Le breton bientôt offert par Google Traduction ?

Dépêche publié le 19/02/23 13:34 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
https://abp.bzh/thumbs/56/56943/56943_1.png
133 langues mais toujours pas de breton

Google Traduction (anglais : Google Translate) est un service de traduction automatique gratuit fourni par l'entreprise américaine Alphabet lancé en 2006. On peut y traduire des textes de moins de 5000 caractères et des pages WEB.

En 2009, Google a ajouté le gallois, l'irlandais et le gaélique écossais.

En mai 2022, Google a ajouté 24 nouvelles langues : Assamese, Aymara, Bambara, Bhojpuri, Dhivehi, Dogri, Ewe, Guarani, Ilocano, Konkani, Krio, Lingala, Luganda, Maithili, Meiteilon (Manipuri), Mizo, Oromo, Quechua, Sanskrit, Sepedi, Sorani Kurdish, Tigrinya, Tsonga, and Twi. Ce sont principalement des langues parlées aux Indes par des millions de personnes. Le Bhojpuri est parlé par 50 millions de personnes à comparer au breton parlé par seulement 200 000 personnes.

Oui mais voilà, ils ont aussi ajouté le sanscrit parlé par seulement 20 000 personnes, et le gaélique écossais, qui y figure depuis 2009, n'est parlé que par 60 000 personnes. Le corse et le basque sont aussi dans la liste depuis 2016.

Pour que le breton arrive, l'excuse de ne pas pouvoir envoyer un corpus de textes avec traductions important n'est plus valide puisque Google vient d'abandonner la méthode basée sur les statistiques (SMT) pour une méthode basée sur l'ensemble de son corpus de textes dans toutes les langues intitulé Zero-Shot Machine Translation (ZMT). Cette méthode n'est pas aussi bonne que la précédente certes, mais elle permet d'offrir plus de langues. Avant, avec la méthode statistiques, Google avait besoin de milliers, voire de millions de pages traduites sur internet et le breton n'avait pas ce corpus.

Le nouveau système de traduction mis au point par Google utilise toutes les langues et l'intelligence artificielle. Les structures des phrases des langues ne sont pas infinies. La machine peut mémoriser toutes les possibilité de construire une phrase dans toutes les langues connues. Une fois cette grammaire comprise la machine peut contexter, voire deviner un mot. Autrefois, des traductions du finlandais en grec étaient impossibles, mais sont aujourd'hui possibles en passant par le ZMT et l'intelligence artificielle. Mais c'est surtout la méthode utilisée qui est révolutionnaire. Avec ZMT, le traducteur peut deviner un mot sans jamais l'avoir utilisé. Si en plus il a en mémoire toutes les definitions des mots d'une langue il est capable de les grouper pour en déduire le sens dans le contexte de la phrase.

Le ZMT accélère donc la possibilité pour le breton d'être bientôt une des langues traduites par Google. D'autres langues sont en préparation comme le romanche, le cherokee ou le tibétain... Le breton ? Il suffit que suffisamment de Bretons et de Bretonnes le décident pour que le breton y figure. Vous n'avez pas honte que le romanche ou le cherokee, parlé seulement par 22 000 personnes, arrive avant le breton ?

Pour contribuer à l'arrivée du breton sur Google Traduction vous pouvez aller sur cette page


Vos commentaires :
kris braz
Vendredi 22 novembre 2024
Et qu'est-ce qu'on fait une fois arrivé là : Voir le site

Pascal Trichet
Vendredi 22 novembre 2024
Je souhaite que la langue bretonne apparaisse dans Google traduction.

P. Argouarch
Vendredi 22 novembre 2024
Tu vas sur cette page Voir le site , si tu es logué tu verra en bas trois liens dont un est intitulé «Contribuer». A droite on peut choisir français ou breton ou autre langue. Tu choisis «breton» et puis des tâches sont présentées comme «valider la traduction» et «traduisez des mots et des expressions». Clique sur une de ces deux options et contribue...

Jean Carfantan
Vendredi 22 novembre 2024
Le problème c'est que les traductions de Google ne sont pas performantes. Pour transcrire un texte oral en texte j'utilise Whisper Voir le site qui est libre et gratuit et qui est un programme python créé par Open AI, les mêmes qui ont créé ChatGPT. Ça fait gagner un temps fou pour transcrire une conférence par exemple et on l'installe sur sa propre machine.
Dans les langues possibles il y a le français, le gallois mais pas encore le breton, ce serait très utile.
Je l'utilise pour mettre des sous-titres à une interview en breton pour TV Trégor, il suffit qu'on enregistre quelqu'un qui interprète le breton avec un casque en français au fur et à mesure. Ensuite Whisper fournit un texte avec le time-code, que je corrige. Enfin je peux aussi utiliser Deepl que je corrige. Il faut corriger mais sur un texte audio assez long ça fait gagner beaucoup de temps.

Naon-e-dad
Vendredi 22 novembre 2024
Dav eo bezañ ur mailh war c'hoogle evit kompren penaos ha petra ober, a laran-me...
.
Il faut vraiment être plus qu'à l'aise avec google pour comprendre comment çà marche. Je suis un peu comme Kriz Braz...

jojo
Vendredi 22 novembre 2024
Google trad n'est pas l'outil ultime de traduction mais comme tout outil il faut considérer sa fonction. Votre exemple est un usage professionel, pour travailler des quantités importantes de textes, vous parlez d'ailleurs justement de performance.
Google trad c'est une app qu'on a sur le telephone et permet de traduire en direct depuis la caméra des textes que l'on voit dans la rue par exemple. Et cela donne une visibilité incroyable a une langue et est une porte d'entrée géniale pour les simple curieux, qui pourraient devenir ensuite des apprenants.

kris braz
Vendredi 22 novembre 2024
Problème : le site de Google translate ne semble pas proposer le breton. J'ai bien sûr essayé avec «contribuer» mais, sois je suis vraiment con, soit il manque quelque chose. Si qqu'un peut m'éclairer…
Whisper, Deepl, Googletranslate et consorts : voila ce que la région devrait financer : des formations éclair à l'utilisation de tels outils. Sinon, ils resteront l'apanage d'une petite minorité et les choses n'avanceront pas.
Au fait, j'ai lancé un forum de traduction associatif, qui ne semble pour l'instant pas intéresser grand monde. Avis aux amateurs… Voir le site

Al Coin
Vendredi 22 novembre 2024
Lorsque, depuis si longtemps (+de 70 ans) que je vis (et regarde) la situation des Bretons, de la BRETAGNE, que j’entends, lis et suis les revendications, les plaintes si pleines des certitudes et de mantras, je suis étonné de plus en plus, sur la place faite à la langue bretonne qui au vu et lu de ce qui est produit ici et là de manière importante. Elle me semble devenue ou prise pour la clef magique de la libération « nationale» et du renouveau breton.

Mais de moins en moins magique au fil des décennies car toujours de plus en plus en perdition, comme l’ensemble civilisationnel, économique et politique du pays ! Du moins dans l’idée et conception bretonne appliquée qu’ont les Bretons du développement tous azimuts de notre pays et qui en accaparent la charge, que d’autres portent! Et de qu’elle manière !

Voilà pas mal de temps que je ne lui trouve pas à notre langue la/les dimensions vendues, les vertus « rêvées » que d’ailleurs seule une langue ne peut avoir pour résoudre/réformer notre pays, ni ailleurs !
C’est le commentaire de kris braz qui m’a donné envie encore, d’écrire ces mots, et en particulier qui nous dit/écrit : « Au fait, j'ai lancé un forum de traduction associatif, qui ne semble pour l'instant pas intéresser grand monde. Avis aux amateurs…(voir le site)» »

Sans combativités, sans fiertés, sans raisons, sans envies, sans jamais de résultats qui jalonnent constamment, d’années en années, de décennies en décennies, alors les écailles de la bretonnité, de la conscience et du désir d’être, ou de redevenir Breton tombent, comme celles de la peinture d’un vieux mur qui se délabre au fil du temps, et qui ne conserve à peine, que pour quelques temps encore des traces de peintures originelles.
Le mur se doit d’être consolidé, porteur et retrouver ses couleurs, la Langue à besoin d’un Mur pour l’écrire, pour que les Bretons se la dise et y aillent l’écrire !
Notre langue ne sera jamais la clef magique, mais sans le reste ne sera qu’une illusion de clef à laquelle des Bretons encore, de moins en moins nombreux de moins en moins intéressés s’agripperont encore,comme naufragés à un petit carré de liège.
Elle qui me semble bien davantage prise comme prétexte de faire/laissé croire à l’engagement personnel/collectif le plus méritoire envers le Peuple et l’Histoire de la BRETAGNE

C’est ce que j’en ai conclu depuis déjà bien des années


Jack Leguen
Vendredi 22 novembre 2024
Mais que fait Ofis ar Brezhoneg avec 1 million d'euros de subventions ?

P. Argouarch
Vendredi 22 novembre 2024
Avez-vous un compte Google ? si non ouvrir une boîte gmail. Moi je vois bien «breton» dans le menu de la page «contribuer».
«img/traduction-breton3.png» width=«800»>

Kerbarh
Vendredi 22 novembre 2024
L’office de la langue Bretonne doit être une administration où on place et on contrôle les «  copains «  Tout le budget passe en charges de personnel. Il n’y a plus rien pour faire autre chose.
Typiquement français !!!

Pêr Wani Alan Morvan
Vendredi 22 novembre 2024
En réponse à cette phrase : «Autrefois, des traductions du finlandais en grec étaient impossibles, mais sont aujourd'hui possibles en passant par des traductions intermédiaires.»

Un ami programmeur à dit ceci :
=> Les traductions du finlandais vers le grec était déjà possible avant, elles étaient juste moins pertinentes.
=> Le Zero-Shot Machine Translation n'utilise pas de langue pivot, mais des réseaux de neurones.


Jean bernard
Vendredi 22 novembre 2024
Je souhaite que le breton soit intègré dans Google traduction h

Argouarch
Vendredi 22 novembre 2024
Vous pouvez utiliser Analouder pour le breton aussi open source et c'est pour le breton.

Anti-spam : Combien font 2 multiplié par 1 ?