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publié le 1/01/70 1:00 dans par pour
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Pour cause de match de football économiquement prioritaire ce samedi au «stade du Moustoir de Lorient, un des derniers grands stades de Bretagne situés en plein centre ville», une autorité administrative du Morbihan décida que la manifestation pour Diwan et la langue bretonne serait déplacée dans le faubourg de Keryado [photo3] (voir la Lettre ouverte à Bertrand Méheut, P.D-G de Canal Plus (voir notre article), à propos de Diwan et des langues régionales, communiqué de "Ouiaubreton" du 30 mars dernier).

Pour que la grande chaîne puisse retransmettre EN DIRECT – et ce avec beaucoup de bénéfices publicitaires – deux matches se déroulant à 700 km de distance avec, on suppose, une seule équipe de tournage, il ne fallait pas qu'ils aient lieu le même jour.

L'autorité locale a donc d'abord accepté d'avancer le match de Lorient, de dimanche à samedi.

Conséquence, le déplacement géographique de la manifestation, qui, en centre ville, aurait couru des risques à la sortie du match. «On ne peut en vouloir à cette autorité d'avoir voulu nous protéger, mais on peut se demander – l'enseignement bilingue subissant pas mal de revers en Morbihan – si cela ne l'arrangeait pas un peu 'quelque part'. Le doute subsiste...», disait-on entre militants dans le cortège. Ou encore : «Toujours est-il que c'est bien la PREMIÈRE décision prise, au service de l'économie, qui est critiquable, et moins la seconde, qui en découla, prise pour raison de sécurité», reconnaissait-on aussi. Quelqu'un exprima alors cette idée «et pourquoi ce n'est pas le match à Lens qui a été déplacé ?»

Après le rassemblement place de la LIBERTÉ [photo3], le défilé eut donc lieu dans un quartier presque désert, sur près de 2 km. Cela en cassa certainement l'impact attendu, mais aucunement, devant le public, la conviction des intervenants dans leurs revendications, pourtant maintes fois répétées.

Ont pris la parole Patrick Hervé [photo2], président de «Diwan Breizh», Yannick Baron [photo4], président de «Dihun», Patrick Malrieu [photo5], président du «Conseil Culturel de Bretagne», Frédéric Ledouble [photo6], président et porte-parole de l'association «Babigoù Breizh» et Lionel Bonis [photo7], journaliste, délégué syndical «SUD médias, pour FR 3» (Solidaires Unitaires Démocratiques), qui dénonça l'indigence croissante des programmes et des productions en langue bretonne de la chaîne. Enfin, «un couple d'Occitans» [photo8], venu de Béziers soutenir les Bretons dans une cause similaire à la leur, en remerciement de leur récent déplacement en Occitanie.

Treize élus tenaient la première banderole «Justis evit ar brezhoneg» [photo9], parmi lesquels des conseillers régionaux de la Bretagne administrative Yann Ber Thomin, venu de Landerneau, Mona Braz, de Guingamp, Annaïg Le Gars, de Quimper..., des élus municipaux, Christian Troadec, maire de Carhaix, Nelly Fruchard, maire de Plescop, Yan Syz, maire adjoint à Lorient...

Dans la foule, on reconnaissait Tangi Louarn, président de «EBLUL France», Léna Louarn, présidente de «Ofis ar Brezhoneg», Michel François, de «Bretagne Réunie», Bernard Le Nail, éditeur des «Portes du Large» à Rennes, Per-Vari Kerloc'h, grand druide adjoint du «Gorsedd de Bretagne», Yvonig Gicquel et des membres de l'«Institut Culturel de Bretagne», dont l'assemblée générale avait eu lieu le matin même à Ploemeur, au conservatoire Amzer Nevez de Soye...

Les enfants, les plus directement concernés par les revendications pour le présent et l'avenir de la langue, étaient venus en grand nombre soutenir les adultes, parents et sympathisants. Pour eux cette manifestation était une vraie fête. Plusieurs portaient des chapeaux de fantaisie. Leurs panneaux de carton ondulé peint tenaient souvent de l'œuvre d'art [photos 10 à 12]. Des joues et des fronts étaient décorés d'hermines et de triskells [photos 13 et 14].

En début de cortège les plus jeunes suivaient les ''anciens'' de Diwan, qui ont créé l'association «Diwanet» et tenaient la banderole «Justis evit Diwan !» [photo15]. Aucun ne manqua de souffle pour interpréter à tue-tête et de façon très libre des chansons en breton, dont «Gwir Vretoned (tud a galon, war zav !)». Et comme il n'y a pas de manifestation en Bretagne sans musique, un mini-bagad de jeunes sonneurs faisait partie du cortège [photo16], ainsi que Yann Goasdoué, ancien talabarder des Diaouled ar Menez et son compère, en sonneurs de couple, qui nous interprétèrent entre autres la belle complainte «Marig ar Pollanton» [photo 17 en dernière page photo].

«Ai 'ta !», le groupe orange de jeunes militants pour la langue bretonne, dont la première section fut créée en mars 2005 dans le Trégor, et qui en compte maintenant trois autres, à Rennes, Nantes et en Basse Cornouaille, arborait une banderole qui ne mâchait pas ses mots... bretons [photo1]. La traduction française ''soft'', «evel ma 'vez laret e saozneg flour», ne pouvait pas choquer, elle ! (voir le site)

«Au retour sur la place de la Liberté de Keryado-Lorient, le président de Diwan dénonça fortement la primauté, la suprématie données par les autorités locales, à l'argent des grands groupes de médias, sur la culture et le devenir de nos enfants. Il remercia aussi les participants et promit que la prochaine manifestation, en novembre ou décembre prochain, aura lieu EN CENTRE VILLE ».

Il est à noter que cette manifestation a été relatée en anglais dès lundi 2 avril, de Bruxelles, sur Eurolang.net par Davyth Hicks. (voir le site)

Maryvonne Cadiou (texte et photos)


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Jeudi 2 mai 2024

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