Le 12e album de Denez, maître de la Gwerz, qui sort ce vendredi 21 octobre est une pure merveille. Ce disque consacré à la gwerz a été enregistré en l’église Saint Bredan de Lanvellec dans le Tregor.
Tous ceux qui ont eu le bonheur d’écouter Denez chanter dans une cathédrale ou une église retrouveront sur cet album le son si particulier de la voix de Denez et de la musique qui s’élèvent vers les voutes.
La voix de Denez est comme pour ses derniers albums magistralement accompagnée par les musiciens Jonathan Dour (violon), Cyril Bonneau (cornemuse, duduk, tin whistle) et Mathilde Chevrel (violoncelle).
Denez revient aux sources musicales qui l’ont toujours inspiré depuis le début de sa carrière.
La gwerz est un chant ancestral d’origine celtique qui remonte au 5e siècle et relate des faits tragiques qui ont affecte un grand nombre de personnes, la mort d’êtres aimés, le chagrin, le deuil qui s’en suivent. La gwerz fait écho à nos peurs, notre tristesse et nous aide par les émotions qu’elle suscite en nous à évacuer en partie notre chagrin et notre deuil. Comme dit Denez : “La gwerz est thérapeutique car en chantant ou en écoutant une gwerz, on pleure et ensuite ça va mieux”.
Pour certains des chants de cet album comme “Kanañ a ran”, reprise du chant “N’eus forzh” de l’album Sarac’h, Denez a fait appel au choeur d’enfants de la maîtrise de Saint Brieuc. Leurs voix angéliques mêlées à la voix puissante et envoutante de Denez donnent le frisson et nous transportent dans un au-delà ou l’amour peut vaincre la douleur et le chagrin.
“La peste d’Elliant” très ancienne gwerz qui date du 6e siècle nous rappelle que de terribles épidémies se sont abattues sur les humains et ont , tout comme le virus Covid, tué des milliers de personnes.
Denez reprend La gwerz “ Naonegezh Kiev”/ la famine de Kiev qu’il avait chantée en duo avec Kate Matheson pour l’album Sarac’h sorti en 2004. Cette gwerz relate l’Holodomor ou la grande famine provoquée par la politique de Staline en Ukraine et qui avait fait des millions de morts entre 1932 et 1933. Cette gwerz fait écho à l’horrible guerre génocidaire menée aujourd’hui par la Russie de Poutine contre les civils Ukrainiens.
En cette année qui voit tant et tant de guerres, de maladies et de souffrances insupportables, ce recueil de gwerz ne manquera pas non plus d’éveiller nos consciences.
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