ELEN : La France à nouveau sur le banc des accusés
Communiqué de presse publié le 13/10/23 8:41 dans Langues de Bretagne par pour
Le week-end dernier se tenait à Cagliari en Sardaigne l’AG du European Language Equality Network ( ELEN ) . A l‘ordre du jour, entre autres, la non-ratification par la France de la Convention européenne des langues régionales et minoritaires en violation de la Charte des droits humains que la France a signée.
Une résolution portée par les représentants pour la France de Bretagne via Kevre Breizh , d’Occitanie via Institut d'Études Occitanes et Culture et Bilinguisme d'Alsace et de Moselle (CuBi) a été adoptée par les délégués d’ELEN pour appeler la France à respecter ses engagements internationaux et les Droits Linguistiques, élément des Droits Humains. ELEN va intervenir auprès du Conseil De L'Europe à Strasbourg pour encourager la Commission Européenne pour la Démocratie par le Droit (Commission de Venise) à se saisir de la question.
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Vos commentaires :
Al Coin
Vendredi 22 novembre 2024
La/une ratification d’une décision administrative et politique sur une langue, en l’occurrence sur des conditions qui permettraient la pérennité de l’existence, de la pratique et de cette continuité dans le Temps, garantit-elle que cela soit suffisant, Que cela soit efficace lorsque comme dans le cas de notre langue bretonne qui chemine depuis des siècles et des siècles jusqu’à aujourd’hui, encore un peu vivante, pour redevenir le courant dynamique, l’onde porteuse et qui transmette l’essence de la culture de la majorité d’un peuple, ainsi que comme le moyen de communication permanent d’usage ?
En devant faire abstraction de toutes les tribulations du peuple juif, des choix et actes de leurs dirigeants au cours de leur Histoire et de ceux faits dans l’époque contemporaine, et en ces jours présents même, l’on peut quand même méditer/réfléchir et constater que leur langue originelle, l’hébreu quasiment disparu est devenu plus vivant, vivace que jamais et est la langue de la quasi-totalité d’un Peuple, et de sa diaspora. Un Peuple unifié, qui s’est bien identifié, par sa culture, son esprit et surtout sa religion, obstinément conservés comme une charpente inébranlable, et tout cela au fil des près de 2000 ans écoulés depuis la destruction de la forteresse de Massada, qui signifia sa dispersion.
Mais cela, malgré les divergences culturelles inévitables durant les siècles de dislocation du peuple originel, il s’est reconstitué, régénéré, réinventé réunifié, re motivé, solidifié, malgré qu’une part importante fait sa vie, dans d’autres pays, sous d’autres cieux et sous autres identités « accolées » à l’Essentielle » pour eux, toujours ! Cela s’est fait/conservé dans la douleur, malgré Shoah, pogroms, massacres et « n’a pu refleurir que et seulement dans et par un état qui soit le leur ! Diriger par eux ! ». Bien ou mal selon les choix et circonstances qu’ils se sont imposés librement, ou imposés à tord ou à raison.
Personnellement je ne pense pas qu’une simple ratification de et par Paris suffise à sauver notre langue au-delà d’un petit groupe qui semble avoir besoin de se lancer dans une sérieuse introspection collective !Au delà également des conditions et statut actuels de la BRETAGNE, géo politiques, politiques intérieurs, culturels, économiques etc; soumis au centralisme obtus et infernal parisien.
« Jamais la France n’abandonne ses enfants » disait Mr Macron hier au soir dans une énième palabre. Peut-être ! Mais certainement elle en a mal aimé beaucoup sur son sol et celui des autres, qu’elle élève/dresse bien plus que d’autres, en fonction de ses humeurs brutales et destructrices !
Alain E. VALLÉE
Vendredi 22 novembre 2024
Il est excessif et inapproprié d'écrire que : « la non-ratification par la France de la Convention européenne des langues régionales et minoritaires» viole «la Charte des droits humains que la France a signée.» Mais la souveraineté et l'indépendance de l'État français permettent cette méconnaissance qui apparaît être une réelle contradiction.
A quoi bon signer une Charte si l'on ne ratifie pas la Convention qui la fait vivre ?
C'est très dommage. D'évidence, il n'y a ni volonté ni majorité politiques pour réformer la Constitution en faveur de la Charte et légiférer ensuite.
Mais, ensuite, à supposer que l'État français ratifie la Convention après avoir réformé sa Constitution pour y intégrer la Charte et légiféré ensuite, encore faudrait-il que l'Etat ultra jacobin produise les indispensables Décrets d'application. Vu son engoument à favoriser les langues régionales et minoritaires et à décentraliser, il y a tout à parier que cela prendrait «un certain temps» tel que ces langues régionales et minoritaires soient mortes du décès de leurs locuteurs.
AV
Pcosquer
Vendredi 22 novembre 2024
@ Alain E. VALLÉE ... Kinnigoù ho peus? Proposition(s)?
par ailleurs «Mais la souveraineté et l'indépendance de l'État français permettent cette méconnaissance qui apparaît être une réelle contradiction.» Gaou! Se a vez graet a-ratozh kaer bewech.
Ils savent très bien ce qu'il font. D'une part le pays des droits de l'homme signe ce qui lui confère l'adhésion des autres Pays... Il se rattrape sur les ratifications.... C'est pourquoi ce que fait ELEN est important malgré tout. Cela ne peut que renforcer un peu plus l'image des langues dont celle du breton. Ne pas le faire serait une erreur... surtout en ce qui concerne les Bretons : c'est un peu l'idée de la balance dans laquelle on comparerait le poids de la survie des langues contre le mensonge des élites.