Le week-end prochain c'est, comme tous les ans, le dernier week-end du mois d'octobre, le Festival du Livre en Bretagne au centre Glenmor à Carhaix. Durant ce week-end, plus de 10 000 personnes passent jeter un coup d'oeil aux étalages de plus de 90 éditeurs. Beaucoup de militants de la cause bretonne ou du monde associatif se croisent dans l'une des quatre allées de l'immense hall du centre Glenmor. Ils ont aussi l'occasion de croiser leurs auteurs préférés qui sont bien souvent aussi des militants de leur cause.
Nous avons posé quelques questions à son fondateur : Charlie Grall.
[ABP]Vous êtes le fondateur du festival du livre en Bretagne à Carhaix, comment expliquez-vous que cet évènement soit devenu le lieu de rencontre de centaines de militants de la cause bretonne ?
[Charlie Grall] Je ne sais pas si c'est devenu le lieu de rencontre de centaines de militants, ce dont je suis certain, c'est que des milliers d'amoureux du livre et de la lecture aiment à se retrouver autour des stands de la grande majorité des éditeurs de Bretagne, qu'ils éditent en breton ou en français. C'est devenu un rendez-vous incontournable pour beaucoup de Bretonnes et de Bretons au fil des ans et cette 34e édition ne devrait pas déroger avec notamment un thème accrocheur, l’Écosse, qui devrait intéresser de nombreux visiteurs. La gratuité des entrées, l'aspect convivial et décontracté, la simplicité dans l'accès aux auteurs et aux éditeurs et la fidélité à la ligne de départ à savoir : proposer une vitrine de l'ensemble de l'édition en Bretagne sans jamais succomber aux sirènes parisiennes ont sans doute participé au succès du festival. Mais il faut certainement y ajouter la soif de lecture et de nouveautés des Bretonnes et des Bretons.
[ABP] Combien de visiteurs en général sur les deux jours ?
[CG] Les bonnes années, on compte généralement plus de 10 000 visiteurs qui viennent de l'ensemble de la Bretagne pour 90 éditeurs et près de 300 auteurs présents sur les 2 jours. Les possibilités de rencontres sont énormes et dans des styles très divers.
[ABP] Les livres se vendent de moins en moins, les tirages diminuent. Pensez- vous à une diversification, faire aussi une sorte de vitrine du numérique ?
[CG] Je crois qu'on continuera a faire des livres-papier pendant longtemps encore. Le livre reste un outil culturel important et je crois qu'il faut le promouvoir tel qu'il est. Il y a quelques années, certains prédisaient la fin du livre-papier et son remplacement par le livre numérique. Nous avions organisé des débats sur ce sujet. Le remplacement n'a pas eu lieu. L'écran, c'est indéniable, a pris une importance considérable dans la vie des gens en général et des jeunes en particulier. Je ne suis pas certain que ce soit toujours une bonne chose. «Le rôle du livre est de donner aux choses une durée, une forme, une épaisseur, de sorte qu'on puisse les voir de plusieurs côtés à la fois et qu'on puisse les observer comme un spectacle.» disait Robert Escarpit. Le livre et la lecture c'est le «temps long», le contraire de la course à l'immédiateté qu'on retrouve souvent sur les écrans. Bien sûr, on peut lire un livre sur une «liseuse», mais je ne suis pas certain que le confort soit le même... ni le plaisir d'avoir un ouvrage entre les mains.
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