Audition du Collectif à L’Assemblée Nationale : Sortir de la précarité, un statut pour nos lan

Communiqué de presse publié le 10/11/23 7:04 dans par pour

Le collectif Pour Que Vivent Nos Langues avait communiqué en «https://www.pourqueviventnoslangues.org/communique-si-la-constitution-empeche-lusage-des-langues-regionales-ce-ne-sont-pas-les-langues-quil-faut-interdire-cest-la-constitution-quil-faut-modifier/»>mars 2023 suite à des censures par des tribunaux administratifs de l’usage des langues régionales dans les assemblées élues en Corse et en Catalogne nord. Depuis, la collectivité territoriale de Martinique a reconnu le créole comme langue officielle et le département des Pyrénées-Atlantiques a voté une motion à l’unanimité où il s’engage à “Profiter de la prochaine réforme constitutionnelle pour réinterroger la place des langues régionales dans la Constitution”.

Ces épisodes illustrent les difficultés que rencontrent les collectivités à faire vivre nos langues quand elles sont confrontées à l’article 2 de la constitution. 

Lors de l’inauguration de la cité internationale de la langue française le 30 octobre dernier, le président de la république proclamait “Toutes les langues sont égales” mais ajoutait immédiatement “du point  de vue de la dignité.” Le collectif attend du président qu’il s’exprime sur l’égalité des langues aussi sur la question des droits, des moyens et des engagements de l’Etat. Le président a également déclaré que “chacun a le droit de connaître, parler, transmettre sa ou ses langues, et c’est un droit non négociable”. Nous espérons que ces mots seront accompagnés de la signature ou la ratification de textes internationaux qui disent la même chose. Enfin, il a déclaré : “C’est pourquoi je veux que nos langues régionales soient encore mieux enseignées et préservées, qu’elles trouvent leur place dans l’espace public”. Le collectif tient à lui rappeler que ses ministres successifs ont fait l’inverse jusqu’à présent, en dégradant l’enseignement de nos langues, souvent au prétexte de l’article 2. 

Aujourd’hui, le collectif a été auditionnée ce merredi 8 novembre à l’Assemblée Nationale par les député.e.s du groupe d’études “Langues et cultures régionales” (Intergroupe parlementaire) . Nous leur avons fait part du constat alarmant et des freins aussi bien techniques que juridiques pour transmettre, enseigner et préserver nos langues. «/wp-content/uploads/2023/11/Audition-collectif-Pour-Que-Vivent-Nos-Langues-Mer.-8_11_23.pdf»>Vous trouverez ici le dossier remis aux parlementaires avec nos constats et propositions.

Nous sommes convaincus que nous ne parviendrons à préserver nos langues que par une pleine et entière reconnaissance qui passera par une révision de l’article 2 de la constitution.

A l’heure d’une éventuelle réforme constitutionnelle, il paraît indispensable d’inscrire ce point dans les débats afin d’être en cohérence avec le discours du 30 octobre et de réparer enfin les préjudices subis.

Ces dernières semaines, nous avons pu suivre le parcours de l’équipe victorieuse de l’Afrique du Sud lors de la coupe du monde de rugby. Leur hymne national met à l’honneur 5 des 11 langues officielles de leur pays. Force est de constater que le respect de cette diversité linguistique ne nuit aucunement à la communion autour de leur équipe et à l’unité de leur pays. Choisir une langue unique pour ”faire nation” est loin d’être une valeur universelle.

L’article «nofollow» href=«https://www.pourqueviventnoslangues.org/audition-du-collectif-a-lassemblee-nationale-sortir-de-la-precarite-un-statut-pour-nos-langues/»>Audition du Collectif à L’Assemblée Nationale : Sortir de la précarité, un statut pour nos langues ! est apparu en premier sur «nofollow» href=«https://www.pourqueviventnoslangues.org»>Pour Que Vivent Nos Langues.

Ce communiqué est paru sur Pour que vivent nos langues


Vos commentaires :
Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Un ciel lexical illumine une cour du château de Villers-Cotterêts. Un mot n'aurait pas dû être ainsi honoré : «patois» (parler local employé par une population généralement peu nombreuse, souvent rurale et dont la culture, le niveau de civilisation sont généralement jugés inférieurs à ceux du milieu environnant qui emploie la langue commune). Où est la dignité ?

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Le caractère péjoratif, discriminatoire du mot ne semble pas perçu comme tel. Je me souviens d'une page écrite par Océanopolis publiée dans le Télégramme, qui indiquait que le mot «pieuvre» avait été emprunté par Victor Hugo au «patois normand».

Al Coin
Vendredi 22 novembre 2024
Aahh Victor, lui qui « Naquit d’un sang breton et lorrain à la fois », qui se vit se sentit enfant, «sans couleur, sans regard et sans voix si débile qu’il fut, ainsi qu’une chimère, abandonné de tous, excepté de sa mère, […] ». C’était lui. ; Presque une tragédie bretonne…
Oui c’était lui ce grand Victor Hugo tant aimé de la France, et c’était par elle sa mère bretonne, Nantaise chrétienne comme une bretonne des temps passés, qui ne se trompait pas lui; et clamait ainsi son évidence à la face du monde et surtout de la France, que Nantes est bel et bien depuis belle lurette et siècles, une part éternelle de la terre de BRETAGNE !

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
@Anne Merrien
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Je comprends évidemment ce que vous voulez-dire. Et il est attristant de constater qu'il existe jusque au sein d'institutions censées être représentatives ou ayant pour vocation de s'adresser au grand public (lequel est «de facto» royalement méprisé) des mentalités retardataires ou arriérés, chez des décisionnaires ou organisateurs. (vous en citez deux exemples qui devraient faire honte aux institutions en question).
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Il existe peut-être ici ou là des «patois» résiduels, en France: «poulbots» parisiens ou leurs descendants contemporains, représentants (encore non scolarisés) de certains «quartiers»,etc...
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Ceci me fait penser que l'enseignement (à tous les niveaux, de la Maternelle au Supérieur) est déterminant pour sortir un idiome (un parler?) du statut infamant de «patois» (décidé et pensé par l'oppresseur, qu'il soit colonisateur, envahisseur, ou maître à domicile par le droit et les armes) et faire accéder le-dit langage au statut de «langue» (toujours selon la classification du même oppresseur.
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Ceci étant dit, et d'un point de vue scientifique ou linguistique - et ce regard l'emporte in-fine sur le regard socio-politique - , il est évident que la langue bretonne n'usurpe pas son titre, qu'elle est désormais - après plusieurs siècles d'étude savante, depuis Le Gonidec et même avant - , bien décrite par une foultitude de chercheurs et spécialistes, qu'elle est une LANGUE qui a sa place dans le concert mondial des langues.
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On m'objectera qu'elle n'est pas parfaite. Le français non plus loin de là.
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Elle a pour grand avantage, sur le plan strictement technique (hors aspects affectifs et culturels donc) de nous introduire dans certains mécanismes d'expression de la pensée humaine qu'ignore la langue française. C'est pourquoi, le breton concoure de manière originale à l'ouverture d'esprit, intellectuellement parlant. Et pour dire les choses autrement: le breton est un voyage.
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Je sais, cela fait mal à entendre pour certains esprits confinés dans un orgueil indéfendable. Mais c'est ainsi. Alors, vive le breton! Bevet ar brezhoneg!
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Oui, que vive la langue dans nos yeux, nos oreilles, nos bouches et nos coeurs. Qu'elle trouve sa place dans notre société... Ya. Gant ma vevo hon yezh dre an daoulagad hag an, divskouarn, dre ar genou hag ar galon ivez. Ra gavo he flas dezhi e-barzh ar gevredigezh...

Yann L
Vendredi 22 novembre 2024
Réformer l'alinéa 1 de l'article 2 de la constitution est nécessaire. Aboutir à cette réforme sera difficile. Pour éviter de rater le coche, il convient, dès maintenant, de s'y préparer. Les défenseurs des langues régionales doivent tenter de se mettre d'accord sur une proposition qui tienne la route politiquement et juridiquement. Pour apporter ma pierre au débat, je propose d'ajouter à l’article 2, l'alinéa suivant: «Chaque assemblée délibérante concernée décide de la place qu'elle accorde aux langues régionales particulières à son territoire.»
Comme je ne suis ni juriste ni politicien, chacun peut analyser cette proposition et tenter de l'améliorer.

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
Oups! Ma petite incise sur le «maître à domicile» risque d'être mal comprise. Je veux dire par là que la langue bretonne a été oppressée (et continue de l'être). En tout cas, elle ne reçoit pas les attentions qu'elle mérite, et que se doit d'engager toute démocratie qui se respecte...). --- La République (française) n'est nullement menacée par les langues dites régionales. --- Elle n'a pas vocation non plus à étouffer tout ce qui sort de la norme centralisée.

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
L'idée parait juste sur le fond. --- Pour le breton, attention à trouver une formulation qui permette d'englober le 44.

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
A Morlaix aussi, une oeuvre d'art utilise des mots. Sur le sol pavé, on peut lire par exemple «FIL» en référence à la rue au Fil. Curieusement, alors qu'il y a une place du Marc'hallac'h, ce nom n'est pas gravé, tout comme les autres noms communs en langue bretonne qu'on peut trouver à Morlaix.

Yann L
Vendredi 22 novembre 2024
@Naon-e-dad
La formulation que je propose me semble permettre d'englober le 44. Cependant, le vrai problème est autre. Selon moi, le texte actuel de la constitution n'interdit pas la reconnaissance des langues régionales. C'est l'interprétation qu'en donnent les membres du conseil qui le fait. Et, je me demande s'ils ne parviendraient pas à ôter toute valeur à mon texte.

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