La montée du Rassemblement national : c'est aussi en Bretagne

Chronique publié le 15/01/24 12:29 dans Société par Émile Granville pour Émile Granville

Après « L’Archipel français » en 2019, « La France sous nos yeux » en 2021, Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l’IFOP, a sorti son nouveau livre « La France d’après » en octobre 2023, toujours au Seuil : 543 pages d’informations et d’analyses pertinentes appuyées par de nombreuses cartes.

« La France d’après », c’est celle d’après les années 1980 et surtout des deux dernières décennies. Impossible d’en faire un résumé. La première impression cependant est la perte d’identité. Pour l’auteur, de nombreux territoires, comme le grand Bassin parisien, ont perdu leurs anciennes couches culturelles. Pour lui, ils ne sont plus que des territoires hydroponiques, c'est-à-dire un substrat neutre et inerte (sable, pouzzolane, billes d’argile, etc.) irrigué par une solution contenant - artificiellement donc - des sels minéraux et des nutriments.

Il pousse la métaphore encore plus loin lorsqu’il parle du palimpseste alsacien (manuscrit constitué d’un parchemin déjà utilisé, dont on a fait disparaître les inscriptions pour pouvoir y écrire de nouveau). En Alsace aussi, différentes couches culturelles se sont superposées au cours des dernières décennies. Notamment la couche yankee qu’il mesure au nombre de clubs de danses country, et la couche orientale liée à l’immigration, qu’il mesure au pourcentage de prénoms arabo-musulmans et au nombre de kebabs. Le vote pour Emmanuel Macron le plus fort est notamment à Strasbourg, ville cosmopolite et européiste, et le long de la route touristique des vins d’Alsace. Le Rassemblement national fait le plein dans la partie plus reculée de l’Alsace qui a, paradoxalement, gardé sa plus forte identité.

Jérôme Fourquet fait ainsi des monographies régionales, des zooms très précis, mais tirant toujours des conclusions générales. Les paramètres d’étude sont variés : la part des décédés dont le lieu de naissance est situé à moins de 50 km, la densité de médecins généralistes, le prix de l’immobilier, les indices de boboïsation (magasins bio, enseignes de vêtements, galeries d’art…), le taux de cambriolages, le prix du gasoil.

Parmi les paramètres les plus parlant : la distance à partir du centre d’une métropole. Au second tour des élections présidentielles de 2022, à 10 km du centre, le RN monte à 30 % des voix, à 30 km à 47 % et à plus de 100 km, le vote se maintient à un plafond à 44 %. D’une façon très simplifiée, les mondialisés des centres villes pour Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, les banlieues d’immigrés pour Jean-Luc Mélenchon, et les éloignés de la mondialisation pour Marine Le Pen.

Ce vote, lié à l’éloignement ou non des métropoles, a suivi le tri de population qui s’est opéré depuis les vingt dernières années : une classe aisée au centre, la fuite des classes populaires françaises des banlieues islamisées ou des trafiquants de drogue, le refuge des Français de catégories socioprofessionnelles moyennes dans les communes d’une large périphérie. Le changement de population en cours est désormais généralisé. A titre d’exemple nous pouvons citer la Loire-Atlantique où le pourcentage de prénoms arabo-musulmans donnés aux nouveaux nés était de 2,4 % en 2001 alors qu’il est monté à 12,1% en 2021.

Le vote du RN est globalement le vote des classes populaires, un électorat partiellement partagé avec LFI, 26 % des ouvriers ont voté pour LFI et 34 % pour le RN au premier tour des élections présidentielles de 2022. A noter que pour ces mêmes élections, le parti des damnés de la terre, le PCF, n’a recueilli que 1 % du vote ouvrier ! Concernant le profil des candidats aux élections législatives de 2022, Renaissance était constitué à 60 % de CSP + (catégories socioprofessionnelles supérieures), deux fois moins pour le LFI et le RN. LFI a recruté principalement chez les enseignants, les professions de la santé et du travail social, le RN également chez ces mêmes professions intermédiaires, mais aussi parmi les techniciens, les employés et les ouvriers.

Une des caractéristiques de ces deux dernières décennies est la concentration des services publics dans les métropoles et donc la perte de services publics ailleurs. Les chiffres sont édifiants : le nombre de maternités est passé de 742 à 478 en vingt ans ; les antennes du Trésor public étaient 3300 en 2004 pour 1500 aujourd’hui, la longueur totale des lignes ferroviaires était de 31 735 km en 1999 pour 26 895 en 2022.

Jérôme Fourquet constate un « processus de décivilisation » : « On peut faire l’hypothèse que cette couche de vernis civilisationnel qui avait été patiemment déposée au fil des siècles, s’est fissurée au cours des dernières décennies ». Et de citer le nombre de fonctionnaires de police blessés qui est passé de 3800 en 2004 à 5800 dix ans plus tard ; le nombre de pompiers agressés, 895 en 2008 et 3400 en 2018 ; le nombre d’agressions de médecins, 1077 en 2004 et 2253 en 2022, le nombre de voitures brûlée à la Saint-Sylvestre, 379 en 2003 et 874 en 2021, le nombre de cambriolages, 169 100 en 2008 et 210 500 en 2022, le nombre de détenus 48 594 en 2000 et 72 836 en 2022.

La délinquance explose en particulier en lien avec la vente de drogues - donc avec l’augmentation de la consommation -, avec 5 millions de consommateurs de cannabis en France dont 1,4 millions de consommateurs réguliers. La Bretagne est désormais bien gangrénée. Citons Jérôme Fourquet : « Le cas d’un département comme l’Ille-et-Vilaine est, de ce point de vue, assez parlant. Si Rennes recense une quarantaine de points de vente, le reste du territoire est également desservi avec des points de deal au plus près du consommateur dans des villes petites ou moyenne, comme Saint-Malo, Vitré, Fougères, Redon ou Dol-de-Bretagne, les communes satellites de Rennes n’étant pas épargnées avec, par exemple, des points de vente à Chantepie ou à Saint-Jacques-de-la-Lande, où le four (nom donné au point de deal par les trafiquants) est situé face à la mairie. » Vous voilà prévenus, consommateurs du monde entier, vous pouvez vous ravitailler en face de la mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande !

Jérôme Fourquet décortique précisément les motivations des électeurs du Rassemblement national : la lutte contre la délinquance, contre l’immigration clandestine, contre le terrorisme pour le pouvoir d’achat. Nul besoin d’évoquer le camp du mal, l’extrême-droite, les odeurs nauséabondes, Jérôme Fourquet ne se drape d’aucune vertu, ne juge rien, il expose les faits, rien que les faits. Il suffit d’ouvrir les yeux ! La Bretagne est largement touchée par tous ces maux de la décivilisation qu’il analyse dans son livre. Le vote pour le second tour des élections présidentielles en 2022 a tout dit : à titre d’exemple, 37,20 % pour le RN à Ploërmel et 39,18 % à Carhaix. Les scores sont quasiment partout les mêmes, à hauteur de la moyenne française qui est de 41,45 %, hormis pour les métropoles et le littoral breton.

La solution et le bon sens ne seraient-il pas de prendre en compte les problèmes qui préoccupent objectivement les électeurs du Rassemblement national ? Ne pas tenir compte des données objectives du livre « La France d’après » serait pour le coup rester dans l’aveuglement d’aujourd’hui.

Emile Granville


Vos commentaires :
Jean-Paul Touzalin
Vendredi 22 novembre 2024
Merci pour cet éclairage.
J'ai bien aimé le palimpseste alsacien ! .... mais au fait: quid de la Bretagne ... à 5 départements?

An Floc'h
Vendredi 22 novembre 2024
Il serait temps qu'une figure intellectuelle finisse par dénoncer la cause première du déclassement européen : l'énergie.
Nombreux sont ceux qui dénoncent l'immigration mais ne l'explique que par une idéologie de chrétien-zombie sans appuyer sur les forces financières derrière.
Les pays arabo-musulmans, l'Algérie en tête, font un chantage à l'énergie autant qu'à l'humanisme, le tout seconder par les USA dont le contrôle du pétrole est une stratégie centenaire, laissant à l'Europe une place de variable d'ajustement.

Les solutions aux problèmes européens sont très difficiles à mettre en place mais sans alternative : une décroissance drastique de nos dépenses énergétiques classiques et une croissance d'énergie alternative sans dépendance extérieure (donc pas le photovoltaïque et l'éolien).
En gros : la lowtech.

À partir de là, l'immigration ira où l'herbe est plus verte ailleurs. Cela fait déjà un moment que les émigrés les plus talentueux ne viennent plus en Europe d'où l'exaspération des citoyens autochtones.

C'est en cela que le RN est un drame : il joue l'anti-ecoligisme primaire. Sachant que les questions de souveraineté des peuples minoritaires est constitutif d'une écologie réelle.
Quand le parti qui a coopté l'écologie politique a mis ce point en bas de ses priorités et privilégie l'immigration massive, antinomique de l'écologie.

A partir de ces deux contradictions fondamentales, on peut se demander pourquoi cela est possible.


Tanguy Sanson
Vendredi 22 novembre 2024
L'exemple du tout récent parti corse Palatinu est très parlant. Voilà des nationalistes corses qui dénoncent les ravages de l'immigration. L'immigration d'origine extra européenne qui ne veut pas s'intégrer j'entends, et qui cause la grande partie de la dilinquance en tout genre, des trafics jusqu'aux agressions aux personnes en passant par les cambiolages et les viols. Mes filles à Brest ne sortent plus JAMAIS non accompagnées depuis un bon moment...
A côté de cela, nous en Bretagne, on a les boomers de l'UDB qui fricotent toujours avec les gauchistes immigrationistes qu'ils soient pastèques ou roses et affichent le métissage comme un progrès de 60 ans d'(in)action.
TRAWALAC'H !

Penn Kaled
Vendredi 22 novembre 2024
Voici un article sur la situation en Corse, cependant c'est bien plus facile pour eux d'aborder le problème sans tabous, étant donné que le militantisme corse n'a pas le passif d'une partie de l'Emsav durant les années trente et la seconde guerre mondiale, ainsi que son utilisation d'une part par les adversaires de la cause bretonne, tout comme celle de l'extrême droite bretonne qui non content d'assumer cette période continue à enfoncer le clou.
Voir le site

JF Lugué
Vendredi 22 novembre 2024
EG nous sert une nouvelle fois sa vision anti-immigration et ce, à cause de la supposée menace de « décivilisation » qui pèse sur la société bretonne. Il tente de nous expliquer que la montée du RN en Bretagne est due à cette immigration débridée. Comme dans le narratif du RN, il rassemble les thèmes Immigration, délinquance et terrorisme. Mais bon sang ! C’est bien sûr les personnes issues de l’immigration qui peuvent expliquer ces mécanismes ! On attend d’ailleurs ses propositions politiques pour lutter contre tous ces phénomènes. Il devrait pourtant savoir que c’est l’omniprésence dans les media nationaux et européens de ces thèmes qui explique en grande partie cet emballement. C’est hélas le groupe Bolloré qui désormais mène la danse sur ces sujets en France (Cnews, Europe1, JDD) . Chaque fait divers étant présenté comme un fait de société et relayé avec une rapidité déconcertante sur les réseaux sociaux. La Bretagne a toujours eu une tradition d’être un Pays d’accueil pour les exilés et doit le rester. J’invite donc EG à se rapprocher de l’association Soutien Migrants Redon pour connaître un peu mieux la réalité des « migrants » en Pays de Redon et de leurs désirs immenses de s’intégrer à la société bretonne. Il serait bien consternant que EG persiste à ne les considérer que comme de mauvaises statistiques…

Mieux Vivre à Béganne
Vendredi 22 novembre 2024
Emile Granville nous sert une nouvelle fois sa vision anti-immigration et ce, à cause de la supposée menace de « décivilisation » qui pèse sur la société bretonne. Il tente de nous expliquer que la montée du RN en Bretagne est due à cette immigration débridée. Bien évidemment, c'est derrière une soit-disante présentation de faits statistiquement irréprochables qu'il construit son argumentaire. Mais curieusement, comme dans le narratif du RN, il rassemble dans le même paquet les thèmes : immigration, délinquance et terrorisme. Mais bon sang le lecteur va bien comprendre ! C’est bien sûr l'afflux actuel de migrants qui peuvent expliquer ces mécanismes !
Il devrait pourtant savoir que c’est l’omniprésence dans les media nationaux et européens de ces thèmes qui explique en grande partie cet emballement. C’est hélas le groupe Bolloré qui désormais mène la danse sur ces sujets en France (Cnews, C8, Europe1, JDD) . Chaque fait divers étant présenté comme un fait de société et relayé avec une force de frappe déconcertante sur les réseaux sociaux de la scène européenne. La Bretagne a toujours eu une tradition d’être un Pays d’accueil pour les exilés et doit le rester. Nous invitons donc Emile Granville à se rapprocher de l’association Soutien Migrants Redon pour connaître un peu mieux la réalité des « migrants » en Pays de Redon et de leurs désirs immenses de s’intégrer à la société bretonne. Il serait bien consternant qu'Emile Granville continue de ne les considérer que comme de mauvaises statistiques.

J. Christ. Siou
Vendredi 22 novembre 2024
Donc tout va pour le mieux et dans le meilleur d'un monde ouaté ? Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil? Vous devriez lire les bouquins parfaitement objectifs de Jérôme Fourquet et arrêtez de vous planquer derrière le terrible Bolloré qui est assurément responsable de tous les maux de cette pauvre terre. On peut être de gauche et avoir les yeux - et le cœur - ouverts voyez-vous... Il ne s'agit pas de jeter l'anathème sur qui que ce soit mais de regarder le monde en face, ni tout blanc, ni tout noir.

Tanguy Sanson
Vendredi 22 novembre 2024
Demat deoc'h, vous dites sur les migrants «leurs désirs immenses de s’intégrer à la société bretonne». Une société française en Bretagne oui plutot ! Mettront-ils leurs nombreux enfants à Diwan ?? Apprendront-ils le breton ? Se battront-ils contre le centralisme parisien ? Et puis s'approprieront-ils les valeurs chrétienne qui fondent votre «société bretonne» et même changeront-t-ils de religion pour adopter la religion catholique fondement de notre identité depuis notre naissance il y a 15 siècles ??? Pensez-vous vraiment cela ? Allez visiter les banlieues de nos villes et vous ouvrirez peut-être les yeux sur leur vision de leur «société bretonne». D'autre part la Bretagne étant une presqu'ile je ne crois pas qu'il soit fondé (donnez des références SVP) de dire qu'elle serait une «région» particulièrement «acceuillante» pour les étrangers... mis à part les Français qui nous submergent depuis 500 ans. devezh mat deoc'h.

iffig
Vendredi 22 novembre 2024
Le RN (et j'espère Marion) vont voir leurs scores augmenter fortement aux scrutins qui viennent, et les guenilles de ce qui était l'Emsav nationaliste de gauche et de droite seront absents ou ridicules ce qui revient au même. Emile Granville a raison de poser la question qui fâche : il faut montrer aux Bretons que l'alternative d'une Bretagne forte voire autonome dans un premier temps résoudrait bien des problèmes. La situation à venir d'une Bretagne sans agriculture familiale et sans pêche devraient pourtant être des sujets porteurs pour nous, en plus du problème BIEN REEL de la délinquance immigrée et de sa non intégration.

L A New
Vendredi 22 novembre 2024
Il est incontournable et très intéressant de tenir compte des chiffres, de faire des constats divers et ceux du livre de Jérôme Fourquet méritent toute notre attention. Après, les rapprochements sont plus discutables car il est indispensable de ne pas penser binaire comme la mode nous y pousse quotidiennement. Les observateurs de la montée des populismes dans l'Hexagone et plus particulièrement du FN savent décrypter leurs façons de faire. Si les constats posent problème et méritent une attentive réflexion, il ne faut pas oublier non plus celle tout aussi nécessaire sur les stratégies de ce parti d'extrême droite. Or, avec une détermination sans faille, Le Pen n'a jamais cessé de faire «évoluer» son projet de prendre le pouvoir en France et pour cela elle a su et elle sait précisément comment procéder. Il suffit de regarder quelques séances à l'Assemblée où sont entrés avec force deux courants populistes pour en apprécier les méthodes et les différences. Quand le système féodal d'un Mélenchon ne cesse de jouer la provocation, la violence et de nommer la rue comme solution lui répond une mise en rang impeccable d'un FN aux ordres. Silence dans les rangs, cravates obligatoires, peu de mots mais rebondissements pertinents précisément là où ça fait mal...avec parfois une éructation jugée maladroite visant un élu de couleur noire.Ajoutons à cela des propositions dites sociales faciles à lister quand on n'est pas au pouvoir, des mots dirigés vers tout ce que l'Hexagone comprend de défavorisés ...à condition d'être du bon côté de la barrière car le but est de virer le bouc émissaire, celui de toujours, celui qui a traversé la Méditerranée, celui que l'on est allé chercher après avoir bien pillé son bled ou que l'on a jadis transféré de l'autre côté de l'océan.
Oui, il y a une urgence à faire, encore faudrait -il pouvoir réfléchir et non asséner ses vérités. Le FN se fiche bien de la Bretagne, Le Pen y est d'ailleurs toujours rejetée. Mais il y a mis le pied, infiltre les associations, construit des sites, tisse sa toile....avec patience et intelligence, exactement comme l'a fait Daech. Étonnant mais efficace. Et il y a tout le reste, une longue liste où on constate la déconstruction de l'Union Européenne, le rejet des identités régionales et des minorités diverses avec le copinage des pires partis et groupes extrémistes d'Europe.
Le Nauséabond sait aujourd'hui utiliser le masque, celui derrière lequel il se cache et celui qu'il voudrait nous mettre, modelé démocratiquement, celui qui nous empêche de sentir ses mauvaises odeurs.

L A New
Vendredi 22 novembre 2024
Marion ? Celle qui souhaite supprimer l'enseignement de l'art et des langues en milieu scolaire pour ' favoriser ' la connaissance de la langue française ? Cela suffit pour voir le niveau et les projets.

Alain É. VALLÉE
Vendredi 22 novembre 2024
Pour les élections «sérieuses» (Présidentielles et législatives), le système électoral est majoritaire à deux tours. Ainsi le Président est élu comme le serait un député dans une circonscription étendue au pays ! Ce système conduit à confondre l'État et le gouvernement alors que leur absolue séparation est une majeure condition de la vie démocratique.
Pour les autres (Municipales, régionales, européennes), c'est la proportionnelle. L'émiettement électoral qu'elle implique c'est-à-dire soit l'impossibilité d'évidentes majorités stables sinon l'instabilité politique a conduit à des adaptations finalement très peu démocratiques. Soit : Attribuer à la liste arrivée en tête la moitié des sièges à pourvoir et répartir le restant à partir des scores des listes en compétition. Ceci n'a évidemment absolument rien de démocratique. La représentation des diverses opinions est moulinée menue dans le rouleau compresseur constitué de cette fausse proportionnelle transformée en système hyper - majoritaire. C'est une farce.
Il est pourtant de très démocratiques pays où les majorités sont stables, les leaders connus et légitimes avant le scrutin et qui, surtout, sont sans Extrêmes droite ou gauche. Ils ont en commun le système majoritaire à un seul tour. Ceci favorise l'union tant de la Gauche que de la Droite. Et s'il n'y a pas de partis situés aux extrêmes, les opinions extrêmes sont pourtant incluses dans chaque camp. Dans tous les cas le leader bien connu du parti majoritaire devient le Premier Ministre du pays ou Ministre - Président de la province. C'est simple, peu coûteux et lisible pour tous.
En France, la fausse dualité des scrutins fait qu'en temps ordinaire, les partis et souvent des personnalités ambitieuses ou parfois perverses dont le propos est de maximiser leur capacité de nuisance, constituent des listes (parfois même parasites) comportant des noms de candidats qui n'ont généralement que peu ou pas de chances d'être élus.
Avec le système majoritaire à deux tours, un candidat certain d'obtenir 1 ou 2% des voix peut aisément torpiller une candidature beaucoup plus évidente.
Avec la proportionnelle, seules les candidats en tête de ces listes sont assurés de siéger. Et d'élections en élections, la composition des listes étant verrouillée, il est fréquent de retrouver les mêmes durant des lustres.
Au total, la vie politique en France serait plus facile et moins désespérante pour les gens ordinaires si un peu de clarté était introduite dans la règle du jeu électoral.
AV

P. Argouarch
Vendredi 22 novembre 2024
Bien vu. Les grandes démocraties n'ont qu'un seul tour aux élections. D'ailleurs l'Europe a imposé à le France, un seul tour aux européennes.

P. Argouarch
Vendredi 22 novembre 2024
Bien vu. Les grandes démocraties n'ont qu'un seul tour aux élections. D'ailleurs l'Europe a imposé à le France, un seul tour aux européennes.

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