Un ñ qui fait trembler la république ?

Communiqué de presse publié le 20/09/23 11:47 dans Langues de Bretagne par P. X. pour P. X.
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Le collectif Pour Que Vivent Nos Langues souhaite réagir suite à la décision du procureur de la République de Lorient demandant aux parents le retrait du ñ du prénom de leur enfant Fañch.

Le collectif apporte son soutien à la famille du petit Fañch et au maire de Lorient qui affirme ce choix.

Dans les précisions, il est indiqué dans sa décision, le Conseil constitutionnel rappelle, au visa de l’article 2 de la Constitution française, que l’usage du français s’impose aux personnes morales de droit public et aux personnes de droit privé dans l’exercice d’une mission de service public.”

PQVNL avait déjà communiqué en mars 2023 suite à des censures par des tribunaux administratifs de l’usage des langues régionales dans les assemblées élues en Corse et en Catalogne nord.

Il s’agit là d’une nouvelle illustration du danger que fait courir aux langues régionales l’article 2 de la Constitution “La langue de la République est le français”, alors même que cette Constitution affirme dans son article 75-1 que “les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France”.

Le collectif se mobilisera dans les prochaines semaines pour faire avancer l’idée d’une nécessaire modification constitutionnelle et demandera notamment aux élu.e.s d’inscrire ce chantier dans leurs priorités.


Vos commentaires :
Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Espérons que cette modification constitutionnelle ne sera pas «décorative» comme la précédente.
Pour l'ensemble des signes diacritiques régionaux, une telle modification semble nécessaire. Cependant, en ce qui concerne le ñ, modifier la circulaire pourrait suffire, dès lors que ce signe diacritique est utilisé par l'Académie française. Le problème viendrait de cette académie qui l'utilise, sans pour autant l'ajouter à sa liste de signes diacritiques.

Michel Vernet
Vendredi 22 novembre 2024
Je souhaitais juste faire une remarque concernant la présence du barbarisme « élu.e.s »(sic) dans la dernière phrase. En effet, cette graphie est à proscrire car elle incorrecte, en plus d'être imprononçable, et doit donc être évitée en toute circonstance. L'Académie française (y compris les femmes) et le gouvernement ont condamné sans réserve cette forme d'écriture. Cette dernière ne sera donc jamais enseignée dans les écoles, et doit être bannie de toute communication émanant d'un service public. De même, une circulaire a été émise le 5 mai 2021 pour interdire ce type d'écriture à l'Éducation nationale, et une autre émise le 21 novembre 2017 pour condamner l'emploi de cette écriture dans les documents administratifs. La phrase en question doit donc être modifiée comme suit :
« (...) et demandera notamment aux élus d’inscrire ce chantier dans leurs priorités. »

Je signale également que le terme « élus » est au genre non marqué en français, et inclut donc les femmes. De même, un mannequin, un professeur ou un ingénieur peuvent également parfaitement être des femmes, tout comme une recrue, une vedette ou une personne peuvent parfaitement être des hommes. Parler de « masculin » et de « féminin » est d'ailleurs grammaticalement discutable, comme le montre l'argumentaire suivant de l'Académie française :
« Il convient de rappeler qu'en français, comme dans les autres langues indo-européennes, aucun rapport d'équivalence n'existe entre le genre grammatical et le genre naturel.

Le français connaît deux genres, traditionnellement dénommés « masculin » et « féminin ». Ces vocables hérités de l'ancienne grammaire sont impropres. Le seul moyen satisfaisant de définir les genres du français, eu égard à leur fonctionnement réel, consiste à les distinguer en genres respectivement marqué et non marqué.

Le genre dit couramment « masculin » est le genre non marqué, qu'on peut appeler aussi extensif en ce sens qu'il a capacité à représenter à lui seul les éléments relevant de l'un et l'autre genre. Quand on dit « cette ville compte 20 000 habitants » ou « tous les candidats ont été reçus à l'examen », etc., le genre non marqué désigne indifféremment des hommes ou des femmes. Son emploi signifie que, dans le cas considéré, l'opposition des sexes n'est pas pertinente et qu'on peut donc les confondre. »

Je vous invite également à lire l'entretien suivant de l'académicienne Dominique Bona, qui pourfend sans appel l'écriture faussement appelée inclusive :
Voir le site çaise-l-ecriture-inclusive-porte-atteinte-a-la-langue-elle-meme

Je cite :

« Nous sommes quatre académiciennes, et toutes les quatre, nous pensons que la liberté et l'égalité des femmes ne passent pas par le massacre de la langue française. Ce n'est pas en la compliquant, en la rendant pour le moins illisible, qu'on obtiendra un progrès de la condition féminine. La condition féminine n'a rien à voir avec tout ça, et je crois que c'est une mauvaise idée. »

Je signale enfin que l'Université Grenoble-Alpes a été condamnée en justice en mai dernier pour emploi de cette écriture barbare imprononçable :
Voir le site


Krys 44
Vendredi 22 novembre 2024
C'est accepté quand il s'agit d'un nom espagnol : Nunez .
C'est du grand n'importe quoi . Ils n'ont pas honte ! Discrimination !
C'est tellement pitoyable qu'il vaut mieux l'ignorer et écrire ce prénom comme on le souhaite . En continuant le combat ...

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
Ce n'est pas une idée neuve. Pensons aux tables de conjugaison : je suis venu(e), nous sommes venu(e)s.
L'écriture inclusive cherche à modifier les représentations. Quand on lit «les historiens», on imagine des hommes consultant des archives. Quand on lit «les historien(ne)s», on imagine aussi des femmes consultant ces mêmes archives. Dans le communiqué, l'écriture inclusive n'est utilisée qu'une seule fois, cela ne nuit pas à la compréhension du texte.

gregor
Vendredi 22 novembre 2024
Il n'y a aucun problème à s'appeler Grégory, Mustapha ou Alba. Par contre Fañch ou Artús, alors là non, c'est une grave atteinte à la république. C'est tellement grotesque.

Jean-Yves Radigois
Vendredi 22 novembre 2024
Nous pouvons noter que la langue bretonne distingue le genre de la filiation non seulement pour les hommes comme en français (garçons (paotr) et fils (mab), mais aussi, pour les femmes avec plac’h (genre) et merc’h (filiation) ce qui n’existe pas en français.

En tout cas un français je préfère, la méthode québécoise, ou l'obligation impose de préciser systématiquement à l'oral et l'écrit. Ex : «les étudiantes et les étudiants sont invités...»
C'est plus lisible même si ça ne résous pas tout à l'oral si le son est identique, car l'obligation donne : «les professeures et les professeurs sont invités...»

Autre conséquence, l'obligation demande de commencer par le féminin pour des questions d'accord, d'adjectif, par exemple. «les étudiants et les étudiantes sont beaux» gène à l'oreille plus que «les étudiantes et les étudiants sont beaux».


Pcosquer
Vendredi 22 novembre 2024
Mont a ra pelloc'h c'hoazh ar brezhoneg pa vez graet gantañ : den = personne (homme) ha denez ( personne femme ) neketa! (diwar labour R Hemon ma ne fazian ket...)

La marque du féminin est plus importante en langue bretonne ? on peut le penser den= personne homme, denez = personne femme

en français personne, hé bien c'est personne en fait! plus de genre en réalité oups! En breton «den ebet!» pe «denez ebet!»a c'hallfe bezañ implijet ma'z eus anv eus ur strollad maouezed


Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
@Pcosquer
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Ar ger «Den» a ouien anezhañ. Ar ger «denez» ne ouien ket. Mat.
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Ce qui est certain, à mon sens, c'est que la notion de «personne» n'est pas genrée ou sexuée. En tout cas, c'est ainsi que j'entends les choses. Car cette notion renvoie à quelque chose de plus profond que la corporéité, tout simplement.
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J'en profite pour rappeler ce que j'ai déjà dit dans un post - références à l’appui - , il y a quelques temps : le tilde ~ existait déjà au temps de Molière, précisément dans les textes originaux de ses comédies. Nos procureurs et autres administratifs zélés iront-ils jusqu'à prétendre que le sieur Poquelin (Jean-Baptiste) ne parlait pas français, ne parlait pas la «langue de Molière»? Où l'on voit que parfois l'ignorance et le ridicule se donnent la main, dans la malfaisance.....
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Enfin, bien sûr, le tilde figure sur n’importe quel clavier AZERTY (i.e francophone). Ouzhpenn-se, emañ an tilde war ar c’hlavier AZERTY, da laret eo hini gouestlet d’ar galleg….

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
La page de radio France que vous mettez en lien est dépubliée (erreur 404). -- Ce qui montre bien que la lutte est chaude, et que le combat n'est pas encore gagné. Les cuistres sont à l'oeuvre. -- Barbared zo, ha pa vefe e lec'hienn radio France!

Anne Merrien
Vendredi 22 novembre 2024
C'est le ñ qui est considéré comme signe diacritique, non le tilde en lui-même.
Que le tilde ait été utilisé sur des a ou des o n'est pas un argument.
Le prénom catalan Martí avait été refusé, alors que l'accent aigu existe en français, mais jamais sur le i.

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