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publié le 1/01/70 1:00 dans par pour
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A en croire les médias nationaux, le débat télévisé de ce soir entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy pourrait constituer un tournant décisif de la campagne à trois jours du second tour. Les langues régionales seront-elles évoquées ? On pourrait l'espérer tant les positions des deux candidats peuvent sembler divergentes. Et il nous reste à savoir si Ségolène Royal est résolue à modifier l'article 2 de la Constitution.

A quelques heures du débat, voici une rapide synthèse de la position des deux candidats.

"Nicolas Sarkozy se déclare pour une reconnaissance juridique des langues régionales mais contre la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires"

J'ai bien conscience que le patrimoine linguistique de la France , ce n'est pas seulement le Français.. C'est aussi l'extraordinaire richesse de ses langues régionales et des langues parlées de tous ceux qui sont issus de l'immigration. L'ignorer, se résigner à leur disparition, constituerait un immense appauvrissement, y compris pour la langue française. Je souhaite que leur enseignement soit correctement pris en charge par l'éducation nationale. Je souhaite que l'on soutienne leur pratique et leur diffusion.

Pour autant, il n'est pas question de confronter le Français aux autres langues régionales. Nous avons le devoir de veiller à l'unité française que nous avons mis si longtemps à construire et qui reste le bien le plus précieux mais aussi le plus fragile que nous ayons à léguer à nos enfants. (...) La question des langues et de la place du Français est consubstantielle à notre pacte national. (1)

Je sais que depuis quelques années, en période électorale, les candidats ont pris une mauvaise habitude : ils promettent tout et n'importe quoi aux locuteurs des langues régionales. Ce sont bien entendu des promesses qui sont sans lendemain, suscitant beaucoup d'amertume et de frustrations. Je ne suis pas de ceux-là. C'est pourquoi je ne vous dirai pas, aujourd'hui, que je m'engage à ratifier, dès demain, la Charte européenne. Les hommes ou les femmes politiques qui vous font cette promesse sont des mystificateurs. (2)

Je pense que l'idée d'un texte de loi posant la reconnaissance juridique des langues régionales de France est à la fois beaucoup plus raisonnable et surtout plus efficace. (...) Plutôt que de promettre une fois de plus une hypothétique ratification, je propose de réfléchir ensemble aux propositions très concrètes que l'on pourrait retenir pour sécuriser une fois pour toute la situation des langues régionales de France.(3)

"Ségolène Royal se déclare pour la ratification de la Charte européenne des langues régionales mais "oublie" la nécessaire modification de l'article 2 de la Constitution"

Je m'engage d'abord à faire ratifier le texte de la Charte européenne comme je l'ai annoncé dans un récent déplacement à Rennes le 20 février, et je vous rappelle les propos tenus : Et je le dis ici aussi en respect pour les identités régionales et je sais que vous y êtes attachés. Je ferai ratifier la charte des cultures et des langues régionales pour donner toute leur place aux identités culturelles et linguistiques (culture, musique et langues). Et cet effort-là, cet engagement n'est pas incompatible, au contraire, avec ma volonté de promouvoir la francophonie à travers le monde.

Cette décision va donner plus de droits aux langues de France, affirmer leur place dans le patrimoine culturel de la Nation, favoriser leur audience sur les ondes et les fréquences, permettre à leurs artistes de voir leurs ¦uvres et créations mieux diffusées, et donner un nouveau souffle à l'apprentissage des langues régionales dans les écoles et lycées, et ce jusqu'au baccalauréat. (4)

Pour ma part, je note cependant qu'aucune des 39 mesures concrètes auxquelles la France s'engageait à souscrire sur les 70 proposées n'a été jugée contraire à la Consitution.

Le Conseil a d'ailleurs reconnu que la plupart se bornent à reconnaître des pratiques déjà mises en œuvre par la France en faveur des langues régionales.

Sa décision n'empêche donc pas de reconnaître aux langues de France, dont le breton, toute leur place dans le patrimoibne culturel de la Nation ; je m'y emploierai résolument.

(...) Tout cela sera poursuivi, tout cela m'aidera à conforter, s'il le faut de façon constitutionnelle, les langues de France.

Je terminerai ce plaidoyer en faveur des langues régionales en vous assurant que tout ce qui garantit la diversité culturelle m'importe au plus haut point ; je ne doute pas que le breton, parlé par plus de 250 000 personnes, mérite, sous des formes à trouver, un enseignement et une popularisation quui touchent les plus jeunes générations. (5)

"Avec obstination, nous continuons de demander la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires et la mofication de l'article 2 de la Constitution"

Nous prenons acte du refus de Nicolas Sarkozy de ratifier la Charte et relevons ses propos : "Les hommes ou les femmes politiques qui vous font" la promesse de ratifier la charte "sont des mystificateurs". Selon lui, en s'engageant pour la ratification, Ségolène Royal serait donc une mystificatrice ?

Depuis le début de la campagne, nous demandons à Ségolène Royal de s'engager clairement sur la modification de l'article 2 de la Consitution en ajoutant à la suite de "La langue de la République est le français dans le respect des langues régionales." Force est de constater que nous attendons toujours.

Il reste trois jours à Madame Royal pour lever cette ambiguité et susciter l'adhésion de tous les défenseurs des langues régionales et de l'enseignement bilingue français-langue régionale. Quelques milliers de voix qui pourraient se révéler décisives dimanche soir.

Continuez de signer le Pacte des Langues (voir le site)

Pierrick le Feuvre

- 1. Lettre à la Coordination de Berbères de france, 16 avril 2007. (voir le site)

- 2. Lettre au Bureau européen des langues minoritaires (EBLUL), 6 avril 2007. (voir le site)

- 3. Lettre adressée à Christian Ménard, député du Finistère, le 17 mars 2007. (voir le site)

- 4. Lettre au Bureau européen des langues minoritaires (EBLUL), 17 mars 2007. (voir le site)

- 5. Lettre à Mme Caroline Ollivro, sur le site Langues-regionales.org, 14 février 2007 (voir le site)


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Mardi 30 avril 2024

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