Avec les Fées sur les pas de l'ancienne Celtie

Présentation de livre publié le 9/02/24 11:04 dans Littérature par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Le nouveau livre de Sylvain Tesson Avec les fées chez l'éditeur Équateurs littérature fait couler beaucoup d'encre. Pour ou contre. Après les tonnes de descriptions infâmes qui ont été écrites sur la Bretagne aux 18 et 19e siècles, et par quelques-uns des plus grands écrivains français, qu'un nouveau venu en dise du bien et, de plus, la replace dans la Celtie, on ne peut que s'en réjouir. On ne va pas cracher dans la soupe ! Que le gars ait fréquenté extrême gauche ou extrême droite, on en a que faire. Les poètes sont bien au-delà de tout ça. Ils ne jouent pas avec les concepts ou les idées. Ils jouent avec les mots et les images, voire les visages. Ce long voyage, à la voile et à pied, le long de la côte qu'il dénomme «celtique» de la Galice à l'Écosse, un journal de bord empreint d'une beauté sauvage, est un livre qui laissera des traces dans son sillage.

Sylvain Tesson a tout pour plaire aux Bretons. Il joue de la cornemuse et du irish whistle. C'est un grand voyageur comme beaucoup de nos ancêtres et comme certains d'entre nous. Lui a parcouru la Sibérie, le lac Baïkal, la route de la retraite de Russie, les déserts, l'Asie centrale, etc. et aussi des rencontres avec les loups et les panthères blanches avec le photographe Vincent Munier (avec qui j'avais aussi discuté de loups au festival photos de la Gacilly il y a quelques années.) J'ai moi-même rencontré un loup sur l'île Haida Gwaïi (anciennement Iles de la Reine Charlotte), en Colombie-Britannique et je sais ce que sont ces rencontres qui vous restent gravées dans la mémoire pour la vie. Ce sont des visions quest, pour reprendre une expression en anglais qui décrit les anciens rites de passages des peuples premiers d'Amérique du Nord. Tesson parcourt le monde en quête de ces visions et il voit des choses que tout le monde ne voit pas forcément. C'est cela ses fées.

Qu’est ce qu’un peuple, et ce n’est que ca, c’est une communauté de gens qui pleurent ensemble - Sylvain Tesson.

La sacralisation du littoral

Il a donc parcouru tout le littoral celtique, des Asturies aux Shetland. Il aime cette Celtie atlantique, cette matière de Bretagne, ce littoral grandiose antidote du monde moderne. Une terre convoitée de nos amis européens continentaux venant de zones urbaines industrielles polluées, bétonnées et dénaturées. Ils y viennent en touriste et finissent parfois par y acheter une maison. Notre littoral est notre ultime richesse car il est devenu l'antidote de ce siècle. Inondé deux fois par jour par la marée, il a été épargné, rien n'y peut être construit ou cultivé sauf quelques parcs à moules ou à huîtres entre de vieux moulins à marée. J'ai parcouru ce littoral de Tréguennec à Lostmarc'h, de St Yves à Inch Beach, et oui, ce sont des lieux sacrés, des sources d'émotions qui ne tarissent jamais. Les sentiments passent mais les paysages, ces visages de la terre comme les appelle Sylvain Tesson, sont éternels. Les paysages sont des émotions. Géographe de formation, il a compris, comme Alan Stivell, que ce qui reliait tous les pays celtiques de la façade atlantique de l'Europe c'était la géographie plutôt que l'histoire. Nous sommes le peuple du bout du monde, des caps, des îles et des presqu'îles qui émergent de la mer Celtique. C'est cette géographie qui forge notre identité commune.

Une pétition dont le crétinisme est une insulte à la poésie selon Jack Lang

Sylvain Tesson aime tellement la liberté qu'il s'amuse à flirter avec le diable juste pour nous emmerder. Je fais ce que je veux et n'obéis à aucun code, à aucun système de pensée, explique-t-il. « Ma plus grande valeur est la liberté ». C'est avant tout un provocateur qui a besoin de se prouver à lui-même et aux autres qu'il est libre. Ce n'est pas un idéologue, pas du tout un politique, il le dit et le redit. De plus, qu'un écrivain ait fréquenté l'extrême droite, ou l'extrême gauche comme le fit Aragon, n'en fait pas un mauvais écrivain. On a tous en tête Louis-Ferdinand Céline, anti-sémite notoire. Sans aucun doute le plus grand écrivain francophone du XXe siècle qui, à lui seul, a changé la littérature. Il y a la littérature francophone d’avant Céline et celle d'après. Un peu comme Chateaubriand qui aurait inventé le français moderne, il y a l' avant et l'après Chateaubriand.

La pétition contre sa présidence du Printemps des poètes, une asso complètement inconnue et qui le serait restée sans les 1500 signatures, est ridicule et a eu pour conséquence la propulsion des ventes du livre. Jack Lang, l'ancien ministre de la Culture a déclaré à propos de cette pétition, qu'un « tel crétinisme est une insulte à la poésie » L'actuelle ministre de la Culture Rachida Dati pense la même chose. La pétition prétendrait se battre contre la banalisation de l'extrême droite ? Quand on sait que cette extrême droite va sans doute être largement en tête en France lors des élections européennes en mai prochain et que le RN est le parti majoritaire en France, c'est un peu trop tard non ? Un parti majoritaire est banalisé de facto. Les 13 millions de Français qui votent Marine le Pen ne sont pas des assassins en uniforme noir, avec des écussons à tête de mort sur une casquette, qui jettent des capsules de ‎Zyklon B du haut d'une chambre à gaz. Ce sont des électeurs tout à fait banals.

Du coup la pétition a catapulté l'écrivain sur tous les plateaux de télé et toutes les radios, dans tous les médias. Déjà La Panthère des neiges avait dépassé la barre faramineuse des 500 000 exemplaires, le top des ventes d'un livre francophone en 2019. Avec les fées va les dépasser, il était top des ventes des libraires la semaine dernière.

Le syndrome de Stockholm

Sylvain Tesson est devenu une star grâce à ses détracteurs, y compris Françoise Morvan qui pour une fois n'a pas fouillé «son passé nazi». Pour FM, les nazis ce sont les nationalistes bretons, pas les nationalistes français. Sur son blog, elle s'est attelée à prouver qu'il était nul en tant qu'écrivain. Heureusement que Sylvain Tesson n'est pas breton car il en aurait pris pour son grade. Elle n'a pas pu s'empêcher de ressortir son obsession habituelle : « La lecture du dernier livre de Sylvain Tesson était une épreuve que je ne souhaite à personne. Elle était particulièrement pénible pour moi car je ne vois que trop les dangers de l’idéologie qu’il développe avec le kit néoceltique partout désormais imposé en Bretagne et en Grande-Bretagne pour des raisons politiques qui servent, de fait, l’extrême droite via l’ethnorégionalisme.». Elle a tout résumé de sa pensée incapable de poésie même si elle a pu étudier celle des autres à défaut d'en avoir.

Encerclé par les écrans

En revanche, le lecteur ne sera pas forcément d'accord avec son rejet du numérique, un mot qu'il ne prononce ou n'écrit jamais comme d'ailleurs le mot «internet». Il parle seulement des « machines qui nous encerclent ». Il est contre les écrans. Pour lui un écran c’est un rideau, un écran de fumée qui nous cache la réalité des choses. Bien sûr il n’a pas complètement tort en ce qui concerne la destruction des liens sociaux causés par tout ce temps passé seul devant une machine ou un appareil. Sans même parler des conséquences néfastes chez les enfants. Le problème des écrans, c'est qu'ils n'ont pas d'horizons. Nous sommes encerclés par les machines myopes mais la Bretagne, elle, est encerclée d'horizons. A nous de composer ! Tout est une question d'équilibre. Nous, en Bretagne, avons l'immense chance de pouvoir sortir de nos écrans pour aller marcher sur les immenses plages sauvage de la baie d'Audierne ou de la presqu'île de Quiberon ou randonner dans les Monts d'Arrée. On peut passer de l'écran à l'écrin de ces joyaux bretons, des «windows» au wind tout court«. Tesson s'en prend aux puces auxquelles on aurait donné intelligence, mémoire, rencontres, etc. Oui mais sans ces puces, il n'aurait pas survécu à une chute de 8m en 2014. Quatre mois de soins intensifs à l'hôpital du Vaudois en Suisse avec toutes les dernières technologies mises à sa disposition pour le sauver.

Les pierres dressées

Tesson médite longuement sur les mégalithes qui se dressent partout dans cette Celtie mais sans considérer la continuité entre ces bâtisseurs et les Celtes qui, selon l'archéologue Barry Cunliffe, sont arrivés bien plus tôt sur cette façade atlantique que le 5e siècle Av. J. C admis par les historiens. Pour Cunliffe en fait, ils sont là dès le début de l'âge du bronze. Dans ses longues suppositions sur le rôle des menhirs, Sylvain Tesson oublie l'essentielle sémantique. Le mot »fée« vient du latin fatum. La destinée. De nombreux sites portent le nom de »roche aux fées". Ce n'est pas du tout un hasard car certaines de ces pierres, certains de ces cromlechs, servaient justement non seulement à prédire les éclipses, mais aussi les grands festivals comme Samhain. Le menhir était un calendrier héliaque en plus d'être un gnomon.

Il ne fallait pas s'écarter de la côte. Passant ! Si tu t'enfonces d'un ou deux kilomètres dans les terres, tu quitteras le cordon des chemins mystérieux et des quais du départ pour trouver la plaine au cordeau, les parfums du lisier. L'arrière-pays, c'est la vérité d'une nation sans la magie du rêve. La côte baigne dans l'illusion. Si on veut rester dans le scintillement, il faut marcher sur le fil. Un pas de côté et c'est la fin du 'vive la mouette et l'ajonc'. Ce sera vive le maïs et l'ammoniac. Tout rêve nécessite des œillères. Le littoral celtique est une même patrie, large de deux kilomètres et courant sur 2000 km de long de la Galice à l'Écosse. Pour parler simplement, appelons-la, la bande passante du monde occidental.-Sylvain Tesson

L'alchimie des mots

Le génie poétique de Sylvain Tesson est réservé aux grands écrivains. Ceux qui sont capables de relier les mots et les époques qui ne se relient pas naturellement et cette capacité de lire l'histoire dans la géographie. Je n'avais pas réalisé l'immense portée de ce qu'avait dit Steve Jobs, le créateur de l'entreprise la plus cotée en bourse au monde, quand il disait « creativity is linking things together ». Ça ne s'applique pas uniquement aux inventeurs mais aussi aux poètes et aux écrivains doués comme Sylvain Tesson qui relient mots et idées à travers le temps et l'espace.

L'écriture de Tesson est superbe, bien sûr par sa sélection des mots qu'il choisit et qu'il associe, mais aussi par ceux qu'il n'utilise pas. C'est ça qui rend un livre ou un poème agréable à lire. Ne pas retomber dans le galvaudage des mots usés genre guide touristique ou langage politique. Son périple sur la côte atlantique est une croisière mais le mot n'est jamais prononcé. «Tout dépend du regard», nous explique Sylvain Tesson. Une balade sur le GR34 peut tout aussi bien être une quête du Graal. Dans la grisaille ventée de nos terres inondées prêtes à sombrer dans les profondeurs de l'océan, on peut aussi y rencontrer des fées.


Vos commentaires :
Naon-e-dad
Vendredi 15 novembre 2024
« Pour lui un écran c’est un rideau, un écran de fumée qui nous cache la réalité des choses ».
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Cette petite phrase me rappelle le propos d’un court film didactique que j’ai vu il y a des décennies lors d’un cursus informatique.
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Nous sommes habitués à penser qu’une image « montre » la réalité. Or, on peut voir les choses autrement, et penser qu’une image « masque » les choses, et donc « cache » le réel. Ceux qui ont été formés à la réflexion systémique en conviendront aisément. Un système se décompose en sous-systèmes, qui eux-mêmes se décomposent en sous-systèmes de niveau subalterne (ou affiné), etc.. jusqu’au niveau de détail souhaité par l’analyste humain et / ou nécessité par la complexité de la réalité appréhendée.
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Le film pédagogique évoqué plus haut démontrait cela tranquillement, très clairement, en l’appliquant au domaine informatique : une couche d’analyse (concrètement un schéma graphique) en cache une autre, qui lui-même… etc…. Une image grossière en cache une autre plus fine. « Une image cache ». Je fus ébloui par la justesse, imparable, du propos. « Une image montre, et une image cache ». Cette philosophie a permis de construire des outils et des appareils numériques.
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Pourtant l’écran le plus performant ne restitue pas la sensation éprouvée par l’œil qui contemple la nature. L’écran fait écran à la réalité. L’écran peut nous apporter des images inédites à différentes échelles (interstellaire, aérienne par drone, cœur de la matière,…), il peut aussi faire écran. Vieux débat ente l’image numérique et l’image argentique par exemple. Sylvain Tesson a compris cela. Au moins, le poète de qualité qu’il est l’a pressenti…
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La panthère des neiges. Il y a un livre, et aussi un film (2021).
Au-delà de sa dimension documentaire, déjà exceptionnelle en-soi, le film possède aussi une dimension initiatique. Apprendre à regarder. Le chasseur d’image professionnel sait qu’il est lui-même observé en secret. Il sait que au bout de la patience et des circonstances, précaires et parfois hasardeuses, le succès est un cadeau autorisé par l’animal (la panthère des neiges, en Himalaya) qui accepte de se laisser voir ou approcher. Nous ne sommes pas loin du Petit Prince et du Renard. Le film doit beaucoup à l’écriture de Sylvain Tesson. Merci à lui et au cinéaste animalier vosgien Vincent Munier.
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Sell ! Sell’ta ! Sell‘ta c’hoazh ! Sell ouzh ar bed ! Sell ouzh ar vuhez ! Sell ouzh ar re all ! Sell ouzit ! Sell ouzh an Doue !

Pcosquer
Vendredi 15 novembre 2024
En revanche, le lecteur ne sera pas forcément d'accord avec son rejet du numérique, un mot qu'il ne prononce ou n'écrit jamais comme d'ailleurs le mot «internet». Il parle seulement des « machines qui nous encerclent ».
Poell Breizh 'nag eo! Le bon sens de Bretagne que c'est! Nous sommes au moins deux... avant d'être plus nombreux... Denez Prigent parle de la mort comme si elle est vie pour un Breton... Peut-être que S. Tesson s'en serait accommodé plus tôt que vous ne l'imaginez , sans les puces...Et pour une fois laissez donc mon commentaire. La vie est faites de diversité et de pensées diverses...une antidote aux idéologies.

L A New
Vendredi 15 novembre 2024
Bonjour,

Un peu troublé et bousculé par votre certains passages de votre présentation. N'ayant lu que « Sur les chemins noirs » je ne suis pas particulièrement admiratif des talents d'écrivain de Sylvain Tesson. Mais il ne s'agissait que d'un ouvrage et un ouvrage particulier dans le chemin de sa vie. J'aime par ailleurs la voix de celui qui a choisi de prendre la route (même si ce terme ne convient pas forcément à son dernier texte) ainsi que celle de celui qui décide d'observer les choses. Quant à la liberté...à chacun ses délires.

Il y a deux aspects qui me posent problème. Le premier concerne la distinction que certains s'éreintent à prouver entre l'homme et son travail. Un vrai problème qui, à mon avis, demanderait plus de considération. Personnellement, je n'arrive pas à la faire, et encore moins concernant certains domaines. L'actualité nous renvoie à la psychanalyse avec la mise en accusation de monsieur Miller après avoir successivement évoqué les accusations de réalisateurs et d'acteurs. Bientôt d'autres portes ? Comment admirer le jeu d'un acteur ou la créativité d'un réalisateur quand on découvre certains aspects de la vie de l'homme ? En littérature, vous citez Louis Ferdinand Céline. Un exemple remarquable effectivement. Comment peut-on s'abstraire des frasques d'un collaborateur patenté ayant rejoint en 1944 le gouvernement de Vichy dans son exil protégé par le Reich, faisant la distinction entre un Nord du travail et un Sud de la paresse, affligeant paranoïaque qui voit chez le juif celui qui lui ravit sa femme ou refuse ses écrits 'géniaux«, antisémite affirmé et bien d'autres choses plus abjectes les unes que les autres pour ne retenir que l'écrivain génial ? Certains font ce grand écart, pour moi il est impossible à faire sauf de croire que l'écrivain ne serait qu'un grand manipulateur. Or il s'agit bien du même homme dont l'écriture fait partie intégrante de sa vie. Les textes de madame Morvan ne peuvent être mis à part de son obsession maladive qui exigerait une solide analyse. Impossible de lire les grands succès de Céline sans penser à ses désirs nazis et ses virulents pamphlets hideux.
Autre chose, si l'on peut dire puisqu'il s'agit encore de distinction. Vous écrivez »
Les dizaines de millions de Français qui votent Marine le Pen ne sont pas des assassins en uniforme noir, avec des écussons à tête de mort sur une casquette, qui jettent des capsules de ‎Zyklon B du haut d'une chambre à gaz. Ce sont des électeurs tout à fait banals. " Vous avez entièrement raison. Et c'est justement cette banalité qui construit le crime. Banales les mains qui saluaient dans un magnifique ensemble ( très séduisant pour un film ) un führer en transe, banales toutes ces petites mains allemandes ou françaises qui aidaient à la construction d'un Reich, banales les dizaines de dénonciations quotidiennes envoyées aux Kommandanturs ( comme le fit Céline ). Croire qu'il suffit d'un contexte historique et politique ainsi qu'un fou sorti de sa caporalité est un triste leurre destiné à répéter indéfiniment l'horreur. Le crime c'est le banal. C'est ce banal qui ouvrira ( ou pas , vous semblez vouloir retenir le résultats des élections pour acquis ) la porte du nauséabond. C'est d'ailleurs ce banal qui est devenu une stratégie efficace pour un FN qui dissimule tout jusqu'à son nom mais conserve ses statuts, ses copains dégueulasses, son logo fasciste et s'en va parader à Florence avec toute l'extrême droite européenne.


Pcosquer
Vendredi 15 novembre 2024
« C'est ce banal qui ouvrira ( ou pas , vous semblez vouloir retenir le résultats des élections pour acquis ) la porte du nauséabond.» Sans intervenir sur votre texte si ce n'est cette phrase. Il y a un phénomène dont il faudrait parler. Vous souvenez vous du film sur la Vendée il y a quelques mois ou un an plus ou moins? D'un seul coup une histoire étouffée revenais frapper de plein fouet la République... Il y a eu beaucoup de réactions et j'ai éprouvé le besoin de savoir ce à quoi correspondait ces réactions. J'ai donc essayé de classer les observations écrites sur une vidéo parlant de ce film sur Youtube : Curieusement, peu de réaction des Vendéens ( cela ne signifie pas qu'ils n'en ont pas eu), en revanche beaucoup de réactions sur le besoin d'Histoire, d'en savoir plus, d'autres réactions attachées à la noblesse passée, d'autres encore accusant la République de crime, d'autre spécifiquement politique de droite puis des opposants de gauche. J'en avais conclu la montée de l'extrême droite en France tellement la défense de la gauche paraissait ridicule face à la gravité et à la signification de l'évènement relaté; C'est tout simplement la destruction des fondements de la République que le film met en avant ( volontairement ou non ) . L'Histoire du malheur Vendéen étant vu comme un épisode grave de l'Histoire de France sans tenir compte finalement de ce que pouvaient ressentir les Vendéens... L'ensemble n'était pas vraiment facile à définir. Sans doute une très mauvaise nouvelle pour la gauche mais, pas excellente non plus pour le RN finalement ; la République étant particulièrement visée.
Quelques mois plus tard, compte tenu des évènements internationaux et nationaux, j'en viens à comprendre plutôt qu'il s'agit un désir viscérale de souverainisme; C'est à peu près le même phénomène un peu partout dans le monde, même au Texas. En tout cas il y a une volonté farouche exprimée pour sortir de l'Universalisme ou mondialisation que l'on construit probablement sans les peuples depuis des siècles maintenant. Il y a des raisons multiples qui expliquent ce phénomène. le problème majeur pour La Bretagne et pour les autres pays sans états ou peuples non reconnus est que ce souverainisme s'arrête à l'étage de l'état-nation avec le risque de démolir les peuples a qui l'on n'accorde aucun droit depuis des siècles là aussi.
Je pense que l'extrême droite bénéficie de ce phénomène ainsi que des conséquences relatifs aux courants migratoires qui traversent l'Europe. Il y a un mélange de ressentis ( perte d'identité, modification profonde de l'organisation de la société et du sens que l'on accorde à l'être humain, mélange de population, dérèglement social organisé par une Europe aux décisions souvent catastrophiques, étouffement des valeurs traditionnelles, le tout agrémenté de politiques autoritaires, déconnectées des attentes...et mensongères sur le plan international pour le moins.
Sans vouloir justifier le choix de l'extrême droite, il ne me semble pas possible de décrire cette situation aujourd'hui d'une manière manichéenne.
En Bretagne, les conservateurs ont jeté une partie importante de la population Bretonne dans le giron de la gauche républicaine de la 3ème République. Aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est l'inverse. Les excès débridés de la gauche font faire la bascule inverse.
L'extrême droite existe on ne peu pas le nier et c'est effectivement une tentation comme l'extrême gauche. Le centre républicain n'est pas mieux en matière de droits des peuples...Pour moi la solution serait dans la refonte et ou la résurgence du droit international et du respect des peuples, de tous les peuples. La droite, la gauche et plus généralement la politique ne sont que des leurs.

Yannig Coraud
Vendredi 15 novembre 2024
Ce livre a le mérite de reconnaître la culture celtique comme une des composantes de l’Europe .
Nous sommes ouverts sur le monde et refusons le repli nationaliste français dont le plus bel exemple reste la France Nazi de 1940
Comme j’aime le dire bretons toujours Français Jamais…. Plus que jamais evel just

Yannig Coraud
Vendredi 15 novembre 2024
Ce livre a le mérite de reconnaître la culture celtique comme une des composantes de l’Europe .
Nous sommes ouverts sur le monde et refusons le repli nationaliste français dont le plus bel exemple reste la France Nazi de 1940
Comme j’aime le dire bretons toujours Français Jamais…. Plus que jamais evel just

Yannig Coraud
Vendredi 15 novembre 2024
Ce livre a le mérite de reconnaître la culture celtique comme une des composantes de l’Europe .
Nous sommes ouverts sur le monde et refusons le repli nationaliste français dont le plus bel exemple reste la France Nazi de 1940
Comme j’aime le dire bretons toujours Français Jamais…. Plus que jamais evel just

Pascal Lafargue
Vendredi 15 novembre 2024
Moi aussi j'ai rencontré des loups. La première fois, c'était dans les années 80, j'avais 15 ans. En plein jour, dans une rue de Loudéac, une meute de quatre skinheads, la vingtaine tassée, vinrent à ma rencontre pour me passer à tabac afin de me voler mes chaussures ! Plus tard, pendant l'affaire de la Maison des Identitaires de Guerlesquin (2013), le site Français de Souche reprenait un commentaire que j'avais laissé sur le site du Télégramme. Certains des trolls de ce site demandaient à ce que l'on me retrouve pour me tuer... Enfin, pas plus tard que le mois dernier, un écrivain du nom de Charles Demassieux, réagissait contre la une de la revue de l'UDB, dans un article posté sur le site d'extreme droite Riposte Laïque. Voici comment commençait ses propos:
«À force de harceler la France dite « profonde » avec des messages subliminaux sur le métissage obligatoire des populations blanches et donc historiques, de leur imposer des hordes de migrants violents et inassimilables pour beaucoup, les habitants des profondeurs se réveillent parfois violemment.

C’est ainsi qu’en Bretagne, la une d’un torche-cul progressiste – anti-FN & RN, anti-droite, anti-touristes, etc. – a quelque peu énervé ce peuple « rance » mais qui est tout de même LE PEUPLE et ce, malgré les agitations gauchistes qui considèrent que la France est multicolore et multiculturelle, et ont hurlé de joie en voyant Notre-Dame en flammes. Les mêmes gauchistes qui agressent les touristes et accueillent le cul en l’air – comme une chatte en chaleur – les migrants ! [..]»

Suite à un commentaire que je laissais en réaction à son article, Charles Demassieux invitait le «scélérat» que j'étais à aller «se suicider». Il retira son commentaire moins de 24 heures après l'avoir posté... Que l'on ne s'y méprenne pas, l'extrême droite reste dangereuse. Vous comprendrez alors qu'il m'importe qu'un auteur soit ou non d'extrême droite.


Yann le Paty
Vendredi 15 novembre 2024
Sauf que les Skinheads n'égorgent pas les prêtres dans les églises et les profs dans la rue, ou ne rentrent pas au Bataclan avec des Kalachnikoffs ou ne font pas la peau d'humoristes avec qui ils ne sont pas d'accords. A votre avis où se trouve la menace et l'insécurité ? Certainement pas à Loudéac.

Maelig
Vendredi 15 novembre 2024
Superbe chronique pour une superbe livre

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