Les Bretons c’est comme les cochons !

Communiqué de presse publié le 8/10/23 17:21 dans Identité par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier
https://abp.bzh/thumbs/58/58564/58564_1.jpg
les Bretons, c'est comme les cochons

Il est possible aujourd’hui de mettre en vente une gravure raciste et incitant à la haine à l’encontre des Bretons sans encourir le moindre reproche et sans même se donner la peine de faire le moindre avertissement préalable.

C’est ce que vient de faire l’agence parisienne Ader ce mois de septembre 2023 en mettant aux enchères la présente gravure. Nous venons tout juste de l’apprendre à Koun Breizh et nous ne pouvons pas manquer de réagir.

Le côté artistique de la gravure importe moins ici que le sens de l’œuvre et son message explicite : «  Les Bretons mangent et couchent avec les cochons, faut il que les cochons soient sales ! »

Il y a plusieurs manières de réagir à une telle annonce.

On peut fort bien se dire que c’est daté, de peu d’importance, qu’il ne faut pas être parano, manquer d’humour ou de sens artistique.

Et puis il y a notre manière de réagir qui consiste à ne jamais laisser place au mépris.

Le mépris corrompt. Il s’insinue partout, jusqu’au creux des âmes. Le mépris infligé aux Bretons durant si longtemps est toujours là ! Il se retrouve dans cette politique linguistique dérisoire que l’on peine à affronter, avec une Éducation nationale qui se moque de nous, dans l’affaire odieuse du tilde, dans la secondarisation de notre patrimoine à Bouvron comme à Carnac.

Le mépris, il faut le combattre, coûte que coûte, le poursuivre sans relâche, sinon il s’insinue lentement tel un poison et prend possession de nous. Et l’on en vient à s’accoutumer à son « infériorité native ». C’est ce qu’il s’est produit pour des générations de Bretons confrontés à la haine de soi distillée par l’école de la république, au nom des plus belles valeurs.

Ce mépris est encore intériorisé aujourd’hui par beaucoup d’entre nous qui ne considèrent notre culture, notre patrimoine, nos langues comme étant purement « régionales », c’est-à-dire secondaire au regard de la grande culture universelle parisienne.

Tant d’entre nous considèrent encore que l’émancipation de notre peuple n’a pas lieu d’être, en ce que nous ne sommes qu’une « région ». Tant d’entre nous sont encore persuadés de l’infériorité de leur langue qu’ils ne veulent surtout pas la voir unifiée ni sauvegardée. A quoi bon sauver une langue de ploucs !

Ce qui marque les relations entre la République française et le peuple breton, c’est avant tout le mépris. Je me demande même si cette modeste gravure n’est pas la plus juste représentation de la république, pour nous Bretons.

La république a fondé son empire sur la destruction des peuples breton, basque, occitan, alsacien, etc. Même Michel Rocard a reconnu cette vérité comme révélée dans les papiers Wikileaks.

Nous ne sommes toujours pas libérés du mépris que l’on a intériorisé,

c’est la raison pour laquelle, Koun Breizh va édifier la « pierre de la mémoire bretonne », pour donner un visage à ce mépris et surtout à notre résilience.

Vous auriez un doute sur cette singularité du mépris breton ? Remplacez « bretons » par d’autres communautés de votre choix, étrangères par exemple et vous comprendrez que ce mépris, qui semble bénin lorsqu’il s’applique à nous, devient intolérable lorsqu’il s’applique aux autres communautés.

Koun Breizh envisage très sérieusement de déposer plainte pour incitation à la haine à raison de l’origine nationale ou ethnique.

Il faudra que la justice de la république nous réponde de la manière la plus claire. Le peuple breton qui existe suffisamment pour se faire cracher à la figure, existe-il pour mériter la protection juridique liée à la reconnaissance d’une origine nationale ou ethnique ?

Question embarrassante pour la république française qui s’est construite sur la mort de nos vieux peuples, périphériques pour elle.

La réponse qui nous sera donnée aura le mérite de mettre à jour les rapports de domination en vigueur et notre vraie place dans la république.

La vraie république protège les droits de tous les peuples et peut-être même plus ceux sur lesquels on a tant craché.

Pour Koun Breizh

Y. OLLIVIER


Vos commentaires :
Yannig Coraud
Vendredi 22 novembre 2024
Il est certain que je partage cette opinion.
Plus près de nous ce slogan haineux avait été employé par un ministre français à la télévision…nous reprochant d’avoir contribué au vote en faveur de l’Europe lui étant très opposé par nationalisme jacobin . Il était favorable à une France Une Indivisible et Monolingue avec des valeurs de Liberté française Égalité française fraternité française…
Quand je pense que le drapeau de la république bananière représente le blanc royaliste et le rouge et bleu la ville de Paris Tout un symbole
Bravo à Koun Breizh

Ya
Vendredi 22 novembre 2024
Enfin, un peu de dérision ! Les cochons nous savons bien que ce n'est pas nous...

Pascal Lafargue
Vendredi 22 novembre 2024
Avec tout le respect que je vous dois, je peux dire que vous vous trompez ici. Il est juste mis en vente une antiquite. Une antitique qui traduit ce virulent racisme anti-breton des 19eme et 20eme siecles, mais une antiquite tout de meme. Il faut voir cet article comme un temoin du passe et non pas comme un affront qui nous serait fait aujourd'hui, ce serait anachronique. Cette oeuvre, pour ce qu'elle nous rappelle et/ou enseigne, meritait d'etre dans un musee.

Muichka
Vendredi 22 novembre 2024
Dans l'absolu, vous avez raison, Pascal, on ne va pas faire des autodafés de tout.
Mais non.
La question était du manque d'avertissement préalable, recadrant le contexte lors de vente.
Et cette absence contribue à entretenir une réaction anti-bretonne.
Dans la semaine, à Paris, je me suis encore fait attaquer sur la langue, du moins mon pays fut attaqué : «Ah bon votre langue vit, vous avez un mot pour télétravail (pelllabour), c'est marrant pour un patois ?»

Alain E. VALLÉE
Vendredi 22 novembre 2024
Pas nécessaire d'être un éminent juriste pour savoir qu'en droit français la notion de «Peuple breton» n'existant pas plus que celle de «Peuple corse», «basque» ou «alsacien», il n'y a aucune possibilité qu'un tribunal juge que cette affiche constitue une offense pour le dit Peuple Breton. En effet, selon la Constitution en vigueur, il n'y a de peuple que le Peuple Français en France.
Si par aventure l'insulte au «Peuple breton» adevait être retenue en 1ère instance par un intrépide magistrat, elle serait évidemment bien vite recalée en Appel. Ainsi, le Peuple Breton n'existant juridiquement pas, il est possible de l'injurier, de le nier, de l'insulter, ... Triste pays !
AV

Laurent Le Bloa
Vendredi 22 novembre 2024
Toujours intéressant de savoir à qui on a affaire.
Henri Gustave Jossot (1866-1951), Laicard anticlérical, antibourgeois, anticolonialiste publie dans des journaux socialistes ou anarchistes. Défenseur de la veuve et l'orphelin, sauf quand il s'agit des Bretons:
Voilà ce que l'on lit dans le dossier de presse d'une exposition:
«Comme les Nabis, il se passionne pour la Bretagne, mais c'est pour se moquer d'une peinture à la
mode et croquer les habitants en véritables brutes.»
Il a écrit que pour lui son «art» est un exutoire de la Haine.

Yann L
Vendredi 22 novembre 2024
Une plainte au nom du «peuple breton» a toutes les chances d'être rejetée. Toutefois, une plainte au nom «des Bretons» devrait, à mon avis, pouvoir être acceptée.

Jakez Guillouzouic
Vendredi 22 novembre 2024
Excellente idée de KOUN BREIZH de déposer plainte pour « incitation à la haine à raison de l’origine nationale ou ethnique », pour cette affaire. On ne peut continuer, en effet, à se laisser calomnier sans réagir sous peine d’encourager ce type de manifestation. Or, jusqu’à présent, force est de constater que nos élus « bretons » censés nous défendre ont, par frilosité naturelle, trop laisser faire, sans piper mot, sur les atteintes répétées à l’encontre du peuple breton. Cela doit cesser !

Pétillon
Vendredi 22 novembre 2024
Drôle de personnage ! Aujourd'hui, d'aucun le qualifierait du terme affreux (importé et utilisé mal à propos)de wok. ?
Bref, je ne sais pas quoi penser de l'artiste et de son œuvre...

Voir le site


Al Coin
Vendredi 22 novembre 2024
Il paraît voyons qu'il faut dissocier «l'artiste de ses œuvres», Je suggère donc que tout activiste breton si ça existe encore, que tout commentateur breton considéré comme un peu trop «agressif», et tout militant non somnolant, de prendre le statut d'humoriste, ou de journaliste, ou autre profession ou activité qui en fait des «intouchables»; ou n'importe quel prétexte et bidule culturel qui le fasse reconnaître comme «artiste» qui rentre dans le cadre protecteur permettant une liberté d'expression totale! L'ironie, trop soumise à la sagacité éventuelle de l'observateur, n'est pas acceptée ni tolérée, comme humour.
Il faut du plus lourd, comme ce dessin!

Laurent Le Bloa
Vendredi 22 novembre 2024
Le problème est que l'artiste est à l'unisson de son œuvre. Cette gravure n'est pas une exception, toute sa production sur la Bretagne est de la même eau

comm de Koun Breizh
Vendredi 22 novembre 2024
@Pcosquer
Mersi de traduite votre commentaire proposé intégralement en français.
Nous le validerons après ; tous les lecteurs ne sont hélas pas bi(tri-)lingues

Anti-spam : Combien font 1 multiplié par 3 ?