Un accord aurait été passé entre les indépendantistes catalans et le PSOE, le parti socialiste espagnol afin que Pedro Sanchez puisse dégager une majorité au Parlement de Madrid. Il prévoit notamment la reconnaissance et l'utilisation du catalan comme langue officielle de l'Union européenne et aussi la création d'une commission d'enquête sur les attentats de 2017 à Barcelone et Cambrils.
La demande vis-à-vis de l'UE a été faite dès ce jeudi matin 17 août par l'intermédiaire du ministre espagnol des Affaires étrangères. Elle devrait être approuvée le 19 septembre prochain, à l'occasion d'une réunion présidée par Pedro Sánchez à Bruxelles.
■Là on est dans de la com' officielle. Bizarrement l'aspect «judiciaire» (grâce gouvernementale) n'est pas sur la table.
J'ai un gros doute sur ce deal tel qu'il est présenté officiellement.
D'une part car ces promesses symboliques linguistiques ne sont du tout certaines d'aboutir au niveau européen (cela ressemble un peu à un serment d'ivrogne), d'autre part le projet lie le catalan au sort du basque et galicien qui ne sont pas utilisés de façon majoritaire dans leur communauté autonome respective contrairement au catalan. C'est étrange de la part d'indépendantistes catalans «purs et durs». Pourquoi pas l'asturien, l'estrémadurien, le léonais après tout ?
Historiquement le catalan, langue majoritaire de la couronne d'Aragon (Catalogne historique (avec le Roussillon), Baléares, Pays valencien, frange orientale de l'Aragon proprement dit, enclaves de l'Alguer en Sardaigne), a une dimension bien supérieure (équivalent au castillan avant la fusion des couronnes de Castille et d'Aragon et surtout avant la colonisation des Amériques) au basque et au galicien.
La Galice par ailleurs n'a absolument pas une trajectoire politique indépendantiste. Et les vrais défenseurs du galicien en tant que langue moderne utilisée au quotidien sont les «réintégrationistes» (réintégration du galicien dans la norme littéraire du portugais).
J'ai du mal à croire que Junts soit devenu un simple parti régionaliste, associé au PS espagnol. A moins que l'accord prévoit d'autres clauses moins «avouables» médiatiquement.