Le deuxième opus de SkeeQ : "Mascaret"

Chronique publié le 8/02/24 10:31 dans Musique par Gérard SIMON pour Gérard SIMON
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Jaquette du CD Mascaret de SkeeQ
SkeeQ - "Arlando" CD "mascaret" de SkeeQ

Depuis plus de dix ans, ils explorent, ensemble, la musique traditionnelle suédoise. Trois musiciens professionnels bretons qui créent et jouent des mélodies d’inspiration scandinave nous proposent leur deuxième opus, titré « Mascaret ».

Ces trois instrumentistes, vous les connaissez, puisqu’ils exercent leurs indéniables talents dans des registres connexes, notamment, dans la musique bretonne, irlandaise, comme dans le jazz ou le rock.

Pour cette nouvelle publication discographique, nous retrouvons, en effet, Floriane LE POTTIER, au violon, Maël LHOPITEAU, à la harpe celtique et Tristan LE BRETON, à la guitare.

Vous aviez pu, en septembre 2020, sur nos pages en ligne, croiser Floriane LE POTTIER aux côtés de Gilles SERVAT, qu’ elle accompagne, au violon, depuis 2019, pour l’enregistrement de son excellent opus « A cordes déployées » (Notre chronique) ou, en octobre 2018, avec Dominique BABILOTTE qui publiait, alors, « La promesse du baiser » (Notre chronique) .

Floriane a, entre autres, joué dans le duo, trio, quartet, quintet, Dour/Le Pottier, jusqu’en 2022, date à laquelle, après dix ans de tournées de festoù-noz, bals folk et festivals dans toute la France, les membres de cette cessante formation, ont, chacun, continué leur route vers de nouveaux horizons musicaux.

Actuellement, aux côtés du saxophoniste Yann-Ewen L’HARIDON, Floriane LE POTTIER s’envole vers un univers plus intimiste et profond, naviguant entre complaintes traditionnelles chantées et compositions instrumentales. Depuis 2022, elle joue, aussi, dans le quintet « SEGAL », notamment, avec le contrebassiste, Dylan JAMES qui, vous l’entendrez, intervient, dans ce présent album « Mascaret », sur deux titres, à cet instrument, puis à la basse électrique.

Depuis 2023, on compte Floriane parmi les membres du ZORD quartet, dont le précité Yann-Ewen L’HARIDON, pour de la musique à danser fondée sur l’unisson, l’ornementation stylistique et la modalité.

Quant au Quimpérois, Maël LHOPITEAU, dont le père est lui-même harpiste et facteur de harpe, il a suivi ses premiers cours sur l'instrument paternel, dès l’âge de 7 ans.

Conservatoire de Quimper pour faire ses classes en musique classique et traditionnelle, scolarité entièrement suivie au sein de la filière bilingue Diwan, à 17 ans il commence à jouer et chanter au sein du groupe PLANTEC.

Après ses études, Maël veut vivre de sa passion et écrème les écoles de musique (Mûr-de-Bretagne, Pontivy, Vannes, Sarzeau et Saint-Avé), pour y dispenser des cours de harpe.

Il fait alors de la musique son activité à plein temps et, désormais, en tant qu'artiste professionnel.

Avec l'accordéoniste Timothée LE NET, que nous écouterons sur le deuxième titre de ce disque, Maël fonde le duo « Le Bénéfice du Doute ».

Entreprenant une carrière en solo dans le monde musical plus spécialisé des harpistes, depuis près de douze ans, Maël LHOPITEAU est, aussi partie prenante de « La Compagnie des Possibles » qui, au travers d’un financement participatif, produit cet actuel enregistrement, « Mascaret ».

On connaît aussi Maël, en tant qu’électro-harpiste, aux côtés de Timothée LE NET, cette fois, dans « Amants », formation issue d’une rencontre avec un duo de chanteurs, Gregory HUCHON et Samuel TIGER, un quartet qui apporte un souffle nouveau sur la scène « Trad » bretonne, avec un chant porté par un décor poétique et un son unique, énergique et onirique, pour danser les pieds sur terre… et la tête dans les étoiles !

Par ailleurs, avec, à la batterie, Tristan LE BRETON, à la harpe électrique et au chant, Maël LHOPITEAU joue dans « NIJ » (voler, en breton), duo de bal/fest-noz planant d’inspiration post-rock qui délivre une musique puissante et éthérée, massive et légère à la fois, avec des sons venant du futur pour faire danser sur des rythmes ancestraux.

Pour l’album « Mascaret », Tristan LE BRETON est le 3e membre de l’équipage, cette fois, à la guitare acoustique.

Dans un style « bal breton, mâtiné de rap US », Tristan LE BRETON, dit T Burt, au human beat box, avec l’accordéoniste Alexandre SALLET, dit B-Key et Gurvan MOLAC, dit Faya Gur, au chant de Haute Bretagne, forment le « BEAT BOUET TRIO » qui allie musiques bretonnes à danser et rythmiques hip hop.

Vous nous pardonnerez, sans doute aucun, cette présentation quelque peu étendue, bien qu’encore bien parcellaire, de ces trois artistes bretons, dont les registres expressifs, vous l’avez constaté, se révèlent, au-delà d’un enracinement certain, fort larges et divers.

Vous avez, également, clairement perçu que les itinéraires artistiques de la violoniste Floriane LE POTTIER, du harpiste, Maël LHOPITEAU, du guitariste, Tristan LE BRETON, s’associent, dans des projets artistiques différents, avec des musiciens qui, pour certains d’entre eux, apparaissent, en invités, sur l’album « Mascaret », qu’au travers de cette chronique, nous vous présentons.

Avec une charge typographique spécifique, ce brillant trio s’est donné un nom : SkeeQ !

Ne cherchez, surtout pas, la signification de ce nom. SkeeQ ne veut strictement rien dire. Le nom de ce groupe de musique du pays de Ploërmel est, purement, inventé.

Comme, lors de la parution du 1er Compact-Disc, en 2017, le précisait, alors, à Ouest-France, Maël LHOPITEAU « Ça sonnait bien et… suédois ».

Pseudo-identification, malgré tout, opportune, puisque rappelons-le, c’est de la musique traditionnelle suédoise que ces trois musiciens bretons pratiquent avec passion, allant même, en septembre 2016, avant leur premier enregistrement, jusqu’à rencontrer, en ce pays, un duo de musiciens professionnels suédois, Josefina PAULSON, au nyckelharpa (instrument de musique traditionnel d'origine suédoise à cordes frottées par un archet) et Jonas AKERLUND, à la guitare et au violon, hardangerfele (dit aussi hardangerfiol, c'est-à-dire violon de Hardanger (ville de la côte ouest de la Norvège).

Etant entendu que ces deux formations ont une démarche similaire en termes d'écriture et d’interprétation, s'inspirant des traditions populaires de leurs terroirs respectifs, SkeeQ désirait, ainsi, approfondir sa connaissance du style, échanger sur les problématiques liées a la pratique en groupe de cette musique, afin d'être plus en lien avec les schémas traditionnels dans son propre exercice de composition qui nourrit, exclusivement, leur disque et, majoritairement, leurs prestations scéniques.

Intégralement instrumental, cet opus « Mascaret » est, en effet, entièrement composé par les membres de SkeeQ :

- 5 titres sont signés de Floriane, dont une co-création avec la guitariste acoustique et électrique, Hélène BRUNET (Doublure scénique de Floriane dans SkeeQ, Trio Brunet/Le Gall/Laud, Duo Brunet/Léon, Duo Hayes/Brunet, Trio Le Buhé/Brunet/Léon, Le Gac/Brunet, Nolwenn Korbell Trio) ?

- 4 de Tristan,

- 2 de Maël.

Pourquoi, sur nos pages en ligne « Culture et celtie, l’e-MAGazine », vous présenter ces 11 titres… d’inspiration scandinave ?

Parce qu’il s’agit d’une remarquable et fort originale création d’artistes, ô combien bretons, qui pratiquent, aussi, par ailleurs, la musique bretonne, celtique et que notre site, a, au travers de bien des styles, l’habitude, au-delà des traditionnel s issus de ces styles spécifiques, de vous proposer des publications de musiques chantées ou instrumentales créées en Bretagne qui métissent ces genres ou s’en échappent, largement. « Mascaret », de SeeQ à, donc, toute sa place dans notre registre éditorial.

Pour vous, lecteurs… et auditeurs qui appréciez la musique bretonne, celtique, vous ne serez pas perdus, bien au contraire séduits, les compositions de SkeeQ semblent en emprunter certains effluves, certaines émotions, certaines suggestions.

C’est sans doute, leur côté structurel traditionnel tissé de thèmes relativement simples, avec des répétitions, son oralité de transmission, leur opportunité d’être, également, dansées qui les rapprochent des sphères interceltiques dont nous nous nourrissons et délectons, habituellement.

Passé ces similitudes, la comparaison s'arrête là. Avec une grande différence rythmique, la musique suédoise revêt une couleur particulière qui se rapproche, plutôt… de la musique baroque.

Mais, nous l’avons vu, au travers des chroniques de ce site, dans la reprise de traditionnels bretons ou la création de musiques armoricaines nouvelles, certains compositeurs, instrumentistes, groupes utilisent des instruments baroques ou empruntent de tels détours de conception structurelle.

Citons, pour ces deux options interprétatives, dans un restrictif ordre alphabétique : Nolwenn ARZEL, FORJ, Brieg GUERVENO, Tristan LE GOVIC Trio, KANERIEN SANT MERYN, Ronan PELLEN, Jean-Félix LALANNE et Soïg SIBERIL, Didier SQUIBAN… et bien d’autres ! N’y a t-il pas un groupe breton de fest-noz, d’ailleurs, nommé « BAROK » qui porte dans sa musique à danser ses attirances pour la world, le jazz… et le baroque ! (Notre chronique) .

La boucle semble… bouclée !

Comme nous, vous serez, sans aucun doute, fort séduits par ces 45 minutes d’ornementées et élégantes mélodies aux phrasés ciselés qui, par le choix, la passion, le talent de ce trio breton, ne vous emmèneront pas, cette fois, au-delà de la mer d’Iroise, en mer celtique… mais en Mer du Nord, voire, Baltique.

Dès le premier titre, « Arlando », qui ouvre l‘album, vous serez, immédiatement captés, après quelques accords de guitare de Tristan, par le nyckelharpa de Josefina PAULSON, 1ère invitée de SkeeQ qui délivre un son réverbéré, quelque peu et délicieusement métallique, contrastant avec la limpide harpe celtique de Maël, dans un lent exposé en « volutes celtisantes », séquence qui s’interrompt à mi-parcours pour changer de rythme et entrer dans une phase d’invitation à la danse, menée par le violon de Floriane.

Nous évoquions une certaine proximité de la musique suédoise, avec la musique baroque, nous y sommes, avec le dansant deuxième morceau, « Randing Alg marsch », où se glisse, au milieu des cordes, le soufflet réchauffant de l’accordéon diatonique de Timothée LE NET. C’est virevoltant, fringuant, à souhait !

Changement d’ambiance avec, en piste 3 « Ex Palindrôme », pièce en trois parties, plus mélancolique, plus récurrente, ponctuée par la contrebasse de Dylan JAMES, puis, à nouveau, plus dansante, avant de flirter avec le « progressif », voire « l’expérimental » !

Une pièce très intéressante pour sa variété d’ambiances.

Puis, un violon, celui de Coline GENET, vient rejoindre SkeeQ pour « Slee Polska » où, pour notre part, nous avons ressenti quelques parfums de musique galicienne. A vous de juger ?

En cinquième piste, entre en scène la plus longue pièce du programme, puisque s’étendant sur plus de 5 minutes ; c’est « Trappa ». Le duo guitare/violon, souligné de virgules de harpe celtique, tout en pleins et déliés est, vraiment, magnifique, enjôleur !

Un morceau créé, à la mandoline, pour plus de facilité de transcription à destination des cordes du violon de Floriane, par Tristan, dans la vertu acoustique réverbérante de la cage d’escalier de sa maison ; d’où son authentique titre « Trappa »… escalier, en suédois.

L’incandescent, voluptueux bugle de Clément LEMENNICIER qui vient caresser le dernier tiers du morceau, amplifie nos primes sensations. C’est l’une des plus belles pièces de l’opus, sinon, à notre oreille, la plus belle. Comme nous l’avons fait, un instant musical suspendu à écouter et ré-écouter… en boucle !

Sur « Polska du jour », vous vous délecterez, désaltérerez, à la source de la harpe celtique de Maël qui, après un limpide exposé introductif, entre dans la danse, rejoint, aux deux tiers de la pièce par le « spiral » violon de Floriane. Quasiment, « ça valse et balance » !

Lors d’un entretien avec Ouest-France, Maël LHOPITEAU ne précisait-il pas « La spécificité scandinave étant une danse à trois temps, la polka, avec un deuxième temps légèrement plus long que les deux autres. Cela donne une liberté rythmique, un swing particulier qu'on ne connaît pas en musique bretonne ».

Dans le prolongement, avec « Mi-ombre », composition de Floriane LE POTTIER, la musicienne conjugue son devenu mélancolique violon, avec le bouzouki du, selon l’ordre d’apparition, 6ème invité, Martin CHAPRON (Notamment, membre du Timothée LE NET Quartet).

Le « 7e invité », Dylan JAMES, antérieurement cité à la contrebasse sur le 3e titre, apparaît, sur « Ricky Boulange », une autre composition de Floriane, à la basse électrique.

Le spectre sonore, allant du plus aigu aux profondeurs des basses, est, particulièrement, savoureux à déguster.

9e piste : dans un registre très différent, peut-être, le plus « progressif » du CD, une autre création de la virtuose violoniste, « Polska Efter Potter Brown » nous interpelle… et nous séduit !

En introduction, nous paraissant, quelque peu teinté des archets de Jean-Luc PONTY ou de Didier LOCKWOOD, le violon semble crier son invitation à la danse, avant qu’en toute délicatesse, toute douceur, la chaude guitare de Tristan apaise le prime « mouvement » de la pièce qui semble, faisant ressortir le côté baroque, devenir quasi menuet. Après l’incisive introduction, le violon semble, à ce moment, retrouver ses notes les plus boisées, les plus profondes… avant de retrouver quelques enjôleuses « Hauteurs », préfaçant un final échevelé, presque de musique expérimentale, in fine, conclu par la gracile et aquatique harpe de Maël.

Un morceau, vraiment, très intéressant qu’il faut écouter et réécouter, pour pleinement et, encore mieux, saisir l’étendue du registre de composition et d’interprétation de ce trio breton d’exception.

Pour le 10e morceau, intitulé « Shottis à Titi », les cordes frappées rejoignent, alors, les cordes pincées et frottées, puisque, introduit, puis, souligné par la guitare de Tristan, à laquelle, vient presque s’opposer l’incitatrice et dansante harpe de Maël, bercée par le violon de Floriane, Maxime LE BRETON se met au piano classique dans le contexte d’une juxtaposition mélodique, comme le « Mascaret », à courants contraires, avant que la danse ne reprenne son fil de l’eau principal, tous les instruments recouvrant un « commun discours ». Encore un morceau, magnifiquement travaillé et « mis en scène ».

Voici, déjà, les dernières notes de « Mascaret » et son 11e et ultime titre, « Noepolska ».

Très efficacement mis en espace, sur les deux canaux stéréophoniques du CD, un dansant, allègre, fusionnel duo, harpe celtique et guitare marque la première partie des 4 dernières minutes de ce très beau et dansant… concert, tant la présence et la fusion des musiciens se ressent.

A mi-chemin, le violon s’interpose, alors, dans le prime rythme donné et les motifs semblent s’étirer dans une ambiance plus « spatiale »… jusqu’à un dernier suspens où ce captivant voyage, malheureusement, s’arrête…

Au-delà du vif intérêt artistique et musical que revêt cet original et excellent disque, pétri de mélodiques, dansantes, parfois prospectives compositions originales servies par des fusions, des dialogues, des soli instrumentaux de toute première facture, nous devons, également, souligner, la grande qualité technique de production de cet opus.

L’enregistrement a été réalisé dans le Morbihan, au studio « La Barrique », à Peillac, mixé en Loire-Atlantique (44-Bzh), au studio « Le Batiskaf » (Voir site) , à Nantes, et masterisé, dans le Tarn, chez J RAPH i.n.g, (Voir site) , à… Cordes sur Ciel !

On ne pouvait rêver mieux, pour une formation de… cordes !

L’enregistrement est griffé de Ronan FOUQUET, le mastering de Raphaël JONIN.

Qu’ils soient, tous deux, remerciés, pour cette belle mise en espace, cette fort lisible stratification instrumentale, cette remarquable « harmonique » entre les sons les plus aigus et les basses.

Ils signent, là, un très beau paysage sonore qu’il nous plait de découvrir et redécouvrir, à chaque écoute.

Vous reconnaîtrez, aisément, dans les bacs de vos points de distribution discographique favoris, ou par le visuel disposé sur les pages des sites culturels marchands, sa très esthétique jaquette où le trio apparaît, photographié dans une barque, costumé et maquillé, glissant, au fil d’un petit bras de rivière, sous les feuillages, entre profondes ombres et, comme pour un vitrail de verdure, de fort belles et incidentes lueurs qui enluminent les ramages.

L’endroit a, par ailleurs, inspiré le titre de l’album, au moment où photographe et artistes, croyant à la présence inopportune d’un fil de pèche, ont observé, en fait, qu’il s’agissait d’un filet d’eau qui remontait à contre-courant... un mascaret ! Les petites choses anecdotiques prennent, parfois, une importance insoupçonnée !

En tous cas, ce cliché est un véritable tableau « à la Monet », réalisé par l’artiste- peintre et costumière Lara MANIPOUD qui, pour cette publication a assuré, maquillage, mise en costumes, photographies et graphisme.

Le triptyque interne de la jaquette, présente trois picturaux portraits des membres de SkeeQ.

Si la Bretagne est une péninsule fortement enracinée qui « regarde la mer… les mers », notamment, celles qui, dans un interceltisme, bordent des « pays cousins », elle sait, aussi, regarder, baignées d’autres mers, d’autres terres, tout aussi, héritières de la tradition.

SkeeQ est un bel, effectif, probant ambassadeur culturel de cette Armorique, traditionnellement, ouverte sur le monde !

Gérard SIMON

Illustration sonore de la page : SkeeQ - «Arlando» - Extrait de 00:59.

La page de SkeeQ sur le site de la Compagnie des Possibles : (Voir page)

D'autres extraits sonores sur Culture et celtie, l'e-MAGazine (Voir site)

Les titres du CD de SkeeQ - «Mascaret» :

01. Arlando - 03:36.

02. Randig Älg Marsch - 03:38.

03. Ex Palindrôme - 04:20.

04. Slee Polska - 03:26.

05. Trappa - 05:10.

06. Polska du jour - 03:16.

07. Mi ombre - 04:01.

08. Ricky Boulange - 04:12.

09. Polska efter Potter Brown - 05:03.

10. Shottis à Titi - 03:57.

11. Noepolska - 04:16.

Durée totale : 44:55.

CD de SkeeQ - «Mascaret».

Parution : 5 janvier 2024.

Production : La Compagnie des Possibles (Voire site) .

Distribution : InOuie Distribution (Voir site) .

Réf : CP0010.

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