Il y a un peu plus d'un an, début avril 2022, le Conseil régional de Bretagne réuni à Rennes s’était prononcé à la quasi l'unanimité en faveur d’une plus grande autonomie, notamment législative, réglementaire et fiscale. La Région demandait l’ouverture de discussions avec l’État pour gagner en autonomie. Une commission avait été créée dirigée par le vice-président du Conseil régional Michaël Quernez. Et puis plus rien. Le président de Région avait même déclaré à Lorient lors du FIL qu'il n'y aurait pas de changement constitutionnel demandé.
En réponse, ce matin à Ti ar Vro Kemper, s'est tenue une réunion de travail du collectif Bretagne Majeure autour d'une douzaine de personnes convaincues de la nécessité de plus d'autonomie pour la Bretagne. S'en est suivie une conférence de presse tenue par le géographe herminé Yves Lebahy, le juriste Yvon Ollivier président de Koun Breizh et le docteur Jean-Louis Le Mée président de l'Alliance Fédéraliste Bretonne.
Une lettre ouverte a été envoyée à Loïg Chesnais-Girard :
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Monsieur le Président du Conseil régional,
Monsieur le Président de la Commission « Autonomie »,
Le 15 janvier dernier, nous vous avions adressé à chacun un courrier dans lequel nous vous proposions, à l’issue du colloque du 19 novembre à Carhaix ayant eu pour thème le besoin d’autonomie de la Bretagne, de participer au nom de la société civile aux travaux de la commission que vous aviez mise sur pied au sein du Conseil régional sur ce sujet. Courriers restés sans réponse de votre part à ce jour.
Le 24 février 2023, les représentants du groupe « Breizh a gleiz » au sein de la Commission, vous interpellaient et rappelaient la pertinence de programmer une série d’échanges au sein de ce groupe de travail « avec notre collectif, comme avec d’autres acteurs engagés de même nature ». Reprenant les propos tenus par le président Mikael Quernez lors de la réunion du groupe de travail du 27 février, cet échange évoquait aussi l’idée que le collectif Bretagne Majeure puisse être « un témoin privilégié du sommet celte » qui devait se tenir à Lorient les 9 et 10 mars lequel, n’ayant eu lieu, a été repoussé à une date ultérieure. La demande d’y inviter une délégation de notre collectif était formulée dans ce courrier.
Las, tout cela est resté lettre morte pour le moment. Et pourtant, l’ouverture de ces réflexions sur l’autonomie à la société civile bretonne reste une nécessité visant à appuyer la démarche politique. Nous sommes, semble-t-il, bien loin du formidable espoir que le vœu émis le 8 avril 2022 par le Conseil régional et voté à une écrasante majorité, a pu susciter dans la société bretonne et les milieux militants.
Aujourd’hui, Bretagne Majeure ne comprend pas l’absence d’invitation de la part du groupe de travail à venir présenter ses travaux devant lui. Et/ou, tout au moins, de n’avoir reçu le moindre avis de réception de sa demande même si des impondérables empêchent probablement cette prise de contact et invitation.
Devons-nous y voir les signes d’un recul politique ? Vos propos tenus au mois d’août dernier lors du Festival interceltique, Monsieur le Président, semblant revenir sur la nécessité d’une autonomie législative pour la Bretagne, ne réduisent-ils pas à néant la portée du vœu adopté l’année dernière ? Alors que l’Etat est sur le point d’accorder des révisions constitutionnelles à la Corse, pourquoi la Bretagne n’en jouirait pas de même nature pour obtenir une autonomie devenue si nécessaire ? Mais peut-être pour cela faudrait-il que la volonté de la Région, exprimée auprès des instances étatiques par votre voix, Monsieur le Président, soit effective. Que ce soit en matière d’enseignement des langues régionales, d’équipements de transports et infrastructures, d’autonomie énergétique, d’activités maritimes et de pêche, de mutation du monde agricole, de pression foncière et immobilière sur les littoraux, de la réunification tant attendue, d’adaptation à la mutation climatique et ses effets, l’absence de politique régionale offensive s’avère criante et conduit à un étiolement évident de notre société.
Bretagne Majeure en appelle à la cohérence d’un pouvoir régional qui ne peut dire à l’envi qu’il ne peut intervenir utilement, faute de compétences et de moyens adaptés et, en même temps, ne pas mettre tout son poids pour les obtenir et soutenir ainsi le quotidien de toutes les Bretonnes et les Bretons.
Bretagne Majeure appelle la Région Bretagne à aller au bout de la logique exprimée fortement par le vœu du 8 avril 2022 et reste à la disposition du groupe de travail pour échanger utilement sur le statut constitutionnel qui permettra à la Bretagne, prise dans son intégralité, d’exister dans le monde de demain.
Et, en la matière, toute demi-mesure serait vaine, eu égard aux blocages inhérents au système juridico-politique français. Seul un statut constitutionnel permettra à la Bretagne d’intervenir efficacement dans le domaine de la loi, de passer outre aux principes devenus illusoires d’unicité et d’égalité du Peuple français, du droit actuel de propriété, autant de carcans qui freinent toute initiative de développement plus responsable, plus endogène de la société bretonne et ses équilibres sociaux, nécessités imposées par les mutations climatique et politique actuelles. Pour survivre dans ce monde polarisé que sont la France, l’Europe et le Monde, pour rompre avec sa situation de périphérie certes entrainée mais terriblement dominée, la Bretagne a besoin de retrouver une autonomie fiscale et budgétaire fondement même de sa capacité d’initiative en tout domaine. La Bretagne veut vivre, c’est-à-dire ne pas toujours subir les décisions venues d’ailleurs qui fragilisent sa cohésion et lamine son identité.
La Région Bretagne ne saurait manquer ce rendez-vous historique, à l’heure où le Président de la République a affiché sa volonté de modifier le découpage des régions, oubliant au passage la réunification de la région, et a admis cette solution pour la Corse. A l’heure également où la société bretonne se distingue actuellement sur le plan national par ses manifestations intenses dans la dénonciation d’un système politique devenu de moins en moins démocratique.
Pour appuyer votre action en ce domaine si fondamental pour l’avenir, Bretagne Majeure se tient, plus que jamais, à disposition du groupe de travail afin d’échanger utilement sur le statut qui permettra à la Bretagne de reprendre pied dans l’Histoire.
Vous remerciant de votre compréhension Monsieur le Président de la Région, nous espérons que cette proposition ne restera pas, cette fois, sans réponse de votre part.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments les meilleurs et notre engagement pour une œuvre commune.
Yves LEBAHY, Yvon OLLIVIER
au nom du collectif Bretagne Majeure
■0Le scenario le plus sage serait d'appuyer la Corse vers le maximum d autonomie pour ensuite demander demander la meme chose.
Chesnais-Girard est incapable de ne serait-ce que demander une collectivité territoriale unique sous format alsacien par exemple.
Le Président de la région n'existerait pas, je me demande si cela ne se serait pas plus mal. Il ne semble être là que pour poser des fleurs, gueuletonner, et freiner ou faire barrage aux changements institutionnels.
Notons que si la Corse diffère des DOM-TOM par rapport à une dimension coloniale/raciale, c'est bien en tant que DOM-TOM qu'une autonomie pourrait leur être conféré. Rien à voir avec la Bretagne sur de nombreux plans.
L'Alsace-Moselle a un statut particulier, et je n'ai pas remarqué que cela faisait tâche d'huile. Il ne faut pas croire que cela tombera tout cuit grâce aux autres, il n'y a rien de pire que de vouloir s'inscrire dans un schéma commun aux autres régions, c'est le meilleur moyen de ne rien faire, de se dédouaner
Des financements seraient alors destinés à nos besoins propres plutôt que cette Bretagne administrative sans vigueur suffisante , un Epic serait peu-être une solution en attendant mieux pour des domaines plus élargis , culturels mais aussi la recherche et des expérimentations .. A voir
Pour cela il faut la volonté de le demander à l'Etat de la part du corps politique , après il y aurait sans doute des avancées du moins nous pouvons l'imaginer .
Est-ce possible encore ?
Rappelons nous les contre triomphe du festival de Kemper en 1961 réclamant un plan de Constantine pour la Bretagne .au côté d Alan Cochevelou ,les bagadou Kemper ,blei Mor,etc..et tous les autres, les cercles près de 3000 avaient refait un triomphe revendicatif au bord de l'Odet. bien accueilli par les spectateurs.étonnés.
Pourquoi pas envisager une marche Kemper --Carhaix -FIl de Lorient .
A St Nazer ce 1er mai,certains manifesteront et pique niquerontau P'tit Maroc au Vieux môle
Construire un vrai parlement breton, sur la base des pays proposés par Y le Bahy,
sur des thèmes .économiques ,enseignements,développement ,logement ,relations internationales,avec des animatrices, animateurs dans chaque pays qui constitueront un Conseil Politique.Cela peut se faire cette année et préparerait des actions
Tenir un second colloque après Carhaix à:Redon ou Blain ou Sant Nazer....fin 2023: