisé que fera de son passage à l'Elysée un simple mauvais souvenir
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