Plaques de rue à Colmar : oui à l’allemand standard et dialectal.

Communiqué de presse publié le 28/11/23 10:04 dans Langues de Bretagne par pour

Plusieurs mois après la pose de plaques de rue bilingues à Colmar écrites en allemand standard (Hochdeutsch), une polémique est subitement apparue à la faveur de l’écho dont certains détracteurs de cette initiative ont pu bénéficier.

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« Nous soutenons entièrement l’initiative de la ville de Colmar, de son conseiller municipal Tristan Denéchaud et de Richard Schalck (Unser Land), Délégué à la promotion de la langue et de la culture régionale. La légitimité historique du Hochdeutsch en Alsace ne souffre d’aucune discussion. Le Hochdeutsch est langue d’Alsace depuis des siècles, c’est un fait incontestable.

Elsasserditsch et Hochdeutsch sont deux facettes fondamentales et indissociables de notre culture alsacienne. Ceux qui opposent l’un et l’autre participent, consciemment ou non, à la destruction de notre culture » déclare Jean-Georges Trouillet, président d’Unser Land.

« Nous nous étonnons de voir Mme De Paepe donner son avis en tant que présidente de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar sur l’opportunité d’avoir ou non des plaques de rue bilingues en dehors du centre historique. Cela relève d’une question de politique linguistique sur laquelle cette association n’a pas à intervenir » rappelle le président du mouvement alsacien.

« La question que pose ces plaques des rues est celle de l’avenir que nous voulons donner à notre culture alsacienne. Enfermer la langue dans un musée, c’est organiser sa disparition. Nous sommes de ceux qui pensent que nous devons donner un avenir au Hochdeutsch et l’Elsasserditsch. L’allemand standard et dialectal doit reconquérir tous les pans de la vie quotidienne et de l’espace public. Nous devons transmettre à nos enfants non la haine ou l’ignorance, mais l’amour et la connaissance de cette langue qui est nôtre et que nous partageons avec nos voisins suisses et allemands », poursuit-il.

« Enfin, nous mettons également en garde ceux qui, comme Yves Hemedinger, seraient tentés de monter en épingle cette affaire à des fins politiciennes. Lorsque l’on se dit attaché à l’Alsace, on se doit de défendre le Hochdeutsch. Nous n’oublions pas que, lorsqu’il était adjoint de Gilbert Meyer, M. Hemedinger avait fait débaptiser l’« Unter Traenkweg » en « rue Montaigne ». Nous devons rester vigilants face ces attaques plus ou moins hypocrites contre notre culture. La germanophobie tend enfin à disparaitre mais elle bouge encore », conclut Jean-Georges Trouillet.

 

Ce communiqué est paru sur RPS


Vos commentaires :
Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
A Nantes, les plaques bilingues ne sont pas limitées au centre historique. Je me souviens avoir été accueillie par un panneau «Hent Pariz» après un long voyage en autocar depuis Toulouse. Enfin la Bretagne ! A quand un tel panneau route de Paris à Morlaix ?
Dommage que la rue nantaise du Loquidy ne soit pas aussi écrite correctement en breton (Loskidig) alors que ce toponyme date au moins du 11e siècle. La signification est «brûlé, brûlant, inflammable». Mot identique en gallois.

Kristof Bach-Bourdelier
Vendredi 22 novembre 2024
Ben le bonjou / Demat deoc'h Anne Merrien - Je ne savais pas pour 'Loskidig / Loquidy' - Merci - C'est tres interessant - Pour autant, l'arbre ne doit pas cacher la foret - Evidemment que Nantes (et la Loire-Atlantique), c'est la Bretagne - Mais la Bretagne ne se limite pas a la seule langue Bretonne - La moitie est de la Bretagne est surtout de tradition Romanophone - Ce qui n'empeche pas la signalisation en langue Bretonne, les classes / ecoles / &c. en langue Bretonne ; d'autant plus que Nantes est la ville la plus peuplee de Bretagne - Mais la signalisation devrait etre trilingue, comme a Saint-Brieuc, qui montre l'exemple en la matiere - Personne en Ecosse ne cherche a 'Gaeliquiser' (sic) l'ensemble du pays, meme s'il y a aussi la-bas des toponymes celtiques dans beaucoup d'endroits jusqu'au sud du pays - L'Ecosse n'est pas la langue Gaelique - Pourquoi la Bretagne devrait etre seulement la langue Bretonne ?

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Quel est le message caché des plaques bilingues à Nantes ? Ces plaques disent que Nantes est très bien dans la région bidon des PDL, puisqu'on y trouve un panneau «Hent Pariz» qu'on ne trouve même pas à Morlaix.
En Haute Bretagne, il serait logique d'écrire aussi dans une orthographe bretonne les noms de lieux qui ne s'expliquent que par le breton. Par exemple, les rares toponymes bretons qu'on peut trouver à Nantes, y compris celui de la ville, car An Naoned a évolué sans discontinuité à partir du nom de la tribu gauloise.
Je ne suis pas hostile à des plaques en gallo. Il faudrait privilégier les endroits où cela présente vraiment un plus. Si c'est pour écrire Ancenis/Anceni, ce n'est pas très convaincant. Autant écrire Morlaix/Morlai ! D'ailleurs le nom de cette ville n'est pas breton, mais roman. Cependant, l'adaptation bretonne Montroulez est plus proche de son étymologie (Mont Relais, peut-être la montagne délaissée).

Thierry Bachelier
Vendredi 22 novembre 2024
A Saint Brieuc la signalisation est unilingue : toutes les plaques de rues et des batiments publics sont en français et uniquement en français. Malgré les vantardises de ses élus rien ne différencie Saint Brieuc de Verdun ou Clermont Ferrand en la matière. Les panneaux d'entrée sont la seule exception.
Concernant la tradition romanophone de la moitié est de la Bretagne elle inclut le français et est donc déjà visible dans l'espace public. Relisez l'article les Alsaciens arrivent à articuler alsacien et allemand dans un affichage bilingue en bonne intelligence. Pourquoi opposer gallo et français ? C'est une aberration historique et linguistique surtout pour imposer une orthographe et un vocabulaire nouveaux inconnus des gens du pays

Kristof Bach-Bourdelier
Vendredi 22 novembre 2024
@anne_merrien @thierry_chatelier : Merci pour vos commentaires - J'ai vecu plusieurs annees en 's Elsass / Alsace - Oui, les Alsacien.ne.s arrivent a articuler Alsacien et Allemand - Pourquoi n'arrivons-nous pas a articuler Breton, Francais et Gallo ? Les Basques aussi ont a la fois les langues Basque, Francaise et Occitane sur leur territoire - Regardez les Pays Catalans - Le Castillan est une langue Romane - Le Catalan est une langue Romane - Nous pouvons proposer aux Catalan.e.s de conserver une seule langue Romane sur leurs panneaux - Je doute que les habitant.e.s soient convaincu.e.s - Quant a l'argument que les ecritures en Gallo ressembleraient a celles du Francais, je ne suis pas convaincu non plus, quant a moi - Ce sont des langues Romanes - Il est normal qu'il y ait des ressemblances - Pensez-vous que cela gene les habitant.e.s en Suisse ou dans les territoires Romans de l'Alsace (le Welche et le Franc-Comtois sont aussi des langues vernaculaires d'Alsace qui sont presentes dans l'espace public) - Les ecritures en Breton -je suis Brittophone et originaire de Nantes ; je connais les panneaux du centre-ville, egalement- ne sont pas tres differentes non plus des ecritures en langue Romane - Quant aux endroits ou cela presenterait un interet,, dites-vous, que diriez-vous si la meme logique etait appliquee aux ecritures en Breton ? Le Breton a sa place partout en Bretagne, c'est affaire entendue - Mais le Gallo -il n'y a pas de langue plus importante qu'une autre- a sa place partout en Bretagne de l'est - Quant au Francais ... en tant que langue vehiculaire dans/de l'etat Francais, il a sa place partout, en Bretagne evidemment -comme le Latin jadis- a l'est (Nantes, Rennes, Saint-Nazaire, Saint-Herblain, Saint-Malo, Saint-Brieuc) mais aussi a l'ouest - C'est en tout cas mon avis - Mais je suis ouvert a la discussion sur le sujet :)

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Ne pas y voir un relais de poste (qu'on devrait écrire relai sans s). Il pourrait s'agir d'un terrain laissé à découvert par la mer (lais et relais).

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Quel intérêt d'écrire Toul Ar Chistr/ Toull Ar Chistr (ils n'ont pas osé écrire Sistr), L'Hermitage/An Ermitaj (pourquoi pas Ar Peniti comme à Brest ?), Bagatelle/Ar Bagatell ?? Ce sont des panneaux dits bilingues sur ma commune. Parfois, il vaudrait mieux s'abstenir.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Ces panneaux «bilingues» ne sont le plus souvent que des panneaux bi-orthographiques. C'est assez frustrant ce manque d'ambition. Ainsi, toujours par chez moi, au lieu de : La Pennélé / Penn Evlec'h, on se retrouve avec La Pennélé / Ar Pennele.
«Pointe d'ormes», c'est un peu curieux pour un nom de rivière, sans doute un lieu-dit sur son cours. Auparavant elle s'appelait le Donnant, un nom plus cohérent.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
On pourrait rétorquer que personne ne réclame des panneaux Morlaix / Mont Relais. On peut penser en effet qu'il s'agit là d'une évolution naturelle du toponyme, tandis que Penn Evlec'h serait devenu Pennélé par défaillance institutionnelle, dans un contexte défavorable à la langue bretonne.
Il reste aussi à comprendre comment la rivière a subitement changé de nom. Peut-être une assimilation à l'Ellé et à l'Elez.

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
@Anne Merrien
Vu de notre Breizh-Izel, le voyageur sensibilisé (ou instruit) peut faire quelques observations de terrain (lieux-dits, petites communes) fort intéressantes, en passant devant la signalétique bilingue.
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Prenons le cas d'un nom breton en usage (écriture parfois quelconque, liée à l’oreille du fonctionnaire ou cartographe français ayant fixé par écrit la toponymie dans le passé) et comparons ce nom, résultat d’une retranscription parfois hasardeuse, à la version moderne (signalétique bilingue en écriture standardisée) qui elle rend compte du sens. Cela donne une idée dont le breton était prononcé localement. Exemple en pays de Vannes : « Kerahuil » pour « Keravel ».
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En sens inverse, on trouve aussi des bretonnisations modernes parfois hasardeuses, qui montrent une incapacité à détecter le sens breton derrière un toponyme historiquement françisé. Exemple : Keriolet (orthographe française), bretonnisé en Kerioled. Ce qui parait obscur. L’œil ne trouve pas son compte dans cet exercice, mais l’oreille permet de trouver une explication simple et lumineuse (si j’ose dire !) : « Ker hiolet » ou « Ker heoliet » (au passage, on fait sonner le « t » final). Soit la maison ensoleillée ou exposée au soleil. C’est la signification - après réflexion et recherches - que j’ai indiquée au propriétaire de ce château privé, très visité. C’est donc l’une de ces deux formes – l’une et l’autre plus alléchante pour le tourisme comme pour l’habitant local - que devrait proposer l’affichage bilingue.
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Généralement la micro-toponymie cache des trésors d’observation ou des avertissements sarcastiques. Et offre un authentique « enpaysement » au voyageur. Celui qui envisage de d’édifier une construction dans un lieu-dit « toull-brein » ou « poull ar fubu » serait bien inspiré d’en rechercher la signification bretonne, au préalable…
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A-wechoù ez eo anat a-walc’h kaout ar ster, a-wechoù n’eo ket.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
On peut craindre que la rue du Loquidy à Nantes soit rendue par «straed Lokidi», en ne se basant que sur la prononciation. Cela entraînerait un contresens : il ne peut s'agir de l'oratoire de saint Idi. Même si ce saint existe (c'est l'éponyme de Plouisy), on aurait Log au lieu de Loc (comme pour Loguivy). De plus, ce type de toponyme n'existe qu'en basse Bretagne. Enfin, ce serait dommage de dissimuler un nom rescapé du celtique (irlandais losc) sous des mots issus du latin (locus + itus). Ne renions pas nos ancêtres qui écrivaient Losquidic en 1076.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Si j'en crois Albert Deshayes, les toponymes bretons seraient truffés de patronymes, en particulier après Kêr (lieu habité). Selon cet auteur, Kériolet viendrait de Kêr Rioret. Ce nom de baptême vieux breton est attesté au 9e siècle sous la forme Riuuoret (ri «roi» + uuoret «secours»).
Quant à Kêr Avel, difficile de savoir si le second élément signifie vent ou désigne un nommé Abel.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Rioret signifie donc «secours au roi». D'autres patronymes sont construits ainsi : Cadoret «secours au combat», Buzoret et Tréhoret «secours à la victoire», Donoret «sérieux secours», Tudoret «secours favorable», Méhoret «secours en garantie».

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Le remplacement du R par un L n'affecte pas seulement Rioret. Ainsi, en Plogonnec, Trébiolet s'écrivait Tnoubuoret en 1426, «la vallée (traoñ) d'un dénommé Buzoret». Quel panneau «bilingue» alors pour Keriolet ? Faut-il rectifier le R ? Kerriored ? Le D final (qu'on prononce T) se justifie par la dérivation : comme dans le patronyme Gouredan (petit secours, un diminutif en -an). Dommage que ce mot ait disparu du breton parlé au profit de sikour.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Bien sûr, les gens du coin diront «Nos grands-parents ne prononçaient pas comme ça !» Ecrire Kerriored en plus de Kériolet, ne doit pas être perçu comme si on incriminait la façon de prononcer. On donne seulement le sens du toponyme, ce qui intéresse aussi les gens. D'où l'intérêt d'une campagne d'information.

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