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Le 19 janvier 2007

Le jackpot de la noblesse d'Etat

Comment faire fortune à partir de rien

Pour faire fortune vous pouvez participer à l'euromillion avec une probabilité de 1 chance sur 76 275 360 de gagner ce qui vous plonge dans une très grande incertitude. Vous pouvez aussi devenir chercheur d'or.

En revanche si vous travaillez comme la plupart des gens vous subviendrez à vos besoins sans pouvoir épargner des sommes importantes : 80% des salariés gagnent moins de 2 000 euros par mois.

Il existe une voie royale : la politique.

Ségolène Royal a expliqué que son patrimoine était « le fruit de son travail », constitué « au bout de trente années de vie professionnelle en ne partant de rien »

Partir de rien et devenir fiscalement redevable de l'ISF après n'avoir été qu'un élu du peuple révèle bien que la politique est une source d'enrichissement.

Nous remercions Madame Royale pour cette explication qui a au moins le mérite de montrer que le peuple dans sa grande misère reste magnanime et généreux, mais aussi, hélas, corvéable.

Certes la légalité n'est pas questionnée ni questionnable et pour cause : Madame Royal appartient au monde restreint de ceux qui fabriquent les lois et on lui accorde le mérite de les respecter

Le problème n'est pas davantage dans l'existence des fortunes quand elles n'ont pas été mal acquises. Un système qui condamne la réussite et le succès est un système qui se meurt.

Le trouble est ailleurs.

La France est-elle si riche qu'elle puisse distribuer ainsi de l'argent public pour que ses élus se constituent des fortunes ?

La réponse est évidemment non, mais le serait-elle que ce gaspillage serait encore intolérable.

On doit s'engager en politique par idéal et non par intérêt.

En réalité ce scandale, car ça en est un, naît d'une pratique organisée qui s'appelle le cumul des mandats dont la France a l'exclusivité. L'exception française ne trouve pas son origine dans le cinéma ou la littérature, elle la trouve dans un déni permanent de démocratie.

La démocratie ne peut être réduite à la démocratie intermittente du temps électoral elle-même condamnée à passer sous les fourches caudines des grands partis politiques.

La démocratie exige que le pouvoir soit toujours limité et contrôlé. Une de ces limites s'exerce par l'impossibilité du cumul dans le nombre des mandats et aussi dans le temps. L'avantage est immense. Le turn-over permet à davantage de citoyens de prendre des responsabilités et empêche la création de systèmes de corruption de type maffieux.

Quand un député est maire ou Président de Conseil Régional ou Général, il peut vivre largement de sa rémunération de parlementaire et il n'a plus qu'à épargner sa deuxième rémunération quand une troisième ne vient pas s'y agréger.

Je compte seulement jusqu'à trois pour ne pas égarer le lecteur.

Plus de 80% de nos parlementaires sont des cumulards qui perçoivent plus de 21.000 euros par mois. Certes l'élu n'hésitera pas une seconde avant de préciser qu'il ne perçoit, à titre personnel que la modique somme de 6 900 euros brut (plus de 5 000 euros net) et que le complément qu'il reçoit cependant n'est que l'indemnité forfaitaire de frais de mandat (> 6.000 €) à laquelle s'ajoute les crédits collaborateurs (> 8500 €)

Le crédit collaborateur permet de salarier une épouse, un enfant, un proche ou un ami...Il permet aussi d'employer un collaborateur peu payé et de conserver la différence.

Qui peut obtenir sa retraite à 55 ans, bien que n'ayant cotisé que 15 ans, et percevoir 4 778,66 euros brut par mois ? Un député.

Ces chiffres sont nécessaires pour comprendre la difficulté à réformer la France. Comment croire que cette oligarchie teintée de népotisme pourrait décider de se tirer une balle dans le pied ?

Et, pour mieux asseoir ses privilèges, le législateur distribue des avantages à la fonction publique qui ont pour objectif de garantir les siens en paralysant tout esprit contestataire. Et L'élu local distribue les subsides à ses associations partisanes en mettant les autres au régime sec.

Il n'y a que la société civile qui se trouve non seulement pénalisée mais assignée à payer.

C'est de cette façon que Madame Royal se trouve aujourd'hui fortunée grâce à l'argent public et seulement grâce à lui, sans aucune prise de risques. Elle n'a pas travaillé 18 heures par jour en créant son entreprise et des emplois, en ignorant de quoi son lendemain serait fait. De facto elle s'est située de l'autre côté de la ligne qui sépare les actifs entrepreneurs, toujours payeurs, de ceux qui perçoivent le fruit du travail des autres par le biais des taxes, impôts et prélèvements obligatoires.

C'est une méthode assez couarde d'échapper à la sanction du marché car elle vit dans un univers où règne l'irresponsabilité totale, sans aucune obligation de résultat. Et le résultat, hélas, nous le connaissons. La France est endettée, compte des millions de chômeurs, des milliers de sans abri.

Le système qui l'abrite a fait faillite depuis longtemps au moment même où elle se construisait sa fortune.

Ce qui est dit à propos de Madame Royal s'adresse aussi à Monsieur Sarkozy qui n'est pas devenu un ténor du barreau de Paris. Il a réussi à obtenir un avantage précieux sur tous les défenseurs de France. Quand les avocats paient leurs impôts, ils l'enrichissent car lui aussi est redevable de l'ISF.

Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne s'est toujours prononcé contre le cumul des mandats et contre le règne du bon plaisir.

Tenant de la pensée personnaliste, il sait le prix des choses mais il n'est pas sans connaître la valeur des choses qui n'ont pas de prix.

Le MFB n'est pas sans comprendre qu'un député puisse être rétribué, mais il est hautement impératif que cette rémunération soit mise en perspective avec les revenus moyens du peuple qu'il est supposé représenter. Car en aucun cas, il ne peut être question de la création d'une caste de privilégiés. Le cumul des mandats ne saurait prospérer.

Il serait d'ailleurs souhaitable que ce salaire soit un traitement et non appelé indemnité ce qui laisse accroire que le député et le travailleur précaire partagent des conditions matérielles comparables. Au cas contraire qualifions cette prébende de secours, comme une aumône à l'indigence de nos élus !

L'engagement politique ne peut exister qu'au service des autres, au service de la cité.

Ceux qui se servent, en s'édifiant un patrimoine personnel, font tout sauf de la politique.

Le Mouvement Fédéraliste de Bretagne milite pour une démocratie du souci citoyen, une démocratie de la vigilance.

L'homme naît nu, et meurt habillé. C'est là, sans doute, un point qu'il faudra corriger.

J-Y QUIGUER Président du MOUVEMENT FEDERALISTE DE BRETAGNE


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Dimanche 19 mai 2024

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