Le Bro gozh ma zadoù (Vieux pays de mes pères) est un chant en langue bretonne, adopté en 2021 par la région Bretagne comme hymne officiel de la Bretagne. Ce chant reprend l'air de l'hymne national du pays de Galles, Hen Wlad Fy Nhadau (Vieille terre de mes pères). On trouve un équivalent en cornique, la langue celtique apparentée au breton parlée dans la Cornouailles britannique, sous le titre Bro Goth agan Tasow (Vieille terre de nos pères), qui reprend aussi l'air de l'hymne gallois. En breton, les paroles sont celles de l'adaptation qu'en a faite François Jaffrennou en 1898.
En avril 2022 Alan Stivell, le célèbre chanteur et compositeur, musicien et musicologue, a interprété un Bro Gozh, légèrement modifié (voir notre article), avec 70 musiciennes, musiciens, chanteurs, chanteuses, techniciens, dont le central Orchestre National de Bretagne, à Rennes-Liberté et Paris-Pleyel.
[Alan Stivell] Il s'agit de l'orchestration que j'ai écrite spécialement pour l'Orchestre National de Bretagne, les choeurs, mes amis sonneurs, flûtiste (whistle), chanteuse solo (Juliette), mon équipe folk-électro-rock. C'est une version inspirée de mon premier enregistrement studio (dans Brian Boru en 1995). Dans les deux cas, mon désir d'associer un rythme ethno-électronique tribal, un aspect rock avec une référence bagad, donc influence écossaise.
Avec cet hymne d'origine galloise, on a quelque chose d'évidemment inter-celtique. Mon choix harmonique diffère de toutes les versions qui ont existé. Celles-ci ont toutes amplifié un caractère classique venant de temples protestants, totalement conquis par l'esthétique classique anglaise, dans son côté le plus germanique.
J'ai toujours trouvé absurde qu'on n'essaye jamais de celtiser l'hymne d'un pays celtique. Ce n'est jamais impossible. La preuve : d'une mélodie en majeur banal, je lui impose des accords (voire des décorations mélodiques) qui la contraint à visiter nos modes traditionnels, en l'occurrence le mode de sol (je vous évite le nom grec :). »
Vous avez constaté que la musique n'exprime plus le temps où elle a été créée, mais la Bretagne de 2022, fédérant toutes les tendances musicales et culturelles.
Pour mon interprétation, je la bretonnise, en respectant tout simplement les accentuations de la langue. Et j'ai toujours trouvé également absurde qu'on débretonnise notre langue (l'aplatissant à la française et du coup lui faisant perdre tout espoir de swing qui est aussi atteignable que dans le Gospel).
En le faisant, j'ai réalisé encore plus des erreurs d'écriture de Jaffrennou. En effet, son placement de certaines syllabes oblige (par la mélodie) à accentuer celles qui devraient être semi-muettes. C'est là que je me suis dit : «après tout, et si je corrigeais ça?» ».
Je l'ai fait dans un refrain. Puis, emporté dans l'élan, j'ai tenté l'essai d'un nouveau couplet. Car il y a des couplets qui sont contraires à mes convictions et je partage ça avec beaucoup de bretons-bretonnes.
J'ai quand même demandé conseil à plusieurs amis, certains ayant une responsabilité officielle qui m'ont encouragé. Voilà donc.
[Alan Stivell] Il aurait fallu plusieurs couplets pour dire tout ce qu'on voudrait 120 ans après sa création.
Dans ce seul nouveau couplet, j'ai voulu dire ce qui n'était pas dit : la place de la Bretagne, péninsule à cheval entre la France et le continent européen d'une part, et d'autre part le reste de l'archipel celtique à quelques encablures.
J'ai voulu schématiser ça, en évoquant nos trois métropoles, celles tournées vers la France, celle tournée vers l'Océan et la Celtie. J'ai mis en exergue Nantes, bien sûr.
J'ai provisoirement laissé un A entre parenthèses après Brest, pour ne pas se tromper dans le phrasé. Vous aurez observé quelques rimes internes ou assonances typiques de la poésie celtique. Oui, celtique !
Comme le reste de l'hymne, je suis resté au premier degré, tout en soignant la musicalité des mots. Il va de soi que ce n'est pas là qu'on va expérimenter une poésie hermétique d'avant-garde…Voilà pour ceux et celles qui n'auraient pas déjà remarqué ces détails.
Evidemment je n’impose à personne de reprendre ma version.
Seulement l'oral, ne prends aujourd'hui sa racine que dans l'écrit puisque nos aînés nous refusent toujours et encore leur langue si bien cachés qu'ils sont dans leur maisons, parmi leurs amis et «gens» de leur génération , ou bien en évitant de faire entendre leur langue sur la place publique... de peur que la «Honte» ne les fassent rougir et balbutier à nouveau: ils sont pourtant chez eux....et nous sommes en 2022.
Alors la musique devient notre grand-mère ou notre grand père... douce ou tonnante.
Le lien est fait par la musique comme par la poésie. Comment «organiser» un poême en breton si on ne tient pas compte des sonorités? Et cela est d'autant plus complexe avec le chant et la musique.
Merci à vous Mr Alan Stivell.
« ... de peur que la «Honte» » , oui cette « castration » mentale activée selon les sujets et circonstances par les «patients» eux-mêmes! Intervention de ces institutions qui opèrent, ont réalisée si efficacement !
Et puis Pcosquer, en premier lieu pour jauger ce que vous écrivez: quel âge vous, avez-vous ; où avez-vous vécu, et comment votre enfance, votre parcours? Votre condition sociale et celle de votre famille ! Comment les voyez-vous ces aînés ainsi, les connaissez-vous, tous ? Il y a quelque chose, dans quelques uns de vos commentaires, comme une permanence chez vous, de faire porter principalement, essentiellement la responsabilité principale des lacunes et des abandons culturels et linguistiques « sur des aînés pas très bien définis », et sur les familles bretonnes bretonnantes. Peut-être il faudrait, il serait une nécessité une fois de plus énumérer encore « les sévices, contraintes, culpabilisations, etc. » qu’ils ont, ces « aînés » subis, après les avoir enfin enfermer indifférenciés et bien définis sous une dénomination fourre tout!
Et d’ailleurs, tout d’abord, quel âge attribuez-vous à ces aînés, 50, 60, 70, 80 (j’en suis) ou 90 ans 100 ans? Ce qui rend plus intéressant de connaître le vôtre, réel qui peut « placer » sur l’échelle du Temps, des valeurs d’appréciations d’évolutions, de pratiques internes et externes à la BRETAGNE, sur des périodes vécues et/ou seulement lues, apprises et/ou répétées. Cela étant dit et écrit tous les vécus et expériences entendues, apprises, appréciations et analyses de situations diffèrent, ce qui les rend souvent très subjective.
Enfin que l’on puisse, avec vous, soit « jouer » les rôles de leurs avocats ou leurs accusateurs et ainsi les assigner devant votre tribunal ! Les disculper enfin , un peu si possible, alléger leur fardeau se serait bien !Même post-mortem!
Pour qu’enfin pour leur défense ou leur accusation les/nous mettre en situation temporelle avec les évolutions forcées de ces « aînés », et de la société bretonne soumise aux différentes étapes chargées des conditions criminelles appliquées aux Bretons, ainsi par ricochet à ces parents bretons qui n’ont pas transmis « leur langue à leurs enfants », j’en suis de ces enfants!
Que vaut et fait DIWAN qui change un tant soit peu et aie retourné en profondeur la réalité bretonne ! Qu’est devenue la majorité de ceux qui y sont passés, que font-il Qui, quoi servent-ils ? Est-ce leur peur de la « Honte », qui fait/ferait que le Peuple Breton n’en sache vraiment rien ???
Ce que vous dites est juste et très important.
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Les anciens auxquels vous pensez commencent à se faire très anciens (sans doute au-delà de quatre-vingt ans, aujourd’hui)i bien que la rupture linguistique – massivement durant la décennie cinquante – aie pu survenir plus tardivement dans certaines contrées.
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En 2009, j’ai moi-même assisté par hasard, avec tristesse, et stupéfaction, quelque part du côté de l’Arrée, au phénomène du côtoiement des trois générations impactées par la rupture linguistique: la grand-mère bilingue parle plus volontiers breton à sa fille, la fille - femme dans la maturité - est bilingue avec une inclination à parler français, la petite-fille est monolingue et ignore tout du breton. Elle ne peut donc pas s’adresser directement à sa grand-mère, d’une part parce qu’elle ne possède pas le code de la langue. D’autre part parce que l’attitude de la mère lui dit silencieusement que cette langue n’est pas pour elle, et plus gravement encore que cette langue n’est plus socialement d’actualité. Spectaculaire efficacité du non-dit ! Mise en place d’une non-communication implicite.
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J’espère que la petite fille trouvera des psychologues sur son chemin de femme adulte pour l’aider à comprendre et réparer l’immense blessure invisible, faite au cœur et à l’intelligence, qui lui est ainsi infligée, dont elle portera la balafre à l’insu de ceux et celles qu’elle croisera dans son futur. Lesquels trop évidemment ne comprendront rien à certaines attitudes ou comportements, puisque, bien sûr, « ici, monsieur, on ne parle plus breton » ou encore « ici, monsieur, on n’a jamais parlé breton » (je l’ai entendu !). L’étape suivante, serait/est : « ah bon, il y a eu une langue en Bretagne ? Vous-voulez dire un patois ? ». [sous-entendu, comme partout...]. Seule trace vivante dans cette dévastation, dans ce paysage de cendres (je n’exagère pas), seul baume dans ce cœur ruiné, la petite fille aura intégré la phonologie de la langue, par imprégnation affective, naturellement.
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Vous connaissez cela aussi bien que moi. J’appartiens à la génération de la petite fille. Vous aussi sans doute.
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Il reste que aujourd’hui – la signalétique routière bilingue, les médias radiophoniques ou écrits (merci Le Télégramme pour la page hebdomadaire du « Spered ar vro », généralement sous l’excellente plume de Dewi Siberil), des articles publiés ici ou là – la langue a acquis une visibilité écrite minimale.
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Cela ne nous donne pas le son ! Quand la Région se décidera-t-elle donc à faire un effort pour que les GPS puissent enfin, prononcer correctement les noms toponymiques et autres indications routières. Et ainsi fournir un repère sûr aux apprenants et donner une idée aux visiteurs de la saveur de la langue ? Je suis persuadé qu’un petit budget y suffirait ou même du bénévolat (bien choisi, car la compétence ne s’invente pas).
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La difficulté que vous évoquez – sans doute la constatez-vous ici ou là – est que l’écrit ne donne pas la clé de la phonologie. Dans aucune langue du monde. Je ne peux m’empêcher d’être perplexe quand j’entends un égyptologue décrypter à voix haute des hiéroglyphes… La passerelle entre l’écrit et l’oral se nomme la « compétence linguistique ». Elle s’acquiert par imitation. Un locuteur peut visuellement s’accommoder de différentes orthographes (si son oreille est vraiment imprégnée de la phonologie).
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Le problème de l’enseignement du breton est la transmission de la phonologie, par manque d’exposition notamment en tout début de cursus d’apprentissage, quand il s’agit d’introduire et de plonger le débutant dans un territoire sonore aussi mélodieux que différent (du français). Difficulté accrue par le fait que la phonologie du français est très étroite, et donc que l’oreille du jeune francophone natif se ferme très tôt à de larges plages de fréquences qu’elle ne détecte plus, ou n’entend plus que fort mal par la suite.
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Mais il existe de bons jeunes bretonnants, sous cet aspect. Ce qui tend à prouver que la langue bretonne peut survivre
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Bien sûr, la phonologie n’est pas tout. La syntaxe, le vocabulaire sont les autres versants techniques de l’acquisition de la langue. En pratique, comptines et chants ou encore les fameux « troioù-lavar » (dictions et proverbes) sont de bons outils de mémorisation. Et bien sûr, nous y revenons, le « Bro-Gozh ma zadoù » ! Mutation gratuite, rien que dans le titre. Tad, ma zad, ma zadoù !
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Setu, evit poent. Hir un tammig on bet. Ra vo talvoudus da unan bennak. E forzh peseurt yezh ne vez ket kaozet nemet gant re all, tro d’an den. Setu perak ez eo ken pouezus kaout tudoù all da vont gante e brezhoneg. Ha flip-flip, ha flap-flap ! Ha ma vefe ur wech an amzer, nemetken….
@ Naon-e-dad Mersi deoc'h evit ho testenni. Se zo dres pezh zo bet bevet gant an darn vrasañ eus ar rummad-se. Lod o doa bet, memestra, muioc'h a chañs o teskiñ da vat un tamm brav a vrezhoneg gant o zud kozh. Ar re-se zo bet a-bouez ken ha ken a-benn treuzkas ar yezh. Ha gwir eo e c'hallan bezañ breur ar plac'hig emaoc'h o komz diouti.
@Alter Echo & Ego Machin: Vous m'avez déjà répondu sur cette difficulté de vue en juillet 2021, voici une partie de cette réponse, je vous cite: «Je n’oublie surtout pas « nos élites », nos politiciens, ce qu’ils ont comme lourdes, très lourdes responsabilités concernant la situation bretonne. Dans toute son Histoire !
Voilà des éléments de débats très, très intéressants qui devraient être développés et dont je ne me suis pas employé. Á aborder sans parti pris, mais je doute que nous ayons un feu vert d’ABP, au regard de la longueur nécessaire pour rendre plus précis les arguments, et témoignages qui plus est seraient bénéfiques peut-être pour des lecteurs bien au-delà des seuls 607, possibles lecteurs (qui pourraient eux aussi participer) mais qui n’ont pas tous lu nos commentaires.»
De mon côté j'avais écrit : «Le résultat finale voulu par les autorités françaises est tombée sur les enfants qui n’ont pas été éduqués en langue Bretonne; c’est-à-dire les personnes âgés de 50 à 75 ans actuellement. Si la génération de leur parents avaient des raisons vitales de se transformer en français ( pour faire court), on sait qu’il y a eu trois comportement chez eux: l'interdit de la transmission, le laisser faire , la transmission volontaire. C’est ce dernier comportement qui a sauvé la langue parlée. Cette génération a vécu sa vie et ses derniers représentants s’en vont…»
Dans mon regard sur la génération qui a coupé la transmission, c'est l'INTERDIT DE LA TRANSMISSION qui m' intéresse particulièrement parce c'est elle qui a fait les dégâts que nous connaissons.
Vous accusez (ci-dessus) les responsables politiques. Vous avez raison, sûrement en terme de projet politique, de propagande etc ... Ils ont en effet une responsabilité très grave.
Mais, pour faire un parti politique, il faut des votants.
Et malheureusement je crois qu'une large partie de cette génération a voté et vote encore (pour ceux qui sont toujours avec nous) en toute conscience pour l'état français. Leurs enfants ont pris le relais etc... D'où l'incapacité à faire passer le message breton face au message républicain depuis tant d'années.
Ce qui m'amène à penser cela est le temps écoulé: Entre la prise de décision dont personne ne pouvait alors mesurer les conséquences et disons les années 90 où l'image de la langue commencait à changer, je ne vois d'autre réponse plausible pour expliquer que ces personnes n'aient pas changer leurs attitudes vis-à-vis de la langue que dans le seul fait d'avoir choisit politiquement et durablement ceux qui les ont obligé à jettter leur langue. Se ne ya ket d'an traoñ ganin! Tamm ebet!
Sans compter le fait que la petite fille par exemple dont parle Naon-e-dad n'avait aucun moyen d'exprimer son désaccord: effet que vous pouvez multiplier par chaque enfant de la génération ayant subit à la maison cet interdit.
J'ai aussi écrit ceci :
Samedi 24 juillet 2021 « Immigration zéro » Article sur APB Kofi Yamgnam
Mr Zani : voici un texte en Breton écrit par Gwénaël Maze dans son livre «Emsav hag Istor»
«... Ne welont nemet un hent: nac'h ar pezh ez int, mougañ enno pep elfenn vrezhon, eleze kenlabourat d'an argerzh-arallekaat paeroniet gant ar stad C'Hall. Ar vrezhonelezh a zeu warni gwashoc'h eget biskoazh liv an tremened, ar baourentez pa n'eo ket ar ouezoni; En enep, bed an dazont, hini an araokadur hag ar sevenadur, zo gall »
Le texte parle de nos grands-parents, nés au début du siècle dernier et conduits a renier leur identité; ce texte dit: « ... ils ne voient qu'une seule voie: la négation de ce qu'ils sont, étouffer en eux chaque racine bretonne, de là collaborer au processus d'aliénation parrainé par l'état français. La bretonnité, pire que jamais, représente l' arriération, la pauvreté si ce n'est la sauvagerie ; par opposition, l'avenir du monde, celui du »progrès« et de la culture est française.»
puis encore « Diouzh e zu e venn ar stad C'Hall ren ul labour sevenaat ha destuziañ war un dro e breizh: lakaat da gilañ an azenerezh, ar brizkredennoù, al loustoni ha war un dro distrujañ ar brezhoneg hag ar gevredigezh arallstuz...» de son côté, l 'état français à la volonté de diriger un travail d'éducation et de destruction de la vie coutumière en Bretagne: faire reculer l'idiotisme, les croyances, la saleté et en même temps détruire la langue bretonne.«
Voilà, un aperçu de l'histoire des bretons qui commence pour le moins il y a 2000 ans , j'écris pour le moins...parce qu'il n'y a aucune raison de penser que l'histoire des bretons et de leurs ancêtres ne soit pas pas plus vieille encore.
Pour en revenir au texte de Gwénaël Maze: Pour arriver à détourner un peuple de son identité il faut vraiment taper fort et le mot est certainement faible. Pensez-vous vraiment qu'il existe au monde un peuple quel qu'il soit qui se soit mortifié de la sorte sans qu'une force extérieure ne le lui ai commandé de le faire ? Pensez-vous vraiment que l'on auto-détruit sa culture et sa langue sans l'y avoir été conduit?
J'ai bien l'impression que la grande majorité des Emigrés qui arrivent en France imaginent un pays monolithique naturellement constitué par un seul peuple et une forme de penser uniforme. C'est faux il y a 8 peuples originels dont le Peuple Breton. Et les formes différentes de penser sont une réalité.
Alan Stivell a chanté en compagnie de Idir, certainement avec joie ... Ce n'est pas pour rien quand on sait que Kabyles et Bretons ont beaucoup en commun. Idir connaissait bien le problème des peuples colonisés. Pensez-vous que Idir se serait installé en Bretagne en méprisant les Bretons? Je ne crois pas, pensez-vous qu'il aurait demandé ou simplement souhaité que les Bretons changent de mentalité? Je ne crois pas non plus. Idir aurait respecté la culture bretonne comme il serait normal qu'un Breton s'installant en Kabylie respecte la culture kabyle. Pourquoi d'après-vous? Tout simplement parce qu'il n'existe aucune autre forme de fonctionnement humain possible sur cette terre. Le respect des cultures est la condition et je n'écris pas le respect de la culture qui, elle, est un concept des nations dominantes.
Les Bretons ne veulent pas perdre leur identité Mr Zani. Ils n'ont donc pas à changer de mentalité. En exprimant votre opinion, vous agissez comme les autorités françaises... Voyez ce qui est arrivé à nos grands-parents et parents. Merci pour votre compréhension.»
Par ailleurs, nous en avons déjà parlé: il existe un vivier de locuteurs possible dans les 55 75 ans ( mais il y a des conditions). Et je m'inscrit en faux par rapport aux conclusions de fanch Broudig qui «ne considère pas cette génération comme un point d'appuis à la survie de la langue bretonne»